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Migrations et inégalités : l’importance des classes sociales. Entretien avec Anne-Catherine Wagner. D’où vient votre intérêt pour les migrations des catégories supérieures, et quel est selon vous l’apport des travaux sur ce sujet ?

Migrations et inégalités : l’importance des classes sociales. Entretien avec Anne-Catherine Wagner

En débutant ma thèse de doctorat dans les années 1990, dans un contexte où l’immigration commençait à s’imposer comme sujet politique et scientifique, notamment sous l’influence des travaux de Gérard Noiriel, je me suis demandé quel sens prenaient les catégories de l’immigration lorsqu’on s’intéressait à des populations étrangères appartenant à un autre milieu social que celui auquel renvoyaient les « immigrés » traditionnels. Je voulais montrer que les analyses en termes d’« intégration », d’« identité », de « seconde génération », d’« ethnicité » tenaient beaucoup aux catégories socioprofessionnelles des immigrés et perdaient de leur pertinence dès qu’on regardait les catégories supérieures. Mixité sociale, et après ? Éric Charmes, Marie-Hélène Bacqué, Mixité sociale, et après ?

Mixité sociale, et après ?

, Puf-Vie des idées, 2016, 112 p., 9 €. Ce livre est présenté et coordonné par Éric Charmes et Marie-Hélène Bacqué. Le pouvoir aux habitants ? Inventées de façon expérimentale après les émeutes des Minguettes au début des années 1980, parallèlement à la “Marche des beurs” pour l’égalité, la Politique de la Ville visait à réformer le fonctionnement de l’État et les relations de ce dernier aux collectivités locales.

Le pouvoir aux habitants ?

Marie-Hélène BACQUÉ. Bandes de jeunes et ancrage territorial, recherche conduite en collaboration avec Lamence Madzou, 2007-2008.

Marie-Hélène BACQUÉ

Cette recherche revient sur un épisode de l’histoire des bandes de jeunes en région parisienne à la fin des années 1980 à partir du récit de vie d’un ancien chef de bande complété par une enquête auprès de différents acteurs, policiers, éducateurs, élus locaux, jeunes. Elle montre comment s’articulent différentes échelles d’ancrages territoriaux, analyse les constructions identitaires qui structurent ces groupes et les transformations des politiques locales. Cette recherche a donné lieu à la publication d’un ouvrage : The middle classes in the city : social mix or just « people like us » ? A comparison of Paris and London, coordination de l’équipe française, ANR Franco-britannique, 2010-2013 Cette recherche comparative analyse les caractéristiques contemporaines des « nouvelles » classes moyennes urbaines en France et en Grande Bretagne. L'empowerment, pratique émancipatrice. L’empowerment, de la théorie à la pratique. Vous avez dit… “empowerment” ? Pour une approche critique de la mixité sociale.

Longtemps considérées comme des lieux de croisement et de mélange, les villes sont aujourd’hui regardées comme les théâtres d’une désagrégation du lien social [1].

Pour une approche critique de la mixité sociale

Les plus aisés mettent de plus en plus explicitement en scène leur volonté de se tenir à l’écart des pauvres, avec notamment le développement des ensembles d’habitation privés et sécurisés (les gated communities). Les quartiers populaires, de plus en plus pauvres, deviennent pour leur part ce que certains sociologues n’hésitent plus à appeler des ghettos [2]. Cette ségrégation soulève de fait de graves problèmes. Les habitants des quartiers les plus pauvres souffrent ainsi d’un accès dégradé aux services et aux équipements urbains.

La Politique de la Ville en quête de réforme. Les Gated Communities : des ghettos de riches ? Partout dans le monde, des quartiers résidentiels se ferment aux visiteurs non autorisés.

Les Gated Communities : des ghettos de riches ?

Ces fermetures prennent des formes très diverses, allant des gardes armés postés à l’entrée d’une résidence huppée à la barrière du type passage à niveau restreignant la circulation automobile dans une rue pavillonnaire. Les espaces enclos sont également de tailles et de formes très diverses : du quartier comprenant plusieurs milliers d’habitants au groupement de quelques dizaines de personnes ; de l’ensemble de pavillons organisé autour d’une simple rue privée au complexe de tours de plusieurs dizaines d’étages doté de nombreux équipements et aménités.

Mais, par delà cette diversité, on note partout une volonté des citadins de dresser des obstacles entre leur espace résidentiel et le monde extérieur. Ce phénomène émergent éveille un fort intérêt car il rend particulièrement visibles des évolutions sociales inquiétantes. «Habiter Paris est un signe clair de domination sociale» «Habiter Paris est un signe clair de domination sociale»

«Habiter Paris est un signe clair de domination sociale»

«A Paris, le niveau de mixité est de loin le plus élevé» «A Paris, le niveau de mixité est de loin le plus élevé» Prs rt prd sn ppl, chss pr l gntrfctn.

«A Paris, le niveau de mixité est de loin le plus élevé»

L rchrch d l mxt scl n srt q’n llsn, prtcpnt cntrr c mvmnt cntrfg. Dns ns pgs (1), l ggrph nn Clrvl dvlppt ctt thès rdcl. A Paris, le XVIe fait une petite place aux HLM. Il pénètre dans l’appartement, parcourt une à une les pièces avec des yeux attentifs au moindre détail, puis fait une halte dans le séjour - baie vitrée, parquet, balcon - donnant sur une charmante et paisible cour pavée.

A Paris, le XVIe fait une petite place aux HLM

«Avec Jean-Yves [Mano, adjoint (PS) chargé du logement] à chaque fois qu’on inaugure des logements sociaux, on fait le test. On se demande : "Est-ce qu’on aimerait y habiter ? " Celui-ci me conviendrait bien, mais je n’y ai pas droit», plaisante Bertrand Delanoë. Border Bistro.