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Pierre Laborie, un historien « trouble-mémoire »

Pierre Laborie, un historien « trouble-mémoire »
CC Wikimedia Commons Bundesarchiv, Bild Selon Pierre Laborie, « le rôle de l’historien n’est pas seulement de distinguer la mémoire de l’histoire, de séparer le vrai du faux, mais de faire de cette mémoire un objet d’histoire, de s’interroger sur l’usage du faux comme du vrai et sur le sens que les acteurs veulent ainsi donner au passé et leur passé (…) La proximité de nécessité ou de sympathie, aussi forte soit-elle, ne peut en aucune façon servir à confondre les terrains et à escamoter les distances. Il ne s’agit pas de légitimer ce qui est maintenant, mais de pouvoir témoigner de ce qui a été, et de la façon dont cela était. Nécessairement concis dans le cadre de cette notice, ce texte de présentation du parcours de Pierre Laborie est éclairé et prolongé par des extraits d’un entretien réalisé dans la salle Jean Zay du Lycée Saint-Sernin de Toulouse le 10 juin 2013. CC Mondes Sociaux CC Wikimedia Commons Son livre le plus récent, Le chagrin et le venin. Goetschel P. Related:  Mémoires - Enjeux politiques de l'Histoire

Enseigner le fait colonial à l’école, entre mémoire et histoire Comment l’école peut-elle traiter les problématiques en rapport avec les débats publics liés aux questions identitaires et mémorielles et aux héritages socio-économiques de la colonisation ? En 2012, dans un article de la revue Hommes et migrations, Laurent Wirth, inspecteur général de l’Education nationale, présente les nouveaux programmes d’histoire. Il souligne d’entrée de jeu le « contexte sensible » de leur élaboration : le souvenir des conflits d’opinion suscités par l’article 4 de la loi du 23 février 2005 et par l’affaire Pétré-Grenouilleau (voir l’encart en fin d’article) est encore vif, tout comme le sont les affrontements autour du passé algérien de la France. Ces nouveaux programmes, qui intègrent une réflexion historiographique sur les questions mémorielles, tentent également de faire une histoire sur le temps long des territoires anciennement dominés par l’Europe. Ils sont néanmoins, confrontés à une difficulté. Faire dire au passé ce qu’il n’a pas dit

Le Chagrin et le venin. La France sous l'Occupation, mémoire et idées reçues | lhistoire.fr A force d’être instrumentalisée, l’histoire des résistants a fini par être dénaturée avant d’être mise à l’écart : c’est la démonstration de Pierre Laborie. Revenir à l’histoire ! C’est en effet à un travail de retour à l’histoire « face au poids écrasant du "mémoriellement correct" » à propos de la France sous l’occupation que nous invite Pierre Laborie dans son dernier livre consacré aux usages idéologiques de la mémoire « bien-pensante » qui survalorise le chagrin, « objet pieux [...], encombrant pour l’histoire distanciée qui se méfie du pathos » et distille le venin « qui endort, qui récuse ou qui dénigre l’exercice critique soupçonné de cacher des réhabilitations douteuses ». Existe-t-il un lieu historique plus surchargé de mémoire et de politique que la France et les Français des années noires dans la construction identitaire d’un pays où, depuis 2002, « les mémoires de la Seconde Guerre mondiale » s’enseignent dans les classes terminales ?

