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Philosophes et intellectuels

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Le fiasco politique du "mariage pour tous" | L(B)LOG. Article publié sur le site du Huffington Post le 19 avril 2013. La messe est dite. Le "projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe" va être adopté définitivement par l’Assemblée nationale. Les couples homosexuels pourront se marier et adopter des enfants au même titre que les couples hétérosexuels. Que l’on se réjouisse d’une telle mesure ou qu’on la déplore, une question reste posée après des mois de débats : comment a-t-on pu en arriver là ? Non pas au vote de la loi qui est inscrit depuis le début dans le fait majoritaire mais à un tel point de bêtise, de haine et de violencedans le débat public qui y a conduit ? Ces derniers jours, les dérapages verbaux qui sont monnaie courante depuis des semaines se sont en effet accompagnés, de la part de certains militants et élus anti-"mariage pour tous", de menaces et de violences physiques à l’égard de personnalités publiques soutenant la mesure et même d’actes ouvertement homophobes !

Like this: J'aime chargement… Mariage gay: une lettre d'intellectuelles. Un collectif de 55 intellectuelles, parmi lesquelles les écrivains Éliette Abécassis et Alice Ferney, la professeur de droit Marie-Anne Frison-Roche ou la sociologue Nathalie Heinich, a écrit aux sénateurs pour leur faire part de sa "préoccupation" quant au projet de loi sur le mariage homosexuel. Cette lettre a été envoyée juste avant l'examen du texte au Sénat, qui doit débuter dans l'après-midi. Dans le projet de loi, les droits et intérêts supérieurs de l'enfant sont "sacrifiés au profit de l'intérêt des adultes", écrit ce collectif, baptisé "Simone".

"Le premier de ses droits est celui à une filiation structurante et comparable à celle des autres enfants", poursuit-il en référence à l'adoption plénière qui pourra découler du mariage pour les couples homosexuels. Le collectif s'inquiète également d'un possible accès des couples de femmes à la procréation médicalement assistée (PMA), qui constituerait un "effacement délibéré des origines". Non à un monde sans sexes ! LE MONDE | • Mis à jour le | Par Monette Vacquin, psychanalyste, auteur de "Main basse sur les vivants" et Jean-Pierre Winter, psychanalyste, auteur d'"Homoparenté" Les mots de père et mère vont être supprimés du code civil.

Ces deux mots, qui condensent toutes les différences, puisque porteurs à la fois de celle des sexes et de celle des générations, vont disparaître de ce qui codifie notre identité. Il faudrait être sourd pour ne pas entendre le souffle juvénile qui parcourt tout cela. Le coup de balai idéologique capable de renverser des siècles d'usage et de supprimer les mots auxquels nous devons la transmission de la vie doit s'appuyer sur des ambivalences inconscientes bien archaïques, et largement partagées, pour avoir la moindre chance de s'imposer et… de bientôt faire la loi. Cette violence, déflagratrice, n'est bien sûr pas seulement le fait d'une minorité d'homosexuels demandeurs du mariage.

Politiquement correct : le discours doit être poli, sans aucun tranchant.

Philosophes

Anthropologies. Le temps des mufles. Oyons clair : le spectacle que nous donne aujourd'hui l'Assemblée nationale est consternant. Injures, ricanements, attaques personnelles, etc., le débat sur le mariage gay libère - dans les deux camps - des torrents d'invectives. Il en va de même, ces temps-ci, sur la scène médiatique. Quand des catholiques intégristes de Civitas s'en prennent aux naufrageurs de la civilisation ; quand les partisans du mariage pour tous sombrent eux aussi dans la muflerie haineuse, nous avons envie de prendre la fuite. Je pense à l'incontinence langagière du milliardaire « de gauche » Pierre Bergé. Comme il est copropriétaire du « Monde », sauf exception, la presse nationale a fait semblant de ne pas avoir entendu. Dans les médias, pas une semaine ne passe sans que surgisse une grosse « bagarre » de mots.

