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Presse 2012

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Le jour où le journalisme s'est (encore) arrêté. Les nouveaux sorciers. C'est avec tristesse que nous apprenons la suppression de l'émission de vulgarisation scientifique C’est pas sorcier! Sur le service public. Fred et Jamy seront remplacés dès la rentrée par l'équipe enjouée et pédagogique d' une nouvelle émission de vulgarisation économique. Au programme. Des croquis, des mots simples et un objectif : démonter le code du travail. Rire et se taire dans l’arène de la rigueur. Ce samedi soir, ils sont plus d'une centaine assis autour de la scène centrale. Les regards convergent vers le centre d'intérêt du long spectacle télévisé: des invités en promotion. Parmi eux, le lauréat d'un jeu télévisé qui a gagné le droit d'être connu et l'acteur de la semaine qui joue le réalisateur de l'année, un gourou du bonheur et un humoriste en tournée.

Tous tournés sur eux-mêmes pour plus de sécurité, ils sont chahutés par deux journalistes de l'émission et un Monsieur Loyal sulfatant de la joke plus ou moins efficace mais toujours applaudit. Objectif rire. Disposé selon l'allure sur de la tribune tape-cul sous une lumière bleue qui le confond dans un camaïeu sombre aux structures de décor, ce public gratuit et volontaire a été briffé à base de petits jeux et de répétitions par le chauffeur de salle. Taper des mains sera sa seule voix. Au bout d'une heure de bruit et battements de bras, entre dans l'arène heureuse, Jean-Luc Mélenchon. Pas même étonnée, l'agora reste atone. Le burn-out d'Olivier Mazerolle. De la supériorité télévisuelle de l'alcool sur le cannabis. Moi qui croyais que la publicité pour l’alcool était interdite sur les ondes. Arret sur Image relève mon tweet lors du visionnage samedi dernier de l’émission On n’est pas couché sur France 2.

Face à Marisol Touraine, la journaliste Natacha Polony y a lâché une phrase stupéfiante sur la supériorité du vin comparé au cannabis. Au sujet du joint, je cite "Les effets ne sont pas les mêmes, ça grille des neurones", la chroniqueuse de doubler sa réflexion d’un "Tous les gens qui boivent de l'alcool ne le font pas pour être ivre" que je m’empressais de dédier aux chauffards imbibés et à leurs victimes innocentes qui décéderaient ce samedi soir en sortant de la soirée Vodka-torchage au Klapton's de la ZAC (et dont le suivi judiciaire sera au mieux étiqueté d'un "homicide involontaire"[1] avec du sursis).

Comment établir, encore plus en une phrase dans une émission de divertissement du service public, une hiérarchie culturelle péremptoire, mais surtout un palmarès de la nocivité ? Quand Le Figaro fait du faux. Lors du passage de l'ouragan Sandy sur la côte est américaine, la presse nous a prévenu: Dans ce torrent de sensationnalisme hypnotique et racoleur, attention aux méchants détournements et fausses images qui pullulent sur les Internets.

Heureusement que la presse là pour trier le faux du vrai. Enfin, quand elle ne se consacre pas elle même à ce jour de pratique avec il est vrai bien moins de talent. Sauf que les deux images sont tirées de la même. 1 / Ce n'est pas précisé. 2 / Le forfait est escamoté par un infographiste en mode Photoshop pour les nuls. (Une banderole, un peu de gomme magique et la fête est plus folle) (Introducing la nouvelle Prius sans moteur, la promo flash sur le parasol et l'homme invisible en visite presque secrète dans le New Jersey) Question: Google Street view demandera-t-il une taxe au Figaro.fr pour ce montage ? 10 solutions audacieuses pour sauver la presse française face à Internet. L'exceptionnelle affiche d'un président normal.

Ce soir-là à la sortie du boulot dans Paris... - C'est moi où l'on voit Hollande à chaque sortie de métro et sur chaque kiosque ? - P*tain oui, il se tape l'affiche du Point à L'Express! - Étonnante popularité graphique pour un président "normal" auquel les news magazines peinent à trouver des compétences... Dis donc, ça fait bien 21 semaines depuis l'élection ? - Oui. [clic clic] - Tiens. . - Purée ! - T'as vu au Point, la machine à casser démarre dès la 1ere semaine avec la bonne vieille technique du "doigt dans le nez". - Wouah trop drôle !

- Sur que c'est sa fête au président normal. . - Ah oui, ça c'est vrai, Giesbert n'a jamais reproché sa politique fiscale à Sarkozy avec une photo de lui en RayBan fumant un gros cigare, surtout pas au début, et encore moins en Une de son canard. . - C'est que j'en connais qui ont été virés pour moins que ça sous d'autres quinquennats. - Tiens justement puisque tu parles de lui, c'était comment au début de Sarkozy ? [clic, clic] - La vache. . - Ah... Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Dieu, les Sarrasins et les Unes du Point.