Fernand Braudel : "L'Histoire, surtout en France, ne restera pas immobile" Avec nos partenaires, nous traitons vos données pour les finalités suivantes : le fonctionnement du site, la mesure d'audience et web analyse, la personnalisation, la publicité et le ciblage, les publicités et contenus personnalisés, la mesure de performance des publicités et du contenu, le développement de produit, l'activation des fonctionnalités des réseaux sociaux. Vos préférences seront conservées pendant une durée de 6 mois. Trois textes pour l'Histoire; un enjeu très politique! « De copieuses controverses se sont récemment engagées sur les meilleurs moyens d'assurer à l'enseignement historique toute sa valeur éducative […]. Il était inévitable qu'un enseignement qui touche de si près à la vie des peuples subît le contre-coup des grands mouvements d'opinion qui ont troublé ces dernières années. Les agitations de la politique courante ont plus d'une fois franchi le seuil de l'école, et il serait aisé d'en retrouver les traces en parcourant les nombreux manuels destinés depuis une quinzaine d'années à être mis entre les mains des enfants. L'enseignement historique souffre donc du malaise général dont souffre l'école elle-même, l'invasion de la politique, le choc en retour des mouvements et des bruits de la place publique. Mais s'il est vrai que, pour bien comprendre le présent, la connaissance du passé est nécessaire, ce serait singulièrement renverser les rôles que de juger le passé avec les idées du présent.

Comment parle-t-on d’Islam dans les programmes scolaires d’histoire ? Nous terminons la semaine avec l'actualité en histoire, à l'occasion des Rendez-vous de l'histoire à l'Institut du Monde Arabe, nous posons la questions à deux historiennes spécialistes du monde arabe: Comment peut -on enseigner l'Islam à l'école aujourd'hui? Le programme complet ici La chronique de Catherine de Coppet, La Fabrique de l'autre: Les "insoumis" L'histoire nous apprend que les insoumis ne datent pas d'hier! Nous avons appris cette semaine la disparition de Pierre Laborie, professeur à l’université de Toulouse et historien de l’opinion publique pendant la Seconde guerre mondiale. Écouter Huit leçons lues (1/8) : Leçon inaugurale de Fernand Braudel A côté du "temps rapide des événements, du temps allongé des épisodes", Fernand Braudel marque son intérêt pour le "temps ralenti, paresseux des civilisations". Depuis le collège de France, dans sa leçon inaugurale, il explique ainsi : « Certes, les civilisations sont mortelles, dans leurs floraisons les plus précieuses ; certes, elles brillent, puis elles s'éteignent, pour refleurirent sous d'autres formes. Historien, novateur, du " temps quasi immobile", de "l’histoire qui bouge lentement", selon sa propre formule, "et de l’aventure capitaliste" (entretien avec Pierre Desgraupes), il peut souligner, dans sa leçon inaugurale, le 1er décembre 1950, l’apport immense des "sciences de l’homme" de cette "révolution intellectuelle et scientifique prodigieuse" dont l’histoire bénéficie à la croisée de la géographie, de l’économie et de la climatologie, pour ne citer que les disciplines emblématiques liées à son œuvre. "Ulysse moderne, qui a fondé un empire en quelques années".

Béziers : Ginette Kolinka passe la mémoire aux élèves d'Henri IV Elle a 93 ans, a pris toute seule le métro parisien puis le train pour Béziers, dimanche soir. Ce lundi, au centre universitaire Du-Guesclin, Ginette Kolinka a tenu en haleine pendant trois heures, un amphithéâtre complet de lycéens venus de la cité scolaire Henri IV pour écouter cette survivante du camp d'extermination juif de Birkenau. Il y a 18 ans, celle qui n'avait jamais parlé de ce qu'elle avait vécu, même à sa famille, a accepté de témoigner, à la demande insistante d'un jeune homme, délégué par un certain Steven Spielberg. Le réalisateur de la liste de Schindler avait créé une fondation pour recueillir en Europe les paroles de déportés. Depuis, Ginette, née Cherkasky, le 4 février 1925 à Paris, camarade de block de Simone Veil, passeuse de mémoire de la Shoah, court les établissements scolaires à la rencontre des jeunes.

