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Comprendre le colorblind(ness)

Comprendre le colorblind(ness)
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Le racisme comme système Lorsque l'on tape "racisme" sous google, la première proposition qui apparaît est "racisme anti-blanc". Et sur les liens proposés, il faut attendre le quatrième pour avoir une critique de cette notion. Les sociologues affirment souvent que le "racisme anti-blanc" n'existe pas : une idée mal comprise, parce que souvent appréhendée avec ce qu'il faut de mauvaise foi pour se lancer dans la fausse indignation contre la "bien-pensance". Derrière cette idée, ce qu'il y a en jeu, c'est la compréhension de ce qu'est le racisme. Le plus souvent, celui-ci est perçu comme un sentiment individuel - en grande partie parce que les mouvements et politiques anti-racistes contribuent largement à le cadrer ainsi. Qu'il y ait, dans ces quelques exemples, du racisme, c'est certain. Un malaise apparaît alors. Le problème de cette deuxième définition du racisme, c'est que si on la prends au sérieux, alors il n'y a plus de racistes ! Qui pense que le blanc est une couleur ?

La décence, chèr-e-s blanch-e-s...( 5ème partie) [1ère partie] [2ème partie] [3ème partie] [4ème partie] Le colorblind « Mais au fond nous ne sommes qu’une seule race ». C’est biologiquement faux. « Mais pourquoi se préoccuper des races ? Faux. « Je ne me sens ni blanc ni noir… »–> Privilège de blanc. « J’aime pas les catégorisations… » –> J’y viens en dessous. Les phrases ci-dessus ont le point commun de nier le problème du racisme. Not all Whites (pas tou-tes les blanc-hes) ! Même procédé que le « not all men », quand le racisme est abordé, un-e blanc-he vient ramener sa fraise et lâcher le pléonasme universel « pas tous les blancs ! On le sait. Suite au prochain épisode!

Racisme au quotidien: 15 remarques insupportables qui reviennent le plus souvent | Virginie Sassoon Depuis la mise en ligne de la plateforme numérique #RacismeOrdinaire le 6 février 2013, France Télévisions a reçu plus de 600 témoignages. Des femmes et des hommes, de tous âges et horizons, racontent ces mots qui font mal, ces humiliations quotidiennes, ces gestes ou plaisanteries en apparence banals qui deviennent insupportables. Au-delà de la singularité de ces récits, à leur lecture, au fil des jours, nous avons constaté de multiples récurrences. La mise en lumière de ces points de convergences dessine une radiographie du racisme ordinaire en France. À l'occasion de la journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale (21 mars), la publication de certains extraits, bruts et anonymes, rappelle l'urgence et la nécessité de ce combat. L'assignation à un ailleurs "Quand je révèle mon lieu de naissance, on me répond par un déni 'non, mais avant?' "On m'offre gentiment une boite de thé. Le mépris et une supposée incompétence Le rejet et la méfiance

"Elle en fait des tonnes !" : à l'hôpital, le cliché raciste du "syndrome méditerranéen" Trois semaines après l'ouverture d'une enquête préliminaire, les questions se bousculent toujours autour de la mort de Naomi Musenga. Pourquoi la jeune femme n’a-t-elle pas été prise au sérieux par une opératrice du Samu ? Les hypothèses abondent. L’une émerge, plus discrètement : Naomi aurait pu être victime d’un traitement raciste. Derrière cette appellation faussement scientifique, se cache un stéréotype raciste. "Il a bredouillé qu’il ne pouvait pas savoir" Louisa a entendu pour la première fois cette expression il y a huit ans, dans la bouche de son médecin de famille. Lors de chaque consultation, on lui prescrit des Doliprane en disant qu'il "n'y a pas de raison de s’inquiéter". Mais quelques années plus tard, la mère de Louisa fait une crise d'épilepsie. "On venait presque de lui signer son arrêt de mort et pourtant, elle était heureuse qu’on reconnaisse enfin sa maladie", se rappelle Louisa. "Comment votre maman pouvait-elle encore vivre, sans qu’on ne s’aperçoive de rien ?"

Nathalie témoigne - # Nous vivons, mon compagnon d’origine étrangère et moi, dans un village en apparence paisible avec plusieurs associations très actives et un grand nombre de manifestations organisées… Pas de scores choquants aux élections européennes et la plupart des habitants semblent souriants. Il y a un an nous avons acheté, dans le bourg mais un peu à l’écart, une maison que nous avons rénovée entièrement. Le défilé des curieux est régulier, les gens descendent carrément dans notre chemin pour venir voir ce qui s'y passe… Ils observent notre jardin, commentent...

