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Agences de notation

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Les Etats n'ont ni dieu ni maître, à part les agences de notation | Rue89. « Nous ne sommes pas des déchets. Nous sommes des personnes. » Des Portugais manifestent contre la dégradation de la note, à Lisbonne le 9 juillet 2011 (Hugo Correia/Reuters). Après avoir rétrogradé au dernier degré la « note » de la dette grecque, voici que les agences de notation ont dégradé aussi celle du Portugal, au prétexte de risque de contagion du cas grec. Elles annoncent une possibilité de baisser aussi la note de l’Italie. Et menacent même cette semaine les Etats-Unis. Note ? Fondées au début du XXe siècle par des financiers (Henry Varnum Poor, John Moddy et John Knowles Fitch) souhaitant aider leurs concitoyens à à acheter les titres de dettes émis par les entreprises, en attribuant une note à chaque titre, ces « agences » ont prospéré et sont aujourd’hui de grandes entreprises très rentables. Leurs notes, de la meilleure à la pire, vont du fameux AAA (triple A) à CCC pour la pire en passant par Aaa, Aa1, Baa1, B1, B3, etc.

Les notes de Moody’s. Les taux européens. Faut-il se "désintoxiquer" de la notation financière ? - Blogs Market-Makers. L’intégration des notations dans les réglementations financières n’est pas récente : elle remonte à 1931. Afin d’enrayer l’effondrement des cours qui touchait indistinctement les valeurs sans risque et les valeurs spéculatives, l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC) – la première autorité de régulation américaine à l’époque – décida de faire reposer une de ses réglementations sur les notations financières.

Celle-ci précisait que toute banque américaine devait valoriser les titres qu’elle détenait en portefeuille en fonction de leur notation. A cette époque, l’intégration des ratings dans les réglementations financières présentait trois avantages. D’abord, l’usage des notations était déjà largement répandu au sein de la communauté financière américaine. Ensuite, les agences ne pouvaient être suspectées d’être au cœur de conflits d’intérêts car les investisseurs les rémunéraient via l’achat des manuels contenant les ratings (principe de « l’investisseur-payeur »). Difficile de se débarrasser des agences de notation. Les trois grandes agences de notation financière (Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch) suscitent une considérable hostilité. Les pays européens sont accablés par leur considérable influence et leur manque de légitimité. Aux Etats-Unis, les démocrates leur reprochent leur complicité dans l'expansion du marché des subprimes, qui a plombé l’économie américaine et laissé un taux de chômage de 9%.

Quant aux républicains, bien que généralement opposés à la grande loi de réforme financière Dodds-Frank adoptée en juillet 2010, ils ne portent guère davantage dans leur cœur les agences de notation. Le journaliste conservateur Holan Jenkins du Wall Street Journal, dans une chronique datée du 27 juillet intitulée «Qui a élu les agences de notation?» , qualifie la section 939A de la loi Dodds-Frank, qui exige qu’on retire des réglementations fédérales toute référence aux notes de crédit, «une des rares dispositions utiles». publicité Un système bien établi Tout a commencé en 1975.

Bethany McLean. Qui paie pour les notations des Etats. Le débat qui fait rage sur la nature, la responsabilité et l’opportunité des notations souveraines peut être avantageusement éclairé par une analyse réaliste du mode de rémunération de ces notations. Au départ, les notations visaient les obligations des entreprises et des banques. Dans les années 70, Moody’s en particulier a développé un activisme visant à étendre cette notation aux Etats souverains et aux nombreux émetteurs publics d’euro-obligations, tels la Banque Mondiale ou la Banque Européenne d’Investissement.

J’étais à l’époque en charge du consortium des émetteurs des obligations du Royaume de Belgique. Je me souviens de la démarche, qui fut abondamment critiquée, et à laquelle bon nombre d’Etats ont hésité à souscrire. La théorie veut que cette notation était requise par les investisseurs. C’est compter sans les moyens de pression de ces banques.

C'est la faute des agences de notation. Bonnet d'âne aux agences de notation. Les agences de notations dépréciées. Les agences de notation veulent-elles la peau de l’euro ? Après avoir dégradé à tour de bras, depuis dix-huit mois, les dettes publiques des pays périphériques de la zone euro, dont certaines ont été ramenées au rang d’obligations pourries, elles menacent désormais de déclarer la Grèce en défaut de paiement. Pourquoi ? Parce que les Etats européens ont osé envisager une participation volontaire des institutions financières privées (banques, assurances, fonds de gestion, etc.) au sauvetage de ce pays. Une façon d’interdire une solution qui permettrait de sauver la Grèce d’une faillite qu’elles estiment, pur hasard, quasi certaine.

