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« Assistanat »

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La France, un «pays d'assistés» ? Une partie de l'UMP veut faire de la lutte contre l'«assistanat» son thème de prédilection pour renouer avec les classes moyennes. Une rhétorique populaire sur laquelle Nicolas Sarkozy avait surfé en 2007. La France est pourtant un des pays d'Europe où les minima sociaux sont les plus bas. Priver plus d'un million de bénéficiaires du RSA et leur famille de revenu minimum ? L'idée n'est pas de Marine Le Pen ni de son père, mais bien du très influent conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson. Quelques jours après la cuisante défaite de l'UMP aux cantonales, cet ancien de Minute théorisait dans Paris-Match son «plan de bataille» pour reconquérir d'ici 2012 l'électorat populaire : immigration, identité nationale, et lutte contre l'assistanat dans le cadre d'une «grande loi de réhabilitation du travail».

Une idée folle ? Fin mars, un député de Moselle proposait de forcer les chômeurs à effectuer des «travaux d'intérêt général». L'offensive ne s'arrête pas là. La fraude. En finir avec l'«assistanat», c'est possible ! Ce week-end, le Figaro Magazine remet le couvert et s'acharne contre «la France des assistés». Riposte. Pour lutter contre ce que Laurent Wauquiez a appelé, sur la base d'un diagnostic sciemment faussé, «le cancer de la société française» et dont le Figaro Magazine fait ses choux gras ad nauseam, il existe quatre solutions. Contrairement à ce que prétend Laurent Wauquiez et ses amis du Figaro, ce ne sont pas les aides sociales qui sont trop élevées (elles permettent à peine de survivre !) : c'est le travail — enfin, l'emploi — qui, outre le fait qu'il se raréfie, ne paie plus.

Les «allocs» ne découragent pas le travail : c'est l'emploi — et ses pourvoyeurs — qui le découragent ! En effet, avec ses 20% de Smicards, la France est la championne des rémunérations au minimum légal et le pays d'Europe où la distribution des salaires est la plus concentrée vers le bas de l'échelle. La moitié de nos salariés gagne moins de 1.600 € nets par mois [1] et le quart, moins de 750 €.

Travailler plus pour gagner plus. Je vous avais déjà signalé le grand fossé. Cette tranche de la population qui travaille pour rien, du fait de la ponction étatique insupportable sur les plus bas revenus. Jamais le débat national ne se porte vers la base, qui constitue pourtant la fondation de tout édifice économique. Au lieu de se préoccuper de la solidité de ce à partir de quoi nous nous élevons, nous essayons d’attraper ces paillettes sans consistance qui volètent au dessus de nous alors que notre appui se dérobe. Nous allons revoir en détail ce calcul pourtant très simple, qui n’a été fait nulle part ailleurs, et qui permet de mettre en évidence ce trou qui détruit toute possibilité de stratégie de croissance.

Tout d’abord jetons un oeil sur le revenu minimum social et son mode de cumul avec les autres revenus ( document pdf officiel 2010 RSA/ASS/Prime pour l’Emploi etc… fonctionnent sur les mêmes bases). Mais ce n’est pas tout ! Pour 1518 € de chiffre d’affaire total, vous pouvez vous payer un SMIC. Les chômeurs nouveaux boucs émissaires. Les prochains boucs émissaires sont arrivés : après les Roms, les immigrés, les musulmans, ce sera le tour des chômeurs, en attendant la prochaine cible (les enseignants, les fonctionnaires…?) Et comme d’habitude c’est le Président de la République lui-même qui donne le signal du départ. Ce n’est plus depuis Grenoble, mais depuis Issoire. Celui-ci a en effet déclaré “C’est un problème de justice, de justice sociale envers les salariés et les ouvriers qui travaillent dur que de s’assurer que celui qui est au chômage et qui a des allocations grâce à la solidarité nationale fera tous ses efforts pour accepter une offre d’emploi, pour accepter une formation pour s’en sortir “ Sur le fond, y a-t-il des demandeurs d’emploi qui refusent une offre de formation, accessible, leur permettant d’acquérir des compétences nouvelles, facilitant leur retour à l’emploi ?

C’est tellement grossier que le Ministre du Travail et de l’Emploi, Xavier Bertrand, a dû faire part de son désaccord.