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Esclavagisme et travail 2008-2009

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Le jour du saigneur. Comme notre président nous a refait le sketch éculé de la «vendeuse du bon côté des Champs-Elysées » dans son soporifique discours des Ardennes (pour la relance de l’emploi) supposé étayer le bien fondé de sa volonté de faire travailler les plus pauvres le Dimanche, faisons le point sur le sujet : Le travail le dimanche a beaucoup d’avantages (pour le gouvernement) : - A la différence des Etats-Unis (où les magasins sont ouverts le dimanche depuis des dizaines d’années), La France épargne, beaucoup, trop au gout du marché. Cette épargne est intolérable pour notre gouvernement : Il lui faut mettre la main dessus. Le travail le dimanche est là pour ça. . - Le travail le dimanche occupera les travailleurs les plus précaires. . - Le travail le dimanche comblera, comme à son habitude, l’ennui existentiel de l’occident, fatigué par la réduction de ses désirs à l’acte d’achat mais qui combat cette déprime, avec le seul pouvoir à sa disposition : En achetant encore plus.

La contestation et les stationnés. En triptyque démagogue (surenchère syndicale, exception française des manifestations et violence de la CGT), à ma surprise, les premiers à dégainer les arguments anti-manifestation furent Ben et Martin deux amis étudiants pas réputés pour voter à droite. Se basant sur un article d'actu-chômage, mes amis les rebelles se déclarèrent "pas emballés" pour se joindre à la fête "parce que c'est pas une grève de plus qui va changer les choses" puisque maintenant "il faut en passer directement à l’étape supérieure, la seule vraiment constructive : La grève générale reconductible. " Il ne faudrait donc pas faire grève au prétexte qu’il faut plus de grève ? - Ouais, les syndicats ici c'est n'importe quoi, c'est à se demander s'ils veulent changer les choses ! Pour que ça bouge, pas de secret : A chaque opportunité, faut se bouger !

Histoire d'être...comment dire...nombreux. Mes amis, c'est pas d'hier que les chefs de la contestation légale pensent en gestionnaires et pas en révolutionnaires. Zone Interdite aux inactifs. Mise au point. Après une introduction alarmiste à base de « à plus de 50 ans sommes-nous retirés de la vie active ? » et autres « les seniors français sont en danger ! » calibrant l’émission sur les « seniors inactifs », la roboche-présentatrice (estimation / 25-28 ans) nous annonce une show qui va dénoncer, à travers le parcours larmoyant de plusieurs personnages, ce mal qui ronge le monde du travail : Le jeunisme.

Précisons que je m'intéresserai ici aux personnages de l'émission pour qui la question financière n'a pas l'air d'être prioritaire dans leur quête de travail. Premier sujet :Jacques est un empavilloné de 54 ans, totalement désemparé. Dans son jardinet, après une longue complainte sur son manque d'activité (activité signifiant ici : recevoir des ordres d'un patron) et poussé dans ses derniers retranchements par l’intervieweur, Jacques reconnaît « 25 ans de gâchis » sans pleinement réaliser le paradoxe dans lequel il s'embourbe. "Autoentrepreneur", une soft-délocalisation de l'intérieur.

C'est vrai que, pour une fois, ce nouvel artifice made-in-UMP à la puissante sémantique progressiste à base de "prenez votre destin en main" n'enlève rien à personne et que l'on ne trouvera donc aucune organisation syndicale pour défiler en exigeant son retrait. Jugez plutôt : l'auto-entreprise "permettra aux salariés, chômeurs, retraités ou étudiants de développer une activité complémentaire pour augmenter leurs revenus". L'esprit facile, le nigaud Druckérisé à la sauce Chazal, Steevy, les habitants de Levallois-Perret, la femme de rentier, en résumé l'électeur sarkoziste y verra une preuve supplémentaire du modernisme de notre gouvernement, une nette avancée sociale . Encore plus fort que l'oppression par l'entreprise (elle-même dans une mauvaise passe), voici l'introduction soft d'une nouvelle forme d'oppression sans même avoir à créer d'entreprise : Une vraie délocalisation de l'intérieur !

