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Notion à la une : justice spatiale

Notion à la une : justice spatiale
Bibliographie | citer cet article Le milieu urbain a, le premier, attiré l'attention d'une géographie critique dans les pays anglo-saxons. La ségrégation sociale dans les villes, les inégalités dans l'usage des espaces urbains, la spéculation foncière et immobilière ont été dénoncées comme des injustices. En France, c'est dans la même inspiration que le philosophe marxiste Henri Lefebvre analysait la ville comme un terrain et un enjeu de la lutte des classes. Sans se rattacher à cette école de pensée, certains géographes de langue française ont intégré la notion de justice dans leurs analyses, et c'est en 1981 qu'Alain Reynaud a publié un ouvrage associant les trois mots de Société, Espace et Justice, où, sans se limiter à l'espace urbain, il donnait une interprétation pluriscalaire du modèle centre-périphérie. Une question fondamentale se pose néanmoins : ces inégalités constituent-elles des injustices ? La DATAR mesure les inégalités dans l'accès aux soins de proximité Pour compléter Related:  justice spatiale

Géographie de la lutte Recensé : Hélène Combes, David Garibay, Camille Goirand, Les lieux de la colère. Occuper l’espace pour contester, de Madrid à Sanaa, Paris, Karthala, 2015, 410 p., 25 euros. La dimension spatiale de la vie sociale, et en particulier des mobilisations, reste insuffisamment analysée en sciences sociales. C’est à cette lacune qu’entend répondre cet ouvrage, qui réunit des chercheurs de différentes disciplines – sciences politiques, anthropologie, sociologie, géographie – pour montrer l’intérêt d’une analyse spatialisée des mouvements sociaux. Les terrains mobilisés à travers les différentes contributions donnent ainsi à voir le rôle de l’espace dans la structuration des mobilisations à différentes échelles – locale, nationale, transnationale – et dans différents contextes politiques. Symbolique de l’espace et espace symbolique L’espace sert d’abord de ressources symboliques. Un enjeu de luttes De l’espace local à l’espace global Interroger les méthodes Pour citer cet article : Nota bene :

Le concept de vulnérabilité Le terme de « vulnérabilité » continue de poursuivre, lentement mais sûrement, sa diffusion sociétale, au point – et c’est là une bonne chose – d’interroger un nombre croissant d’acteurs. Il est de fait devenu omniprésent – dans les médias, les rapports et les communiqués des associations ou le monde universitaire, comme l’illustre la courbe de ses occurrences répertoriées dans Google scholar. Un terme des années 2000 donc, qui présente la société (individus et collectif) comme vulnérable, le plus souvent sans grande réflexion sémantique. Est-ce, dès lors, un nouveau terme visant à penser de nouvelles réalités, ou simplement remplacer à d’anciens – et notamment celui d’ « exclusion » – devenus politiquement usés, ou socialement trop connotés ? La vulnérabilité : généalogie d’une notion Le terme a peu à peu connu, depuis les années 1970 mais en particulier 1990, un succès transdisciplinaire et, sous sa forme anglaise vulnerability, international (THOMAS, 2008).

Carnets de géographes Retour sur la création du colloque "Espace et rapports sociaux de domination : chantiers de recherche" Entretien avec Anne Clerval et Serge Weber Entretien réalisé le 19 mars 2012 par Marianne Morange - Maître de conférences en géographie à l’Université Paris Diderot et membre du comité scientifique du colloque - avec Anne Clerval et Serge Weber - maîtres de conférences en géographie à l’Université Paris-Est Marne la vallée - co-organisateurs du colloque « Espace et rapports sociaux de domination : chantiers de recherche » organisé par le laboratoire Analyse Comparée des Pouvoirs (EA 3350, Université Paris-Est Marne-la-Vallée) les 20 et 21 septembre 2012 ( M.M : Le colloque que vous organisez s’intitule « espace et rapports sociaux de domination ». Pouvez-vous revenir sur le choix de ce titre ? Qu’est-ce que la notion de domination recouvre pour vous ?

Pierre-Arnaud Chouvy : Antimonde. Terra incognita de la géographie ? Pierre-Arnaud Chouvy Observateur du monde, le géographe, même s’il n’adhère pas à la notion d’antimonde, ne peut bien entendu pas faire abstraction de l’immonde. Vue étriquée, confinée, cloisonnée d’un espace carcéral parmi les pires qui furent : vue depuis l’intérieur d’une des cellules du tristement célèbre centre de détention, de torture et d’exécution créé par les Khmers rouges à Phnom Penh, Tuol Sleng, ou la « colline empoisonnée », nom de code S-21. Des 16 000 à 20 000 prisonniers (hommes, femmes, enfants) qui y entrèrent entre 1975 et 1979, seuls sept auraient survécu. Le monde de la géographie française a récemment vu ressurgir une notion vieille de deux décennies et peu usitée, celle d’antimonde. À quoi donc correspond cet antimonde, si tant est même qu’il existe ailleurs que dans les représentations de certains ? En quête d’antimonde. L’antimonde dédaigné. Aux antipodes de l’antimonde. L’antimonde, terra incognita de la géographie. Bibliographie

