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La réforme du collège défend l'interdisciplinarité et c'est une aberration

La réforme du collège défend l'interdisciplinarité et c'est une aberration
Qu'il s'agisse des partisans ou des détracteurs de la réforme du collège, il m'apparaît un problème depuis le début des débats: au lieu de se baser sur des faits, les participants se contentent le plus souvent de simplement leur avis. Pour vous faire une idée je vous conseille d’écouter l’interview de Régis Debray dans la matinale de France Inter le 28 avril. Non que j’étais pas en désaccord avec tout ce qu’il disait mais… quelle est sa légitimité sur l’école au juste? Le président du Conseil supérieur des programmes a d’ailleurs réagi: Pour le dire vite, le problème c’est que quand on parle d’école en France on confond opinion et information. On peut le résumer avec ironie comme cette enseignante de l’UNSA (un syndicat non majoritaire) qui soutient très activement la réforme: Le problème c'est que ce problème de légitimité ne se contente pas de pervertir le débat. Faut-il se réjouir de cette nouvelle approche? Des enseignants s’en félicitent: D’autres se méfient: Creuser les inégalités

La réforme du collège renforce les inégalités sociales, pas le niveau moyen des élèves L'objectif de cette réforme est de parvenir à «l’excellence pour tous». Mais confondre égalité des chances par la valorisation du mérite et même cursus pour tous est un non-sens. Les documents dont on a pu prendre connaissance ces derniers jours concernant la réforme du collège prévue pour la rentrée 2016 peuvent prêter à sourire sinon à rire, comme c’est hélas le cas depuis des années en raison de la manière absconse, prétentieuse et pour tout dire ridicule dont ils sont rédigés. C’est en particulier le cas des «nouveaux programmes», dans lesquels on retrouve tout un charabia désormais typique de l’administration de l’Éducation nationale et des experts en pédagogie qui l’accompagnent. Il n’y a pourtant là rien de drôle. Cette volonté ministérielle de réformer, une fois de plus, un collège qui demeure le point noir du système éducatif français n’est pas critiquable en soi. Graecum est, non legitur Des mesures contraires aux objectifs affichés L’interdisciplinarité, paravent du renoncement

Réforme du collège: l’inconsolable chagrin des ex-bons élèves La gauche, critiquée par les anciens premiers de la classe devenus les gardiens du temple d’une école révolue, a imaginé une réforme a minima, mais qui va dans le bon sens. Le problème de l'approfondissement des inégalités sociales par l’école hante le débat français, tant ses retombées en cascade minent la cohésion du pays. La gauche invente une réforme du collège a minima, mais qui va dans le bon sens. C’est alors que le ciel lui tombe sur la tête. Le ciel? L’image du lycée des bons élèves férus d’humanités ou de culture scientifique des années 60-70 est facilement idéalisée par ceux qui l’ont connu. Un jalon supplémentaire Depuis, démocratisation du savoir en bandoulière, on a créé, avec la loi Haby de 1975, le collège unique, destiné à conduire l’ensemble d’une génération jusqu’à 16 ans avec un solide bagage de savoirs. Au fil de cette évolution, le collège unique a été sacralisé au nom des principes généreux et universalistes sur lequel il repose. Une ministre sur la défensive

Eric-Emmanuel Schmitt : "Le latin et le grec, ces langues qui meurent deux fois" Opinions Suite à la controversée réforme du collège initiée par Najat Vallaud-Belkacem, la ministre française de l'enseignement, beaucoup ont pris la plume pour s'y opposer. Ce qui pose notamment problème : l'abandon des options latin-grec. Eric-Emmanuel Schmitt, le célèbre écrivain, a lui aussi tenu à défendre l'apprentissage de ces langues à l'école sur sa page Facebook. Voici son opinion. Je voudrais apporter mon témoignage dans la querelle qui se développe actuellement au sujet du latin et grec à l’école. Sous l’impulsion de mes parents, j’ai appris le latin et le grec. Longtemps, j’ai traîné ces deux matières comme des boulets… Déclinaisons, conjugaisons, lexique, tout me pesait. Cependant, si l’accès à ces civilisations m’avait été procuré par les cours, l’étude même des deux langues continuait à me sembler ennuyeuse. Plus fondamentalement, grâce à ces études, j’ai pris racine. Les langues anciennes ne méritent pas la mort.

Cotta - Réforme du collège : tous coupables ! Trop de latin ou pas assez ? Histoire de France ou Histoire du monde ? Langues vivantes ou langues mortes ? Cela fait des années que les controverses scolaires de toute nature entretiennent la querelle droite-gauche. Une diminution constante des heures de classe Quelques statistiques d'abord, utiles à la compréhension. En 1969, c'est Olivier Guichard, ministre de Georges Pompidou, qui par un arrêté du 8 août, abaisse le nombre d'heures à 27 par semaine. La déréliction des langues anciennes L'enseignement des langues mortes ? La réforme de 1902, sous un gouvernement de gauche républicaine, institue l'enseignement du grec à titre facultatif en quatrième et en troisième, et envisage une section moderne, sans latin, à partir de la seconde. Enfin, aujourd'hui, en envisageant au collège la suppression des options latin ou grec, et en les remplaçant par des enseignements pluridisciplinaires, la réforme proposée arrive pratiquement au degré zéro de l'enseignement du grec et du latin.

