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Meilleurs albums 2009 Inrocks

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Horrors (The) - Primary Colours : LesInrocks.com. Planqués derrière trois couches d’eyeliner, coiffures hirsutes, gambettes aussi fines que des mikados, The Horrors faisaient moins peur que sourire à l’époque de leur premier album, Strange House (2007). En noir monochrome des pieds jusqu’au bout des mèches, ils avaient toute la panoplie du groupe ténébreux, vociférant un garage-rock enragé, obsédé par les orgues sixties et le psychobilly des Cramps – pour enfoncer le clou, ils endossèrent même des pseudos, comme Coffin Joe ou Faris Rotter.

Sortis d’un relatif anonymat par une amourette people de leur chanteur longiligne, les Anglais sont devenus malgré eux des personnages de cartoon dans la presse poubelle de leur pays, avant de replonger dans les ténèbres. "Il y a eu des malentendus assez frustrants à notre sujet, raconte Rhys “Spider” Webb. C’était très étrange de voir l’image déformée qu’une certaine presse donnait de nous. De leur deuxième album, on n’attendait donc pas grand-chose, ou du moins pas cette volte-face magistrale. Yacht - See Mystery Lights : LesInrocks.com. Petit salopard, Jona Bechtolt. Début 2009, le cerveau de Yacht avouait l’inavouable à des blogs et nerds ébaudis : il pirate les logiciels sur lesquels il compose ses morceaux.

Mais ce n’est pas tout. Il y a pire. Le garçon de Portland, ex-The Blow désormais accompagné en permanence par sa comparse Claire L. Evans, voix boudeuse, vicieuse et sexuelle, s’est lancé dans une oeuvre bien plus subversive pour les esprits comme pour l’équilibre de l’univers : reprogrammer intégralement la musique moderne. Sur son disque dur dingo, l’espace et le temps, courbes comme il se doit, sont suffisamment déformés pour faire se rencontrer brutalement des bouts de Hot Chip, d’Animal Collective, de Pharrell Williams, de Chic, d’Iggy Pop, de Yeasayer, du Velvet, de Plaid, de Kanye West ou de TV On The Radio. C’est tout un monde, forcément nouveau, qui se dessine ici. Wave Machines - Wave If You're Really There : LesInrocks.com. Il y a quelques mois, c’était le Poney. L’accessoire de mode indispensable pour réussir sa vie sur MySpace. Poney : le petit gadget patronymique qui rendait chèvre. Rien qu’en France : Pony Pony Run Run, Poney Express ou Poney Poney.

Depuis, les poneys, on les trouve abandonnés sur le bord des routes : un animal domestique, ce n’est pourtant pas juste pour Noël. Ainsi, Poney Poney, précurseur de ce genre hippique à coupes hippies, vient de changer de nom, peut-être trop bourrin, en tout cas de moins en moins pur-sang, pour se rebaptiser Jamaica – tout en ne jouant aucunement du reggae. Voici qui devrait affoler la blogosphère jusqu’à ce que d’autres musiciens ne choisissent de s’engouffrer dans cette veine géographique : on attend avec impatience les pages MySpace de Kirghizistan, Saint-Christophe-et-Niévès ou Les Palaos. Aujourd’hui, pour surfer sur la hype, il faut obligatoirement un “Wave” dans son nom de groupe. Mondkopf - Galaxy of Nowhere : LesInrocks.com. Dans le civil, le jeune Toulousain Paul Régimbeau se déplace principalement en skate-board. On ignorait que ces engins volaient aussi haut, loin du plancher des vaches, atteignant une voluptueuse apesanteur qu’aucun électronicien français n’avait visitée depuis les premiers pas, élastiques et joueurs, d’Air.

Si l’on devait établir un jour un hit-parade des musiques que les artistes – cinéastes, plasticiens, écrivains… – écoutent en travaillant, on ne serait justement pas surpris d’y retrouver, en haute estime, les travaux des deux Versaillais, juste derrière Brian Eno, intouchable. Souvent citée en référence comme puissant stimulus intellectuel ou simple clé des champs du rêve, la musique plane d’Eno irrigue ainsi notre société en profondeur, petite mère de tant d’instants de paix, de plénitude, de zénitude. JD Beauvallet. Jeremy Jay - Slow Dance : LesInrocks.com. Franck Turner - The First Three Years : LesInrocks.com. Revolver - Music for a While : LesInrocks.com.

