Je ne suis pas un numéro, je suis un indice. Premier prologue. Le premier octobre 1967, Patrick Mac Goohan s'écrie pour la première fois : "Je ne suis pas un numéro. Je suis un homme libre. " Second prologue. Lundi. 19h30. "Vous êtes pragmatique à 79% : vous vous fiez aux données du GPS de bord mais vous savez vous en passer pour laisser parler votre sens de l'orientation. "" Mardi 12h27. Votre attitude empathique avec vos collègues a généré 61 sourires et regards complices.Votre attitude ferme avec vos prospects a porté votre score de "ROI potential" a 70.La blague paillarde que vous avez raconté à votre collègue la semaine dernière a été reprise 17 fois dans le division vente, et 7 fois dans la division marketing de Globalia.
Samedi 21h30. Contre la montre. (ici par exemple, je ne suis pas du tout un activiste mais un "spécialiste" - dernier carré en bas à droite - c'est à dire que "You may not be a celebrity, but within your area of expertise your opinion is second to none. Le complexe du whuffie. "personal data ecosystem. Quel est votre score d’influence. La lecture de la semaine, elle nous vient du New York Times, et de Stephanie Rosenbloom, qui est reporter au service Style. Imaginez un monde, commence Stephanie Rosenbloom, où nous serait assigné un nombre mesurant notre niveau d’influence. Ce nombre nous permettrait de grimper dans la hiérarchie, d’être surclassés dans les hôtels et de gagner des friandises au supermarché.
Mais au cas où votre score d’influence serait bas, pas de promotion, pas de suite à l’hôtel, pas de petits gâteaux offerts. Ce n’est pas de la science-fiction. Si vous avez un compte Facebook, Twitter ou LinkedIn, vous êtes déjà évalués – ou le serez bientôt. Pour certains, il s’agit d’un outil passionnant – un de ceux qui vont dans le sens de la démocratisation de l’influence.
Ces scores d’influence peuvent s’étaler de 1 à 100. Image : Le rapport Klout d’InternetActu… Pas encore Dieu ! Les gens du marketing y voient une promesse. Comment devient-on un influenceur, se demande la journaliste ? Xavier de la Porte. Andrew Keen: la visibilité est un piège. Nouveaux médias : une nouvelle classe de dominants.
Maintenant le pouvoir au peuple ? Internet et les nouveaux médias ne facilitent pas le partage du pouvoir. Ces nouvelles technologies comme beaucoup avant elles, permettent surtout l’avènement d’une nouvelle classe dirigeante. Avec les nouvelles technologies de l’information se répand l’idéologie du peuple au pouvoir : simplification des techniques, baisse des coûts d’entrée… Les nouveaux produits démocratisent la culture et permettent à tous de s’élever socialement, de “reprendre la main”. C’est un peu l’idée inhérente à l’UGC (User Generated Content). D’autres plate-formes libèrent la création du plus grand nombre grâce au financement mutualisé de type My major company… De même le consommateur, désormais acteur (“consom’acteurs” disent les marketeux jamais en mal de néologismes fumeux), prend sa revanche sur les marques.
Avec Facebook, Les PME peuvent se lancer dans le grand bain du e-commerce avec facilité : il leur suffit de monter une page de fan. Nouveaux médias : le nouvel eldorado. Devenir influent. Peu d'entre nous s'avoueraient "influençables" (sauf pour de nobles raisons : j'ai été très influencé par la pensée de tel maître, par ma foi religieuse, par l'expérience tragique que j'ai vécue, par les valeurs du sport que j'ai pratiqué). Le code pénal punit le "trafic d'influence" et l'homme de la rue se méfie d'un "individu sous influence". Et pourtant qui ne chercherait à acquérir ce moyen miraculeux d'obtenir ce qu'il veut ? Ou pour le moins, de peser sur les événements, sans recourir à la force ou à l'autorité et sans verser de contrepartie, pour un effet invisible sur l'esprit d'autrui... L'influence (du moins si elle est délibérée) confère un pouvoir.
Il se mesure à la probabilité que l'influencé pense ou agisse comme le souhaite l'influent. Cela se réalise uniquement en n'utilisant que des signes : des mots (ou, plus habile encore : des discours que d'autres ont répété ou repris à leur compte), des images produites, choisies, montrées, ... La loi du média. Une minorité fait l'opinion sur le Web - INTERNET. Une armée de netocrates - le blog mutagenes. A propos de Netocratie. Le livre Les Netocrates est sorti avant-hier (dispo chez Amazon). A cette occasion, le numéro 42 de Chronic'art fait sa couverture sur ce livre. J'ai été interviewé par la charmante Peggy Sastre sur le livre et sur le concept de Netocratie.
Manque de bol, mon interview ne figure finalement pas dans le magazine. Qu'a cela ne tienne, la voici. Attention, ça pique un peu les yeux : Connaissez-vous la théorie "netocrate" d'Alexander Bard et Jan Söderqvist et si oui qu'en pensez-vous ? C'est un des rares livres qui propose une réflexion sur les changements profonds induits par la société de l'information, il sera en bonne place dans ma bibliothèque, à coté de "Cause Commune", de Philippe Aigrain, "Une brève histoire de l'avenir", de Jacques Attali, et des livres de Lawrence Lessig, celui de Florent Latrive, "Du bon usage de la piraterie". Vous considérez-vous comme un "netocrate" ? Oui, probablement, sans le savoir jusqu'à présent, comme Monsieur Jourdain et sa prose.
Les auteurs des Netocrates sur France 24. Portrait de l’artiste en netocrate « hypertextual. On a déjà parlé de Alexander Bard. Il fait aujourd’hui (quoi, le mois dernier) la une de Chronicart - les éditions web et papier – dans le cadre de la traduction et de sa publication en France de l’essai qu’il a co-rédigé avec Jan Söderqvist : Les Netocrates. Les deux suédois avancent ici leur théorie : nous entrons dans une nouvelle ère qui signe la fin de l’ère capitaliste : la nétocratie. Leurs réflexions sur la société, les technologies, le culture occidentale, le marxisme, la bourgeoisie ou encore l’humanisme sont radicales et rafraîchissantes. Et résonnent d’un écho particulier pour ceux qui, comme moi, sont fascinés par l’influence grandissante des technologies de la communication sur notre société, sa fluidification et sa plus grande transparence. Selon eux l’âge de l’information sera transparente, implacable, ultra-matérialiste, sera l’ère de la méritocratie et mettra un terme à l’hégémonie de la bourgeoisie capitaliste conservatrice et sa croyance en l’humanisme.
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