* éditions Galilée, 1997. La chanson de l'auto-entrepreneur. Courageux auto-entrepreneur.Tes enfants vont morfler,quand tu reviens surexcité de ton chantier.70 kilomètres de routes défoncées.Tu croyais en avoir fini mais demain tu dois recommencer.La patronne du jour veut que tu repeignes sa véranda en vert cassé,Elle dit : "C'est comme ça si tu veux être payé ! " Fier auto-entrepreneur.Grâce à ton monarque, tu es patron sans rien avoir dépensé.Tu dis : "J'ai enfin le choix, maintenant je ne me lève que pour moi ! " Et tu démarres au quart de tour dès que le bourgeois claque des doigts.Quelles que soient les conditions.Pour toi : Plus de lois, pas de protections.Taf sur taf sinon plus de maison, plus de caddies remplis et pour les enfants, pas de Playstation. Dynamique auto-entrepreneur.Pour modeler le pays, il fallait juste te séduire.Salarié, tu refusais la moindre heure supplémentaire.Aujourd'hui tu te coltines enjoué 74 heures hebdomadaires.Ton excuse : "Je ne suis pas imposé sur mon chiffre d'affaire !

" Instinctif auto-entrepreneur. La guerre du travail. D'où une montée de l'angoisse populaire alors que les chiffres du chômage (et de l'emploi précaire son corollaire) explosent et que le gouvernement prit en flagrant délit de ratage de progrès en minimise la portée derrière des catégories cache-misère.Challenges, magazine de droite néo-conne catapultant le Fig Mag au rayon livre d'images pour gauchistes, publie dans un récent numéro un article titré "le grand soir attendra" et reproduisant un extrait de la note conjoncture de l'association de DRH Entreprise et personnel (en collaboration avec l'institut Supérieur du Travail) qui infirme celle alarmiste de 2008 : " L'insurrection sociale promise par certains à fait pschiit.

" (sic) Le rapport se félicite de la collaboration active des organisations syndicales dans la gestion de la crise en 2009. A l'instar du gouvernement, le rapport est confiant : Il n'y aura pas de grands mouvements sociaux à redouter en 2010 tant que les français seront inquiets pour leur emploi. 1967. 1973. 1975. 1976. Le vol UMP vers le plein emploi ne répond plus. A son bord, 60.000 personnes. Certaines faisant partie depuis 2007 de la classe (on va faire des) affaires "Ensemble tout devient possible". D'autres transitaient vers l'île isolé de Précaritas ou, lauréates du grand concours "Ouf, je suis né au bon moment mais mes mômes vont en chier !

", se dirigeaient les poches de chèque emploi-service vers les rivages apaisants et vidéos-surveillés de Senior-land. Deux jours déjà et une question n'agite pas les médias : S’agiterait-il encore d’un crash en vol des promesses gouvernementales dans le domaine de l'emploi, le douzième en douze mois ? La période pré-électorale étant moins que toujours peu propice aux dérangeants débats de fond, les rares fois où ils sont interrogés, entre deux plans fixes de l’océan, les experts es-plateaux se perdent en explications sur les raisons de ce naufrage redouté. La catastrophe serait (tout cela reste au conditionnel bien sûr) d'autant plus étonnante que la saison n'est pas des plus dangereuses.

Salarié, upgrade toi ! C'est le glissement de le société vers l’esclavagisme pur et simple au seul bénéfice d'une poignée au sommet qui me travaille. Sous cet angle, le salarié d'aujourd'hui et l'auto-entrepreneur de demain sont de la même famille, celle des dupés. D'autres, salariés, me demandent si mes critiques de la casse salariale ne légitiment pas un salariat avec lequel "il faudrait en finir". Je leur retourne la question quant à la date de fin du salariat puisque ce sont eux les salariés et moi qui ne le suis plus depuis des années. La dénonciation du salariat en tant que modèle unique n'est pas incompatible avec l'exposition des injustices faites aux salariés, au contraire. D'un côté, il y a les objecteurs de conscience du salariat (c'est moi) trouvant ou tentant de trouver leur équilibre spirituel ou financier ailleurs dans d'autres territoires et de l'autre il y a les salariés, ceux qui l'ont été ou qui veulent le devenir, tous s'accordant à dire qu'ils en prennent plein la gueule.

