background preloader

Immobilier 2009

Facebook Twitter

La fille du 15 mars. 15 mars 2010. 21h00. L'hôtel oui mais pour combien de temps ? Deux, trois nuits max. C'est pas avec du temps partiel que l'on s'assure un après. L'avenir tu le conjugues au présent et à l'interrogatif : Où trouver un appartement ? Un semestre que tu cherches. Parce que tu n'es pas du genre à te laisser aller, que ta gaîté est légendaire, tu réponds :" - Baissez vos tarifs et on pourra payer ! " Les jeunettes de l'agence te rétorquent sèches et vexées :" - On y est pour rien. Aux aurores ton proprio, triple de ton âge et quintuple de tes revenus, t'évacuais à la rude.

A noël, il t'apportait des bonbons et tentait de négocier un paiement en nature. Tu as juste eu le temps de prendre quelques vêtements dans ta valise et de partir tafer. Cette nuit : hôtel éphémère à trois jours de salaire. A 26 ans, il va falloir que tu retournes chez papa et maman, à 600 kilomètres de là. Petite, ils te répétaient : "- Étudie et travaille pour te garantir un toit.

" Chou et Chaton en route vers l'insurrection. (Des balbutiements de mutinerie au cœur de l'infanterie présidentielle par Seb Musset) Des panneaux municipaux aux sourires appuyés rappellent que dans cette ville moderne chaque mètre carré est vidéo surveillé. Pourtant bien peuplée, la ville se terre silencieuse, sans émulation de voisinage. On y entend vaguement quelques rires d’enfant entre 16h30 et 17h10 et puis rien, juste le bruit de fond des véhicules qui, depuis les larges avenues qui leurs sont dédiés, vont et viennent de la capitale en laborieux soubresauts de l'aube à la nuit tombée Au fil des petites rues anonymes désertées par les commerces, se suivent sans ligne conductrice autre que le bétonnage du moindre espace libre, des rangées dépareillées de bâtiments sans âme, dortoirs pour CDI parisiens à rêves américains.

C’est une ville propre, non-fumeur, non-buveur. C’est le genre de ville de la petite couronne comme celle d’avant et celle d’après dont on ne peut dire en la traversant où et quand l’on est vraiment. Extinction de parisiens. Juillet 2009. Même si elles n'étaient réservées qu’aux autres, les vacances soulageaient ceux contraints à la capitale faute de budget : Ça en faisait toujours un bon paquet de dégagé. Cette année pour cause de canicule avancée et de baisse de moral prononcée, la ruée vers l’eau eut lieu deux semaines plus tôt. A défaut de grande bleue, dès le début du mois, Syd Movet, trentenaire 2.0, forçat de l'info, du web et de la crèche parentale, s’apprêtait à vivre un été avec short et tatanes, presque seul tout, dans une capitale au macadam collant, timidement festive à la nuit tombée et désengorgée de ses stressés.

Dans les émanations de CO2 et les échos des sirènes des ambulances sillonnant les rues à la récolte des petits vieux claquant sous l'imprévu cagnard, lui, à l'ombre d'un brumisateur, se délecterait de demis en terrasse entre deux plages d'écritures. Manque de bol. Syd grognait sur son silence perdu mais la crispante cacophonie des chantiers de particuliers couvrait sa colère. La vie (? Paris) mode d'emploi. Dans ces cas, X lui déclare qu'il prendra le temps de lire ce règlement lorsqu’il y aura un concierge attitré à l’immeuble et non plus un sous-traitant en charge de la maintenance d’une dizaine de bâtiments similaires dans le quartier.

Elle a du en voir tourner du petit con, en quarante ans de surplace dans son immeuble coquet. Probablement qu'elle en dénonçait déjà, par PCV au commissariat de quartier, qui se planquaient dans son hall attitré pour échapper aux charges de CRS en mai 68. Ce n'est pas une jeune merde trentenaire, même pas propriétaire, qui pourra jouer au Spartacus des arrières cours avec la sèche !

X la quitte alors sous les invectives, tête baissée et poussette en bandoulière, pour le niveau supérieur. Dans ces vieux immeubles, construits à l'artisanal, pas de place pour un ascenseur. Ce qui explique pour partie la relative sous-occupation du bâtiment. Le héros X passe devant la belle porte laquée à gros blindage. NANCY MAC BOTOX- Ça fouit chez moi ! Deuxième étage. ICI PARIS.

