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Philippe Meirieu : L’urgence de la construction du collectif à l’École

Philippe Meirieu : L’urgence de la construction du collectif à l’École
Du « vivre ensemble » au « faire ensemble » Disons le clairement : on peut parfaitement « vivre ensemble » indifférents les uns aux autres, résignés à une juxtaposition subie, en n’ayant en commun que l’individualisme nécessaire pour tolérer l’autre tant qu’il ne conteste pas le principe du « chacun pour soi ». On peut très bien « vivre ensemble » sous l’emprise d’un gourou qui contient par la force d’une identification fusionnelle toute velléité d’individuation et, a fortiori, d’émancipation. On peut tout à fait « vivre ensemble » sous l’autorité d’un despote dont le pouvoir des menaces anesthésie toute tentative de résistance. J’avais étudié, à ce sujet, il y a une quinzaine d’années, un phénomène que j’avais baptisé « l’effet jokari », du nom de ce jouet, un peu désuet, où une balle est attachée à un plot de bois par un élastique et revient donc systématiquement à celui qui l’a envoyée, avec une force proportionnelle au coup de raquette qu’elle a reçue. Mais attention ! Chiche !

Réforme du collège : un nouveau rôle pour l’enseignant... L’offensive contre la réforme du collège est forte, plus virulente même (oserait-on le mot violente ?) venant des médias et des « intellectuels » que des enseignants eux-mêmes. Tous ne s’y opposent d’ailleurs pas. Pour Michel Develay, ce qui se joue là, c’est l’acceptation du nouveau rôle de l’enseignant, qui ne sera plus simple exécutant mais concepteur de son enseignement, professionnel en capacité de faire des choix individuels et collectifs et de prendre des initiatives. L’exercice est périlleux pour quiconque veut réformer l’école. Pour ces contempteurs, si les élèves échouent, à eux la faute, à leurs parents, à leur milieu, à la société même dans son ensemble. Dire que l’école va bien et qu’il n’y a rien à changer au niveau du collège après les résultats PISA, la connaissance de l’importance du décrochage, certains n’hésitent pas à franchir le pas. A chaque réforme, les programmes d’histoire... Les enseignants, exécutants ou concepteurs ? Interdisciplinarité et disciplines

Collège : les éternelles réformes par Simon Buisson 20 mai 2015 : malgré la contestation, le gouvernement publie le décret de la réforme du collège. Langues anciennes, autonomie, interdisciplinarité : la réforme est supposée réduire les inégalités entre les élèves. Depuis le début du XXème siècle, la réforme de l'éducation - et notamment de ce qui ne s'appelle pas encore collège - agite les milieux politiques et intellectuels. À la fin de la Première Guerre mondiale déjà, le concept de "collège unique" apparaît en France. Malgré des tentatives de réforme sous le Front populaire et sous le Général de Gaulle, il faut attendre 1975 pour que soit enfin créé le "collège unique". "Il faut développer des établissements communs et des classes où les élèves, quel que soit leur milieu, vont pouvoir se mélanger et acquérir un savoir minimum, car ça va être le socle de la société", note Nathalie Mons. Les critiques fusent. Ainsi, 20% des collégiens seront encore orientés vers des classes techniques.

Etude CEREQ sur la génération 2004 : les parcours scolaires et l’entrée dans la vie active des jeunes issus de l’immigration... 3 août 2015 1 03 /08 /août /2015 07:01 [...] Plus d’un jeune sur cinq sorti du système scolaire en 2004 est issu de l’immigration (au moins un de ses parents est né à l’étranger). Parmi eux, seuls ceux dont les deux parents sont nés à l’étranger connaissent un parcours scolaire significativement plus court que les autres, avec des écarts selon l’origine géographique. Ces différences de niveau de diplôme à la sortie du système éducatif contribuent à altérer durablement leurs parcours d’entrée dans la vie active. On constate de surcroît que ces jeunes sont plus sensibles aux fluctuations de l’activité économique ce qui traduit une insertion sur le marché du travail davantage marquée par la précarité de l’emploi. Partager cet article

Les argumentaires en faveur de l'élitisme viennent de loin Ils ont sont là dès l'établissement de l'Ecole de la Troisième République, et se développent lorsque commence la marche vers une ''Ecole unique'' Cette histoire, et surtout les argumentaires alors développés, valent le détour par les résonances qu'ils peuvent avoir encore dans des débats plus récents... Lorsque l'Ecole de la troisième République s'est installée, il y avait déjà des classes élémentaires dans les lycées et collèges (des établissements secondaires qui pouvaient aller alors de la ''dixième'' à la ''terminale''). Lorsque les écoles communales deviennent gratuites en 1881, ces classes élémentaires du secondaire restent payantes et ne disparaissent pas (bien au contraire). Mais à partir de la fin de la Première guerre mondiale, des réformateurs partisans d'une « Ecole unique » mettent en cause cette partition de l'Ecole publique dès les premières années de scolarité. Ces ''rapprochements'' seraient pourtant trop pour certains. Las, trois fois hélas !