Communication de crise chez Bouiboui mobile. A : Managers des boutiques de ma région.Objet : Encadrement alerte productivitéMelun, 12 mars 2009 Bonjour à tous, Nous connaissons un dérapage des ventes depuis deux mois et un très mauvais démarrage de notre gamme Kador. Le mois a mal commencé. Cette semaine risque sera encore très dégradée en chiffre d'affaire (la direction m’annonce –25%). Pour ne pas revivre un début d’année aussi catastrophique, nous devons réagir immédiatement sur l'organisation et la gestion des heures du personnel. . - Ne faites appel à aucun intérimaire sans mon autorisation explicite. - Pas de remplacement des malades, des absences pour congés maternel ou repos. - Demandez à vos équipiers de prendre tous leurs congés payés maintenant - Les responsables de magasin doivent me faire des propositions de nouveaux congés et des RTT à la place de ceux du mois de mai.

Ce mois-ci, vous devez avoir un raisonnement en économie d'heures et objectif de productivité horaire et non plus en indice de performance. Jusqu'où regarderas-tu les salariés tomber ? Il parait qu'elle a déjà un an. Si la crise était une émission de télé, ce ne serait déjà plus de l'information mais un bêtisier. "- Encore six mois et ce sera comme si elle n'avait jamais existé" déclarait ragaillardi un trader trépané l'autre soir à la télé. Que retenir de cette péripétie des puissants colmatée par les états poltrons ? La principale différence entre la crise de 1929 et celle de 2009 est dans la nature des cadavres éclatés sur le bitume. En 29, les banquiers sautaient par la fenêtre, aujourd'hui ce sont les salariés. Tandis que la grande finance accentuait son pouvoir de nuisance[1], toi la basse besogne nommée travailleur de base poursuivait ta rétrogradation sociale vers le statut de matériel de bureau.

Salarié d'aujourd'hui, tu es déjà le dindon du monde de demain. Et le plus beau c'est que par mimétisme environnemental, publicitaire et familial, n'ayant d'autre représentation mentale de l'épanouissement personnel, tu as signé pour cela. Salarié, tu es un drôle de type. Dissolution des salariés. "Dès que tu travailles, tu te fais avoir. " Profitons de cette période de congés payés pour revenir sur cette légende urbaine libérale prétendant que "le travail [pour les pauvres] c'est la santé". 1 / Le salarié a sa place. Résumons les derniers développements. A défaut de garantir le travail et les bonnes conditions de celui-ci, la droite a décidé d'en stigmatiser ses exclus qui "bénéficient" de cette déviance antilibérale nommée "solidarité", pensant ainsi te faire rager, toi le salarié t'activant pour une trop faible rémunération rapportée à l'inflation.

Il croit ainsi dévier le débat loin de l'éventualité de ton augmentation. Jusque-là c'est du classique pour une clique dont l'essentiel de l'action consiste à détruire, et à camoufler cette destruction en créant un clivage entre les français (trop ceci ou pas assez cela par rapport à une norme fantasmatique bien plus facile à gérer que la réalité).[1] 2 / Ci-gît le salariat. (- Ouf chérie, tout s'écroule sauf la maison ! Retrait définitif à la Bred (v2) Djamila tu es triplement perdante : Coupable, victime et morte. Ta disparition laisse ouvertes des questions : Pour expliquer le geste de Jean-Claude, l’enquête judiciaire remontera-t-elle dans les méandres des clauses suspensives de remboursement de son assurance vie ? Avant de statuer sur la préméditation, de juger s'il y a folie ou non, les experts s'attarderont-ils aux alinéas fallacieux et aberrants perdus dans le contrat de Jean-Claude, qui faisaient de sa vie un enfer et du remboursement de son modeste pécule un cauchemar qui prendrait plus de temps qu'il n'en faut à ta banque pour récupérer d'épais subsides de l'état ?

