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La culture

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La grenouille et l’essentialisation. Mais cette limite que vous établissez entre culture et nature me semble discutable. Vous parlez de conscience, de capacité de réflexion, d'introspection: de récents travaux d'éthologues montrent que c'est présent chez les mammifères, voire chez d'autres animaux. Il y a des oiseaux qui créent et utilisent des outils (comme une brindille qu'ils cassent, crantent avec leur bec et manient pour harponner des larves dans les troncs d'arbres), d'autres décorent leur habitat en agençant des pierres colorées et ce gratuitement, par pure satisfaction esthétique (pas de rapport avec la séduction de la femelle etc).

Les animaux ont un langage, et les gorilles peuvent apprendre notre langue des signes et s'exprimer ainsi, par exemple raconter leur passé, évoquer des traumatismes. Je ne crois pas qu'il faille une culture et un degré de civilisation élevés pour être capable de souffrance morale ou en tout cas non physique. Explication d'un texte de Hegel sur l'état de nature.

On décrit souvent l’état de nature comme un état “parfait” de l’homme, en ce qui concerne tant le bonheur que la bonté morale. Il faut d’abord noter que l’innocence est dépourvue, comme telle, de toute valeur morale, dans la mesure où elle est l’ignorance du mal et tient à l’absence des besoins d’où peut naître la méchanceté. D’autre part, cet état est bien plutôt celui où règnent la “violence” et l’“injustice”, précisément parce que les hommes ne s’y considère que du seul point de vue de la nature. Or, de ce point de vue-là, ils sont “inégaux” tout à la fois quant aux forces du corps et quant aux dispositions de l’esprit, et c’est par la violence et la ruse qu’ils font valoir l'un contre l'autre leur différence. Sans doute la raison appartient aussi à l’état de nature, mais c’est l’élément qui a en lui prééminence. Il est donc indispensable que les hommes échappent à cet état pour accéder à un autre état, où prédomine le vouloir raisonnable.

Hegel Questions a. B. C. Corrigé a. B. C. Qu'est-ce que la culture?, Philippe FONTAINE - vidéo Dailymotion. » Europe, la voie romaine. Rémi Brague. Est-ce le non irlandais au traité de Lisbonne après le non français et hollandais au projet de constitution européenne, toujours est-il que la question européenne s'impose à moi comme un objet de réflexion toujours à recommencer. Qui sommes-nous et pourquoi avons-nous tant de peine à donner une forme politique à ce que Voltaire considérait, au 18° siècle comme « une espèce de Grande République ». « Il y avait déjà longtemps que l'on pouvait regarder l'Europe chrétienne à la Russie près (celle-ci n'est inscrite que depuis 1716 à l'almanach royal) comme une espèce de Grande République, partagée en plusieurs Etats, les uns monarchiques, les autres mixtes ; ceux-ci aristocratiques, ceux-là populaires, mais tous correspondant les uns avec les autres, tous ayant le même fond de religion quoique divisés en plusieurs sectes, tous ayant les mêmes principes de droit public et de politique inconnus dans l'autre partie du monde » Le siècle de Louis XIV, §II.

Or le bât blesse des deux côtés. Sommes-nous faits pour courir pieds nus ? (nature/culture ; contre la théorie raciste)