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L'europe à droite ?

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La droite a quand même gagné (ou : it’s the hegemony, stupid) Le FN a marqué des points. A gauche comme à droite, on s’est empressé de comprendre et de consoler ses électeurs ; l’UMP s’est même permise d’aligner son programme sur leurs désirs supposés – puisqu’ils adhèrent à « tout et n’importe quoi » comme je l’écrivais ici – en mettant la frontière au cœur de son discours. Et cette campagne ultra réac n’apporte presque que des bénéfices ; les centristes et les (soi-disant) humanistes s’écrasent et Sarkozy, même probablement sorti, reste bien haut malgré son bilan déplorable. Comme le note Raffaele Simone dans cet entretien passionnant, ce ne sont pas des phénomènes passagers, mais le produit d’un « air du temps » particulièrement favorable : Il a raison ; la droite va peut-être perdre cette élection, mais elle a gagné dans les têtes. Elle a gagné et elle pourtant elle continue à se présenter comme une idéologie de combat, victime, minoritaire, pour mieux s’affirmer insidieusement.

L’assisté : c’est le nouvel ennemi du système économique. Emmanuel Terray : être de droite, c’est avoir peur | Rue89 Présidentielle. L’anthropologue Emmanuel Terray, qui signe « Penser à droite », a enquêté sur la tribu dont les valeurs triomphent depuis plus de trente ans. Emmanuel Terray à la rédaction de Rue89, mars 2012 (Mathieu Deslandes/Rue89) Emmanuel Terray est un grand nom de l’anthropologie française. C’est aussi un citoyen engagé, comme on dit, franchement à gauche. Il vient de publier un livre, « Penser à droite » (éd. Galilée), dont on a envie de souligner toutes les phrases. En étudiant les écrits des grands penseurs de droite depuis la Révolution française, il a dégagé ce qui constitue leur socle commun, quelles que soient les époques, et quels que soient les « courants » et les traditions dans lesquels ils s’inscrivent. Il nous aide à comprendre pourquoi l’immigration et l’islam sont des obsessions des hommes politiques de droite. Au terme de son enquête, il estime que la vision du monde « de droite » est aujourd’hui hégémonique – et que « François Hollande est un bon reflet » de cette domination.

Oui. "Pourquoi l'Europe s'enracine à droite" Face à une gauche européenne à genoux, une droite triomphante et décomplexée, dont l'Italie semble être l'avant-garde, l'emporte avec un projet que le linguiste italien Raffaele Simone qualifie de "Monstre doux" dans un essai. LE MONDE MAGAZINE | | Propos recueillis par Propos recueillis par Frédéric Joignot Comment expliquer l'effondrement de la gauche européenne, alors que le continent souffre des contrecoups de la crise financière née des excès du libéralisme ? L'essai de l'Italien Raffaele Simone Le Monstre doux.

L'Occident vire-t-il à droite ? Linguiste de renommée internationale, philosophe sympathisant à gauche, Raffaele Simone a publié en Italie plusieurs ouvrages et articles critiques – Il Paese del Pressappoco " Le pays de l'à-peu-près " (Garzanti Libri, 2005). Son constat est sévère. Son essai a fait couler beaucoup d'encre en Europe dans les milieux de gauche dès sa sortie en Italie, début 2009. Qui est ce " monstre doux " dont vous parlez dans votre livre ? Et pourquoi ? L’histoire vire-t-elle à droite ?, par Rémy Lefebvre. Qu’elle soit radicale ou réformiste, la gauche n’a pas tiré profit de la crise financière et de la remise en cause du libéralisme économique qui semblait s’amorcer. Aux élections européennes de 2009, alors que le capitalisme financier apparaissait idéologiquement fragilisé, la social-démocratie a enregistré une défaite historique.

De l’autre côté de l’Atlantique, un vent droitier a soufflé sur les élections de mi-mandat qui ont vu le parti du président Barack Obama perdre sa majorité à la Chambre des représentants. Ce recul des gauches par rapport à la fin des années 1990 donne crédit à la thèse de la droitisation des sociétés occidentales qui fait florès dans certains milieux politico-intellectuels et qui avait été largement mobilisée pour expliquer, en termes d’hégémonie culturelle, l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007. L’ouvrage de Raffaele Simone, Le Monstre doux, largement discuté et commenté en Italie comme en France. a récemment systématisé cette thèse. Vous êtes abonné(e) ? No futur à gauche : Christian Paul répond.