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"La violence policière n’a rien d’accidentel"

"La violence policière n’a rien d’accidentel"

Sortir de la « guerre contre la drogue », par Maurice Lemoine (Le Monde diplomatique, janvier 2015) Longtemps « coke » et « ultraviolence » ont eu pour synonyme « Colombie ». Les temps ont changé. Le pays où la drogue déchaîne une folie meurtrière s’appelle aujourd’hui Mexique. L’écrivain et journaliste italien Roberto Saviano, menacé de mort par la Mafia et vivant sous protection policière depuis la publication de Gomorra (1), y a poursuivi son travail sur le crime organisé (2). Saviano, partagé entre répulsion et fascination, a une approche de ce monde souterrain qu’on peut trouver discutable. Dans une tout autre démarche, l’ouvrage de Johann Hari (3) tente de répondre à un certain nombre de questions : « Pourquoi la “guerre contre la drogue” a-t-elle commencé ? Partant des destins croisés de Harry Anslinger, premier « tsar antinarcotiques » américain, et de la chanteuse Billie Holiday, « qui, lorsqu’elle chantait Lover Man, Where Can You Be ?

Au nom du peuple. J-C. Michéa réécrit l'histoire Les livres de Jean-Claude Michéa connaissent un succès notable et qui va croissant. Il faut s'interroger sur les raisons d'une telle réception, surtout lorsqu'elle concerne (aussi) des lecteurs qui se situent à gauche, voire à la gauche de la gauche, alors que Michéa dénonce avant tout la gauche en général et l'extrême gauche en particulier. S’interroger et critiquer : c’est ce à quoi s’emploie ici Isabelle Garo dans une lecture de plusieurs ouvrages, de L’Empire du moindre mal au Complexe d’Orphée. Les livres de Michéa connaissent un fort succès, qui va croissant depuis le milieu des années 1990 (son premier livre, Orwell, anarchiste tory, date de 1995). Il y a fort à parier que son dernier opus, un dialogue épistolaire avec Jacques Julliard (Julliard, Michéa, 2014) confirmera cette tendance, promotion médiatique aidant. Michéa auto-entrepreneur en grands récits De prime abord, on conçoit bien qu'un retour critique sur l’histoire de la gauche suscite l'intérêt, notamment à gauche.

La paix de la société allemande a été achetée par le silence des femmes J’ai rencontré Rita Kimmel il y a quelques années pour un sujet qui me fascine parce qu’il raconte beaucoup sur la société allemande, l’image des femmes et les rapports entre les sexes. Accrochez-vous mes agneaux, car ce n’est pas vraiment un conte de Noël, mais c’est ma modeste contribution à l’année 2015 qui marquera les 70 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale. « Quand je vois des femmes de mon âge, je me demande toujours ce qu’elles ont vécu durant la guerre. » Crinière rousse et ongles soigneusement manucurés, Rita Kimmer, 71 ans, a les traits lisses et le regard inquiet. Confortablement installée dans le café du luxueux grand magasin KaDeWe, perché sur l’artère chic du Kurfüstendamm, elle observe les femmes autour d’elle. On estime que près de deux millions d’Allemandes ont été violées par les Soviétiques entre janvier 1945, lorsque l’Armée rouge entre dans le pays, et juillet 1945, quand les Alliés se partagent le Reich. Les viols massifs restent tabous

Sortir les femmes souffrant de complications médicales à la suite d'une IVG du dispositif d'indemnisation : le gouvernement l'a fait ! - de bric et de blog Et hop ! En un tour de passe/passe c’était fait : à la faveur d’une disposition bien technique cachée au fond de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2015, on a exclu les victimes d’actes « non thérapeutiques » du dispositif d’indemnisation mis en place par la loi du du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. Les victimes d’actes non thérapeutiques ce sont les victimes de complications survenues au cours d’une IVG, d’une opération de chirurgie esthétiques ou de circoncision rituelle. La Cour de cassation avait pourtant bien précisé (Cf arrêt du 5 février 2014 concernant une jeune femme décédée d’un arrêt cardiaque lors d’une anesthésie précédant une liposuccion) qu’elle ne pouvait être exclue de ce dispositif indemnitaire… Et bien non, il s’est trouvé quelqu’un au ministère des finances pour glisser habilement un petit rectificatif à ces principes… et tout le monde a servilement voté !

Immigration, asile : vous prendrez bien une grande Lellouche d'intox ? Un sinistre festival. Mardi soir, lors de l’examen du projet de réforme de l’asile, le député UMP de Paris Pierre Lellouche a empilé à un rythme frénétique approximations, chiffres faux et âneries à propos de l’immigration et l’asile. Revue de détail. 2 millions d’immigrés supplémentaires en 10 ans ? 8 millions en 40 ans ? «La France subit un flux migratoire sans précédent dans son histoire par son ampleur et sa durée, de l’ordre de 200 000 entrées légales par an en moyenne. […] Deux cent mille entrées légales par an pendant dix ans, cela fait deux millions de personnes ; multipliées par quarante ans, cela fait huit millions de personnes, sans compter les enfants de ces dernières !» DÉSINTOX. Non content d’ignorer les départs, Lellouche postule également que le nombre d’arrivées est stable à 200 000 entrées annuelles depuis quarante ans. Il n’est guère étonnant que la multiplication de ces approximations mène Lellouche à un grand n’importe quoi. DÉSINTOX. DÉSINTOX. DÉSINTOX. DÉSINTOX.

