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Filtrage : inefficacité et dérives

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Loppsi : et si le filtrage du web encourageait la pédocriminalité ? Pour être acceptable, une politique pénale se doit d'être à la fois juste et efficace. Or non seulement le blocage des contenus pédopornographiques prévu par la loi LOPPSI sera très certainement inapte à empêcher les pédophiles d'accéder aux réseaux habituels, mais de surcroît le principe-même du blocage risque d'être totalement contre-productif. Voici l'extrait d'un courrier électronique que nous avions reçu un jour, alors que nous venions par négligence d'assimiler pédophilie et pédocriminalité dans un article consacré à un projet de blocage des sites Internet, abandonné depuis en Allemagne. Nous avons conscience que ce témoignage et le dialogue qui suit peuvent choquer et déranger, mais il nous paraît essentiel de l'affronter. Bonjour, Dans ce message, je vais me faire un peu l'avocat du diable et j'en suis désolé.

Les pédophiles, ce sont les adultes attirés sexuellement par les enfants. Je suis moi-même, et pour des raisons que je connais, attiré par les jeunes adolescents. Hadopi, Loppsi : sur le Web, l'anonymat devient un business. L'anonymat en ligne intéresse de plus en plus d'intern. C'est la réponse du berger à la bergère. Alors que les gouvernements, poussés par les lobbies de l'industrie du divertissement, prennent des mesures toujours plus répressives pour abattre une fois pour toute le piratage, de plus en plus d'internautes choisissent de renforcer leur vie privée et leur anonymat en ligne en adoptant de nouveaux comportements et en s'inscrivant à des services bien particuliers.

Selon Màns Svensson, doctorant suédois en sociologie du droit à l'université de Lund, le pourcentage de ses concitoyens internautes qui font le pari de masquer leur identité en ligne est d'environ 6 à 7 %. Or ramené au nombre d'internautes, cela représente près de 500 000 abonnés Internet. Pour le chercheur rattaché au projet sociologique Cyber Norms, ce nombre pourrait fort bien augmenter si les dirigeants s'entêtent dans cette logique négative. Menée par un groupe de chercheurs, l'étude repose sur un sondage qui a interrogé de nombreux Suédois âgés de 15 à 25 ans. Pour bloquer les sites, il suffira "d'une batterie d&# Puisque c'est Jacques Myard qui vous le dit... Interrogé par le Point, le député UMP Jacques Myard a redit ce qu'il avait déjà dit à l'Assemblée au moment du débat sur l'article 50 de la loi d'ouverture au marché des jeux en ligne, que nous avions pris pour une simple erreur passagère.

Interrogé sur le fait que le blocage sera facilement contournable par les internautes et les éditeurs de jeux, le député prévient que "ça n'est pas si facile que ça". "J'ai rencontré des sociétés du secteur de l'armement qui affirment que le blocage est parfaitement possible. Pour cela, l'Arjel (l'Autorité de Régulation des Jeux en Ligne, ndlr) devra se doter d'une batterie d'ordinateurs très puissants. C'est qu'ils sont vraiment très doués chez Dassault et consorts, pour réussir à vendre des superordinateurs à une Autorité qui n'aura absolument pas la main sur le réseau. Mais la question n'est de toute façon pas celle du contournement du blocage.

Loppsi : magistrats et avocats dénoncent un filtrage "lourd de m. Pendant la trève d'Hadopi. Giuseppe de Martino : « Le filtrage est contournable, rien ne re. Le mardi 16 février, le projet de loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi) a été voté en première lecture à l'Assemblée nationale par 312 voix pour, 214 contre. Précision pour qui prendrait l'affaire en route : la loi recouvre un champ plus que vaste en matière de sécurité. Des couvre-feux pour mineurs à la généralisation de la vidéo surveillance (pardon, vidéo protection) en passant par l’exploitation de la vente à la sauvette... Parmi les craintes suscitées par cette loi fourre-tout, celui du filtrage du Net, et par conséquent l'atteinte à la neutralité des réseaux, dont on a déjà eu l'occasion de parler plus longuement par ici .

En modifiant cette bonne vieille Loi pour la confiance dans l'économie numérique (LCEN), l'article 4 de la Loppsi peut désormais obliger les fournisseurs d'accès à bloquer des sites pédopornographiques, mais sur décision de l'autorité judiciaire. En effet... Lire les réactions à cet article. Passage télé de Benjamin Bayart sur la Loppsi. Vendredi dernier, Benjamin Bayart était invité au journal du soir de Public Sénat pour venir s’exprimer sur la loi Loppsi (dont les débats commencent aujourd’hui à l’Assemblée nationale et que l’on peut suivre par exemple sur Numérama). Le récent et édifiant livre d’InLibroVeritas dont il est question dans l’interview est Confession d’un pédophile, l’impossible filtrage du web. Loaded: 0% Progress: 0% —> La vidéo au format webm Transcript de l’intervention de Benjamin Bayart La Chaîne Parlementaire - Journal de 22h - Vendredi 5 février 2010(Transcript récupéré et modifié sur BàB : L’Blog à Birdy) À partir de mardi, les députés entameront l’examen du projet de Loi d’Orientation de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure, un nom à rallonge qui est en général résumé par le petit nom de Loppsi et pour en parler nous sommes avec Benjamin Bayart.

