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Témoignages d'enseignant-e-s

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Attentat de Charlie Hebdo: le pari de deux enseignants pour déconstruire en classe les théories du complot. Au lycée, un cours pour démonter les théories du complot. « Je suis Charlie » : un slogan abstrait ? Après les attentats, des collégiens débattent - 1jour1actu.com - L'actualité à hauteur d'enfants ! Liberté d’expression, j’écris ton nom. Témoignages de professeurs stagiaires. Contributeur régulier à l’École des lettres, j’ai commencé par inciter les stagiaires M2 lettres de l’ÉSPÉ de Paris à s’appuyer sur les articles de ce blog consacrés aux récents attentats pour aborder le sujet en classe avec des ressources solides.

Liberté d’expression, j’écris ton nom. Témoignages de professeurs stagiaires

Les retours spontanés d’initiatives que l’on pourra lire ici et leur très grand intérêt nous conduisent à élargir cette démarche et à solliciter l’ensemble des formateurs des ÉSPÉ de France afin que les professeurs stagiaires communiquent à leur tour leurs propres témoignages sur le blog de l’École des lettres. Cette mise en commun ne peut qu’être fructueuse et apportera une aide concrète à tous les enseignants qui seront amenés à expliciter la portée de ces événements tragiques avec leurs élèves, à tous les niveaux d’enseignement et quelle que soit la discipline enseignée.

Nous les remercions vivement de leur participation. Le projet s’intitule : Liberté d’expression, j’écris ton nom. Contact : courrier@ecoledeslettres.fr Les élèves protestent. Mon dialogue avec les élèves à propos de Charlie Hebdo. De nombreux articles sont publiés en ce moment à propos de la façon d’aborder à l’école l’attaque terroriste contre Charlie Hebdo.

Mon dialogue avec les élèves à propos de Charlie Hebdo

On peut lire des témoignages de profs, mais également des questionnements sur le rôle de l’enseignement. Comme certains de mes tweets, simples bribes de ce que j’ai pu entendre, ont été relayés à droite à gauche, il me semble donc important de faire le point, pour avoir une vue plus globale. J’arrive donc au collège le jeudi matin, la boule au ventre, encore choqué des événements de la veille. J’ai reçu et lu un e-mail de la ministre de l’Éducation Najat Vallaud-Belkacem où elle nous demande de « répondre favorablement aux besoins ou demandes d’expression qui pourraient avoir lieu dans les classes ».

Au lycée, que faire face à des questions insupportables? Répondre - Echos de vie scolaire. Conseillère principale d’éducation, CPE, en collège, lycée général et technologique, lycée professionnel, avec ou sans internat, l’auteur du blog évoque, sous couvert d’anonymat, son quotidien avec «ses» élèves.

Au lycée, que faire face à des questions insupportables? Répondre - Echos de vie scolaire

Pour mes élèves de Seine Saint-Denis. Lorsque j’ai appris l’attaque de Charlie Hebdo, je rentrais de l’école.

Pour mes élèves de Seine Saint-Denis

Un message, puis deux, sur mon téléphone. Pédagogie de la laïcité. L’école est-elle responsable de tous les maux de la République. Pour Najat Vallaud-Belkacem, « l'onde de choc qui a traversé la France n'a pas épargné l'école ».

L’école est-elle responsable de tous les maux de la République

Et en effet, dans toutes les écoles, au lendemain de l’attaque de Charlie Hebdo, les professeurs se sont retrouvés, parfois un peu seuls, face aux interrogations de leurs élèves. Et il a fallu répondre, expliquer, et essayer de faire respecter la minute de silence imposée à midi par le ministère. Une minute qui a parfois posé problème, comme en témoignent certains enseignants et chefs d’établissements qui ont fait remonter ce que le ministère qualifie d’ « incidents ». Il y en aurait eu environ 200. Alors comment les comprendre, et comment peut-on y répondre ? Aujourd’hui, le Prophète est aussi «Charlie» Voici une tradition prophétique islamique (hadith) que j’aime raconter à mes élèves de terminale : un jour, un compagnon du prophète Mohamed surprend celui-ci en train de pleurer, et lui demande la raison de ces larmes qui lui fendent le cœur.

Aujourd’hui, le Prophète est aussi «Charlie»

Le Prophète lui répond alors entre deux sanglots : «J’ai vu que dans le futur j’allais devoir témoigner contre ma propre communauté.» Et je pose ensuite cette question à mes élèves : «Ce futur sur lequel pleurait le Prophète de l’islam, n’est-ce pas notre propre époque ?» Je veux témoigner dans Libération (journal pour lequel j’ai travaillé dans les années 80 à Lyon au côté de Philippe Lançon que je salue affectueusement et auquel je souhaite un prompt rétablissement), de mon vécu propre des événements tragiques de ces derniers jours, en tant que citoyen français d’abord, et de culture musulmane ensuite. Depuis quelque temps, et surtout depuis ces horribles meurtres d’innocents commis par des fous furieux criant «Allah est le plus grand !» "Les médias nous mentent": mon combat ? Que mes élèves cessent de s'informer via la rumeur. Une minute de silence pour "Charlie Hebdo" au lycée Paul Bert, à Bayonne, le 8/01/15 (B.EDME/SIPA) La guerre est déclarée… On entend beaucoup ça en France depuis quelques jours.

