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Enseignants : "Le travail invisible ne peut donner lieu à une reconnaissance"

Enseignants : "Le travail invisible ne peut donner lieu à une reconnaissance"
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L'Ecole face aux marchés scolaires Prenez trois des meilleurs sociologues de l'Ecole et demandez-leur d'analyser son évolution récente. Ils feront apparaître l'impact du développement de véritables marchés scolaires. Et ils mettront en évidence les effets sociologiques, scolaires et politiques de leur développement. C'est ce travail que Georges Félouzis, Christian Maroy et Agnès Van Zanten ont mené. Il aboutit dans un petit livre costaud, argumenté, riche d'informations sous tendu par une réflexion aboutie sur les politiques scolaires. L'ouvrage montre comment sont nés les marchés scolaires et les règles de leur fonctionnement. Les auteurs analysent ensuite les effets de ces marchés dans le temps en attribuant à cette valeur toute son importance. La publication de ce livre est très opportune au moment où le gouvernement doit affronter la question de l'éducation prioritaire et de la carte scolaire. Agnès Van Zanten : Il faut donner aux acteurs locaux les moyens de réguler les choix des familles Il y a des différences.

Qu'est ce qu'un bon prof ? La question des méthodes pédagogiques a toujours soulevé des discours passionnés. Au Québec comme en France, le débat fait rage autour des réformes de l’enseignement. De plus en plus de travaux soulignent l’impact d’un « effet-prof » sur les performances des élèves. À partir de travaux anglo-saxons, le chercheur québécois Clermont Gauthier propose des clés pour un « enseignement efficace », s’appuyant sur une pédagogie explicite. Au passage, il renvoie dos à dos la pédagogie traditionnelle, centrée sur la transmission de savoirs, et les pédagogies « centrées sur l’élève ». Existe-t-il des pratiques pédagogiques plus efficaces que d’autres ?

« Si vous voulez améliorer les résultats des élèves, le pédagogique seul ne Se préoccuper du climat scolaire est dans l’air du temps. Peut-être parce qu’une prise de conscience est en train de se faire et que l’on réalise collectivement que c’est un facteur essentiel pour la réussite des élèves, et le bienêtre de tous. A quelques jours de la parution du numéro des Cahiers pédagogiques portant sur cette question, voici ce qu’en disent les coordonnateurs du dossier. Qu’est-ce qui vous a le plus intéressés dans la constitution de ce dossier ? Le travail sur l’établissement scolaire, avec un point de vue très particulier : celui de l’établissement considéré comme un système. Aucun élément pris isolément ne peut améliorer la qualité du climat scolaire : si vous voulez améliorer les résultats des élèves, le pédagogique seul ne produira pas les effets escomptés. Un exemple : dans un collège, les personnels constatent un mauvais climat dans les classes : les punitions tombent et finissent par n’avoir aucun effet. Sur la librairie

Les recherches sur les pratiques enseignantes efficaces 1Au terme de ce nouveau numéro et en guise de conclusion, nous avons souhaité faire un bref rappel des résultats des recherches qui portent sur l’effet des pratiques enseignantes sur les performances scolaires des élèves et qui sont, pour partie, relatés dans les six contributions présentées ici. Nous terminerons en précisant un certain nombre de limites que comporte ce type de travaux, limites qui constituent autant d’obstacles à franchir et donc d’objectifs à poursuivre pour les recherches futures dans le domaine. 2Les études menées sur l’efficacité des pratiques d’enseignement aux Etats-Unis dans un premier temps il y a une cinquantaine d’années, en Europe et en France ensuite montrent que les performances des élèves ne sont pas sans lien avec les pratiques des professeurs, ce qui d’un certain côté est rassurant… Effectivement, certaines pratiques d’enseignement sont plus efficaces et équitables que d’autres. 4Ces quatre phases sont parfois détaillées en sept temps essentiels :