Le Point est un journal soucieux des forces de l'esprit, du mystique et de la question religieuse. Le Point aime ses lecteurs et ses lecteurs aiment Dieu, mais semble t-il, pas n'importe lequel. Comment se construisent donc les couvertures du news magazine sur la religion et les croyants ? Grâce aux retranscriptions des conversations entre Franz-Olivier Giesbert et Coco, son maquettiste, durant ces 7 dernières années, nous en savons désormais un peu plus sur les coulisses des Unes du Point. - Coco.

Question croyance. Au Point, on est modéré. Fais-moi un truc qui ne blesse personne. Toujours 2005. - Bon, coco. ...ou Les envahisseurs, saison 2 - Coco. Début 2010. - Fini les aquarelles existentialo-interrogatives, notre président est en difficulté. Été 2010. - Coco, on apaise. . - Encore ? - Je te rappelle que la moitié de notre lectorat s'est abonné pour le stylo cadeau et que l'autre moitié a Alzheimer. - Coco, qui dit janvier dit Islam. Février 2011. Déjà fin 2011. - Ouais ! Mars 2012. Été 2012. Le fabuleux destin de la vidéo des pieds de l'homme qui allait à St-Domingue en RER.

C'était il y a un siècle en temps d'internet. Le 17 octobre dernier, 23h30. Dans le confort feutré de mon salon Louis-Philippe, je regarde pépère un tutorial DVD de Comment décrocher un sujet au JT en achetant 30.000 likes Facebook et faire plier un gouvernement en 48 heures, l'oeil droit jamais loin de ma TL Twitter. Soudain y surgit l'annonce d'une vidéo "clash" entre un "pigeon" et "une fonctionnaire de la SNCF". Chouette me dis-je, un film ! Quelle merveilleuse contre-attaque contre la pathétique journée "j'aime ma boite" organisée par la secte des adorateurs de Sophie De Menthon. On a tous assisté à des trucs du même acabit en entreprise et qui aura passé quelques minutes sur Contrepoints constatera moult similitudes rhétoriques entre ce cadre déglingué et les neuneus de la win chez qui la taille du KO a celle du QI.

Le dialogue dans l'air du temps des tensions en entreprise et des sarkolatres chagrinés est crédible, mais l'argumentaire du mec l'est moins. 22.00. L'Express et les femmes. Le patron à l'écharpe rouge s'est expliqué: Dans un réflexe où le corporate le dispute à la testostérone, le rédacteur en chef de l'Express.fr, Eric Mettout, met le paquet et pousse plus loin l'analyse sur son blog. En fait, ce sont celles qui disent qui y sont. Et puis, les filles de Twitter (d'où la polémique est partie) auraient réagit bien plus violemment à la Unequ'au verdict de la cour d'assises du Val de Marne pour les violeurs en réunion de Fontenay-Sous-Bois. Alors camembert sur les accusation de sexisme à l'encontre de sa rédaction !

Affaire classée. Femme, tu es la bienvenue en Une de L'Express. Toutefois, profitant d'un travail effectué sur un récent billet où je revenais sur les Unes du news magazine à partir de l'élection de Sarkozy en mai 2007[1] (date de la création du monde selon Christophe Barbier), je préfère t'avertir que tu devras te plier à quelques codes redondants pour "monter en puissance". Il vaudra mieux: - Si tu n'ourdis pas de complot dans l'ombre du pouvoir ? Charlhypocrisie hebdo. Editocrates au bord de la crise de nerfs. "- Ils n'ont pas dit la vérité aux Français, les Français ne voulaient pas entendre la vérité : c'est ca la vérité.

" Franz-Olivier Giesbert, vérito-maître. France 2. 17.06.2012 à 23h Sur les plateaux de télévision, la gauche qui gagne des élections, c'est toujours un peu une anomalie teintée de frissons et d'incompréhension. Pourtant, le PAF devrait s'y faire depuis 2008. 6 "experts" sont conviés par David Pujadas et Elise Lucet pour disserter en toute libéralité, dans un after d'anthologie au club des TINA tourneurs, sur la politique que doivent désormais suivre gouvernement et assemblée. (- "- Restez sur France 2. Pujadas annonce la couleur: "- C'est maintenant un double moment de vérité [parce que jusqu'ici la victoire toussa, c'était de la science-fiction].

Voilà le décor dressé. Sophie Pedder, éditorialiste à The economist (pas vraiment Fakir au niveau de la ligne). Par chance, l'équipée des X men est soulagée. "- Le principe du plan d'austérité ne sera pas remis en cause". Allez zou! L'express se cherche. Dernier shoot à la terreur avant les législatives. Soucieux du bien public, le magazine L'Express nous rappelle que l'époque est soudainement hostile aux grandes fortunes et autres rentiers opprimés par ce régime communiste. Voici la couverture du numéro du 6 juin 2012 : Ta daa ! Soit. Retournons en arrière pour voir ce que le magazine d'information publiait la même semaine en juin 2007. Ta daa ! Oups. Ta daa ! Dont acte.