S’interrogeront-ils seulement sur les raisons et les conseillers clients qui, à 24 ans, incitèrent Jean-Claude à souscrire une assurance vie? Djamila, en ta mémoire, notre président décrétera t-il une loi dans l’esprit du traitement réservé à ton meurtrier, envoyé à l’asile sans passer par la case prison ? Pour toi Djamila, c'est trop tard. Hertz et la location des cerveaux. On vous l'a dit, on vous l'a répété, la crise c'est comme la TNT-HD : Faut s'équiper en conséquence, sinon vous n'allez plus recevoir d'images ! Gentil cadre de Hertz tu l'as bien compris. A hauteur de 2 sur 3, toi et tes collègues avez accepté de vous soumettre à la logique de l'entreprise en difficulté.

C'était pas obligatoire, même pas fortement conseillé, limite interdit par la loi. Non non, il aura suffit de quelques beaux discours avec Kir et tapes dans le dos, la peur de la récession, de la perte du job et de la clochardisation et hop, tu as accepté de diminuer ton salaire de 7%. C'est beau tant de solidarité avec le marché. (ci-dessous : Un cadre de chez Hertz apprenant sa baisse de salaire.) Ton boss l'humaniste a dit : mais non en aucun cas il n'y a eu de chantage au licenciement. Quand le micro lui fût tendu ta belle équipe de fayots a répondu : Oh bah si le patron s'est baissé de 25% on peut bien le faire de 7. Bien sur en off tu admets connaître l'arithmétique patronale. Osram, le nouveau monde est un chien écrasé. Un grand média à une heure de grande écoute va t-il un jour faire le constat et dresser une analyse avec des mots simples (car c'est très simple) de ce qui se joue actuellement ?

A savoir : - Le calibrage des salaires vers le bas pour la sauvegarde des marges de ceux qui ont déjà beaucoup trop. - La destruction progressive des protections du travailleur (avec généralisation progressive à toutes les autres catégories : Retraités, enfants, handicapés...). - La lente capture des masses laborieuses dans une logique de compétition et de résultats qui étouffera toute velléité de révolte chez le faible solitaire (qui se croira fort) et profitera encore plus à la collective des forts (qui sait, elle, où et comment l'on débusque l'effort au meilleur coût) : Que l'individu devienne un esclave privé, esclave et patron dans un même corps.

Auto-entrepreneur, salarié sous-payé ou esclave à domicile via le télé-travail : Seul contre les autres (donc toujours perdant). Rien trouvé. [devançons la politique] Vivre plus pour gagner plus. Il fallait y penser. Orage Telecom expérimentera dès lundi un système de rémunération pour mettre un terme au salariat buissonnier causé par un nombre croissant de suicidés.

L'opération est baptisée "prime à la vie".Qui est concerné ? Pour le moment seuls six salariés sont concernés par le test mené sur un des plateaux d'assistance téléphonique de l'enseigne cruellement frappée par la mode contre-productive de l'auto-destruction salariale. « Nous avons décidé de réagir. Il s’agit là de responsabiliser les salariés » Répond pragmatique Denis Balourd, PDG d'Orage Telecom. "Ces interminables pauses cafés entre le 7éme et le rez-de-chaussée commencent à peser sur nos indices de performance internes. Alors "la prime de vie", comment ça marche ? Selon l'assiduité à leur poste, la cagnotte des salariés gonflera de 120 euros tous les deux mois. "Mais attention, pas de favoritisme et puis, pas question de les payer pour de vrai ! " Le temps c'est de l'argent. Hygiène de l'entreprise.

[video] Refuser ou périr. [video] la revanche des quinquas. [video] Destruction généralisée : conversation avec Seb Musset.