Michel Winock : France, nation, identité nationale : Archives Vendredi 11 décembre En voulant confessionnaliser la société française, Nicolas Sarkozy, disais-je hier, est en train de nous préparer le retour de Maurice Allard, le grand pourfendeur du christianisme à la Chambre des députés en 1905. À peine énoncée, la crainte se confirme : j’ai vu le fantôme d’Allard agiter ses chaînes dans la prose de M. Celui-ci, dans une diatribe du Monde (11 déc. 2009), s’élève à juste titre contre les amalgames de notre Président : « identité nationale = racines chrétiennes ; immigration = islam ; islam = risque de ‘’dénaturation’’ pour l’identité française. » Fort bien. Toutefois, on lit un peu plus loin : « La vérité, c’est que notre identité nationale, le génie français si l’on veut, a bien peu à voir avec l’affirmation du rôle des religions et tout à voir avec l’esprit des Lumières et de la Révolution. » Voilà un dérapage que notre édile aurait pu éviter, un autre de ces amalgames qu’il dénonce : « France = Révolution ».

Esclavage | Musée virtuel de la Nouvelle France La question de l’esclavage au Canada a longtemps été occultée par les historiens et la société canadienne en général. On n’a réellement pris conscience de ce passé esclavagiste qu’à compter des années 1960. Pourtant, l’esclavage a bel et bien été pratiqué en Nouvelle-France, tant en Louisiane que dans la vallée du Saint-Laurent. Le travail sous l’œil du contremaître, fin du dix-huitième siècle L’esclavage s’implante au Canada par étapes. À cette exception près, les premiers esclaves noirs n’arrivent au Canada qu’à la fin du XVIIe siècle. Le territoire des Indiens Panis L'origine géographique des esclaves africains Au Canada, la majorité des esclaves fut d’origine non pas africaine mais bien amérindienne. L’origine ethnique des esclaves autochtones est parfois précisée dans les écrits de l’époque. La situation est bien différente en Louisiane. La règlementation de l’esclavage (afficher) Page titre du Code Noir La population esclave (afficher) Tabacs Qui pouvait s’offrir un esclave?

Benjamin Stora - Bienvenue sur le site de Benjamin STORA L’UNESCO appelle à mieux faire connaître l’histoire de la traite négrière pour prévenir l’esclavage moderne Dans la nuit du 22 au 23 août 1791 eut lieu, dans la partie occidentale de l’île de Saint Domingue, alors colonie française des Antilles, une insurrection d’esclaves qui allait marquer un tournant dans l’histoire tragique de la traite des Noirs. La guerre qui s’ensuivit déboucha en 1804 sur l’indépendance de cette partie de l’île, qui prit le nom de Haïti, et conduit à la reconnaissance de l’égalité des droits de tous ses habitants. « L’onde de choc provoquée par cet événement historique contribua grandement, au cours du siècle, au mouvement d’abolition et de démantèlement de l’ordre esclavagiste », a déclaré jeudi Audrey Azoulay, la Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Le projet La Route de l’esclave, lancé par l’UNESCO en 1994, a permis de dégager les enjeux éthiques, culturels et sociopolitiques de cette « histoire douloureuse ».

Le populaire dans tous ses états Géopolitique de la mémoire Depuis 2005, le 27 janvier est devenue la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, en vertu d’une résolution de l’Organisation des Nations Unies (ONU). En partant d’une analyse de la décision de l’ONU et des déclarations des délégations nationales lors de l’adoption de cette résolution, Archives et discours propose, en lien avec l’entretien de Carol Gluck pour le Grand Continent, un panorama de la mobilisation politique de l’Holocauste dans les relations internationales. Le 1er novembre 2005, l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies adopte la résolution « Mémoire de l’Holocauste ». Elle fait du 27 janvier la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste. Si la date choisie est significative – c’est le le 27 janvier 1945 qu’est libéré le camp d’extermination d’Auschwitz –, l’année de la résolution n’est pas non plus vide de sens. Nous, peuples des Nations Unies, résolus : Préambule de la Charte des Nations Unies. M.

Gérard Noiriel | Biographie, actualité et podcasts à écouter Avec nos partenaires, nous traitons vos données pour les finalités suivantes : le fonctionnement du site, la mesure d'audience et web analyse, la personnalisation, la publicité et le ciblage, les publicités et contenus personnalisés, la mesure de performance des publicités et du contenu, le développement de produit, l'activation des fonctionnalités des réseaux sociaux. Vos préférences seront conservées pendant une durée de 6 mois.

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