A quoi joue Le Figaro magazine ? Je sais... Deux fois en une semaine ça tourne à l'obsession, mais la dernière couverture du magazine de papy Dassault mettant en avant, façon "Jours de France",Marine Le Pen provoque chez moi quelques interrogations et une conclusion. 1 / La date. Étonnante Une de la part d'un magazine qui n'a jamais caché son engagement politique à droite et qui devrait théoriquement soutenir l'UMP à une semaine du premier tour des législatives. De là à croire que Le Figaro pense à l'après et souhaite secrètement que les candidats UMP se bananent... (Je n'ai pas lu le contenu, mais la couverture sur tous les kiosques vaut 100.000 affiches électorales). 2 / Fermez les yeux. Imaginez une couverture aussi glamour avec le père de Marine Le Pen. Voilà qui valide par le graphisme que la fusion FN-UMP est en marche et qu'un des plus grands magazines de France y prépare son lectorat (ou le suit).

La paresse en crise. Figaro du jour, première version. En exclu, la première maquette refusée du Figaro du jour. Motif: "On en fait un peu trop, ça va finir par se voir". (Sans blague ? Ce gouvernement en a expédié 1 million au chômage en moins de 5 ans). A l'approche du "sommet social" de son poteau Nico, merci à Sergio la rafale de contribuer au tapissage des cerveaux fatigués sur les bienfaits de la modulation promise du temps de travail applicable à tous les salariés (mais à la carte pour l'entreprise) et de la baisse à venir des cotisations sociales versées par l'entreprise, transférée sur le dos de tous les consommateurs et pesant prioritairement sur les plus pauvres d'entre eux.

Sabotage au Figaro. La rédaction du Figaro nous signale que des ouvriers de l'impression et autres racailles surprotégées, ont saboté les deux dernières unes de son magazine de fin de semaine. En effet, il ne fallait pas lire... pas plus que cette parodie de propagande digne d'un blogueur gauchiste... mais bien: Veuillez nous excuser pour ce sabotage, mais la période est trouble. Point de vue, images du monde. Le pouvoir de l'info spectacle. RIP. Le journalisme politique en état de mort clinique. Ils étaient à la mode en 2007. Et même en 2005, quand les Français étaient pour le "non" au référendum sur le traité européen, les éditocrates, eux, sont restés, jusqu'à la dernière ligne droite, incontournables et VRP du oui. Aujourd'hui, les éditocrates seraient plus alternatifs. Les commentateurs, éditorialistes et rédac'chef ne jurent plus que par les "plateaux de télévision et de radio" (le nouveau format du café du commerce, mais version club privilège), multipliant les tribunes sur tout et n'importe quoi, du halal à l'autolib.

Entre toutes ces apparitions médiatiques à ressasser du matin au soir les mêmes analyses, c'est à se demander quand ils trouvent le temps d'écrire dans les journaux dont ils sont les colonnes publicitaires ? En 2012, la TNT a démultiplié la surface d'exposition de l'éditocratie. La TNT est un outil adéquat pour une campagne, explique Christophe Barbier, membre du comité de l'écharpe rouge omnisciente: Des éditocrates dépassés par les super éditocrates. 2012. Pourquoi Jean-Michel Aphatie est-il l'un des pires métiers selon Jean-Michel Aphatie ? Le gros chagrin d'Olivier Mazerolle. "J'ai envie de dire merci Nicolas Sarkozy pour cette journée" Olivier Mazerolle, journaliste objectif à BFM. 08.05.2012 Il faut bien que l'info continue. Après la journée consacrée au développement de la notice d'utilisation du nouveau président globalement considéré par l'éditocratie comme un accident de l'histoire[1], voici en ce 8 mai sur nos écrans de divertissement le nouvel épisode de l'info-feuilleton version politique: Pleurer Sarko.

Ou, comment les larmes journalistiques sont parfaitement solubles dans la commémoration historique. Avouons qu'à défaut d'avoir réussi sa campagne, Nicolas Sarkozy négocie parfaitement sa sortie. Sur les chaines de news TNT, ce jour de célébration de l'armistice de 1945 vire vite à l'hommage au président du passé, avant que ses sbires (Pecresse, Zadig et Voltaire), fidèles à la tradition, taclent à l'antenne le nouveau président à 10 mètres de la flamme. (Une autre claudette en larmes ne s'expliquant toujours pas l'électrocution de la popstar.) L'Elysée se félicite de la fermeture du #HuffingtonPost. Pimp ton laquais 2012. Mes matins sans Zemmour.