Les devoirs et les inégalités scolaires Les devoirs donnés à la maison sont bien un facteur d'accroissement des inégalités sociales de réussite scolaire, souligne l'OCDE dans un Pisa à la loupe. " Les devoirs représentent une possibilité supplémentaire d’apprentissage ; toutefois, ils sont susceptibles de creuser les inégalités socio-économiques dans les résultats des élèves. Les établissements d’enseignement et les enseignants devraient trouver les moyens d’encourager les élèves en difficulté et défavorisés à faire leurs devoirs. Ils pourraient, par exemple, proposer d’aider les parents à motiver leurs enfants pour qu’ils fassent leurs devoirs et offrir aux élèves défavorisés la possibilité de faire leurs devoirs dans un endroit calme lorsqu’ils n’y ont pas accès à la maison", déclare l'OCDE. Toujours est-il que les devoirs constituent bien un des outils avec lesquels l'Ecole contribue à la fabrication des inégalités sociales. Les enseignants restent devant la difficulté de permettre la réussite de tous. Pisa à la loupe

A quoi va ressembler le prof du 21 ème siècle? Il est à peu près acquis qu'il ne sera pas un simple clone numérique. Les apprentissages, en particulier avec des jeunes nécessitent du contact direct, des échanges, de l'interactivité. Une fois dit cela, on n'a pas beaucoup avancé. Peut-il vraiment être autre chose qu'un prof de la fin du 20 ème siècle? En tout cas, il me semble que cela ne serait pas plus mal. Il ne s'agit pas d'exonérer les enseignants de leurs responsabilités, ni de leurs conformismes ou tentations de continuer comme avant. Pourquoi pas diversifier les parcours des élèves et s'appuyer sur des aides comme les MOOCS ou sur la pédagogie inversée qui n'est pas la panacée? Le prof pourrait devenir un guide, un orientateur, "un facilitateur d'apprentissages", parfois un répétiteur, mais on ne me fera pas croire qu'on y arrive dans des classes à 30 élèves et plus. Il n'empêche que dessiner les contours du nouveau prof n'a pas grand sens, si on ne définit ce qu'on veut que soit l'Education nationale.

Philippe Meirieu : Leçon de Finlande Invités par l’Ambassade de France à Helsinki et l’Institut français de Finlande, Boris Cyrulnik, Philippe Duval et moi-même avons eu la chance d’effectuer un voyage d’étude dans ce que certains considèrent comme un « modèle éducatif » dont nous devrions nous inspirer. Certes, depuis le léger recul de la Finlande dans le classement PISA, les injonctions se font moins pressantes et la mode est un peu passée… Peut-être à tort, dans la mesure où les systèmes scolaires asiatiques qui caracolent en tête (la Corée du Sud, Shanghai, Taïwan, etc.) n’obtiennent d’excellents résultats aux tests internationaux qu’au prix d’une compétition scolaire acharnée, d’un redoublement de l’école par des entraînements intensifs périscolaires et de dégâts psychologiques et sociaux considérables. Des spécificités institutionnelles qui rendent le système finlandais difficilement transposable Mais on se tromperait lourdement en considérant cette position comme une démission éducative. Philippe Meirieu

PISA : Qui sont les élèves très faibles ? Les élèves les plus faibles ne sont pas les moins travailleurs, nous révèle la dernière livraison de PISA. L'OCDE publie le 10 février le dernier volume de PISA 2012 consacré aux élèves les plus faibles. La publication conforte les mauvaises performances et l'inégalité sociale de réussite dans l'école française. Elle donne aussi des indications sur les blocages purement scolaires du système éducatif français. Peuvent-ils être dépassés ? Ce sera sans doute la dernière livraison de PISA 2012. Des élèves faibles plus nombreux En apparence, les résultats en maths, sciences et lecture des jeunes français sont moyens. Mais la France a deux particularités. D'autre part le taux d'élèves faibles a fortement augmenté de 2003 à 2012. Le prix de la ségrégation sociale Mais que sait-on de ces jeunes particulièrement faibles ? Ils ont surtout une signature sociale. Comment expliquer cela ? PISA en fournit aussi une preuve inversée. Changer la culture de l'institution Comment améliorer ces résultats ?

