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La prise de la Bastille, le 14 juillet 1789

La prise de la Bastille, le 14 juillet 1789
Contexte historique La menace d’un complot aristocratique suite à la réunion des états généraux, la nouvelle du renvoi du ministre Necker, le 11 juillet, dénoncé par Camille Desmoulins comme le « tocsin d’une Saint-Barthélemy des patriotes », suscitent une vive émotion dans le peuple parisien, alors que se profile le spectre de la disette et que le roi a massé des troupes autour de Paris. Une milice bourgeoise est constituée en même temps qu’est proclamée une « municipalité insurrectionnelle ». La colère monte et finit par déclencher l’insurrection. Analyse de l'image Ce tableau anonyme, témoignage parmi tant d’autres d’un événement qui inspira nombre d’artistes, peintres, dessinateurs et graveurs français et étrangers de l’époque, met en scène le moment où le gouverneur de Launay est emmené vers l’Hôtel de Ville. Interprétation

Les Etats généraux Contexte historique La cérémonie d’ouverture des états généraux eut lieu le 5 mai 1789 dans une vaste salle aménagée dans l’hôtel des Menus-Plaisirs, avenue de Paris à Versailles. Mille cent dix-huit députés représentaient les trois ordres : clergé, noblesse et tiers état. Analyse de l'image Dessinateur et graveur, chroniqueur pittoresque des fastes et des mœurs de la fin de l’Ancien Régime, Moreau le Jeune représente ici, dans un document saisissant de vérité, la pompe royale parvenue au comble du raffinement. Interprétation Il faut être sensible dans cette composition de Moreau le Jeune à l’esprit d’un artiste que Louis XVI, en 1790, nommera dessinateur des Menus-Plaisirs : on y sent planer la même douceur et la même admiration de la vie de cour que dans l’Illumination du parc de Versailles à l’occasion du mariage du Dauphin, dans l’Assemblée des notables présidée par Louis XVI en 1787 ou encore dans la Fête donnée à Louveciennes le 2 septembre 1777.

Musée de l'histoire de France // L’ébauche du Serment du Jeu de paume « Non, l’histoire d’aucun peuple n’offre rien de si grand, de si sublime que ce serment du Jeu de paume, que je dois peindre ». Jacques-Louis David, Lettre à l’Assemblée nationale du 5 février 1792. Une commande de l’Assemblée nationale Au début de l’année 1790, Jacques-Louis David convainc les Jacobins puis l’Assemblée de soutenir son projet de représenter la scène du 20 juin 1789, bien qu’il n’y ait pas assisté. Il remplit plusieurs carnets de croquis et de notes qui renferment ses toutes premières recherches. Une œuvre gigantesque en devenir Qu’est-ce qu’une ébauche ? En 1792, dans le Dictionnaire des arts de peinture, sculpture et gravure, Claude Henri Watelet nous donne une définition technique et contemporaine du mot ébauche : « L’ébauche est le premier travail du tableau même : elle doit être couverte dans la suite par d’autres travaux ; mais cependant elle doit subsister (…). Une œuvre monumentale Le travail du maître et de ses assistants Sources

Le serment du Jeu de paume, 20 juin 1789 Contexte historique Cet événement fondateur de la Révolution française constitue une étape symbolique dans la destruction de l’absolutisme. L’ouverture des états généraux avait suscité une querelle de procédure : le tiers état souhaitait la réunion des trois ordres ainsi que le vote par tête, le vote par ordre donnant nécessairement la majorité au clergé et à la noblesse. Analyse des images La scène prend place dans la salle du Jeu de paume dont David dessina l’architecture in situ. Sur la toile inachevée, la nudité suggérée sous les vêtements concourt encore à l’idéalisation de la scène à laquelle David n’assista pas, mais qu’il souhaita hisser au rang d’acte universel. Le grand fragment de la toile inachevée de David présente quatre portraits presque finis : Barnave, Michel Gérard, Dubois-Crancé et Mirabeau. Interprétation

Musée de l'histoire de France Une salle de jeu de paume devient le berceau de la nation. Afin d’obtenir la levée d’un nouvel impôt, pour résoudre une grave crise financière, Louis XVI avait convoqué à Versailles les Etats généraux, réunions des députés français représentant les trois ordres, la noblesse, le clergé et le tiers-état. Les députés du tiers-état espèrent obtenir des réformes mais le roi fait la sourde oreille. Ils décident alors le 17 juin de se constituer en assemblée nationale et s’approprient le pouvoir législatif. En 1789, Jacques-Louis David a quarante-et-un ans.

Les signataires du serment du Jeu de paume Contexte historique Un acte de courage politique accompli dans des conditions de fortune 17 juin 1789, face à l’inertie générale, les députés du Tiers Etat aux Etats généraux se constituent, en Assemblée nationale. La majorité du clergé vote, le 19, sa réunion au Tiers. Le roi qui ne veut pas reconnaître ces mesures prescrit la fermeture de la salle où le Tiers se rassemble. Les députés se rendent, le 20 juin, à la Salle du jeu de paume et décident de prêter serment de ne se séparer qu’après avoir donné une constitution à la France. La situation n’est pas alors sans danger pour les députés qui bravent la volonté royale à quelques pas du fastueux palais de Versailles. La réunion suivante de l’Assemblée nationale qui se tient deux jours plus tard dans l’église Saint-Louis de Versailles voit l’amorce du rassemblement des trois ordres : une députation de la majorité du Clergé et deux nobles viennent se joindre au Tiers. Analyse des images Au centre, trois personnages s’étreignent.

