background preloader

Banksters

Facebook Twitter

Derives financières. Notre crise, leurs bonnes affaires. Tel était, par un beau matin, le message publicitaire qui a attiré mon attention sur le site Internet de l' . Le ton de cette affirmation, à des années lumière du discours moralisateur généralement de rigueur sur ces questions, m'a poussé à cliquer. Il s'agissait d'une publicité pour une publication en ligne qui se propose de vous envoyer tous les jours une newsletter sur l'investissement ne contenant . Les perspectives juteuses du naufrage Elle promet à ses abonnés qu'ils auront une longueur d'avance sur l'évolution de la crise de l'euro.

Car le franchissement imminent du “point d'inflexion” (ce tournant à partir duquel les marchés seront sens dessus dessous) devrait fournir aux initiés de nombreuses occasions de "coquets bénéfices" Approchez, mesdames et messieurs, approchez ! Le même jour, à la une de l'édition papier de l' , figurait un article intitulé . Il n'y a plus de "nous" digne de ce nom Voilà le sens qu'en est venu à prendre le mot “économie”. Banques ? Quelles banques ? Les dirigeants européens doivent se réunir le 11 mars pour discuter des plans de sauvetage pour les économies en difficultés et du pacte de compétitivité censé éviter de futures crises de l'euro. Mais ils continuent d'ignorer le problème qui est au coeur de cette crise : la fragilité des banques européennes. Mars devrait être le mois des décisions.

Les dirigeants européens ont déjà trois sommets prévus. Le premier aura lieu vendredi 11 à Bruxelles. Angela Merkel, Nicolas Sarkozy et leurs homologues des 15 autres pays membres de la zone euro veulent surmonter la crise. On y parlera de l’augmentation des fonds européens à destination des pays fragilisés ainsi que des règles budgétaires que les Etats devront désormais appliquer. Sans oublier le thème favori d’Angela Merkel, le pacte de compétitivité. Seul un sujet ne sera pas au menu des discussions : la fragilité des banques. Mais cela n'est pas juste.

La crise est revenue là où elle avait commencé Les Irlandais ont sauvé vos banques. Les banquiers risquent-ils à nouveau de nous faire plonger ? C’est fou ! Trois ans après les subprimes, la ­finance joue encore avec le feu. Et les banques pourraient craquer. C'est le «New York Times» qui a révélé l’affaire. Depuis la crise, les dirigeants de neuf grandes institutions financières – Goldman Sachs, JPMorgan Chase et Morgan Stanley en tête – se réunissent régulièrement en cachette dans un immeuble de Wall Street.

Notre enquête le prouve, la plupart des établissements ont en effet aujourd’hui les reins fragiles, en particulier en Europe – comme le démontrent les problèmes des maisons irlandaises et portugaises. Marie Charrel et Sandrine Trouvelot.

Stress-tests bancaires

Les financiers ont raison de ne pas se gêner. - Finale du World Series Poker, à Las Vegas, en 2010. REUTERS/Las Vegas Sun/Steve Marcus - Rien n'est plus stupéfiant, en apparence, que l'euphorie qui s'empare de tous les marchés boursiers en cette fin d’année. La plupart des analystes sont d'accord pour dire que la crise financière est terminée, que les marchés financiers sont sous-évalués, que les indices boursiers ne peuvent que monter massivement en 2011, même en Europe: le consensus est de plus de 10% pour le seul CAC 40.

Et pourtant, au fond, rien n'a changé: les dettes publiques et le chômage continuent d'augmenter dans presque tous les pays occidentaux, tandis que l'euro et le dollar se disputent le prix de la monnaie la plus fragile. Publicité Cette contradiction apparente est facile à expliquer. Le calcul des Etats et des banques centrales est à la fois simple et terrifiant. Devant une telle démission des puissances publiques, les financiers ont raison: pourquoi se priver? Jacques Attali Devenez fan sur , suivez-nous sur. Les « spéculateurs » innocents de la crise.