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Surmoi -Superego

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Le surmoi et le jugement esthétique. Un lapsus dès l’écriture du titre m’a immédiatement mis une autre puce à l’oreille : “ ersthétique ” renvoie à ce qui est premier, et pourquoi pas primitif. Or le surmoi, cette instance “ héritière de l’influence des parents ”, apparaît en surimpression et en opposition au moi, même si elle lui est en quelque sorte prélevée. Quant au jugement, Freud l’emploie dans le sens du jugement de condamnation, substitut intellectuel du refoulement, et donc en relative contradiction avec la sublimation, domaine privilégié où s’accomplit la création artistique.

Rien de premier dans tout cela. Avec en prime cette réserve freudienne : “ Malheureusement, c’est sur la beauté que la psychanalyse a le moins à dire ”. C’est dire que ma contribution se met d’emblée en péril, l’ancêtre latin de ce mot suggérant l’essai, l’expérience et le danger, y compris pour l’âme en latin médiéval. Kant distingue bien ce qui m’est agréable, ce qui est beau pour moi, de la question philosophique du beau. Pourquoi le Surmoi se fait-il penser comme Un ?

Jean-Richard Freymann Dès que l’on se met en position de tâcheron affrontant toute la littérature concernant le Surmoi, se produit un effet de brouillage qui tient au thème lui-même. Grâce à Freud, on glisse à l’idéal du Moi, à la Censure, voire à la résistance et par Lacan on pourrait penser qu’à l’élan et à la métonymie du désir s’oppose un Surmoi de granit “ obscène et féroce ”, qui veille sur un Moi jamais à la hauteur de ses tâches identificatoires.

Si d’aventure on s’extasie sur la clinique de Mélanie Klein et sur son surmoi pré-œdipien, le mélange est à son comble, aidé en cela par Winnicott, Abraham, Ferenczi et bien d’autres… L’enfant déjà souffre de sa névrose ! Aura-t-on constaté qu’il s’agit là d’un vrai concept — au sens où l’on en pense toujours que les autres ont plus… théorisé… ? Concept donc peu opératoire pour peu qu’au moins on ne le considère pas en couple : Surmoi-Conscience morale, Surmoi-Ego, Idéal du MoiSurmoi, Moi Idéal-Surmoi, désir-Surmoi, Jouissance-Surmoi… Les trois temps de la loi, les trois surmois. Alain Didier-Weill Le surmoi archaïque: " Pas un mot ! " A quelle position subjective est renvoyé le sujet qui ne peut pas répondre " oui " au commandement symbolique lui disant : " Là où c’était, deviens parole ", puisqu’il ne peut pas répondre " non " au commandement surmoïque lui disant : " Ne deviens pas " ?

C’est à répondre à cette question que peut nous amener cette histoire du fou et de la poule, qui nous fait rire car elle met en scène, de façon exemplaire, la fonction radicale par laquelle le premier surmoi se donne comme cette instance transmettant au sujet le mot d’ordre " Pas un mot ! " dont le caractère énigmatique tient à ce que le sujet ne peut absolument pas le contester. Chaque fois que le sujet perd radicalement la parole parce qu’il ne peut pas dire " non " à cet impératif absolu — auquel il ne choisit pas, pour autant, de dire " oui " —, il a affaire à ce premier surmoi qui, nous le verrons, n’est pas identifiable à la censure.

Le premier surmoi : " Pas un mot ! Apertura - Congrès Surmoi. Marie Henriet Le surmoi et son lien à l’angoisse Freud semble poser le surmoi comme précédant l’angoisse. L’“ angoisse de conscience ”, l’“ angoisse morale ”, serait la conséquence du surmoi. Pourtant, lorsqu’il reconnaît que cette angoisse morale a un lien avec l’angoisse de castration, la place de l’angoisse est incertaine. “ Cette angoisse de castration est vraisemblablement le noyau autour duquel se dépose ce qui sera l’angoisse de conscience, c’est elle qui se continue sous forme d’angoisse de conscience ” (1) De plus, Freud reconnaît dans l’ouvrage “ La Vie sexuelle ” que l’angoisse de castration est le “ motif puissant d’édification du surmoi ” (2).

Cette hésitation provient sans doute de la conception de l’angoisse chez Freud D’après lui, l’angoisse serait liée au risque de la perte d’un objet. L’angoisse devant le surmoi serait donc l’angoisse devant le risque de la perte d’amour. Le surmoi freudien ne serait donc pas premier mais second devant l’angoisse. . “ Au passé, ça fait 3. Apertura - Congrès Surmoi. Jean Michel Vives Les articulations entre voix et loi ont peu retenu l’attention des psychanalystes. Pourtant un certain nombre de manifestations dans le champ de la psychopathologie (psychoses), de la clinique (passions, mysticisme, phénomènes de masse) et de la métapsychologie (la question du surmoi qui nous préoccupe plus particulièrement ici) semblent nécessiter l’élucidation de leurs relations.

Pour tenter d’éclairer cette question je ferai appel aux rares éléments épars concernant les enjeux de la voix que l’on peut rencontrer au cours de l’enseignement de Lacan. A l’occasion de son séminaire sur l’Angoisse tenu au cours des années 1962-1963, puis au cours de l’unique leçon consacrée aux Noms-du-Père en novembre 1963, Lacan introduit incidemment une série de propositions sur l’objet voix, et ce en rapport avec la question de la transmission de la loi, explorée essentiellement à partir des pistes ouvertes par Freud dans Totem et tabou et L’Homme Moïse. M. Apertura - Congr s Surmoi.