Au sujet du mariage gay, ce vide relatif des idées n'est pas surprenant. Tôt ou tard, la violence pure et simple finit par surgir de ce flou. Jean-Claude Guillebaud. Monsieur Hollande, la loi sur le "mariage pour tous" aurait 3 conséquences indésirables. François Hollande, ici en octobre 2012, face au défi du mariage pour tous (SIPA) Monsieur le président, Le problème posé par la loi sur le "mariage pour tous" n’est pas le droit des adultes à disposer d’eux-mêmes, mais leur droit à disposer d’un autre — l’enfant. Non pas le couple, mais la filiation.

Car le mariage institue la relation entre les deux. 1. Il n’est pas possible, comme le laissent croire les sondages, de séparer le mariage homosexuel de l’adoption. Ce projet renverse la signification du mariage. Jusqu’ici, le mariage visait à protéger l’enfant, pour lui permettre d’avoir un père et une mère. Ici, on décide qu’un enfant adopté ne sera pas élevé par un père et une mère. Nous connaissons tous des situations où un enfant ne connaît qu’un seul de ses parents biologiques. Certains enfants peuvent surmonter la souffrance subie en raison d’accidents de la vie ; mais a-t-on le droit de la programmer dès le départ ?

Vous avez vu quelles acrobaties il a fallu pour rédiger la loi. 1.1. Qui défend l’enfant queer ? Les catholiques, juifs et musulmans intégristes, les copéistes décomplexés, les psychanalystes œdipiens, les socialistes naturalistes à la Jospin, les gauchos hétéronormatifs, et le troupeau grandissant des branchés réactionnaires sont tombés d’accord ce dimanche pour faire du droit de l’enfant à avoir un père et une mère l’argument central justifiant la limitation des droits des homosexuels. C’est leur jour de sortie, le gigantesque outing national des hétérocrates. Ils défendent une idéologie naturaliste et religieuse dont on connaît les principes. Leur hégémonie hétérosexuelle a toujours reposé sur le droit à opprimer les minorités sexuelles et de genre. On a l’habitude de les voir brandir une hache. Ce qui est problématique, c’est qu’ils forcent les enfants à porter cette hache patriarcale.

L’enfant que Frigide Barjot prétend protéger n’existe pas. J’ai été un jour l’enfant que Frigide Barjot se targue de protéger. Paul B.

Psy

"Manif pour tous" ou manif pour rien ? - Chrétiens en débats. Nous avons pensé cette rubrique "Chrétiens en débats" comme un espace de liberté et de dialogue. Dialogue au sein de la famille chrétienne, et aussi entre les chrétiens et la société, dans l'esprit des Etats généraux du christianisme organisés par La Vie qui ont eu lieu à Strasbourg, les 12, 13 et 14 octobre dernier. N'hésitez pas à débattre des sujets qui vous tiennent à coeur, à l'aide du module de réactions en fin d'article. Quel bilan tirer de la « Manif pour tous » ? Après le refus de l'Elysée de recevoir les manifestants contre le « mariage pour tous », les avis sont partagés.

Pour certains, comme Jean-Pierre Denis (directeur de la rédaction de La Vie), les jeux sont faits et le projet de loi passera, quelle que soit la force de l'opposition : « La manifestation du 13 janvier ne changera rien. Les protestataires avaient obtenu le maximum avant même de descendre dans la rue. Patiemment, ils ont imposé le débat d’idées. La « Manif pour tous » : combien de divisions ? > Florilège : Mariage homosexuel : simple évolution des mœurs ou changement civilisationnel ? Atlantico : Malgré une désaffection des Français pour le mariage, le débat sur le mariage gay a mis en évidence l’importance qu’ils attachent à cette institution.

Que représente-il sur le plan social et juridique ? Eric Fassin : Certes, le mariage n’est plus ce qu’il a été, du fait de la banalisation de la sexualité préconjugale mais aussi des naissances hors-mariage (plus d’un enfant sur deux). Il n’empêche : le mariage entraîne des droits et des devoirs ; et il continue de fonctionner comme une norme, dans la mesure où il engage l’État. Or, que signifie la fermeture du mariage aux couples de même sexe ?

