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L'école française est-elle en train de changer de modèle?

L'école française est-elle en train de changer de modèle?

Démocratisation scolaire : Dix idées reçues sur les élèves des classes populaires Dossier "Démocratisation scolaire", extrait du bulletin de l’École Émancipée de Loire Atlantique (n°24, décembre 2010) réalisé par Mary David et Marie Haye. L’intégralité du numéro (contenant notamment la transcription d’une conférence de Jean-Pierre Terrail à Nantes) est disponible ici. À l’heure de la crise économique et sociale, les diplômes sont de plus en plus nécessaires pour faire face aux exigences du marché du travail. Mais les diplômes cèdent la place aux certifications par compétences, et les parcours scolaires sont restés toujours aussi inégaux selon l’origine sociale des élèves : 20% des enfants d’ouvriers décrochent aujourd’hui un bac général, contre plus de 70% des enfants de cadres. L’école prend en charge individuellement le tri social des élèves, sur la base de leurs résultats scolaires : à l’élève qui réussit scolairement, la voie générale, et, à celui qui ne parvient pas à surmonter les difficultés inhérentes à tout apprentissage, les filières de relégation.

Evaluer les enseignants : la paye au mérite ? Par François Jarraud "Je veux que souffle sur lui (l'enseignant) un vent de liberté et d’évaluation. Liberté pédagogique des enseignants…. Mais évaluation des enseignants selon les résultats des élèves". Inscrite dans le programme du candidat Sarkozy, la rémunération au mérite a le vent en poupe à droite. SommaireAlain Chaptal : "Il n’existe à ce jour aucune preuve scientifiquement recevable suggérant que ce type de mesure a un impact réel sur les résultats des élèves"Bruno Suchaut : "Pour le métier d’enseignant, la définition même du concept de mérite ne va pas donc de soi et nécessiterait de mobiliser des indicateurs nombreux pour l’appréhender dans son ensemble" Alain Chaptal : "Il n’existe à ce jour aucune preuve scientifiquement recevable suggérant que ce type de mesure a un impact réel sur les résultats des élèves" Le salaire au mérite peut sembler une bonne chose : tout le monde a envie de voir ses efforts reconnus ! Cela a eu quelles conséquences pour les profs ? Alain Chaptal

Inventer une nouvelle maïeutique pour apprendre à apprendre François Taddéi est l’auteur d’un rapport pour l’OCDE, « Former des constructeurs de savoirs créatifs et collaboratifs » [5]. Nous l’avons rencontré au Centre de Recherches Interdisciplinaires, lieu symbolique pour ce chercheur au parcours à la diversité atypique en France, actuellement directeur de recherche à l’Inserm à l’université Paris Descartes. Le CRI se veut un exemple de ces « carrefours d’esprits créatifs » [6] que propose François Taddéi pour l’ensemble du système éducatif : les étudiants sont de formations universitaires très diverses (biologie, physique, mathématiques, philosophie, économie, sciences humaines, informatique etc.), ils disposent d’une grande latitude dans leur choix d’objets de recherche, dans l’idée que cette confrontation entre points de vue variés favorise la créativité intellectuelle. Vous qui n’êtes pas, par votre formation, spécialiste de l’éducation, qu’avez-vous voulu montrer dans ce rapport ? Quels pourraient être les facteurs d’espoir ?

Sophie Coignard : « Les politiques ont abandonné l’Education nationale » | VousNousIls Votre livre s'intitule « Le pacte immo­ral ». Pour vous, la situa­tion du sys­tème éduca­tif résulte donc d'un accord entre plu­sieurs acteurs, d'une volonté délibérée.... Ce titre s'est imposé tard dans la conduite de l'enquête et même dans la rédac­tion du livre. Dans ce « clergé », vous incluez ministres, ins­pec­teurs, syn­di­cats, péda­gogues... C'est un peu plus com­pli­qué, et j'ai d'ailleurs mis du temps à le com­prendre. Vous n'êtes ni ensei­gnante, ni spé­cia­liste des sciences de l'éducation. Je reven­dique mon incom­pé­tence et je n'ai pas voulu écrire un livre de spé­cia­liste. Mais, vous l'écrivez vous-même, le vrai pou­voir en matière d'éducation se situe désor­mais plus à Bercy que rue de Grenelle... J'ai effec­ti­ve­ment décou­vert que la plu­part des réformes n'étaient en fait que des injonc­tions bud­gé­taires dégui­sées en mesures péda­go­giques. Votre livre a déjà déclen­ché une forte polé­mique. Patrick Lallemant

