Hitchcock, innocent dans un monde coupable (1/4) : Icône du mystère. Pour évoquer la vie du cinéaste anglais, nous recevons François Rivière, critique littéraire, romancier et traducteur.
Il est notamment l’auteur d’Epitaphe pour Alfred Hitchcock paru chez Payot en 2018. Hitchcock est un obsessionnel qui mesure tout ce qui fait peur dans la vie quotidienne des gens. – François Rivière Alfred Hitchcock est né à Londres le 13 août 1899 dans une famille catholique. Il reçoit une éducation soignée et parfois très sévère à partir du moment où il est inscrit dans un pensionnat jésuite à Londres. Il expliquera d’ailleurs que c’est chez les Jésuites que s’est développé en lui le sentiment de peur teintant la plupart de ses films. Son éducation chez les Jésuites a été assez douloureuse pour lui. Après des études supérieures à la « School of Engineering and Navigation » où il a étudié la mécanique, l’électricité, l’acoustique et la navigation, Hitchcock commence à gagner sa vie en travaillant à la Compagnie télégraphique Henley, qui fabrique des câbles.
Nuits magnétiques 5/5 : 1- Alfred Hitchcock : Catalogue Hitchcock : les plaisirs hitchcockiens, -2 : Chester Himes : Du côté de chez Himes : exil (1ère diffusion : 24/02/1984) Nuits magnétiques 4/5 : 1- Alfred Hitchcock : Catalogue Hitchcock : son et image, la technique hitchcockienne, -2 : Chester Himes : Du côté de chez Himes : identité (1ère diffusion : 23/02/1984) Nuits magnétiques 3/5 : 1- Alfred Hitchcock : Catalogue Hitchcock : sexe et amour, -2 : Chester Himes : Du côté de chez Himes : ghetto (1ère diffusion : 22/02/1984) Nuits magnétiques 2/5 : 1- Alfred Hitchcock : Catalogue Hitchcock : les grands thèmes de l’oeuvre, -2 : Chester Himes : Du côté de chez Himes : prison (1ère diffusion : 21/02/1984)
Nuits magnétiques 1/5 : 1- Alfred Hitchcock : Catalogue Hitchcock : les traces de l'enfance, -2 : Chester Himes : Du côté de chez Himes : enfance (1ère diffusion : 20/02/1984) Alfred Hitchcock à propos de "Fenêtre sur cour" : "J’étais très créatif à cette période" En 1954, le jeune critique de cinéma François Truffaut, 22 ans, écrit à propos de Fenêtre sur Cour : Ce n’est pas en en résumant l’intrigue que l’on peut faire apparaître la totale nouveauté de l’entreprise.
Cloué sur sa chaise longue à la suite d’une jambe cassée, le reporter photographe Jeffrie (James Stewart) observe par la fenêtre le comportement de ses voisins. Un beau jour, il acquiert la conviction que l’un d’eux a tué sa femme irascible, odieuse et malade. L’enquête qu’il mène, bien qu’immobilisé dans le plâtre, est un peu le sujet du film. (...) Je vois bien qu’ainsi résumée, le scénario doit sembler plus astucieux que profond et cependant j’ai la conviction que ce film est l’un des plus importants des dix-sept que Hitchcock a tournés à Hollywood, l’un des rares en tout cas à ne contenir aucune faille, aucune faiblesse, aucune concession. Il en résulta 52 bobines de 30 minutes enregistrées sur magnétophone, retrouvées par hasard bien des années plus tard.
Voisinage (4/4) : Hitchcock, "Fenêtre sur cour" Merci à Raoul Fladoc (Insta @raoulfladoc) pour son illustration pour Les Chemins de la philosophie.
