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Commune

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La répression de la Commune. Contexte historique La " terreur tricolore " A la charnière des mois de mai et juin 1871, pendant et après la " semaine sanglante " au cours de laquelle la Commune est vaincue, deux actions répressives sont successivement menées. La première concerne les exécutions sommaires opérées à travers Paris par les soldats versaillais.

Du 21 au 28 mai et jusqu’au 30 mai, des communards ont été fusillés sur-le-champ, au pied des barricades qui venaient d’être enlevées ou dans les prévôtés installées dans les gares, les casernes, les abattoirs, les squares et les jardins publics. C’est cette réalité trouble et difficile que représente Manet (1832-1883) dans sa lithographie Guerre civile. Avec les premiers jours de juin commence le temps de la justice " régulière " que Benoît Malon appellera la " terreur tricolore ". Analyse des images Des gisants modernes et indistincts Interprétation Postérité de la répression. Les Tuileries en ruines. Contexte historique Les ruines des édifices incendiés Trois édifices incendiés ont principalement offert aux Parisiens de retour dans la capitale au début du mois de juin 1871 le spectacle de destructions impressionnantes : l’Hôtel de Ville, la Cour des comptes et le palais des Tuileries. Les dessinateurs, les graveurs, les peintres et les photographes ont rapidement voulu fixer ces vastes champs de ruines plantés au cœur de Paris.

Ces ruines connaîtront des postérités et des statuts différents. La décision de reconstruire l’Hôtel de Ville incendié le 24 mai 1871 fut prise dès le mois d’avril 1873, dans le cadre d’une loi générale sur la reconstruction des édifices détruits sous la Commune : le nouveau bâtiment fut édifié de 1873 à 1883. Analyse des images La permanence des ruines Interprétation Une archéologie-fiction. Le procès des communards. Contexte historique La répression judiciaire de la Commune Dès la « semaine sanglante », avec l’entrée des troupes versaillaises dans Paris, les soldats des généraux Mac-Mahon, Cissey, Vinoy et Galliffet, couverts par l’autorité de Thiers, organisent des rafles. Avec plus de 60 000 prisonniers considérés comme de dangereux insurgés, cette saignée opérée dans la population parisienne doit abreuver l’important appareil répressif mis en place par Mac-Mahon.

C’est à la justice militaire qu’il incombe de sanctionner les communards, car le département de la Seine est encore officiellement en état de siège. Le rétablissement du droit dépend de la rigueur de cette vaste entreprise. Pendant plus de quatre années consécutives, vingt-quatre conseils de guerre siégeront pour instruire les procès de presque 35 000 hommes, plus de 800 femmes et 538 enfants. Analyse des images Du cachot au tribunal Interprétation Les « sans-voix » et les « ténors » Les otages de la Commune de Paris. Contexte historique La politique des otages.Dès le 5 avril 1871, la Commune décide en un décret historique « que toutes personnes prévenues de complicité avec le gouvernement de Versailles […] seront les otages du peuple de Paris ».

Elle précise en outre dans l’article 5 : « Toute exécution d’un prisonnier de guerre ou d’un partisan du gouvernement régulier de la Commune de Paris sera, sur-le-champ, suivie de l’exécution d’un nombre triple des otages retenus […] et qui seront désignés par le sort. » Ce décret suscite émotion et indignation dans le camp versaillais, de même que chez certains " observateurs " comme Victor Hugo dans son poème « Pas de représailles » (L’Année terrible, 1871).

Dans les rangs communards mêmes, cette mesure est souvent désapprouvée, ainsi par Prosper-Olivier Lissagaray, l’un des premiers historiens de la Commune, qui l’évoque comme une « razzia de soutanes ». Analyse des images Photomontages Interprétation L’expiation des crimes. Incendies de la Commune. Contexte historique L’incendie du château des Tuileries Au cœur de Paris et en bordure de Seine, accolé au Louvre, le palais des Tuileries avait été construit au XVIe siècle par Philibert Delorme pour Catherine de Médicis puis augmenté des pavillons de Flore et de Marsan.

De ce château considéré comme la demeure historique des monarques français, Napoléon III avait fait le siège de son pouvoir et sa résidence officielle durant tout le Second Empire. Dès le 26 mars 1871, la Commune proclame le pillage du lieu qui est peu à peu vidé, saccagé et démantelé. Durant la « semaine sanglante », tant pour terrasser le symbole de la tyrannie que pour retarder l’avance des troupes versaillaises, l’incendie de cet édifice est organisé par des communards – le sergent de ville Boudin, le garçon boucher Bénot et le général Bergeret – à grand renfort de chariots de poudre, de goudron liquide, d’essence de térébenthine et de pétrole. Analyse des images Le feu et la pierre Interprétation. Le mythe de la Pétroleuse. Contexte historique Naissance des « pétroleuses » Durant la « semaine sanglante », tant pour des raisons symboliques que pour des motivations tactiques, la Commune incendia quelques grands édifices parisiens tels l’Hôtel de Ville, la Cour des comptes, une partie du Palais-Royal et le palais des Tuileries.

A tort ou à raison, des suspects furent arrêtés, jugés et condamnés – Boudin et Bénot furent ainsi respectivement fusillés en mai 1872 et janvier 1873 – pour ces actes qui avaient marqué l’esprit des Parisiens. Dès les débuts de l’été 1871, des journaux versaillais construisirent et diffusèrent des histoires de « pétroleuses » qui, dans les divers imaginaires politiques, succédaient aux « tricoteuses » révolutionnaires. Analyse des images Visages de la pétroleuse Les deux images de Lix et Vernier sont complémentaires. Selon une autre forme de l’économie de moyens, Vernier représente les « incendiaires » arrêtés et conduits par leurs geôliers.

