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Immobilier 2011

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Le luxe est un droit. 2012, les politiques et le logement #1. Ils en ont un, n'en ont pas, peinent à le rembourser, cherchent en vain plus grand, se morfondent en taudis, étudient dans des chambres de 8m2, sont propriétaires mais précaires, se partagent un loyer dévorant les deux tiers de leurs revenus avec comme perspective d'y rajouter un jour le tiers restant : le logement est une préoccupation forte des français (la 4e parait-il), promesse de prospérité sans cesse repoussée ou source de dépenses croissantes, de craintes et d'insatisfaction.

En cette fin de trêve hivernale, histoire de "sonder" les intentions à un an du gros scrutin, j'ai visité les sites internet des principaux partis politiques, de gauche à droite, pour comparer leurs lignes directrices sur le logement. Rien n'est encore officiellement proposé pour 2012 et nous referons régulièrement le point.

Mais, la forme et le fond nous renseignent déjà... 1 / Les propositions du NPA : - Arrêter les 300 000 démolitions prévues par l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU). En finir avec la folie foncière. Ce n'est pas d'une France de propriétaires dont il faut rêver, mais d'une France d'habitants. Telle est la morale à tirer du seizième et accablant rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement, rendu hier. L'état des lieux: Si la montée du mal-logement est parallèle à celle des prix de l'immobilier, au lieu de stopper le mouvement les politiques récentes l'ont accéléré. 8.2 millions de personnes sont aujourd'hui mal logées, 3.6 millions le sont très mal (habitat insalubre, caravane, voiture, sans-abris...).

Tendance qui s'affirme : la tranche basse des classes moyennes morfle, locataires comme propriétaires. Le rapport souligne la mollesse de l'Etat, ou plutôt la focalisation de ses efforts sur la seule accession à la propriété (qui s'effectue en France à 85% par l'emprunt). Les dégâts du dogme de la propriété: La propriété à tout prix est au coeur de la matrice idéologique, patrimoniale, de notre gouvernement. En finir avec la folie foncière: (- "Bah...dans ton cul. ") Chou blanc au salon de l'immobilier. Contre le mal logement (de ceux qui en ont deux ou plus)

[video] Peut-on encore habiter Paris ? #1 : la pied-à-terrisation. Paris : l'immobilier en pointe. A l'abondante rubrique du WTF de l’immobilier parisien, où la démence spéculative côtoie en toute quiétude le scandale sanitaire, ma dernière expédition dans un deux-pièces des beaux quartiers mérite son entrée au Top 5 des plus belles escroqueries visitées. On ne remplace pas dix d'ans d'expérience. Ayant rendez-vous à 18h00, j’arrive à 18h15. Rien ne sert de se presser pour louer. Face au candidat locataire, l’agent immobilier débarque systématiquement un quart d’heure en retard avec comme seule excuse sa nonchalance overbookée qu’il accompagne dans les grands jours d'empathie d’un « hi, hi, la circulation vous savez ce que c'est».

Ils sont 25 alignés en rang d'oignon contre le mur ombragé de la jolie rue sans vie de l'arrondissement à la pierre précieuse. Ils ont entre 25 et 40 ans, une chemise cartonnée de couleur sous le bras avec deux élastiques là. (Nos experts l'affirment : la chaussure de Bozo trahirait un manque de confiance dans sa virilité.) J'ai des principes. 18h20. En finir avec le logement social (par l'UMP)

Hommage à la redoutable inventivité des députés UMP. Après la défense des excès de vitesse, les voilà qui nous proposent de régler en une passe législative l'épineux problème du logement social (1 million de logements manquants, 700.000 demandes en attente) et du "trop faible" pourcentage d'endettement immobilier des ménages (endettement qui, au prix d'une génération sacrifiée, a pourtant si bien réussi à nos amis espagnols au point qu'ils le célèbrent aujourd'hui dans la rue). Comment ? Trop simple ami pauvre que tous les éléments poussent dans le goulot d'étranglement de la propriété à crédit : il suffit de faire rentrer les accessions à la propriété grâce au PTZ+ dans le quota de 20% de logements sociaux imposé par la loi SRU.

C'est d'un cocasse consommé. Voici l'argumentaire d'un des dépositaires (J.M Roubaud) de ce projet de loi (parmi lesquels on retrouve comme par hasard des députés-maires de communes largement sous les 20% de la loi SRU) : De deux façons. Pratiquement. NKM n'y connaît rien à l'immo. Nos ministres ont-ils une quelconque compétence dans les secteurs qu’ils occupent ou bien sont-ce de parfaits cyniques ? J’avais déjà cette interrogation au sujet de Laurent Wauquiez.

Son projet de culpabilisation des assistés me confirme qu’il répond bien de la seconde catégorie. Évoquons le cas Kosciusko-Morizet. Dans une interview au journal Metro, la Ministre du logement (enfin de l’immobilier) défend les prêts à taux zéro. Elle se réjouit de la perspective des 350.000 signatures avant la fin de l’année. Rappelons ce qu’est le PTZ+ : Dispositif marketing à visée individualiste et étiquette "sociale" financé sur fonds public. Il s’agit d’une aide d’état, sans condition de ressources, à destination de l’endetté s’achetant son premier bien immobilier.

. « Parce que c'est un désir des Français d'être propriétaire de leur logement. Fournir un dangereux placebo et contribuer à fortifier le virus : le PTZ+ assurant, à la hauteur de son aide individualisée, la hausse des prix pour tous. [video] Apparu LSD sound system. Un ascenseur social en béton. 3 / Pousser le reste des Français à s'endetter. Via l’acquisition à crédit, les classes moyennes ont la sensation d'une richesse, d'un identité sociale, d'une perspective, d'une garantie, que le travail ne leur fournit plus.

Tranquillement, crise aidant, se distille du haut vers le bas de la société l'idée que posséder vaut plus que travailler[1]. A la casse progressive du monde du travail depuis 30 ans (prochaine étape : la fin du CDI) répond une survalorisation artificielle de l'immobilier depuis 15 qui endort la contestation. Par l'accés au crédit immobilier facilité, la partie la plus exposée économiquement de la classe moyenne en vient à épouser et défendre le discours des vrais gros possédants. Bref, "La France des propriétaires" était un bon concept... publicitaire. (Avec le Bouvard 2011 : finance la retraite qu'on te supprime en investissant du "social" privé défiscalisé.) Etant donné que : Ce n'est qu'une supposition... Nous sommes bien sûr dans l'anticipation. La taxation des plus-values immobilières ? "L'immobilier, c'est la seule chance qu'ont les classes moyennes de spéculer.

" Ariel Wizman, grand théoricien de la transgression, Canal+ 18.01.2011 Certains à l'UMP ont envisagé (un bref instant avant d'être rappelé à l'ordre) de taxer les plus-values immobilières sur la résidence principale pour compenser le manque à gagner entraîné par la suppression annoncée de l'impôt sur la fortune (mesure sociale des mesures sociales tu en conviendras). Première surprise, je pensais bien naïvement que ces plus-values étaient déjà taxées. Etant donné le boum du secteur depuis 15 ans, la multiplication des transactions et des opérations entre ceux ayant de quoi se loger, il y avait là de quoi récolter quelques milliards à réinvestir, par exemple, dans la construction ou la réhabilitation de logements pour ceux qui n'en ont pas.

Dommage, pour une fois, l'idée était bonne. Tu me diras : "- oui mais avec la plus-value, les endettés d'un jour pourront acheter plus grand, plus tard, sans s'endetter. "