L'actualité Regards froids sur la réforme des collèges L’actuel projet de réforme des collèges a entraîné de vives polémiques qui sont vite montées aux extrêmes. « Entreprise de démolition collective, d’obscurantisme et de haine de soi-même », déclare Bruno Lemaire (Le Figaro, 9/10 mai). Rien que cela ! La droite, conduite par Nicolas Sarkozy en personne, en fait un objet de mobilisation. Bref, cet énième épisode de l’histoire des réformes de l’Education nationale, illustre, encore une fois, un travers français. La difficulté principale vient de ce que, dans la proposition présente, sont mis en œuvre des changements structurels, avec des projets interdisciplinaires, représentent 20 % du temps scolaire, et un accompagnement personnalisé des élèves – ce qui implique inévitablement des remaniements dans les horaires – et une réécriture de tous les programmes. Pour avoir des idées précises, et en débattre posément, il faut faire un détour par l’histoire de notre système éducatif. La réforme, qui est proposée aujourd’hui, veut relever ce défi.

Collège : quand Chevènement achève la réforme de Valls et Vallaud-Belkacem Le coup de grâce est donné par Jean-Pierre Chevènement. Selon l'ancien ministre, la réforme du Collège prônée par Najat Vallaud-Belkacem et Manuel Valls procède d’un « Egalitarisme niveleur ». La formule, émise ce lundi sur France Inter, pourrait bien être de celles qui achèveront la réforme aux yeux de l’opinion. Celui qui demeure, aux yeux de bien des Français, le dernier grand ministre de l’Education de ces quarante dernières années, a balayé d’un trait les dernières digues à base d’éléments de langage dressées par le tandem formé par le Premier ministre et la ministre de l’Education nationale. Chevènement occupe en effet une place particulière dans l’imaginaire politique national. Il est et demeure le ministre qui, sous l’autorité de François Mitterrand, permit à la gauche de tourner la page de la guerre scolaire entre école publique et privée. Double péché d'orgueil En s’entêtant, Manuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem commettent ainsi un double péché d’orgueil. "Culpabilité nationale"

Jean-Pierre Le Goff : "Cette réforme du collège signe la mise à mort de l’école républicaine" Marianne : La réforme du collège portée par Najat Vallaud-Belkacem n'en finit pas de susciter la polémique. Les cours de latin, de grec et les classes bilangues vont être supprimés. Dans les nouveaux programmes d'histoire, la chronologie est abandonnée, l'enseignement de l'islam devient obligatoire tandis que le christianisme médiéval et les Lumières sont optionnelles. Que vous inspirent ces réformes très critiquées parmi les professeurs, dans les milieux intellectuels, mais qui semblent également susciter la méfiance chez les parents ? Jean-Pierre Le Goff* : Je suis pour la défense de ces langues car l’héritage grec et romain est essentiel à la connaissance de notre civilisation européenne, il en va de même pour l’héritage chrétien et les Lumières. C’est-à-dire ? Cela vous étonne-t-il de voir la gauche achever ce processus ? La ministre de l’Education justifie régulièrement sa réforme par la nécessité de développer chez les enfants les « compétences du monde actuel ».

Lettre ouverte à Mme la Ministre de l'Education Nationale Dans cette lettre, je fais part à Mme la Ministre de l'indignation des professeurs de Lettres classiques de l'académie de Créteil, qui se dévouent depuis des années pour promouvoir l'enseignement du latin et/ ou du grec ancien dans les collèges le plus largement et le plus démocratiquement possible. Je fais partie d'une association de professeurs de langues anciennes, la CNARELA, qui a toujours oeuvré en ce sens. Or, avec la réforme du collège, tout notre travail est balayé d'un trait de plume avec le plus grand mépris. De plus, la réduction des horaires aura pour effet de diminuer le nombre de candidats au CAPES et à l'agrégation de Lettres classiques, si tant est qu'ils existent encore, et donc à terme de réduire drastiquement l'offre de formation en langues anciennes dans les Universités.

Réforme du collège : la charge de l'Académie française Pour la première fois depuis quarante ans, les immortels s'élèvent, à l'unanimité, contre un texte qui «porte un mauvais coup à la langue française». On peut véritablement parler d'événement: l'Académie française prend rarement position. «La Compagnie n'a pas contesté une réforme depuis quarante ans et la mise en place du collège unique», confirme Jean-Mathieu Pasqualini, directeur de cabinet du secrétaire perpétuel, Mme Hélène Carrère d'Encausse. Depuis quelques semaines, plusieurs immortels, tels que l'historien Pierre Nora, le philosophe Alain Finkielkraut, le romancier Jean-Marie Rouart avaient dénoncé, en leur nom, les effets pervers de cette réforme. En prenant ainsi la parole, l'institution ne fait que remplir sa mission assignée en 1634 par Richelieu, affirme au Figaro Marc Fumaroli, professeur honoraire au Collège de France. Le deuxième argument a trait à l'affaiblissement des disciplines fondamentales et à cette «interdisciplinarité» qui ne serait qu'un fourre-tout.

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