Jean-René Binet : Le mariage est aujourd’hui, et l’a toujours été, un acte fondateur d’une famille, d’une filiation et d’obligations réciproques entre les époux. Rappelons que le mariage est l’union d’un homme et d’une femme, indépendamment de leurs pratiques sexuelles (depuis l’Antiquité, des homosexuels se marient) dans le but de procréer. Qui demande encore l’abolition du Pacs ? Club du Châtelet. L'enfant bientôt privé de "père et mère" ? S'il était adopté, ce projet gouvernemental ouvrirait le mariage et l'adoption à tous ; cela validerait qu'un enfant pourrait de droit n'avoir jamais son père et sa mère. Bien sûr, il y a déjà des enfants confrontés à cette situation, enfant d'une femme (plus rarement un homme) ayant adopté seule, enfant né par l'insémination artificielle d'une femme seule, etc.

La question intime de cet enfant est sa crainte de n'avoir pas mérité d'avoir père et mère comme les autres enfants. Il en ressent une mésestime de lui-même, celle que l'on rencontre aussi chez l'enfant abandonné et que vise alors à soulager son adoption par un père et une mère d'adoption. L'enfant délaissé par son père éprouve déjà une déception intense qu'il tend à attribuer à quelque défaut de sa part ; l'épreuve de l'enfant qui n'a jamais eu père et mère est d'une intensité bien plus vive, à la limite de l'inexprimable.

Mais il y a plus grave. Diocèse de Soissons, Laon et Saint-Quentin. Mgr Hervé GIRAUD, le 1er octobre 2012 Lors d'un précédent éditorial[1], commentant l'instruction de l'Église catholique « Dignitas personae » sur le début de la vie, j'avais déjà souligné l'importance du mot « dignité » à la fois dans la Déclaration universelle des droits de l´homme (« la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine ») et au Concile Vatican II (« La dignité de la personne humaine est, en notre temps, l'objet d'une conscience toujours plus vive »).

Il me semble opportun de revenir sur ce mot employé pour les questions touchant à la fin de la vie. Comme nous le savons, il existe une loi dite Léonetti qui a été adoptée sans un seul vote contre : l'Assemblée nationale s'est prononcée le 30 novembre 2004, par 548 voix pour, 0 contre et 3 abstentions, quasi unanimité qui démontre le caractère exceptionnel de cette loi. Généralement, tous nos contemporains sont d'accord pour dire qu'ils désirent « mourir dans la dignité » . [1] Cf. Homoparentalité : la pénible guerre des évidences.

Cette confrontation manquée, qui porte moins sur le mariage proprement dit, lequel peut devenir un contrat entre deux personnes de même sexe sans que la face du monde en soit changée, que sur la perspective de voir des enfants « projetés » et élevés par deux hommes ou deux femmes — cette confrontation manquée, donc, faut-il la regretter ? Pas sûr. Car, pour l’instant, le débat s’est drôlement mal emmanché. Revenons par commodité pédagogique à nos deux camps, même si la zone-tampon grouille comme toujours d’avis nuancés, de « oui mais », de « non sauf » et de « pro statu quo ». La « nature » Le concept préféré, l’arme chérie, la botte non-secrète des képis blancs, c’est la nature et son avatar, la loi naturelle, c’est-à-dire l’ensemble des principes inscrits dans l’ordre de la Création — ce que le théologien médiéval Thomas d’Aquin appelle la participation à la Loi éternelle, « imprimée » dans l’homme comme dans tout être « soumis à la Providence divine » [1]. La famille nucléaire idéale.

La réponse à la question du mariage homosexuel. La question du mariage gay reste un sujet récurrent des élections américaines. Une question à laquelle David Boaz, vice-président exécutif du Cato Institute, propose une réponse simple: la privatisation du mariage. Un article paru le 24 avril 1998 dans Slate, traduit par Bertrand Lemennicier et publié par l’Institut Coppet.