Presses | Ségrégation et justice spatiale Sylvie Fol, Sonia Lehman-Frisch et Marianne Morange (dir.) Alors que depuis quelques années, une réflexion s’est développée sur le concept de justice spatiale, cet ouvrage a pour ambition de contribuer au renouveau des analyses portant plus spécifiquement sur les liens entre ségrégation urbaine et justice, en favorisant les échanges scientifiques entre chercheurs issus d’horizons disciplinaires, géographiques et culturels variés. Il vise également à apporter des éléments nouveaux permettant d’éclairer les politiques urbaines qui, dans de nombreux pays, annoncent haut et fort vouloir remédier à la ségrégation parce qu’elle serait injuste par définition. Sommaire Ségrégation et justice spatiale : perspectives, Sylvie Fol, Sonia Lehman-Frisch et Marianne Morange Gentrification, régénération urbaine et urbanisme néoliberal mondialisé Inner-City (Housing) Regeneration in Britain: Tackling Spatial Injustice or the New Urban Enclosures? Espaces publics et exclusion spatiale Postface

Notion à la une : marginalité Bibliographie | citer cet article Aux origines de la notion : la marginalité en sciences sociales Les historiens comptent parmi les premiers à avoir introduit dans le champ des sciences sociales la notion de marginalité sociale. Ainsi, Bronislaw Geremek s’intéresse à la figure du vagabond dans son analyse de la pauvreté dans les cités médiévales. Par ailleurs, dans leurs travaux, anthropologues et sociologues de l’École de Chicago accordent aussi une importance forte à la traduction spatiale des situations marginales étudiées tels le ghetto et les territoires des gangs. La marginalidad : une étude des positions sociales dans les villes latino-américaines La notion de marginalidad, développée en Amérique latine, renforce l’appréhension de situations sociales dans leur dimension spatiale. Face aux difficultés d’accès au marché du travail, il est de plus en plus question de parler en termes de « masse marginale ». En France : la géographie sociale face à « la nouvelle pauvreté » Pour conclure

Presses | Justice spatiale et politiques territoriales Frédéric Dufaux et Pascale Philifert (dir.) La justice spatiale est l’horizon de la plupart des politiques territoriales et demeure un levier politique essentiel. Cet ouvrage interroge sous cet éclairage les rapports entre territoires, actions publiques et inégalités. L’influence de la justice spatiale est telle que l’aménagement du territoire et la recherche de la justice spatiale ont été considérés comme équivalents. Cela n’ôte rien à la complexité des questions sur les objectifs des politiques publiques à conduire. Sommaire Des politiques sous l’éclairage de la justice spatiale, Frédéric Dufaux, Pascale Philifert La Justice spatiale face à la construction territoriale des inégalités : catégorisations, impératifs et représentations L’expression « justice spatiale » : entre espoir d’égalité concrète et instrumentalisation politicienne de l’espace, Philippe Genestier, Laurette WittnerLa politique de lutte contre la pauvreté : entre justice sociale et injustice spatiale ?

Banlieue Le mot « banlieue » est polysémique puisqu’il recouvre trois significations qui se suivent chronologiquement : une signification juridique se rapportant aux droits et devoirs d’une partie des habitants à l’époque médiévale, une signification géographique, celle de ceinture urbanisée dépendante du centre, une signification symbolique relative à la marginalité et au discrédit qui pèsent sur ceux qu’on qualifie « d’exclus » par réduction hâtive.La première banlieue est étroitement liée à l’approche juridique de la ville au Moyen Âge. Finalement, par l’usage inconsidéré qui en est fait dans le cadre français, le mot banlieue renvoie non pas à une entité spatiale précise, mais à une notion vague susceptible de s’appliquer à tout secteur enclavé et à toute population qui s’écarterait de la norme. Le malaise des banlieues recouvrirait ainsi une approche géographique inexacte et une conception sociologique passablement floue. voir aussi « périurbain » Références

Presses | Métropoles en débat : (dé)constructions de la ville compétitive Antoine Le Blanc, Jean-Luc Piermay, Philippe Gervais-Lambony, Matthieu Giroud, Céline Pierdet, Samuel Rufat (dir.) La compétitivité, un horizon incontournable de la ville ? Aucune ville n’y est en tout cas insensible, ni les favorites des classements internationaux, ni celles ne pouvant prétendre qu’à une place régionale, ni même les autres, reléguées de la hiérarchie mondiale mais impatientes de faire bonne figure. Cet ouvrage a précisément pour objectif d’interroger une telle unanimité. Que signifie au juste ce terme de « compétitivité » dont toutes les villes usent voire abusent ? Comment se fait-il que les autorités des villes les plus pauvres de la planète, pourtant incapables de concourir, se laissent prendre elles-mêmes à ce discours ? Sommaire La difficile rencontre des échelles de gestion Le compromis en question Introduction à la troisième partie, Philippe Gervais-LambonyCompétitivité, attractivité et durabilité, une rencontre impossible ? La ville compétitive, une illusion ?

Centre/Périphérie La métaphore géométrique du centre et de la périphérie est souvent utilisée pour décrire l’opposition entre les deux types fondamentaux de lieux dans un système spatial : celui qui le commande et en bénéficie, le centre, et ceux qui le subissent, en position périphérique. Ce couple conceptuel remonte au moins à Werner Sombart (Der moderne Kapitalismus, 1902), si ce n’est à Marx (les relations ville/campagne) et fut utilisé par les théoriciens de l’impérialisme (Rosa Luxemburg, Boukharine) mais ce sont des économistes des inégalités de développement qui lui donnèrent sa forme contemporaine (Samir Amin, Le développement inégal, 1973). Alain Reynaud développa la notion en géographie (Société, espace et justice, 1981). Il est donc rigoureux de ne pas utiliser ce vocabulaire dans le sens courant, utilisé en particulier dans le vécu urbain, pour distinguer ce qui est au milieu de ce qui est à l’extérieur.

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