Bonsoir, Vous êtes expert en communication, président de FDN. Oui. Il y a une mesure précisément qui vous inquiète. Pour l'OCLCTIC, la Loppsi est "une sorte de contrôle parental na. C'est un procédé classique. Pour justifier une politique rigide, il est de bon ton d'évoquer des situations intolérables et indéfendables. Ainsi, l'adhésion des foules n'en est que plus facile. Car s'il est légitime de lutter contre le terrorisme ou la pédophilie, cela doit évidemment se faire dans un cadre respectueux des libertés individuelles de chacun.

Or, avec le projet de loi Loppsi, acronyme pour "Loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure", le doute subsiste. Cette déclaration n'était d'ailleurs pas sans rappeler la présentation ubuesque de l'inénarrable Frédéric Lefebvre, qui avait déclaré alors que "l'absence de régulation financière a provoqué des faillites.

L'absence de régulation du Net provoque chaque jour des victimes ! Mais les politiques ne sont pas les seuls à s'appuyer sur la pédo-pornographie pour justifier le projet de loi. Et puis l'efficacité d'un tel texte doit être encore démontrée. Filtrage de la pédophilie : jusqu'à 140 millions d'eur.

Le projet de loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi) défendu par Brice Hortefeux a été repoussé à 2010, mais le ministère de l'intérieur continue de travailler pour aller au plus vite vers un filtrage du net sous contrôle discrétionnaire de l'Etat. Nos confrères de PC INpact révèlent ainsi que deux groupes de travail sont actuelement à l'œuvre pour définir les futurs décrets d'application du projet de loi, l'un dédié aux questions juridiques, l'autre aux modalités techniques. Dans un traditionnel souci "d'efficacité", le gouvernement anticipe déjà le vote du Parlement, qui une fois encore ne pourra intervenir qu'à la marge.

Pour alimenter le groupe technique, la Fédération Française des Télécoms (qui regroupe Bouygues Telecom, SFR, Orange et Numericable) a adressé une étude d'impact sur le filtrage des contenus pédophiles souhaité par le gouvernement. Filtrage du net : l'efficacité en question. «Le principe est simple. Le ministère de l’Intérieur indique aux Fournisseurs d’accès à Internet la liste noire des sites et contenus à bloquer, et ce sont les Fournisseurs qui empêchent l’accès à ces sites et contenus depuis un ordinateur en France» , peut-on lire dans le dossier de presse (pdf) de la Loppsi (loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure). Comme annoncé , l'un des articles de la loi concerne donc l’obligation pour les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) de bloquer des sites au nom de la lutte contre la pornographie enfantine. L'article 4 prévoit ainsi que «lorsque les nécessités de la lutte contre la diffusion des images ou des représentations de mineurs [...] le justifient, l’autorité administrative notifie aux personnes mentionnées au point I les adresses internet des services de communications au public en ligne entrant dans les prévisions de cet article, et auxquelles ces personnes doivent empêcher l’accès sans délai» .

Pédopornographie : la LOPPSI reconnait les risques de surblocage. Le projet de loi sur LOPPSI intègre une étude d’impact riche d’enseignements. L’environnement technique et juridique de chacun des articles y est décrit avec plus ou moins de détails. Si l’on se concentre sur l’un des points les plus sensibles, le blocage des sites pédopornographiques, on découvre que le projet de loi admet sans rougir les risques de surblocage. Un danger qui avait été souligné plusieurs fois par différents acteurs. En clair, l’État pourra, via une autorité administrative, dresser une liste « d’adresses internet » de sites hébergeant du contenu pédopornographique, que les intermédiaires devront obligatoirement bloquer. Il s’agit d’une obligation de résultat : FAI et hébergeurs se verront sanctionner jusqu’à 75 000 euros d’amende en cas de manquement à cette contrainte. Dans cette obligation de résultat, la loi n’envisage aucune solution technique particulière, laissant à chaque FAI le soin de dénicher la bonne voie pour atteindre cet objectif impératif.

LOPPSI : le blocage des sites pas efficace, selon l'AFA - Numera.