"Les médias nous mentent": mon combat ? Que mes élèves cessent de s'informer via la rumeur

"La Guerre est déclarée", c’est le titre d’un film récent de Valérie Donzelli qui racontait le combat de deux parents pour sauver leur fils atteint d’une tumeur au cerveau… Superbe métaphore pour la France d’aujourd’hui. « Comment avons-nous pu laisser nos élèves devenir des assassins ? » Il y aura toujours des méchants. Quand on est maman et maitresse en maternelle, on se pose mille questions pour savoir si on fait bien les choses, si les enfants apprennent et grandissent comme il se doit.

Il y aura toujours des méchants

Quand le monde va de travers, c’est toutes les bases, que l’on veut inculquer à nos enfants, qui s’écroulent. J’ai fait le choix de ne pas parler des derniers évènements dans ma classe, ni même à mes enfants. Il n’est pas question de faire l’autruche ou de mettre un mouchoir sur les problèmes de notre société. Bien au contraire! Nous avons voulu les protéger, ne pas les affoler ni même les traumatiser. Mon dialogue avec les élèves à propos de Charlie Hebdo. Parler de Charlie Hebdo à l’école : « Ils sont intelligents, mes élèves » - Rue89 - L'Obs. Comment parler de Charlie Hebdo à l'école ? Une prof témoigne "Ce fut ma plus dure journée de prof" CHARLIE HEBDO - Sur l'horreur, il a fallu mettre des mots.

Comment parler de Charlie Hebdo à l'école ? Une prof témoigne "Ce fut ma plus dure journée de prof"

Après avoir passé des heures sur Internet, navigant entre d'obscurs blogs et des réseaux sociaux déchaînés, les élèves avaient besoin d'entendre une parole apaisée. Alice*, 27 ans, en est convaincue. Cette professeur d'un collège sensible parisien contactée par Le HuffPost est ressortie lessivée de sa journée de cours. "Une journée nécessaire, enrichissante", dit-elle d'emblée, "mais aussi très fatigante, plus que d'habitude".

Ne nous étonnons pas de ce que les profs entendent dans les écoles sur Charlie Hebdo. Parler avec des enfants qui défendent des terroristes est une expérience très violente.

Ne nous étonnons pas de ce que les profs entendent dans les écoles sur Charlie Hebdo

Honnêtement, je ne sais pas comment je m’en sortirais. Vous non plus. Mais nous n'avons pas à y faire face quand nous ne sommes pas profs. En revanche, depuis mercredi matin, beaucoup d'enseignants témoignent de leurs difficultés face à des élèves qui ne partagent pas leur avis, leur profonde condamnation de l'attentat de mercredi 7 janvier, à Charlie Hebdo. Depuis ce matin, cavalcades dans les couloirs aux cris de "JE NE SUIS PAS CHARLIE. " ... — Petit Prof (@Petit_Prof) 8 Janvier 2015. “Mes chers élèves…”, par Fanny Capel, professeur de lettres. Prendre son temps, observer, comparer, lire, apprendre, critiquer, s'exprimer… une enseignante du XXIe siècle invoque les Lumières pour aider ses élèves à ne pas céder à l'obscurantisme.

Fanny Capel est professeur de lettres au lycée Paul Eluard à Saint-Denis, celui dans lequel un (faux) colis piégé « je ne suis pas Charlie » a été déminé la semaine dernière. Hospitalisée, elle n'a pu être là pour expliquer à ses élèves le sens à donner à ces événements. Alors elle leur a écrit une lettre avec les mots que beaucoup de parents auraient sans doute aimé que leurs enfants entendent au lendemain de cette tragédie. Fanny Capel est membre du Collectif Sauvez les lettres et collaboratrice occasionnelle de Télérama.

"Charlie Hebdo" : la théorie du complot séduit mes élèves. Je veux les former à l'analyse. Un professeur du collège d'enseignement privé de Tinténiac, près de Rennes, le 23 septembre 2011 - illustration (AFP/D.MEYER) Professeur d'histoire géographie, j'ai toujours travaillé dans ce qu'on appelle des établissements "sensibles", ce qu'on appelait ZEP, et aujourd'hui REP. D'abord à Evry, puis depuis 5 ans à Rennes dans le quartier Villejean, que je connais bien, puisque c'est là que j'ai grandi. Au collège Rosa Parks où j'enseigne, on a beaucoup parlé et débattu avec les élèves, avant de faire la minute de silence. C'est indispensable car l'école de la République ne peut laisser le champ libre au silence et aux mensonges.

Les élèves avaient besoin d'en parler. Parler, pour ne pas laisser le champ libre aux préjugés.