Par David Boaz. Dans le débat sur la légalisation du mariage des homosexuels, les deux clans (qui s’opposent) se trompent de sujet. . « Privatiser » le mariage peut vouloir dire deux choses légèrement différentes. Quand les enfants ou de larges sommes d’argent sont en jeu, un contrat qui énumère les droits et obligations respectifs des partenaires est probablement souhaitable. Et la privatisation du mariage résout, incidemment, le problème du mariage des homosexuels. Au 20e siècle, le gouvernement a envahi le contrat de mariage, parmi beaucoup d’autres. Beaucoup d’individus y ont vu une libération. Aussi pourquoi ne pas privatiser le mariage ? —Sur le web. Le mariage, champ de bataille philosophique. Le mariage a ceci d'intéressant que, plus il est vidé des devoirs concrets qu'il portait autrefois, plus il doit assumer les divergences entre les représentations que chacun s'en fait. Moins il a de personnalité et plus il est schyzophrène ; plus l'enjeu devient faible et plus les enjeux sont grands.

La question prioritaire de constitutionnalité sur le mariage des personnes homosexuelles déposée ce jour-ci au Conseil Constitutionnel en offre une illustration parfaite. Laissons de côté une seconde nos opinions personnelles sur la question, pour constater que celle-ci n'est que l'épicentre d'une division dont le coeur est bien plus profond ; que dans ce débat autour du mariage se joue la cristallation d'un divorce latent entre deux options philosophiques que tout oppose. Les forces en présence Pour les tenants de cette ligne philosophique, le mariage est une construction sociale, malléable à souhait.

Son slogan pourrait être la citation de Catherine de Sienne "Devenez ce que vous êtes". Mariage homosexuel : les non-arguments de la gauche. L’Assemblée a donc rejeté hier après-midi la proposition de loi socialiste visant à introduire la possibilité pour les personnes de même sexe de se marier entre elles. Ce qu’on appelle plus communément le mariage homosexuel, en somme. Ont fleuri du côté de la gauche tout un tas d’arguments tout aussi trompeurs les uns que les autres. Revue de détails. 1. Premier argument fallacieux : il ne s’agit que du mariage, pas d’homoparentalité. Douze ans plus tard, la gauche essaie de nous rejouer le même coup, sauf que cette fois, elle n’est pas aux commandes du Parlement. Cet argument est mensonger dans la mesure où on ne peut pas distinguer d’un côté la famille – créée par le mariage – et de l’autre la parentalité.

C’est la théorie des petits pas : la gauche veut avancer progressivement jusqu’à arriver à ses fins. 2. 3. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il faille priver ces personnes de tous les droits, bien au contraire. Ce billet a également été publié sur Le Plus de l’Obs. Like this: Mariage pour tous : les mots du scandale. « Polygamie », « Inceste », les grands mots sont médiatiquement lancés, par la presse tout au moins puisque Mgr Barbarin, à l’origine pourtant des propos relayés, n’a pas prononcé les deux. Et ces mots font réagir. Ils choquent. Ils scandalisent. Ils sont commentés, critiqués, sans se soucier de ce qui a bien pu vouloir être dit, l’offuscation étant malheureusement souvent prioritaire à la compréhension de la pensée de l’autre.

Sans reprendre intégralement l’interview, qui traite de nombreux sujets, dont l’ouverture du mariage pour les couples homosexuels, reprenons tout de même l’extrait le plus cité : « Après, ça a des quantités de conséquences qui sont innombrables. Mgr Barbarin est durement critiqué, notamment sur Twitter, même s’il bénéfice de soutiens improbables comme Najat Vallaud-Belkacem. L’émotion suscitée par cette phrase, si elle est excessive, n’est guère étonnante.

Le débat sur le mariage homosexuel est complexe. Würde » Mariage, adoption et dualité des sexes.