Payer plus pour un livre sans DRM ? On reparle des DRM ces jours-ci dans le cadre de la plainte déposée par des librairies indépendantes américaines contre Amazon et les six plus grandes maisons d'édition.
Le DRM en place sur les livres numériques d'Amazon est à la source du problème. Une autre question se pose toutefois. Les lecteurs seraient-ils prêts à payer un peu plus pour un livre numérique sans DRM ? Tous les adeptes de la lecture sur reader ou tablette mettent en avant les DRM comme un obstacle à une meilleure utilisation. En achetant un ebook chez la firme de Seattle, le client se condamne à ne pouvoir l'utiliser uniquement sur un Kindle. Mais dans le monde numérique, qui se veut un monde de partage et de gratuité, de telles restrictions passent mal. Une solution intermédiaire pourrait donc être le fait de payer un peu plus cher pour le même livre, mais sans DRM. Il semblerait que cela ne soit pas très convaincant.
Par ailleurs, il faut bien voir que tout le monde n'est pas au courant de l'existence des DRM. Pas de DRM pour les ebooks aux Pays-Bas. On le sait, les DRM constituent un des points de conflit autour du livre numérique.
La diffusion de livres numériques sans DRM est considérée de façon quasi unanime par les utilisateurs comme une bonne nouvelle. La semaine dernière, on expliquait que c'était le cas sur la plateforme d'auto-édition LULU. Aujourd'hui, c'est au tour d'un distributeur aux Pays-Bas de franchir le pas. Et pas n'importe quel distributeur nous apprend un article du site The Digital Reader, puisqu'il s'agit de Centraal Boekhuis, le leader en la matière. L'entreprise a annoncé qu'elle avait l'intention de commercialiser plus de livres dépourvus de DRM. En effet, pas moins de 8,426 livres numériques vont être commercialisés sans DRM. Précisions aussi que cette décision de la part du distributeur ne contraint pas de manière stricte les sites qui vendront les livres. C'est vrai que cela peut compliquer la lecture et le transfert du fichier sur différents appareils.
Pour approfondir. Ebook : Aucune solution DRM spécifique à l'EPUB 3 chez Adobe. Information ActuaLitté : La question se pose chez plusieurs éditeurs soucieux de s'emparer - selon des critères personnels de ce que peut être la sécurité - du format EPUB 3.
Car, depuis le mois d'octobre 2011, où l'International Digital Publishing Forum a posé les bases du format EPUB 3 - présenté et agréé en mai 2010 - plusieurs expérimentations ont déjà eu cours. Les éditeurs s'entraînent et se font la main, en attendant les spécifications définitives, prévues pour 2014. « L'EPUB est devenu le format standard de l'industrie, pour les publications numériques basées sur les normes Web, qui sont structurées, fiables, indépendantes des périphériques de lecture et accessibles », expliquait à l'époque Bill McCoy, directeur exécutif de l'IDPF.
Mais qu'est-ce donc que cette bête étrange ? Entre temps, en février 2012, l'IDPF a dévoilé le projet Readium, un lecteur spécialement conçu pour le format EPUB 3. (voir Actu des ebooks) Le tatouage numérique, un DRM pour suivre le lecteur à la trace. Tout le monde, y compris Adobe qui l'avait mis au point, semble s'accorder sur la lourdeur et la rigidité du verrou numérique traditionnel, autorisant la synchronisation avec quelques appareils seulement.
Pour autant, la disparition des mesures de protection technique reste un vieux rêve d'idéaliste, tant l'industrie culturelle entretient une peur panique du contenu culturel dématérialisé. Natmandu, CC BY-NC-SA 2.0 Il y a d'abord eu les regards jetés du côté du marché numérique de la musique, pollué pendant des années par des verrous numériques extrêmement contraignants, mis au point par des constructeurs désireux de faire la cour aux majors (Sony fut expert dans le domaine). Puis, le dispositif technique fut abandonné, ce qui eut plus d'impact sur le taux de fichiers piratés que n'importe quelle mesure de protection technique (MPT). Rendez-vous en... 2084 ? Kézaco ? Cependant, la MPT requiert plus d'informations en échange de ces facilités accordées. Pour approfondir.