11 manières dont les Blancs fuient leurs responsabilités face au racisme Je suis blanche. J’écris et enseigne sur ce que signifie être blanc dans une société qui proclame que la race n’a pas de sens, mais qui reste profondément divisée par la race. Une partie fondamentale mais très difficile de mon travail consiste à amener les Blancs d’une compréhension individuelle du racisme – à savoir que seules certaines personnes sont racistes et que ces personnes sont mauvaises – vers une compréhension structurelle. Une compréhension structurelle reconnaît le racisme comme un système défaillant qui institutionnalise une répartition inégale des ressources et du pouvoir entre les Blancs et les racisé-e-s [people of color]. Ce système historique est pris pour acquis, profondément ancré, et travaille à l’avantage des Blancs. Les deux croyances les plus efficaces qui nous (les Blancs) empêchent de voir le racisme comme un système sont : Les racistes sont de mauvaises personnes ; etLe racisme est une aversion consciente. Les règles d’engagement « Ce serait révolutionnaire ».

"Devrais-je faire semblant ?" - Opinions Tribune libre Abdel-Rahmène Azzouzi est urologue, chef de service au CHU d'Angers. Membre du Conseil municipal de la ville d'Angers, il a décidé de mettre fin au mandat qu'il occupait depuis 2008. Dans une lettre ouverte – que nous publions ici et qui n’engage que son auteur – à ses collègues et amis élus de la ville, il explique sa décision : celle d'un élu de confession musulmane qui ne se reconnaît plus dans la lecture des valeurs républicaines que font nos dirigeants successifs. © Courrier de l'ouest Chers collègues et amis, Il faudrait peut-être que je continue à faire semblant de partager un chemin commun avec vous dans une France qui chaque jour renie un peu plus ses valeurs républicaines. Insidieusement, la France est probablement devenue la nation démocratique la plus islamophobe du monde et vous, élus du peuple de France, vous en portez, que vous le vouliez ou non, que vous en soyez conscients ou inconscients, une part de responsabilité.

L'antiracisme commence avec la déconstruction du privilège blanc Temps de lecture: 7 min Lors des récentes manifestations au TGP de Saint-Denis, qui mettaient en cause le racisme d’Exhibit B –performance revendiquant une réflexion sur le rapport noirs/blancs et la colonisation– la rappeuse Casey a abordé un paradoxe encore tabou en France, tant de le monde artistique que dans la société civile: «Tu peux pas parler d'esclavage en montrant que l'esclave, faut montrer aussi l'esclavagiste (…) faut que le blanc il se détermine en tant que blanc (…) Ils ont du mal à se projeter, ils ont du mal à se déterminer en tant que blancs» C’est cette question de l'indicible pendant de l'altérité, à savoir la norme, que résumait déjà la sociologue et féministe Colette Guillaumin, en 1978, dans Pratique du pouvoir et idée de Nature: «On dit des Noirs qu'ils sont Noirs par rapport aux Blancs, mais les Blancs sont, tout court, il n'est d'ailleurs pas sûr que les Blancs soient d'une quelconque couleur.» Le privilège blanc «Mais qu'est-ce qu'être blanc? La cécité française

Ce que le mot « racisé » exprime et ce qu’il masque Dans un article paru en octobre 2014 à l’occasion de la sortie en salles aux Etats-Unis de Dear White People (texte traduit et publié sur ce site au moment de la sortie du film en France), Stephen Kearse pose d’emblée que « la plus grande puissance du racisme est sa capacité à simplifier radicalement le monde », à rendre celui-ci « univoque ». La tâche fondamentale de tout travail antiraciste consiste alors selon lui à « contester et [à] saper cette simplicité artificielle, en exposant la complexité implacable du monde ». L’étude du terme « racisé.e » et de ses usages permet justement de mettre à jour à la fois la manière dont les simplifications et réductions du racisme imprègnent l’antiracisme même, mais aussi comment le vocabulaire antiraciste – et plus particulièrement ce terme – peut être porteur de complexifications et de clarifications politiques salutaires. C’est toute l’ambigüité des usages du mot « racisé.e » dont nous aimerions ici discuter. Centralité de la race

Comment est-on passé de « l'arabe » au « musulman » Pour les quinquas et leurs aînés, c’est une sorte de souvenir flou, confus, le sentiment que quelque chose dans le vocabulaire a changé. Il y a quelques dizaines d’années, dans les conversations de bistrot, on parlait plutôt des Arabes. Aujourd’hui, ce sont les musulmans et l’islam qui ont la cote sur les comptoirs en zinc, ou sur les comptoirs virtuels des réseaux sociaux. Des « travailleurs arabes » aux « Arabes » tout court Le vocabulaire s’adapte à l’époque. Il a en réalité connu plus d’une mutation : « Au temps des croisades on parlait des Sarrasins, au début du XIXe siècle, c’était les "enturbannés", dans les années 1930 on disait les "Sidi" (du nom de la ville de Sidi Bel Abbès, à 80 km d’Oran, en Algérie, NDLR)... C’est à partir des années 1970 qu’on commence à parler d’Arabes de manière très régulière pour désigner les populations dites maghrébines qui habitent en France, et qui sont d’abord associées à la question du travail. « Musulmans », un retour L’islamisation des regards

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