Miike Snow - Miike Snow : LesInrocks.com. Les fantaisies orthographiques sont souvent pleines de sens. Les trémas, comme chez Mötley Crüe ou Hüsker Dü, sont un signe indéniable de virilité. Dans l’electro actuelle, le z, adopté par AutoKratz, Boys Noize ou 80kidz, est une promesse sans équivoque de baston sur le dance-floor. Et grâce à JJ et The XX, les lettres doublées sont devenues synonymes de calme, d’élégance, d’ordre et de retenue. Et ce n’est pas le premier album de Miike Snow, joyau d’electro-pop haut de gamme, qui démentira cette interprétation sémantique.

Baptisé en hommage au réalisateur Takeshi Miike, Miike Snow est un groupe formé entre New York et Stockholm par trois hommes de l’ombre au savoir-faire reconnu : d’une part Andrew Wyatt, membre de The A. Avec un tel pedigree, il n’est pas surprenant que Miike Snow soit expertement réalisé. Ce qui l’est plus, en revanche, c’est que l’extraordinaire palette sonore du trio soit mise au service de chansons avenantes et chaleureuses.

Piers Faccini - Two Grains of Sand : LesInrocks.com. Est-ce parce qu’il saisit le pinceau dès qu’il ne compose pas sa musique que Piers Faccini s’est fait dresser le portrait aussi vite ? Dès ses débuts, le songwriter a été dépeint comme le plus discret et prometteur élève d’une école de songwriting folk apatride. Sans grand tapage, mais avec deux albums classieux dressant un pont imaginaire entre le fleuve Niger d’Ali Farka Touré et les collines du Warwickshire de Nick Drake, Piers Faccini était devenu le geôlier des trésors folk dans les cœurs unis d’une presse lassée de l’americana et d’un public plus épris encore à chaque apparition scénique.

Aussi, à l’heure où l’ébauche et la hâte semblent devenus les mots d’ordres d’une nouvelle génération de musiciens, on sourira de l’ironie qui, lors d’une belle rencontre, lui fit jouer les cartes de la modestie et de l’amateurisme. Culotté pour un type qu’on n’a jamais cessé de voir comme un orfèvre minutieux et patient de la musique. “Je ne suis pas un technicien, pas un professionnel….

Devendra Banhart - What Will We Be : LesInrocks.com. The Big Pink - A Brief History of Love : LesInrocks.com. Alela Diane - To Be Still : LesInrocks.com. DM Stith - Heavy Ghost : LesInrocks.com. Tous les musiciens sont amenés à commercer avec des fantômes. Il y a les fantômes des maîtres qui les ont précédés, et qui les accompagnent sur leur route en formant un cortège plus ou moins amical.

Les fantômes de leur propre passé d’artiste, qui ravivent en eux le souvenir de leurs premières expériences créatrices. Ou encore les fantômes de toutes les œuvres mal abouties ou inachevées qu’ils ont forcément abandonnées derrière eux, et qui reviennent parfois obséder leur esprit et leur plume. Chez l’Américain David Michael Stith, ces présences spectrales ne font pas que flotter au loin, de manière abstraite : c’est dans sa voix de tête frissonnante et dans le corps même de ses chansons qu’elles se logent.

On se gardera de mettre un nom précis sur les forces qui ont poussé DM Stith à se lancer dans pareille aventure. Sans jamais surjouer la bizarrerie, l’Américain, qui n’a rien d’un illuminé, campe ainsi un spécimen rare de chanteur totalement irréaliste. The Drums - Summertime! : LesInrocks.com. Avec son titre anodin et sa pochette artisanale, ce petit disque aurait très bien pu passer inaperçu et ne jamais sortir de la sphère indie pop,où il serait devenu mythique comme un vieux 45t des Field Mice. Mais comme The Pains of Being Pure at Heart, quoique dans un registre différent, The Drums sont parvenus à transcender leur “indie-tude”, au point d’être aujourd’hui l’un des groupes les plus prisés de la blogosphère.

Et cela sans remix dubstep, esthétique fluo ou le moindre lien avec Animal Collective. Seulement par la grâce d’une poignée de chansons désarmantes, qui ont le goût du lait frais et du sable tiède, des vacances et de l’amitié. Même le site Pitchfork a dû remiser son fiel devant cette alliance parfaite entre la pop surf de Jan & Dean et la clarté rigide du son Factory, un mariage si naturel, si évident qu’on se demande comment personne n’a eu plus tôt cette idée géniale. Joseph Leon - Hard as Love : LesInrocks.com. L’histoire de Joseph Leon, c’est celle du type qui sort du bureau pour fumer une clope et décide de ne pas revenir, de ne plus y être pour personne. Brisant net un destin tout tracé de prof de droit, ce Franco-Libanais de 34 ans a ainsi choisi de sauver la peau du songwriter qui, depuis l’adolescence, vivait en lui et menaçait de rendre définitivement les armes.

