background preloader

Usages politiques de l'histoire

Facebook Twitter

« Maison de l’histoire de France ». Enquête critique - Les études - Publications. Vous êtes dans : Accueil > Publications > Etudes > « Maison de l’histoire de France ».

« Maison de l’histoire de France ». Enquête critique - Les études - Publications

Enquête critique 18 Avril 2012 par Isabelle Backouche Vincent Duclert Télécharger le document (1,47 Mo) La loi sur le génocide arménien, une instrumentalisation de l'histoire. «Maison de l’histoire de France»: vraies questions et faux débat. La totalité ou presque des historiens français ainsi que la plupart des professionnels des musées et du patrimoine ont reçu un courrier du président du Comité d'orientation scientifique de la « Maison de l'histoire de France » appelant à participer à des « Rencontres régionales » pour débattre de l'avant-projet d'établissement avant que le texte définitif ne soit rendu au ministre de la Culture et de la Communication « à la fin de l'année 2011 ».

«Maison de l’histoire de France»: vraies questions et faux débat

Cet avant-projet a lui-même été largement diffusé, par envoi papier ou diffusion électronique. La lettre de Jean-Pierre Rioux souligne l'occasion qui est donnée ici « de dialoguer ». Pourtant, les conditions d'un véritable dialogue ne sont pas réunies. Celui-ci ne porte que sur la discussion de l'Avant-projet (pour lequel il n'y a pas eu à notre connaissance de discussion à l'exception de celles qui ont eu lieu à l'intérieur du Comité d'orientation scientifique). Douze Recommandations pour la création d'un musée d'histoire. Les préfets de Sarkozy vont pouvoir vendre les cathédrales. Les journaux («Journal des arts», «Le Monde», «la Tribune de l’Art») qui évoquent l’affaire sont rares et semblent hélas inaudibles, puisque les réactions sont fort peu nombreuses et pourtant l’heure est grave et le péril imminent.

Les préfets de Sarkozy vont pouvoir vendre les cathédrales

Au détour de l’article 52 de la loi de finances 2010 se profile clairement la destruction par l’état sarkozyste de plus de deux siècles de protection du patrimoine national. C’est en effet en 1794 que l’abbé Grégoire, s’en prenant au vandalisme révolutionnaire (« Je créai le mot pour tuer la chose » disait-t-il), affirme l’existence d’un patrimoine collectif que la Nation a pour mission de protéger : « le respect public doit entourer particulièrement les objets nationaux qui, n’étant à personne sont la propriété de tous ». La Convention décide dans la foulée de protéger « les objets qui intéressent les arts, l’histoire et l’instruction ». Lien vers la tribune de l’art : La sécurité de Sarkozy n’est pas la sûreté de la Révolution. Interviewé sur France Inter le 23 août, le ministre de l’Immigration a ainsi défendu le tour de vis sécuritaire annoncé par Nicolas Sarkozy : «C’est comme ça que s’est construite la Révolution.

La sécurité de Sarkozy n’est pas la sûreté de la Révolution

Ce qu’on appelait […] la sûreté, aujourd’hui on dirait la sécurité, c’était bien la loi qui protège, l’Etat qui protège les faibles, les opprimés et les plus fragiles, et c’est toujours le cas dans notre société.» En établissant cette filiation, Eric Besson tente de démontrer que l’actuelle politique sécuritaire ne trahit pas les valeurs républicaines mais qu’au contraire, elle les garantit. Ainsi présentées, les lois sur la sécurité annoncées cet été par Nicolas Sarkozy seraient même fidèles à l’esprit de la Révolution française, puisque selon Eric Besson, ces lois rappellent que le premier devoir de l’Etat est de protéger les citoyens les plus vulnérables. Le terme de «sécurité» ne s’est imposé que depuis les années 1980 pour désigner le droit à être protégé des violences civiles. Les usages de l'histoire dans le discours public de Nicolas Sarkozy. Le problème n’est pas tant que les politiques puissent « récupérer » les héros du passé pour tenter de grandir leur stature de présidentiable.

les usages de l'histoire dans le discours public de Nicolas Sarkozy

Ce phénomène n’est pas nouveau. Il est même constitutif de la mémoire politique. Dans ce type de compétition, en effet, les candidats ne peuvent espérer l’emporter que s’ils glanent des voix au-delà de leur propre camp, ce qui les incite à parler au nom de la nation toute entière en cherchant des références historiques consensuelles. La Maison de l'histoire de France, l'avant-poste de la présidentielle? Toute une histoire ! La Maison de l’histoire de France : essai de socio-histoire d’un projet, par Isabelle Backouche, maître de conférences en histoire, EHESS-CRH, 18 octobre 2010. « Un lieu attrayant.

La Maison de l’histoire de France : essai de socio-histoire d’un projet, par Isabelle Backouche, maître de conférences en histoire, EHESS-CRH, 18 octobre 2010

Un lieu vivant. Maison de l'histoire de France: Le projet de Sarkozy inquiète les historiens. "Hôtel de Soubise occupé" : le siège des Archives nationales, dans le IIIe arrondissement de Paris, est investi par ses salariés depuis le 16 septembre.

Maison de l'histoire de France: Le projet de Sarkozy inquiète les historiens

La Maison de l'Histoire de France : l'instrumentalisation de la science - par Isabelle Backouche, historienne à l'EHESS - Le Monde, 20 décembre 2010. Pour lire ce point de vue sur le site du Monde.

La Maison de l'Histoire de France : l'instrumentalisation de la science - par Isabelle Backouche, historienne à l'EHESS - Le Monde, 20 décembre 2010

Alors qu’ils ont été marginalisés, les historiens, sous diverses formes, ont pris la parole et la plume pour donner leur sentiment sur le projet de Maison de l’Histoire de France. Cette mobilisation historienne repose sur leur capacité critique à propos des liens complexes qu’entretiennent le passé et le présent, selon des visions multiples et des articulations variables, qui toutes sont des constructions intellectuelles.  D’une mémoire apolitique. Antoine Chollet Dans l’ambitieux recueil collectif dirigé par Pascal Blanchard et Isabelle Veyrat-Masson, les auteurs — historiens pour la plupart, mais on compte également des anthropologues, sociologues, politologues, spécialistes de l’éducation ou de l’information — ont cherché à interroger la problématique des « guerres de mémoires », en variant leurs objets, leurs perspectives et les durées historiques considérées.

 D’une mémoire apolitique.

Le résultat est un vaste panorama des questions mémorielles qui ont agité la France ces dernières années ou, pour quelques-unes des contributions, lors de séquences historiques plus anciennes. Comme l’indiquent les responsables de la publication, « cet ouvrage dessine pour la France une temporalité “mémorielle”, qui débute avec le Centenaire de la Révolution française en 1889 (à la veille des “affaires Dreyfus”), traverse tout le 20e siècle, et s’engage dans un nouveau siècle au carrefour de plusieurs “batailles de mémoires” » (p. 15). Bibliographie Note Résumé.