Retour de Varennes à Paris Contexte historique Après Varennes Louis XVI est ramené à Paris, sur ordre de l’Assemblée nationale, le 25 juin 1791, après avoir tenté de fuir à l’étranger. Venant du nord-est de Paris, la berline royale passe devant la barrière d’octroi du Roule. Jérôme Pétion, l’un des trois députés envoyés par l’Assemblée nationale pour ramener le roi à Paris, a relaté ce moment historique[2] où bascule la confiance dans la royauté. La fuite du roi apparaît comme une trahison et marque profondément les esprits. Analyse de l'image Le convoi royal devant la barrière du Roule Le cortège est composé de la berline royale où se trouvent le roi, la reine, Pétion, Barnave, Madame Elisabeth, Madame Royale et le dauphin et, sur le siège, trois gardes du corps ; les femmes de service occupent une seconde voiture ; dans la troisième, un cabriolet découvert ombragé de branches de chêne, se trouve Drouet, qui a reconnu le roi. On aperçoit, à l’intérieur de la berline, les profils de Louis XVI et de Marie-Antoinette.

Louis XVI en roi citoyen Contexte historique Petit-fils de Louis XV auquel il succéda en 1774, Louis XVI n’était guère préparé à assumer la royauté. Imperméable aux idées nouvelles en dépit d’un réel intérêt pour le progrès des sciences et des techniques, de caractère indécis et influençable, le roi n’eut pas le courage de soutenir les réformes proposées par ses ministres : son règne est marqué par une série de crises politiques et économiques qui devaient aboutir à la destruction de l’Ancien Régime. En 1789, il doit accepter sous la pression du tiers état la transformation des états généraux en Assemblée nationale ainsi que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Analyse de l'image Louis XVI est représenté sur un cheval cabré. Le paysage désert (seule une acanthe orne le premier plan dans l’angle inférieur gauche) semble en opposition avec la conception traditionnelle du portrait héroïque à arrière-plan militaire que suggère néanmoins le cheval cabré. Interprétation

Brevet de volontaire de la garde nationale Contexte historique La garde nationale en juillet 1790 La garde nationale n’est pas initialement destinée à protéger le royaume contre une agression extérieure, elle n’assure que la police intérieure, se borne à imposer le respect des lois et l’ordre public. Les gardes nationales poursuivent ainsi la tradition des milices bourgeoises de l’Ancien régime et conserveront ce rôle de garde civile jusqu’à leur suppression en 1871. Loin d'être un soldat de métier, le détenteur de ce brevet, Mathurin Auboin, est un gros fermier du village de Wissous, au sud de Paris. Analyse de l'image La symbolique des débuts de la Révolution Destiné à l’identification d’un garde national, ce brevet sur parchemin (25,5 x 34 cm), gravé en réservant l’espace pour des mentions manuscrites, par J. A ce caractère hétéroclite fait écho le heaume chevaleresque avec son plumet surplombant la vignette de la Bastille. Interprétation Le patriotisme de l’an premier de la liberté

La Liberté Contexte historique Au lendemain de la prise de la Bastille, étendards, affiches et gravures commencent à diffuser des emblèmes du triomphe de la Révolution sur le despotisme. Symboles de la féodalité vaincue et personnifications des vertus révolutionnaires sont associés dans des combinaisons d’abord aléatoires. Codifiée au XVIIe siècle, sa représentation a été soumise à des ajustements après 1789. Analyse des images Paysage symbolique ou allégorie naturalisée, le Triomphe de la Liberté de Colinart occupe, par son caractère hybride, une place à part dans l’iconographie de la Liberté. L’attribut de la pique surmontée du chapeau semble devoir identifier cette figure à la Liberté. Le dispositif narratif de l’allégorie de Valentin relative à la déclaration des Droits de l’homme est approprié à la fonction didactique de l’image : c’est celui d’une scène de genre édifiante. La Liberté de Nanine Vallain trônait dans la salle des séances du club des Jacobins. Interprétation

Les citoyens actifs Contexte historique Les conditions du suffrage Sieyès élabore la distinction entre « citoyens actifs » et « citoyens passifs ». Pour être « citoyen actif », il faut avoir au moins 25 ans, résider dans la ville ou le canton depuis au moins une année, être inscrit au rôle de la garde nationale dans la municipalité du domicile, avoir prêté le serment civique et acquitté le paiement d’une contribution directe égale à trois jours de travail. On estime cependant à plus de quatre millions les « citoyens actifs » de 1790, chiffre considérable si on le rapporte aux 200 000 électeurs de la France de Louis-Philippe cinquante ans plus tard. Analyse de l'image Carte d’électeur Sous l’emblème de Paris, cette carte (13x19 cm) identifie comme citoyen actif le sieur Le Roy. La mention manuscrite : « Inscrit garde national » indique le lien entre la dignité de citoyen actif et le service civil dans la garde nationale. Interprétation La mise en place de la nouvelle organisation administrative en 1790

La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen Contexte historique Trois étapes dans l’élaboration des droits de l’homme En 1789, la motion de La Fayette est la première présentée à l’Assemblée constituante en vue du projet de Déclaration des droits de l’homme. Le héros de l’indépendance américaine soumet un texte inspiré de la Déclaration américaine de 1776. Ce sera l’un des trois retenus par l’Assemblée, le 18 août, pour élaborer le projet définitif. La Déclaration des droits de l’homme fait l’objet des débats de l’Assemblée, entre le 20 et le 26 août 1789, qui adopte ainsi ses dix-sept articles. Très différente est la situation à l’été 1793, lorsque la Convention décrète la Constitution qui dote la France de son premier régime républicain et qu'elle la fait précéder d’une nouvelle Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, proclamée le 10 août. Analyse des images Un document préparatoire, la rédaction de 1789, la version gravée pour la diffusion de la Déclaration de 1793 Interprétation

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