De l’autre côté de la cour, vous avez chaque genre de conduite humaine, un petit catalogue des comportements. Alfred Hitchcock à François Truffaut dans un livre d'entretien paru aux éditions Gallimard en 1993 Produit et réalisé par Alfred Hitchcock d’après une nouvelle de Cornell Woolrich sous le pseudonyme de William Irish, Read Window, dans son titre original, sort en 1954 aux Etats-Unis et en 1955 en France. L. B. L'invitée du jour : Carole Desbarats, ancienne directrice des études de la Fémis, l'Ecole nationale supérieure des métiers de l’image et du son, collabore à la revue Esprit. La fascination pour la vie des autres, une forme de voyeurisme ? Fenêtre sur cour (1954) Fenêtre sur cour de Alfred Hitchcock (1954) - Analyse et critique du film.
Le critique Jacques Goimard a dit un jour à propos de 2001 de Stanley Kubrick : "C’est le premier film depuis Intolérance qui soit à la fois une superproduction et un film expérimental.
" On pourrait appliquer une formule approchante à Fenêtre sur cour d’Alfred Hitchcock : c’est à la fois un des grands classiques de l’âge d’or hollywoodien et une œuvre ouvertement expérimentale. Fenêtre sur cour, d'Alfred Hitchcock - Critikat. Que peut-on dire de plus à propos de Fenêtre sur cour, tant ce film a déjà alimenté les débats les plus enflammés, a été découpé de long en large par les plus brillants analystes et théoriciens du monde entier ?
Répéter en premier lieu qu’il constitue le manifeste d’un art exploitant subtilement toutes ses possibilités visuelles et d’une réflexion vertigineuse sur les rapports pervers d’un spectateur envers son objet. Qu’il s’agit aussi de la « figure-mère », exécutée de main de maître, d’une forme qui s’invente au même instant où l’on reconnaît son formidable pouvoir de fascination. Enfin, depuis la sortie de ce chef d’œuvre définitif du septième art, il est entendu que vous n’observerez plus en toute innocence des individus depuis votre fenêtre et ne regarderez plus jamais le cinéma comme avant.
Au fil des séquences, l’obsession de Jeff face au comportement étrange du mari Thorwald, va le pousser à prêter des mobiles à ces personnages et imaginer un scénario des plus redoutables. Fenêtre sur cour (rear window)d'Alfred Hitchcock. Jeff est immobilisé chez lui, la jambe dans le plâtre à la suite d'un accident dont il fut victime pendant un reportage photographique.
Son appartement donne sur une cour intérieure. Malgré les visites de Lisa, sa fiancée et de Stella, l'infirmière, Jeff s'ennuie et occupe son temps à observer ses voisins. C'est l'été et toutes les fenêtres sont ouvertes : il y a le compositeur, les jeunes mariés qui font l'amour toute la journée, le vieux couple au petit chien, Mr et Mrs Thorwald toujours en dispute, la vieille fille, la danseuse... Fenêtre sur cour d'Alfred Hitchcock. Fenêtre sur cour. Un homme regarde et attend, pendant que nous regardons cet homme et attendons ce qu’il attend ».
C’est ainsi que Claude Chabrol et Eric Rohmer ont défini dans leur livre consacré à Alfred Hitchcock l’intrigue de Fenêtre sur cour. L’attente passionnée et passive dans laquelle se trouve le héros et le fait que, sauf à un moment, la caméra adopte constamment son point de vue, permettent de voir dans le film une métaphore du cinéma en général et de la relation du spectateur à l’écran. (Réflexion développée par Jacques Lourcelles dans le Dictionnaire du cinéma, édition Robert Laffont, 1992). Le héros et le spectateur, tous deux immobiles, s’attachent de plus en plus au microcosme humain qui leur est offert.
Les cinéastes Claude Chabrol et Eric Rohmer ne sont pas les seuls à avoir analysés le film de Hitchcock, puisque François Truffaut y consacre aussi une partie dans son livre Les Films de ma vie. Petit vocabulaire d'analyse. Pour mener l'analyse d'un film, on procède au DECOUPAGE, c'est-à-dire qu'on sépare le film en plusieurs unités narratives appelées SÉQUENCES.
Chaque SÉQUENCE se compose d'un ou plusieurs PLANS. La définition minimaliste du PLAN est la suivante : le plan est une portion de film situé entre deux collures.