Lutter contre les difficultés des élèves rapporte plus que ça ne coûte Plus d’un quart des élèves de 15 ans affichent de faibles résultats scolaires en mathématiques, en compréhension de l’écrit et/ou en sciences. Lutter contre ces déficiences est coûteux, mais se révélerait rentable à long terme, selon PISA, l’enquête phare de l’OCDE, parue mercredi 10 février. Le rapport se base sur des données recueillies à l’occasion de la dernière édition, en 2012, de cette enquête qui paraît tous les trois ans. D’après elle, ces faiblesses scolaires concernent 13 millions d’élèves dans au moins une matière dans 64 pays ; la proportion atteignant 50 % dans certains pays. Elles « ont des conséquences à long terme », avec « un risque élevé de décrochage complet » pour ces jeunes et une croissance économique amoindrie. Soutien ciblé et lutte contre les inégalités Lire : Collège : « Pourquoi tout réformer d’un coup et dans des délais si courts ? Plusieurs facteurs de risques

OCDE : L'urgence de valoriser les enseignants français Seulement 5% des enseignants français se sentent valorisés. Être professeur en France est-ce une aventure singulière ? Que pensent-ils de leur métier ? Comment l'exercent-ils ? L'enquête internationale sur l'enseignement et l'apprentissage (TALIS) interroge directement le coeur des systèmes éducatifs des pays membres de l'OCDE. Pour la première fois, la France y participe. Plus de 100 000 enseignants dans 34 pays et territoires membres ou partenaires de l'Ocde ont été interrogés par l'Ocde sur leurs convictions, leurs attitudes, leur sentiment d'efficacité et de satisfaction. Les enseignants français aiment-ils leur métier ? Plusieurs sondages publiés récemment par le Se-Unsa et le Sgen ont montré une profonde lassitude et même un désamour ainsi qu'un rejet ferme de la hiérarchie et de l'institution scolaire. Que dit Talis ? Des demandes de formation non prises en compte Travaillant environ 38 heures hebdomadaires, l'enseignant français se singularise dans l'exercice du métier.

L'entraide entre enseignants, clé de la réussite scolaire ? "Les meilleures conditions d’apprentissage possibles sont plutôt rencontrées lorsque les enseignants travaillent ensemble et s’entraident". L'analyse de Pasi Sahlberg, un expert finlandais, professeur à Harvard, dans un magazine québécois, fait évidemment écho à des projets français. Le système plus fort que l'individu "Le facteur le plus important pour améliorer la qualité de l’éducation est l’enseignant : c'est un mythe", explique P Sahlberg. L'analyse de P Sahlberg a d'autant plus de poids qu'il a contribué à la réforme finlandaise qui est devenue une référence pour les systèmes éducatifs européens. La France mal placée Mais elle fait aussi écho aux résultats de Talis , une enquête de l'OCDE. Les tentatives françaises d'introduire l'équipe Depuis Talis (2014), quelques efforts ont été faits. Au lycée, les TPE ont été une première tentative d'introduire du travail d'équipe de façon très limitée. François Jarraud Lire l'article Le site de P Sahlberg Talis

Métier enseignant : Rehausser le degré de confiance, demande l'OCDE Il y a-t-il un lien entre la confiance dans ses capacités d'enseignant et la réussite des élèves ? C'est ce que pense l'OCDE qui appelle, dans un nouvel ouvrage, à rehausser le niveau de confiance des enseignants. Une recommandation qui semble adressée spécialement aux professeurs français nettement singularisés par un niveau de confiance abyssal. Les profs français les moins satisfaits ? "Le sentiment d’efficacité personnelle des enseignants – leur confiance en leur capacité d’enseigner, d’intéresser les élèves et de gérer une classe – influe sur le rendement scolaire et la motivation des élèves, ainsi que sur les propres pratiques des enseignants, leur enthousiasme, leur engagement, leur satisfaction professionnelle et leur comportement en classe". En effet, juste après les enseignants slovaques, les professeurs français sont ceux qui estiment leur profession la moins valorisée dans tous les pays de l'OCDE. Comment améliorer le degré de confiance des enseignants ? François Jarraud

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