La Lettre de l'OZP, n° 290, 30 juillet 2015 : Du nouveau dans plusieurs (...) Editorial Ce numéro de juillet de la Lettre, même s’il couvre trois semaines de veille au lieu de deux habituellement et s’il "rattrape" des actions pédagogiques plus anciennes, respecte la tradition qui veut que juillet soit un mois aussi chargé que les autres (voir celui du 11 juillet 2014. Sont signalés ci-dessous par ** les articles qui nous paraissent (avec une part inévitable de subjectivité) susceptibles de retenir davantage l’attention de nos lecteurs. Rapports officiels- ** Une Note de travail de l’OCDE invite la ministre à poursuivre et à approfondir les réformes pour diminuer les inégalités croissantes et à inciter les professeurs les plus expérimentés à travailler en éducation prioritaire (ici) - ** Saisi par des parents excédés par les non-remplacements, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, estime que les élèves de la ville de Saint-Denis subissent une situation défavorable (ici) Dossiers, études- ** "Comment réformer l’école ?"

La réforme des programmes de l’école et du collège et les recommandations de l’OCDE Les ministres changent, les réformes se suivent… Difficile d’éviter un phénomène de lassitude chez les enseignants, qui ont une impression de changement incessant. Et pourtant, si les réformes s’enchaînent et semblent modifier chaque fois l’enseignement, elles n’en restent pas moins très proches dans leur esprit. Car toutes les dernières réformes, et tout particulièrement celle que Mme Najat Valaud-Belkacem vient d’annoncer, s’adossent aux prescriptions de l’OCDE en matière d’éducation et proviennent d’une analyse comparée des différents systèmes éducatifs, de leurs réussites et échecs. Rappelons qu’en 2010 l’OCDE dresse un état des lieux des modalités d’apprentissage réussi. L’OCDE a souligné l’importance capitale du savoir dans nos sociétés actuelles, et de la qualité de l’apprentissage des premières années dépend la capacité pour l’élève à s’engager dans une éducation tout au long de la vie. La prise en compte du temps nécessaire et du contexte d’enseignement est essentielle aussi.

Depuis 2014, le collège REP d'Argenteuil (Val-d'Oise) teste le suivi (...) Lecteur assidu des articles de l’OZP, il me semble nécessaire d’apporter quelques précisions sur l’article publié dans le Parisien Magazine du 18 septembre 2015. L’ensemble des équipes ont été ravies de participer à ce reportage qui met en lumière notre expérimentation. Malheureusement, les contraintes éditoriales n’ont pas permis de rendre compte de l’ensemble du processus qui nous a conduit à penser ce projet. Notre réflexion a débuté en décembre 2013, plusieurs mois avant les premières annonces sur la Réforme du collège. Nos premières actions ont porté sur la nécessaire mise en cohérence des programmes à l’intérieur des cycles afin de donner du sens aux enseignements et aux apprentissages des élèves, cette démarche s’accompagnant d’une étude fine des capacités transversales et la construction de progressions communes sur l’ensemble des pôles et des niveaux, autour des points de convergence des programmes. Notre expérimentation est encore jeune.

L’interdisciplinarité constitue une voie d’excellence La réforme du collège voit de nouveau en cette rentrée se développer invectives, flashes et philippiques. La réforme conduirait à un renoncement (à quelles valeurs ?). Elle aboutirait à un égalitarisme niveleur (la réforme remettrait-elle en cause les notes, les livrets scolaires, les examens ?). On assisterait à un abaissement du niveau (les détracteurs se font prédicteurs ou voyants). La nuance n’est pas dans l’air du temps des contempteurs. Revenons sur cette tribune publiée dans les journaux du quatre juin dernier, signée par trois anciens ministres de l’éducation : messieurs Bayrou, Chevènement, Ferry, et deux philosophes, messieurs Onfray et Bruckner : « Nous n’acceptons pas l’affaiblissement des disciplines au profit d’une interdisciplinarité floue, sans contenu défini, dont les thèmes sont choisis selon la mode et l’air du temps, imposés autoritairement et uniformément par le ministère, conduisant au "zapping" pédagogique ». Ce sont des construits historico-sociaux. Pilotis

Nouveaux programmes scolaires : l’histoire jugé trop « identitaire » Une semaine après leur remise officielle, on s’étonnerait presque de l’absence de réactions politiques sur les nouveaux projets de programmes scolaires du CP à la 3e présentés le 18 septembre. Rien du côté de la droite qui, au printemps, avait critiqué les programmes d’histoire et leur prétendue remise en cause du « récit » ou « roman » national. Rien non plus du côté des historiens, écrivains, intellectuels ou « pseudo-intellectuels », pour reprendre les propos – regrettés par la suite – de Najat Vallaud-Belkacem. Mais, discipline par discipline, les enseignants décortiquent depuis sept jours les 375 pages de ces nouveaux programmes. De nouveau, le programme d’histoire est au cœur des premières critiques, décrit comme trop dense et « réactionnaire », alors que la première version avait été accusée de dévoyer le « récit » national en rendant « optionnel », voulait-on croire, l’enseignement des Lumières ou de la chrétienté. « Quasi-copier-coller du programme actuel » Le...

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