Mieux que la grenouille de feu Albert Simon, il y a des sons qui ne trompent pas. Ainsi, l’écho long des sirènes des camionnettes de pompiers sillonnant la capitale à la recherche des premiers vieux cannés informera le parisien sensible que l’été s’invite au nord de La Seine. A quoi reconnaît-on qu’une ville est socialement morte ? A ce saisissant contraste entre le taux d’émanation de gaz carbonique relâché en fin de journée par les petites boites à crédit jouant au touche pare-chocs sur les grands boulevards et dans lesquels se propulsent à la vitesse du cloporte amputé des salariés en sueurs jusqu’à ces anonymes banlieues que Monsieur Nexity leur a idéalisé, et, l’assourdissant silence des mêmes grands axes passés 21 heures.

Où sont les Parisiens ? Y en a t-il encore ? Je me balade dans mon quartier, je n’entends que parler Anglais, Espagnol ou, depuis peu portugais, enfin… brésilien. Des couples, des familles à Paris ? De particulier à particule. A quoi ai-je vu que c’était la rentrée ? Ce jeudi noir, à 17 heures dans les beaux quartiers de Paris la moche, quand je sors de mon immeuble pour chasser mon petit déjeuner, m'attendent sur le trottoir 40 personnes - moyenne d’âge de 25 ans - me dévisageant avec envie. L’une de ces belles plantes tentaculaires - 1m80 - s’avance vers moi. LA TENTATRICE A L’ACCENT POLONAIS ou de province sécessionniste Vous propriétaire ? SEB MUSSETAh ça non ! Moi c’est Seb Musset : militant virtuel pour l’étatisation de l’immobilier.

Désillusion dans le regard dans la jeune slave. SEB MUSSET sourire à la perversité non-équivoqueMais petite tu veux peut-être mon dernier livre dédicacé ? Pas de réponse. Tous ces jeunes sans abris qui s’acharnent à faire des études alors qu’ils pourraient tranquillement rester dans les pavillons de leurs parents à jouer à GTA 4 en bouffant des pizzas voulaient habiter à Paris ! Dans la studette d’à côté, c’est donc soir de visite. Bon la visite c’est du vite vu.

De plumeur à plumé. - Oui la hausse des prix ralentit mais bof pas trop… (y a des mots encore tabous comme "baisse" ou "crise")- Et puis c’est la faute aux banques. (remarque quand ça montait aussi…) Avant de préciser pour l'immobilier neuf : « Sur la majorité des programmes, les promoteurs ne devraient pas baisser leurs prix » (Pour un complément d'information, lire l'explicite brève des Echos : Vers une plus forte baisse en 2009.)

(pour tout investissement Robien, vous sera livré ce panneau "A louer", gratuit les 5 premières années) Le troisième article aborde les questions de fond, enfin non d’ailleurs, les affirmations de fond : « Les Français ont toujours envie d'acheter un logement ! (Schéma "Autocad" du prochain projet de building PAP) Le quatrième article (dans le plus pur style quatrième dimension) titre fièrement : « C’est le bon moment pour emprunter ! Place à la rubrique « zoom » avec un petit dossier sur « comment réussir son crédit relais ». (en exclu la ligne éditoriale d'M6 pour 2012 : ) C'est beau une banque la nuit. Vu du bus, le défilement du panorama urbain prend un sens que le piéton parisien concentré à esquiver les colonnes publicitaires, les kiosques à Closer, les bancs où personne ne s'assoit jamais, les velib et les scooters mal garés ne peut appréhender.

De cette hauteur, aux premières heures de la nuit, on perçoit mieux l'hécatombe : Succession des liquidations judiciaires. Dans ces humbles commerces là, il ne sera plus question de travailler le dimanche ou pas. Le bus s'invite dans le quartier dit aisé. Le mètre carré y est à peine plus cher que Porte d'Orléans, c'est à dire bien trop cher pour ces gens qu'on appelle les gens. Aux pieds des façades blêmes des immeubles inhabités s'étalent, illuminées, les grandes boutiques de chaîne. L'une chasse l'autre. Elles offrent aux yeux du fauché, leurs vastes alignements de jeans boot-cut ou de polos à kékés. De ma plate-forme d'observation mobile, le banking-business m'a l'air plus florissant que jamais. C'est ici que je descends.