Pour une politique sociale efficace, faut-il vraiment des statistiques ethniques? Plusieurs questions se posent: si elles sont utiles, quel usage en fait-on? Et, en fait, sont-elles utiles? Alors que certains partis politiques présentent l’immigration comme la première cause de toutes nos difficultés et que la politique d’intégration est loin de donner tous les résultats espérés, faut-il aborder le problème de façon plus directe, parler franchement de noirs, de Maghrébins et d’Asiatiques? Autrement dit, les statistiques ethniques pourraient-elles aider les pouvoirs publics à y voir plus clair et à élaborer des actions plus efficaces? Aux Etats-Unis, les choses sont claires. En France, comme dans beaucoup de pays, rien de tout cela n’apparaît dans les statistiques. Le retour de la race? Quelques chercheurs s’y sont risqués pourtant et ont à chaque fois déclenché des réactions violemment hostiles, alors même que leurs intentions étaient parfaitement limpides. Trajectoires et origines Pour une meilleure connaissance de la population Un caractère scientifique douteux

L’abolition à la suédoise, un totem national égratigné L’étude d’une cinquantaine de pages est un énorme pavé dans la mare : et si la loi criminalisant les clients de prostitué(e)s, instituée en Suède en 1999, n’avait pas eu les effets escomptés ? Formuler la question relève déjà presque de la sédition, dans un pays qui se veut champion de l’égalité des sexes. Le rapport par qui le scandale est arrivé a été commandé par l’Association suédoise pour l’éducation sexuelle (RFSU), qui s’est toujours opposée à loi, parce qu’elle «ne tient pas compte de l’opinion des personnes concernées», explique sa présidente, Kristina Ljungros. En 2000, le gouvernement avait produit sa propre évaluation de la sexköpslagen («loi d’achat d’acte sexuel») et conclu que la prostitution de rue avait baissé de moitié depuis la pénalisation du client. «Mais le point de départ de cette enquête était de dire que la loi était bonne, et qu’il y avait sans doute encore moyen de l’améliorer», fustige Kristina Ljungros. Preuve. Pye Jakobsson ne décolère pas. Déferlement.

Voilà ce que je refuse de voir le 8 mars Temps de lecture: 7 min Chaque 8 mars, depuis 1975, nous célébrons la journée internationale des droits des femmes. Ou la journée internationale du droit des femmes. Ou la journée internationale de la femme. Slate avait décrit ici les raisons pour lesquelles ce «foutoir syntaxique» n'a rien n'anodin. Cette récupération commerciale, médiatique, politique et imbécile d'une journée pourtant censée faire avancer la cause des femmes, du moins dans les esprits, est triste à pleurer. Non, je ne veux pas d'émission 100% femmes. D’abord, parce que ça existe déjà, et qu'on sait ce que ça donne. Ces émissions «spécial femmes» ne sont ni plus ni moins qu'un os à ronger Ces émissions «spécial femmes» ne sont ni plus ni moins qu'un os à ronger jeté à ceux et celles qui estiment, fort justement, que la télévision française discrimine les femmes, à la fois dans les sujets qu'elle traite, les invités choisis et l’absence cruelle de femmes aux manettes d’émissions diffusées en prime-time. C'est un fait.

Les confusionnistes qui favorisent la montée du fascisme en Europe | Les morbacks véners Professeur d’économie en lycée, Etienne Chouard(1) se fait connaître en France à partir de 2005, en participant à la lutte contre le projet de constitution européenne (TCE). Cependant, à la différence d’opposants de gauche, comme Raoul Marc Jennar qui fait le tour de la France en 150 conférences-débats contre ce projet de constitution, Etienne Chouard ne quitte quasiment jamais son ordinateur durant cette période et débat donc, sur son blog, avec chacune des deux mouvances qui refusent ce projet : la gauche radicale et l’extrême-droite (au total 55% des votants français). Conséquence de cette victoire, Etienne Chouard caresse le mythe de l’union des contraires contre le pouvoir en place et se rapproche d’organisations d’extrême-droite prônant également ce rapprochement, à commencer par Egalité et réconciliation dont le président-fondateur se revendique « national-socialiste »(2) et avec laquelle il multiple les rencontres, conférences(3,4), entretiens et soutiens mutuels. Sources: 1.

La prison n’a pas à être réformée : une interview avec Cece McDonald | Badasses… « LA PRISON N’A PAS À ÊTRE RÉFORMÉE »— une interview avec Cece McDonald — par Andrea Abi-Karam Cece McDonald a été envoyée en prison pour s’être défendue contre un crime de haine. À l’occasion du premier anniversaire de sa libération, elle nous parle de comment lutter contre l’oppression. « Stop à la guerre faite aux femmes trans racisées ! Il y a un an aujourd’hui, Cece McDonald sortait de prison. L’histoire de Cece a gagné une attention internationale, et a été largement perçue comme la persécution d’une femme trans de couleur, envoyée en prison pour s’est défendue contre un crime de haine. « Liberté pour Cece » est devenue une cause célèbre, avec une pétition signée par 18 000 personnes demandant sa libération, et avec l’actrice trans Laverne Cox s’inspirant de Cece pour interpréter son personnage dans Orange is the New Black. L’automne dernier, le groupe californien Critical Resistance, qui milite pour l’abolition de la prison, a invité Cece dans la Bay Area. J'aime : J'aime chargement…

À Yola, des psychologues tentent de libérer la parole des anciennes captives de Boko Haram

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