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Travail et salaire

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Paul Jorion : "Le travail disparaît" CSOJ. Devons-nous mériter notre salaire ? Historique du salaire variable. Non, il n'est pas vrai qu'on travaille moins en France qu'ailleurs. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Pierre Larrouturou, économiste et pilote des Etats généraux de l'emploi organisés par Europe Ecologie - Les Verts Avant d'affirmer qu'il faut "travailler plus", Manuel Valls a-t-il pris quelques minutes pour essayer de comprendre la révolution qui bouleverse le monde du travail depuis quelques années, en France comme chez nos voisins ?

Non, il n'est pas vrai qu'on travaille moins en France qu'ailleurs

L'Allemagne a connu, en 2009, une récession deux fois plus grave que la France. A la demande des syndicats, Angela Merkel a décidé de développer le "KurzArbeit" (travail à temps réduit) : plutôt que de licencier 20 % des effectifs, une entreprise en difficulté baisse son temps de travail de 20 % et garde tous les salariés.

Elle baisse les salaires mais l'Etat maintient les revenus. Quand le gouvernement français favorisait les heures supplémentaires, les Allemands réduisaient leur temps de travail. La révolution du salaire, entretien avec Bernard Friot 2012. Dans L’Enjeu du salaire, Bernard Friot affirme que nous ne parvenons plus à saisir le caractère révolutionnaire du salaire et des institutions qui lui sont liées, la qualification personnelle et la cotisation.

La révolution du salaire, entretien avec Bernard Friot 2012

Pour briser le chantage à l’emploi et à la dette, et assurer un contrôle populaire sur l’économie et le travail, il nous faudrait pourtant selon lui porter plus loin ces institutions : attribuer à chacun à sa majorité une qualification et donc un salaire, et ainsi faire disparaître le marché du travail ; étendre la cotisation en créant une cotisation économique pour un financement de l’investissement sans crédit et donc sans dette. Nous pourrions nous ainsi « libérer de la convention capitaliste du travail avec sa propriété lucrative, son marché du travail et ses forces de travail, ses marchandises à la valeur d’usage si discutable produites par des travailleurs soumis à la dictature du temps de travail et n’ayant aucune maîtrise des fins et des moyens de leur travail. »

Les Français ne travaillent-ils pas assez ? Le débat de C dans l’air d’hier (24 mai) a, encore une fois, été l’occasion pour les partisans de l’austérité généralisé et du couplet sur la fainéantise des Français de nous reservir leurs tartes à la crème habituelles : la France a trop de dépenses publiques et les 35 H ont tué notre industrie. On a déjà montré ici que la 1ère affirmation était fausse, passons à la seconde. En s’appuyant sur les statistiques de l’OCDE, on peut voir rapidement que la durée du travail en France n’a pas été plombée par les 35 H comme les détracteurs de cette mesure ne cessent de le répéter. Si l’on compare la durée du travail moyenne hebdomadaire pour l’ensemble des actifs, on obtient ce résultat pour 2010 : Les Français travaillent beaucoup Durée du travail moyenne hebdomadaire pour l’ensemble des actifs (2010)

Coût du travail: le gouvernement voudrait l'alléger de 8 à 10 milliards par an. FISCALITÉ - La direction de PSA l'avait réclamé lors de l'annonce de son plan social du début de l'été: "Il faut alléger le coût du travail".

Coût du travail: le gouvernement voudrait l'alléger de 8 à 10 milliards par an

Le gouvernement en aurait tenu bonne note, comme Le Monde l'indique mercredi 3 octobre. Selon le site internet du quotidien, les entreprises pourraient bénéficier d'un allégement du coût du travail, de l'ordre d'une quarantaine de milliards d'euros. Le gouvernement voudrait alléger de 5,4 points les cotisations patronales pour les salaires allant de 1,6 à 2,2 Smic, poursuit le quotidien. Le faibles salaires bénéficient quant à eux déjà d'exonérations. Les cotisations employeurs seraient basculées sur un impôt large, vraisemblablement la contribution sociale généralisée (CSG), selon cette même source.

La CSG, comment ça marche ? Au contraire de la TVA sociale souhaitée par Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle, la CSG est un prélèvement plus juste aux yeux de la gauche. Compétitivité : l’aveu de Mme Christine Lagarde. Difficile de traduire plus brutalement le mot de « compétitivité » dont, depuis des mois, se gargarisent ministres, responsables de l’opposition, chefs d’entreprises et grands médias (lire dans Le Monde diplomatique d’octobre, en vente en kiosques, l’article de Gilles Ardinat, « La compétitivité, un mythe en vogue »).

Compétitivité : l’aveu de Mme Christine Lagarde

A la fin d’un entretien réalisé à Washington et publié jeudi 4 octobre par Le Figaro, Mme Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), se voit poser la question suivante : « Le FMI tente de faire baisser les prix à l’échelle de la zone euro pour compenser le fait qu’il [l’euro] ne puisse dévaluer. Est-ce réalisable ? » La réponse de Mme Lagarde constitue une véritable leçon de libéralisme pur et dur. Oui, explique en substance la directrice générale du FMI, mais il faut baisser les salaires ; c’est d’ailleurs ce que font déjà les Grecs, les Espagnols et les Portugais.