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2009

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Pour un système socialisé du crédit. « La nationalisation d’accord, mais partielle et temporaire ! » Ils se relaient en boucle à tous les micros comme pour conjurer le spectre hideux du capitalisme d’Etat, cette abomination qui les a tenus sur la brèche depuis deux décennies. « Ils » ? Toujours les mêmes bien sûr : répétiteurs libéraux, préposés à la rectification des erreurs socialistes et à la rééducation market friendly, experts permanents et patentés, autorités d’avant la crise comme d’après. Bien sûr une vue raisonnablement ambitieuse des choses se féliciterait de leur avoir arraché une fois dans leur vie le mot « nationalisation », eux qui n’ont cessé de proclamer la supériorité du marché et du privé. Mais le compte n’y est pas tout à fait et leur allégresse à faire payer par la puissance publique, qu’ils ont tant méprisée, les pots cassés normalement réservés aux actionnaires a de quoi donner quelques aigreurs.

De quelques envies de nationalisations punitives Des conditions de viabilité de la nationalisation 1. 2. 3. Si le G20 voulait... Il ne faut pas s’étonner que « ça » résiste. C’est une forme de vie que la finance se prépare à défendre et, il faut en être tout à fait certain, de celles dont elle a tiré tant de joies qu’elle ira jusqu’au bout pour la faire perdurer. Décidément une enclave dans la société, et comme un empire dans un empire, la finance a vécu, en marge de la condition ordinaire, la vie étincelante, au double sens de la vie glamour et de la vie à millions.

Que la fortune monétaire ait été à la fois la caractéristique la plus centrale et l’attrait le plus irrésistible de la vie « dans la finance » est trop connu pour qu’il soit besoin d’y insister. Médiocriser la finance L’anomalie de profitabilité a pour duale la complexité financière qui a elle-même la propriété de rendre techniquement et imaginairement possible les accumulations de risques corrélatives des hautes rentabilités. De la supervision réactive à la restriction préemptive Mais la « forme de vie » résiste. Déleviérisation. Surtout ne changez rien ! C’est le mode d’emploi de la bombe à hydrogène politique, il n’est nul besoin d’aller en chercher les composants chimiques dans un obscur recoin de l’internet, tous sont là, exposés sous nos yeux, il suffit de les observer et d’attendre leur précipité. Petite recette de chimie détonante : 1) la tragique désorientation des décideurs ; 2) la (remarquable) persévérance dans l’obscénité des hommes de la finance, même aux tréfonds de la déconfiture ; 3) l’état de rage qui gagne une part croissante de la population ; 4) la cécité, par atermoiement ou simple incapacité, de la quasi-totalité des médiateurs, gouvernants, partisans et syndicaux, incapables de saisir l’enjeu véritable de la situation, qui ne réclame pas le retrait d’une réforme, ou même d’une politique, mais une nouvelle donne d’une ampleur semblable à celle qui eut lieu au sortir de la deuxième guerre. 1. « Décideurs » dans le brouillard Mieux valant tard que jamais, l’esprit finit tout de même par venir aux banquiers. 1bis. 2.

Bonus : les faux-semblants de la régulation Potemkine - Les blog. On prête à Grigori Potemkine, favori de la tsarine Catherine II, d’avoir, pour lui plaire et masquer la réalité misérable des campagnes russes, fait construire des villages de carton-pâte destinés à donner l’image d’un développement en fait inexistant. Si, à en croire les historiens, il y aurait encore matière à discuter de la véracité de cette allégation, nul doute qu’elle s’applique avec une parfaite pertinence à l’état présent de la régulation financière, toute de rhétorique et de gesticulation deux ans après le déclenchement d’une crise de format séculaire. Confirmant une sorte de vocation particulière à la servilité, les médias français se sont distingués dans l’enthousiasme célébrateur après des G20 dont la richesse en paroles martiales n’a eu d’égale que la minceur des réalisations concrètes et l’inexistence en fait de toute volonté politique d’aboutir à quoi que ce soit de sérieux.

Les inexistantes « règles du G20 » « Le pilotage par le conseil d’administration » Bonus et primes : le (résistible) chantage des « compétents » - De la crise que connut la Grèce antique issue de la décomposition de la royauté mycénienne en la première agora, Jean-Pierre Vernant, citant Theognis, indique très clairement le germe : « Ceux qui aujourd’hui ont le plus convoitent le double. La richesse, ta chrémata, devient chez l’homme folie, aphrosunè » [2]. Et Vernant, décrivant l’état des mœurs de cette Grèce du VIème siècle en crise d’ajouter pour sa part : « Qui possède veut plus encore. La richesse finit par n’avoir plus d’autre objet qu’elle-même (…), elle devient sa propre fin, elle se pose comme besoin universel, insatiable, illimité, que rien ne pourra jamais assouvir.

A la racine de la richesse, on découvre donc une nature viciée, une volonté déviée et mauvaise, une pleonexia : désir d’avoir plus que les autres, plus que sa part, toute la part. La grande résurgence des inégalités Pendant la débâcle, l’enrichissement continue Totalement désinhibés « Sans bonus, les traders s’en iront » – et pourquoi pas ?...