Enseignement supérieur : Terra Nova brise plusieurs tabous Yves Lichtenberger, rapporteur du groupe de travail de Terra Nova sur l'enseignement supérieur et la recherche Frais d'inscription en hausse, allocation d'autonomie de 500 euros par mois pour tous les étudiants, entretien de niveau à l'entrée de l'université pour adapter leur parcours en licence à leur niveau, suppression définitive des cours en amphi, sélection à l'entrée du master 1, réduction en cinq ans d'un tiers des places en classe préparatoire aux grandes écoles et rattachement administratif de ces prépas aux pôles de recherche et d'enseignement supérieur (PRES)... Dans son projet pour l'élection présidentielle que Le Monde a obtenu, la contribution sur l'enseignement supérieur et la recherche de Terra Nova décoiffe un peu plus que celui du parti socialiste, dont le think tank est proche ! Pas de rupture, mais des évolutions 500 euros par mois pour tous les étudiants La licence à 500 euros par an en 2017 Plusieurs raisons sont avancées. Baisser le nombre de places en prépa

Lettre d’un enseignant écœuré Le lycée dans lequel j’enseigne a mis en place depuis la rentrée dernière (2010) le dispositif fer de lance de la réforme de l’enseignement des langues vivantes : les fameux groupes de compétences. Nous avons ainsi cédé à l’insistance de l’inspection et de l’administration à nous imposer une manière de travailler que ne rend obligatoire aucun texte officiel, puisque ces derniers se contentent de les proposer ou de les recommander ("Les enseignements de langues vivantes étrangères peuvent être dispensés en groupes de compétences", d’après l’article D312-17 du code de l’éducation). Les raisons de cette insistance sont multiples. Sans viser l’exhaustivité, on peut notamment mentionner, de la part de l’inspection, la volonté de contraindre les enseignants à travailler ensemble. Par son fonctionnement, le dispositif les force donc à des échanges constants et continuels, qui pour être plus soutenus n’en sont pas forcément plus productifs - on verra qu’il s’agit plutôt du contraire.

Education nationale : les stagiaires 2010/2011 sont globalement satisfaits de leur année scolaire - Ipsos Loyalty 29 août 2011 - A l'initiative du Ministère de l'Education Nationale, Ipsos a recueilli l'avis d'enseignants, CPE et documentalistes stagiaires sur leur formation et les conditions d’exercice de leur métier. Ces nouveaux professeurs et personnels d'éducation stagiaires, qui ont bénéficié de la première année de mise en place de la réforme du recrutement et de la formation des enseignants lancée en 2009, se montrent globalement satisfaits de leur année. Des enseignants stagiaires satisfaits de leur année Le premier et principal résultat de l’enquête est le bilan globalement positif (87% de réponses positives) que font les stagiaires à l’issue de leur première année d’exercice professionnel. 92% des stagiaires se déclarent satisfaits de leur situation professionnelle. Assez logiquement à l’issue d’une année dense et parfois difficile, ils sont plutôt moins satisfaits de l’équilibre vie privée / vie professionnelle, de la charge de travail ou de leur gestion du temps sur l’année :

L’école condamnée à produire du capital humain» Suppressions de postes, résultats des élèves en baisse, enseignants désorientés… L’éducation sera l’un des sujets de la campagne présidentielle et la Nouvelle Ecole capitaliste - le livre de Christian Laval (1), Francis Vergne, Pierre Clément et Guy Dreux - tombe à point pour le nourrir. Les auteurs, enseignants et chercheurs, analysent les transformations en profondeur entraînées par le néolibéralisme dans le système éducatif. Christian Laval, professeur de sociologie à l’université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, revient sur les mécanismes ayant conduit à une redéfinition des missions de l’école au service de l’entreprise et plaide pour un renouvellement de la pensée sociologique. Vous décrivez une «nouvelle école capitaliste» soumise à la concurrence, gérée comme le privé et au service de l’économie : est-elle née sous Sarkozy ? Non, ce serait une grande erreur de le croire. Oui, c’en sont des aspects majeurs. Le concept d’employabilité est au cœur de vos critiques : pourquoi ?

France : La suppression des notes gagne du terrain Après les écoles, de plus en plus de collèges expérimentent des classes à évaluation «par compétences». À La Rochelle, à Bordeaux ou ailleurs, se multiplient les expériences de classes «sans notes». Souvent en 6e, parfois jusqu'en 4e, généralement circonscrits à une ou deux classes du collège, ces dispositifs qui fleurissent depuis 2006 reçoivent le soutien des inspections d'académie et les commen­taires élogieux des Cahiers pédagogiques ou de toute autre publication adepte des nouveautés pédagogiques. La rentrée 2011 ne fait pas exception. Impossible d'évaluer le nombre de ces classes expérimentales sur tout le territoire, mais leur mise en avant dénote un mouvement de fond. Et ce alors que le ministre de l'Éducation nationale avait assuré, à l'occasion d'une pétition de personnalités publiée dans Le Nouvel Observateur en novembre 2010 réclamant la suppression des notes à l'école primaire (ce qui est déjà largement répandu), que celle-ci n'était pas à l'ordre du jour. Manque de recul

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