Interprétation Mythes de la pétroleuse. Image de la Commune : la barricade du boulevard Puebla. Contexte historique Les barricades de la Commune Parmi les images de la Commune s’impose souvent celle de la barricade avec ses tas de pavés derrière lesquels sont retranchés des insurgés. Ces fortifications populaires, éminemment liées à l’imaginaire révolutionnaire parisien depuis les journées de 1830, ne sont cependant pas toutes identiques.

Les barricades de la Commune n’apparaissent pas massivement lors de la journée du 18 mars 1871 : celles qui furent spontanément érigées dans le centre de Paris ne servirent pas. Dans les semaines suivantes, la question des barricades fut régulièrement soulevée au sein des instances de la Commune. Analyse de l'image Des barricades populaires Croyant peu à une guerre des rues, la Commune se dota d’une commission des Barricades qui se contenta de faire édifier quelques imposants ouvrages défensifs disséminés dans Paris, sans grande cohérence. D’une conception sommaire, la barricade est constituée de pavés, fûts, gabions, fascines et grilles d’arbres. Le Père-Lachaise et les derniers combats de la Commune.

Contexte historique Le Père-Lachaise et les derniers combats de la Commune Situé au cœur du Paris populaire où les communards sont solidement implantés, le cimetière du Père-Lachaise est un camp retranché improvisé par les fédérés pendant que la Commune agonise sur ses dernières barricades. Deux cents fédérés armés d’une dizaine de canons se réfugient dans la nécropole assiégée par les troupes versaillaises qui, depuis la butte Montmartre, bombardent cette position de repli des communards, avant de donner l’assaut. Faute de munitions, des combats à l’arme blanche ont lieu au milieu des sépultures. Analyse de l'image L’action et son cadre Interprétation Réplique à Daudet Dans ses Lettres à un absent – les futurs Contes du lundi (1871) —, Daudet consacre une nouvelle à " La bataille du Père-Lachaise ". Le retour des Parisiens dans la capitale en juin 1871.

Contexte historique Le retour des Parisiens dans la capitale en juin 1871 Après la « semaine sanglante » et dès les derniers jours de mai 1871, les Parisiens reviennent en nombre dans Paris qu’ils ont généralement quitté en deux vagues massives : les uns après la proclamation du siège le 19 septembre 1870, les autres après le 18 mars 1871. Pour la plupart, ils sont partis pour la grande banlieue ou la province. Certains ont suivi les errances des gouvernements à Tours, Bordeaux et Versailles. Ainsi tenus éloignés de la capitale, les Parisiens vivent les événements au travers des rumeurs et de la presse. A leur retour, ils découvrent le spectacle d’une ville en ruine, aux rues défoncées et aux édifices incendiés, tandis que la répression versaillaise poursuit sa tâche. Analyse de l'image Une œuvre synthétique Cette œuvre anonyme est l’une des rares à mettre en scène la confrontation des communards et de leurs adversaires.

Interprétation Une scène tragique. Paris enflammé par la Commune. Contexte historique Paris en feu Les premiers incendies particulièrement spectaculaires de la « semaine sanglante » furent provoqués par les bombardements versaillais sur le Champ-de-Mars et sur le ministère des Finances. Ces tirs à boulets rouges devaient permettre aux troupes versaillaises de gagner du temps et de pénétrer plus facilement dans la capitale.

Partagée entre stratégies tactiques et actions symboliques, la Commune alluma à son tour des feux pour faire diversion et pour entraver la progression des versaillais. Analyse de l'image Les édifices incendiés Cette gravure photographiée et retouchée par Numa fils offre une spectaculaire vision à vol d’oiseau de Paris en proie aux flammes. Interprétation Une vision panoramique Dans les derniers chapitres de La Débâcle (1892), Zola décrit Paris livré aux flammes, à la « chaleur insupportable », à « l’air brûlant d’asphyxie » sous une « pluie de tisons ». Louise Michel et sa légende. Contexte historique La répression des communards : le cas de Louise Michel Institutrice républicaine, cantinière pendant le siège de Paris, oratrice au club de la Révolution, ambulancière et soldat, Louise Michel (1830-1905) semble avoir pris une part active aux combats sur les barricades de la Commune.

Par ses autobiographies riches en détails et en anecdotes – Mémoires (1886) et La Commune, Histoire et Souvenirs (1898) en particulier –, Louise Michel la féministe anti-autoritaire a contribué à forger le mythe de la « Vierge rouge ». Elle se battit à Neuilly, Clamart et Issy, puis sur différentes barricades parisiennes et notamment sur celle de la chaussée Clignancourt qu’elle aurait tenue avec seulement deux camarades d’armes. « Les balles faisaient le bruit de grêle des orages d’été », écrit-elle dans ses Mémoires. Analyse des images La reddition de Louise Michel Fonctionnant en pendant, l’autre œuvre représente au même format et dans des tons identiques Louise Michel à Satory. La Commune photographiée. Y.

BondyPortrait de garde national mort au combat probablement réalisé dans un hôpital parisien© Montreuil, musée de l'Histoire vivante La Commune de Paris est le premier grand événement de l'histoire de France à faire l'objet d'une couverture photographique d'envergure, à l'instar de la guerre de Sécession aux Etats-Unis quelques années auparavant. Cette abondante production photographique est en partie réunie dans une exposition dont le propos n'est pas l'histoire de la Commune, mais davantage un regard sur la manière dont cet événement fut perçu et envisagé par les photographes. Ces clichés, contrairement aux illustrations gravées, ont rarement été étudiés : que représentent-ils exactement ? Par qui ont-ils été produits ? La vision de la Commune que propose la photographie est différente de celle offerte à la même période par les représentations gravées et dessinées.