Comme si les marchés n’étaient déjà pas suffisamment nerveux, les agences s’attaquent aussi au club très fermé des Etats notés AAA, la note la plus élevée (ils sont quatorze). Mais la zone euro n’est pas la seule visée par cette frénésie : dans la foulée, elles ont menacé de dégradation les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. De l’influence politique des agences de notation. La confiscation d’une partie du pouvoir du politique par la finance n’est jamais plus évidente que lorsque les agences de notation financière dégradent la qualité de la dette d’un Etat.

Dans le cas des Etats-Unis, le seul signal d’une possible future dégradation par une seule agence, Standard & Poor’s, a suffi pour faire décrocher toutes les places boursières. Et le président des Etats-Unis est monté au créneau pour renouveler sa volonté de réduire le déficit budgétaire, se sentant obligé de réagir au simple avertissement d’une agence de notation. publicité C’est dire l’ascendant mondialement acquis par les trois agences (Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch), toutes de culture anglo-saxonne. La spirale interdite On n’en finirait pas de souligner l’absurdité d’un système qui les conforte dans une position de juge, alors qu’elles n’ont pas su empêcher la dernière crise économique mondiale. On chercherait en vain une légitimité à ces agences. S&P dans le débat américain Langage codé. Peut-on noter les agences de notation? - OK / DaveBleasdale via Flickr CC License by - Retrouvez tous nos articles de la rubrique L'explication ici Standard and Poor's a décidé de dégrader la France.

Cet article, publié à la suite d’une précédente vague de dégradations en avril 2011, revient sur le fonctionnement des agences de notation, leur influence et la difficulté à la limiter. publicité Peut-on noter les agences de notation de la même manière qu’elles distribuent des bons points aux entreprises et Etats qu’elles notent? Non, ou en tous cas pas selon les même critères. AAA pour leur santé économique Pour évaluer les agences selon le même critère, il faudrait les noter sur leur capacité à rembourser d’éventuels emprunts. En revanche, comme toutes les entreprises commerciales, les performances économiques des agences sont analysées, et donc d’une certaine manière «notées», par les marchés.

Un D pour la fiabilité Mais les critiques et les doutes n'ont pas vraiment d'impact sur le poids des agences auprès des investisseurs. Les bonnes affaires des agences de notation. Agence de notation: comment avoir une bonne note? Standard and Poor's a décidé de dégrader la France. Nous republions cet article écrit en avril 2011. publicité Depuis que la Grèce a été mise à genoux par le poids de sa dette et de ses taux d'intérêts, le grand public a découvert le rôle des agences de notations, dont les avis déterminent largement les taux auxquels les États peuvent emprunter sur les marchés pour se financer. Pour établir leurs notes, ces agences, comme Moody’s, Standard & Poor’s, Fitch disent se référer à quatre critères: la vigueur de l'économie, la stabilité institutionnelle, la solidité des finances publiques et la probabilité d'un risque, explique Bertrand du Marais de l'Université Paris Ouest Nanterre: «Leur jugement n'est pas issu d'un modèle macroéconomique comme c'est le cas pour les projections des ministères ou des banques centrales.

Cela en fait-il des sources impartiales? «Leur logique première reste le risque de défaillance ou d'insolvabilité. Des gouvernements pris dans l'engrenage Turquie: la croissance. "L'UE devrait enquêter sur l'irrationnalité des agences de notation" Haro sur les agences de notation : en dégradant le 6 juillet de trois crans la note de la dette publique portugaise, la classant parmi les investissements « pourris », au même titre que la Grèce, l’agence américaine Moody’s a rallumé l’incendie qui ravage la zone euro depuis janvier 2010, incendie qui menace de s’étendre à l’Italie et à l’Espagne. D’autant que Moody’s considère depuis le 13 juillet que la dette est « spéculative » et que Fitch a le même jour abaissé la note grecque de trois crans, soit la dette la moins bien notée du monde.

Refusant de s’arrêter en si bon chemin, les trois grandes agences de notation s’attaquent désormais à la dette américaine considérée jusque-là comme l’investissement le plus sûr au monde en menaçant de lui faire perdre son triple A, la note la plus élevée. Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, et Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances, veulent briser « l’oligopole des agences de notation ». Le marché fonctionne-t-il normalement ?