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Bisphénol A

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Bisphénol A et cancer : les preuves s'accumulent. Rarement – jamais peut-être – une agence de sécurité sanitaire aura rendu des conclusions aussi alarmantes sur un polluant à ce point omniprésent dans notre environnement quotidien. Au terme d'un travail de longue haleine ayant rassemblé les contributions d'une centaine de scientifiques, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a rendu public, mardi 9 avril, un avis sur le bisphénol A (BPA) singulièrement inquiétant pour les générations à venir. De toutes les substances chimiques de synthèse capables d'interférer avec le système hormonal ("perturbateurs endocriniens"), le BPA est celle qui entre dans la composition du plus grand nombre d'objets (plastiques, conserves, canettes, amalgames dentaires, etc.) ; il imprègne l'ensemble de la population occidentale.

Selon l'agence française, "certaines situations d'exposition de la femme enceinte au BPA présentent un risque pour la glande mammaire de l'enfant à naître". Bisphénol A : comment éviter les emballages alimentaires qui en contiennent ? L'annonce est tombée mardi. L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) recommande de limiter l'exposition des femmes enceintes au bisphénol A (BPA) en raison d'un risque "modéré" mais bien réel pour le foetus et préconise une révision à la baisse de la dose journalière admissible pour l'ensemble de la population.

D'après le rapport de l'agence, 84 % de l'exposition des futures mères proviendrait de l'alimentation. Une question se pose alors. En attendant que les industriels trouvent un moyen de remplacer cette substance potentiellement cancérigène et que la loi française la proscrive totalement pour le conditionnement des produits alimentaires à compter du 1er janvier 2015, existe-t-il un moyen de limiter, par soi-même, son exposition ? Sachant que plus de 50 % de la contamination par l'alimentation provient des emballages alimentaires, existe-t-il un moyen de les reconnaître afin de les éviter ?

Photo © Florence Durand/Sipa. L'étude qui va révolutionner l'évaluation des risques du bisphénol A. Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Stéphane Foucart Ce ne sont pas des travaux anodins – comme pourrait le laisser penser le sobre communiqué de presse associé – mais bien une étude majeure que publie, mercredi 12 juin dans la revue Environmental Health Perspectives (EHP), une équipe de chercheurs français de l’unité de toxicologie alimentaire de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). Leurs résultats sont susceptibles de contraindre les agences de sécurité sanitaire à revoir leurs évaluations des risques présentés par le bisphénol A (BPA) – cette molécule de synthèse omniprésente et suspectée d’être impliquée dans une grande variété de troubles (cancers du sein et de la prostate, obésité, diabète de type 2, troubles neurocomportementaux, etc.).

Les auteurs, conduits par Pierre-Louis Toutain, professeur à l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT), montrent en effet que le BPA peut entrer dans l’organisme via la muqueuse située sous la langue. Les polluants alimentaires accentuent les troubles du métabolisme. L'exposition chronique d'un organisme à des doses infimes de certains polluants, peut-elle avoir des effets importants ? Posée depuis près de deux décennies aux toxicologues et aux évaluateurs du risque, cette question n'en finit plus de recevoir des réponses – positives – de la recherche académique. Les travaux menés des chercheurs du Laboratoire en cardiovasculaire, métabolisme, diabétologie et nutrition (Inserm, INRA et université Lyon-1) et publiés dans la dernière édition de FASEB Journal – la revue des sociétés américaines de biologie expérimentale – en sont une nouvelle illustration.

Ces derniers montrent qu'un mélange de contaminants courants, à des doses fréquemment rencontrées dans l'alimentation humaine, aggrave significativement les troubles métaboliques induits par une alimentation trop riche. Les auteurs ont soumis des souris femelles à un tel régime "obésogène" associé à un cocktail de bisphénol A, de TCDD (une dioxine), de PCB 153 (un pyralène) et de DEHP (un phtalate). Du bisphénol A dans la viande, les conserves… Voici les chiffres clés de l’exposition quotidienne au bisphénol A, d’après l’ANSES (Autorité Nationale de SEcurité et de Santé alimentaire) : Les produits conditionnés en boîte de conserve représentent environ 50% de l’exposition alimentaire totale au bisphénol A.Certains aliments d’origine animale sont également concernés : autour de 17% pour les viandes, abats et charcuterie, entre 1 et 3% pour les produits de la mer.

Cette contamination aurait lieu après l’abattage. Une contamination diffuse, issue de sources très diverses dont l’air, représente entre 25 et 30% de l’exposition alimentaire totale. Risques liés au bisphénol A (BPA), perturbateur endocrinien notoire : Il agit sur le fonctionnement hormonal ; en se liant à des récepteurs ou enzymes il modifie nos hormones naturelles. D’après Laurent Chevallier, chef d’une unité de médecine environnementale et auteur du Livre antitoxique, A-t-on des preuves ? Comment éviter le bisphénol A ? Précisions :