Ceux qui saisissent la musique comme une ultime planche de salut ont souvent pour défaut de faire planer un lourd parfum de drame sur leurs chansons. Leon, lui, joue sa survie avec une finesse de tous les instants. Il impose la juste légèreté d’une écriture et d’une voix plus bleutées que noires, brodant sans pathos le récit d’un homme que l’existence a autant meurtri qu’enrichi. En 32 minutes à peine, les dix ballades de Hard as Love, où la tristesse n’apparaît que comme un souvenir et où l’espoir fleurit comme une promesse, creusent sans s’appesantir un sujet beau et difficile : la douce chiennerie de l’amour. Antony & The Johnsons - The Crying Light : LesInrocks.com. Au-delà de l’anecdote, on peut mesurer le chemin parcouru par un artiste étranger aux conditions de son séjour promotionnel en France.

La première fois qu’on le rencontrait, il y a plus de quatre ans, Antony n’était personne. Son deuxième album, I’m a Bird Now, venait de sortir sur le label indépendant américain Secretly Canadian. Aucun label européen n’avait voulu le sortir. Il était écoulé en France par un petit distributeur qui a depuis mis la clé sous la porte. A New York, où il s’installa au début des années 90, Antony fit son nid. Au moment où on le rencontrait, Antony ne savait pas que quelques mois plus tard, l’albatros (repêché par le label anglais Rough Trade, sur l’injonction de Lou Reed) volerait sous une pluie de pétales de roses, comblé par le succès critique et commercial, métamorphosé en icône trans unanime – transgenre, mais aussi trans-générationnelle et trans-musicale. Quatre ans ont passé. “L’image du premier album, c’était déjà lié à Kazuo Ohno, mon héros. Fever Ray - Fever Ray : LesInrocks.com. En intitulant son projet solo Fever Ray, littéralement “rayon de fièvre”, la Suédoise Karin Dreijer Andersson dévoilait son programme : des mantras bouillonnants, aux beats éblouissants.

Cette lumière qui les habite prend parfois la forme d’un pâle halo mélancolique, avant de se métamorphoser en des flashs clignotants, les mêmes qui à haute dose provoquent l’épilepsie. On connaissait déjà chez The Knife, le duo qu’elle forme avec son frère depuis dix ans, cette volonté espiègle de survoler les styles en restant insaisissable, toujours caché derrière un masque – les clips lynchéens de Fever Ray s’inscrivent dans cette lignée aussi envoûtante qu’effrayante. Mais dès la première note lancinante de If I Had A Heart, ouverture aux incantations vénéneuses, Fever Ray explore avec une perversité bien plus terrifiante ses cauchemars, en prenant un malin plaisir à se perdre dans la forêt au beau milieu de la nuit pour affronter les monstres. Miossec - Finistériens : LesInrocks.com. Jamie T. - Kings and Queens : LesInrocks.com. JP Nataf - Clair : LesInrocks.com. Lily Allen - It's Not Me, It's You : LesInrocks.com.

Florence and the Machine - Lungs : LesInrocks.com. Dodos (The) - Time to Die : LesInrocks.com. Coconut Records - Davy : LesInrocks.com. Jason Schwartzman est le jeune rejetonr d’une vraie famille en or. De ce côté de l’Atlantique, il est essentiellement connu pour sa brillante carrière cinématographique (Wes Anderson, Judd Apatow…). Dans le civil, le garçon est le neveu de Francis Ford Coppola, le cousin de Sofia et Roman Coppola ou Nicolas Cage et le frère de Robert Schwartzman, chanteur et leader des méconnus Rooney. Mais tout ça n’est qu’une couverture.

Car Jason Schwartzman a une profession et une famille secrètes : il est le plus talentueux songwriter pop américain du moment et le frère caché d’Elliott Smith, voire même le cousin spirituel de Rivers Cuomo, car à lui seul il aurait pu sauver Weezer, qui bénéficie d’un succès d’estime illégitime depuis au moins deux albums. McCombs Cass - Catacombs : LesInrocks.com.

