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Fin de la vie privée

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Que reste-t-il de notre vie privée sur Internet ? - L'actu Médias / Net. Photos, données personnelles, géolocalisation… Au fil des ans, notre vie intime est devenue de moins en moins privée.

Que reste-t-il de notre vie privée sur Internet ? - L'actu Médias / Net

Et on y est un peu pour quelque chose. Aurions-nous renoncé ? Quand Edward Snowden révèle, en juin 2013, que les citoyens du monde entier sont surveillés par les services de renseignement américains, l'opinion publique fronce à peine les sourcils. « On le savait déjà », lit-on dans les médias ; « Je m'en fiche, je n'ai rien à ­cacher », entend-on dans les couloirs. Shodan est le moteur de recherche le plus dangereux du monde.

Aujourd’hui, les gens considèrent Internet comme un moyen de perdre du temps plutôt que d’en gagner.

Shodan est le moteur de recherche le plus dangereux du monde

Mais comme nous devenons de plus en plus flemmards, nous avons trouvé le moyen de l’utiliser pour faire des choses comme fermer la porte du garage, régler le niveau de température de nos réfrigérateurs à distance et faire couler le café depuis notre lit, par le biais d’une application smartphone. Tous ces appareils ont besoin d’être connectés à Internet pour fonctionner et Shodan – un moteur de recherche développé par une compagnie privée – s’occupe de les débusquer.

Le logiciel explore Internet pour trouver tous les appareils qui y sont connectés. Les idées, Vie privée, Vie publique, Intimité, Individualité, Pipolisation, Politique. Invoquer le respect de la vie privée n’est peut-être pas le meilleur moyen pour s’opposer à la dérive de la surveillance… Six mois maintenant que dure l’affaire Snowden et toujours aussi difficile de la penser globalement, philosophiquement.

Invoquer le respect de la vie privée n’est peut-être pas le meilleur moyen pour s’opposer à la dérive de la surveillance…

Le chercheur Evgeny Morozov (@evgenymorozov) a proposé il y a quelques semaines, dans le magazine du MIT la Technology Review, une interprétation que je vous propose parce qu’elle me semble tout à fait intéressante. Le premier temps de sa réflexion consiste à replacer l’affaire des écoutes de la NSA dans une histoire longue. Pour Morozov, les questions d’espionnage, de surveillance et d’atteinte à la vie privée n’ont pas commencé avec les écoutes de la NSA, elles sont même consubstantielles à l’informatique. Et il ressort un texte de 1967, écrit par le mathématicien et informaticien Paul Baran, The Future Computer Utility qui, avant Internet et même avant les ordinateurs personnels, invite à anticiper les problèmes de vie privée que va bientôt poser l’informatique.

Morozov propose trois voies : My FT oped: "The Snowden saga heralds a radical shift in capitalism" Et si la NSA était en fait la nouvelle brigade mondaine? Des documents parus fin novembre dans le cadre de l’affaire Snowden révèlent que la NSA a collecté des informations sur les habitudes pornographiques de six individus, tous musulmans.

Et si la NSA était en fait la nouvelle brigade mondaine?

L’idée est simple: si les représentants d’un Islam traditionnel regardent des «contenus explicites» sur Internet, on doit pouvoir utiliser cette information contre eux. La NSA envisage ainsi de saper l’«autorité» de figures influentes de l’islamisme (radicalizers dans le texte) en exploitant leurs «failles personnelles». Facebook peut utiliser tout ce que vous écrivez, même si vous ne le publiez pas. Que se passe-t-il lorsque vous écrivez un statut Facebook ou que vous commencez à commenter sous une photo Facebook d’un ami, mais qu’après un peu ou beaucoup de réflexion vous décidez de ne pas publier ce message ?

Facebook peut utiliser tout ce que vous écrivez, même si vous ne le publiez pas

De votre côté, rien ou presque : vous supprimez le texte, vous fermez l’onglet et vous passez à autre chose. Du côté de Facebook, en revanche, tout ce que vous avez écrit, mais que vous avez finalement choisi de ne pas rendre public, peut être analysé par les équipes du réseau social, révèle un article de Slate du 12 décembre. Cet article s’appuie sur une étude (à consulter ci-dessous) consacrée au phénomène d’autocensure sur Facebook. Ce travail, réalisé grâce aux données de 3,9 millions de comptes en langue anglaise, enregistrées pendant dix-sept jours de juillet 2012, a été effectué par deux personnes travaillant directement chez Facebook (Sauvik Das, étudiant et ancien stagiaire d’été, et Adam Kramer, un analyste de données chez Facebook).

Contre l'hypothèse de la « fin de la vie privée » 1La question de savoir si nos sociétés connaissent une érosion progressive de la vie privée est au cœur des conflits politiques et des débats intellectuels des dernières années.

Contre l'hypothèse de la « fin de la vie privée »

Face à l’essor de l’informatique ubiquitaire et des big data, des grandes plateformes du Web social et des dispositifs mobiles, l’opinion publique oscille entre postures apocalyptiques et enthousiasmes parfois calculés à l’annonce de la « fin de la vie privée » [Arthur 2012]. Quoique largement hypothétique, ce processus ouvre la voie à des abus tout autant de la part d'entreprises privées que des pouvoirs étatiques. De la découverte d’Échelon (2000) à l’affaire PRISM (2013), la mise en place d’un vaste complexe militaro-informatique, collectant des données personnelles de milliards d’utilisateurs de dispositifs numériques, ne fait plus de doute.