Fuck Buttons - Tarot Sport : LesInrocks.com. Sonic Youth - The Eternal : LesInrocks.com. Pour un musicien ou un groupe, il existe une façon assez classique d’entrer dans l’éternité : graver dans le marbre une oeuvre minutieusement pensée et mûrie, conçue pour résister à l’action corrosive du temps. Les New-Yorkais de Sonic Youth, eux, ont choisi une voie moins évidente. Ils se sont inscrits dans la durée en célébrant la fragile magie de l’instant, la folle grandeur d’un geste non contrôlé qui emprunterait autant au rock’n’roll des âges farouches qu’à l’improvisation à tout crin. A l’origine de chacune de ses créations, Sonic Youth puise dans cette forme de pulsion primitive, dans ce goût pour le chaos et l’imprévisible. Créé en 1981 sur les cendres rougeoyantes de la no wave, le groupe de Thurston Moore, Kim Gordon, Lee Ranaldo et Steve Shelley a certes dégrossi son langage et raffiné son jeu au fil du temps.

Aujourd’hui, The Eternal, disque cru et viscéral, leur prouve le contraire : les Américains n’ont pas perdu le feu sacré qui leur brûlait les entrailles. La Roux - La Roux : LesInrocks.com. Hope Sandoval & The Warm Inventions - Through the Devil Softly : Lhasa - Lhasa : LesInrocks.com. Coeur de Pirate - Coeur de Pirate : LesInrocks.com. Bill Callahan - Sometimes I wish We Were An Eagle : LesInrocks.c. Depuis déjà un album, Bill Callahan est sorti du (Smog), un peu comme s’il avait choisi de retirer le dernier filtre pudique qui séparait encore son adolescence artistique de l’accomplissement adulte – à 43 ans, remarquez, il était temps !

–, assumant au passage de ne plus être cette petite chose entre parenthèse, l’enfant du placard de l’alternative country amerloque pouvant tourner “amère loque” à la longue. Ses compositions ont ainsi gagné en clarté, même si la lumière qui les traverse provient toujours de l’intérieur, selon le procédé des lanternes magiques largement utilisé en son temps par Leonard Cohen. Ou par Lou Reed, dont Callahan se rapproche de plus en plus avec l’age, le Lou légèrement déphasé de Coney Island Baby (le poignant Jim Cain) qui croiserait en terrain déminé le John Cale expressionniste de Paris 1919 (le cabaret pop de Eid ma clack shaw). Arctic Monkeys - Humbug : LesInrocks.com. Richard Hawley - Truelove’s Gutter : LesInrocks.com. Si la carrière solo de l’ex-guitariste de Pulp demeure à un stade confidentiel en France, il en va tout autrement dans son Angleterre, où ses deux chefs-d’oeuvre précédents (Coles Corner et Lady’s Bridge) se sont taillé un joli succès.

On ne sait pas ce qu’il faudrait pour que la France tombe pour Hawley. Ce type a tout en magasin : l’inspiration mélodique, une voix de crooner à éteindre tout Las Vegas, une culture musicale grande ouverte mais jamais cuistre, du style et du chien (de race), de la facilité dans le talent. Tout chez lui paraît sans effort, touché par la grâce. Voilà un rockeur en costume d’alpaga et gants blancs qui, tel un héros de cinéma cool, semble ne jamais transpirer. Peut-être lui manque- t-il juste un physique à la Johnny Depp, une gueule d’amour à la Ricky Nelson. En discutant avec lui dans un palace parisien baroque, on se demande comment un tel talent a pu rester si longtemps dans l’ombre des autres.

Atlas Sound - Logos : LesInrocks.com. Dead Man's Bones - Dead Man's Bones : LesInrocks.com. The Dead Weather - Horehound : LesInrocks.com. Grizzly Bear - Veckatimest : LesInrocks.com. Benjamin Biolay - La Superbe : LesInrocks.com. Dominique A. - La Musique : LesInrocks.com. Passion Pit - Manners : LesInrocks.com. Jay-Z - The Blueprint 3 : LesInrocks.com. Pete Doherty - Grace/Wastelands : LesInrocks.com. Gossip - Music for Men : LesInrocks.com. Julian Casablancas - Phrazes For The Young : LesInrocks.com. Animal Collective - Merriweather Post Pavilion : LesInrocks.com. IRM - Charlotte Gainsbourg : LesInrocks.com. The XX - xx : LesInrocks.com.