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Economie 2008-2009

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SM > 28.05.08 CONVERSATION AVEC SEB MUSSET. LA BELLE AMERICAINE. Le Sénat américain a voté Vendredi dernier un plan de sauvetage du secteur immobilier américain à l'intention, prétendue, des 8 500 familles qui tombent chaque jour sous le coup d'une saisie. Le président Bush devrait le valider dans la semaine. On retiendra que ce week-end, John Mac Cain, depuis un supermarché Safeway (équivalent Lidl) de l'Ohio et Barack Obama depuis un salon cosy du Hyatt de Londres, s'y sont déclarés favorables. Comment donc l'état américain va aider les endettés ? En leur proposant de contracter un emprunt supplémentaire : Un prêt fédéral à taux privilégié. Sorte de RMI mais remboursable et avec intérêts. Le plan prévoit des mesures de relance de l'immobilier pour les primo-accédants. Le texte prévoit 4 milliards de dollars à destination des collectivités locales pour qu'elles réhabilitent les logements saisis et les zones pavillonnaires à l'abandon.

J'étais en 2003 au Michigan et en Ohio, il y avait déjà des villes fantômes et personne ne bougeait le petit doigt. Ne pas prendre les crises du capital pour argent comptant ! Je vais vous la faire courte parce que, vous n’allez pas me croire, je suis actuellement en tournage pour un gros ponte du Cac. Contrairement à ce que les éditorialistes larmoyants à la solde du marché mettent le paquet pour vous faire croire et ce que les politiques en appelant à "l’unité nationale" essayent de vous faire gober, la dégringolade des bourses depuis 2 semaines est normale. Elle n'a rien de dramatique pour l'économie. Ce que nous vivons n’est pas une crise du capitalisme dans le sens où je n’ai pas l’impression que le capitalisme soit plus déraisonnable aujourd’hui qu’il ne l’était en 1941 lorsque les Etats-Unis se satisfaisaient de l’attaque japonaise sur Pearl Harbor pour rentrer en guerre afin de réamorcer leur économie ou, 3 ans après, quand ils se sont (enfin) décidés à intervenir en Europe (une fois celle-ci bien ravagée) histoire de récupérer le business de la reconstruction (ce qui garantit leur hégémonie idéologique, financière et culturelle depuis).

La croissance avant ta pitance. Ami pauvre, tu as faim ? Ce soir ton président va faire face à la crise. Il va te parler depuis les ors de son palais, accompagné de quelques journalistes chausse-pieds. Son discours grimé en interview, sur le plan économique je peux déjà te le résumer. Ton président du pouvoir d'achat va décliner sa sempiternelle rengaine du : Ce n'est pas en aidant à la consommation des ménages que l'état relancera l'économie mais en investissant dans de grands projets. Passons sur la nature fumeuse des 1001 projets du "TGV de la relance" censés t'en mettre plein les yeux (pot-pourri de travaux prévus en 2010 avancés à 2009 et autres innovations technologiques de type : Construire 4 ronds-points là où il y en avait que 2), ce qu'il faut que tu retiennes, c'est le message de fond : La croissance avant ta pitance.

Raison d'état : Nous les pauvres, si on nous donne de l'argent, on va tout dépenser en produits chinois. CQFD. Ami pauvre, tu veux rigoler ? L'homme de droite sait. Des fonds de pension aux fonds de vos poches. Hier soir, mon ami Fauche-man me racontait son passage en matinée au guichet de la succursale d’une grande banque française pour régler son histoire de découvert de 14 euros lui entraînant des frais de 40 euros. La jeune garde des guichetières était sur son 31, conquérante et sur-motivée, visiblement briffée en interne au sein d’une formation express au lendemain du krach de la semaine dernière, celui d’après la semaine d’avant et d’avant la semaine d’après. Une rapide écoute matinale des stations périphériques montre que ça turbine dur actuellement au niveau publicitaire autour des banques françaises.

LA BLONDE NATIONALE DE PLACEMENTS (sourire n°7 : "la confiance")- Oh, non c’est pour les autres banques. Nous il ne peut rien nous arriver, on a quasiment rien sur les marchés ! Le slogan, qu’elle avait du répéter une trentaine de fois dans la journée, fut suivi d’un autre : Effectivement, c’est à la page 16 en police Liliput –24 : « Si t’es pauvre, tu payeras 4 fois plus. »

Banksters à la petite semaine. Malgré l'irrégularité de ses rentrées de pognon, Faucheman prend un vicieux plaisir à ne jamais laisser s'accumuler trop d'argent sur ses comptes sans jamais les laisser sombrer dans le négatif. Petit bonheur du cabot sans thune : il jubile lorsqu'il affiche à tel ami, proprio endetté sur 30 ans, un relevé de banque présentant un solde positif de 0.50 centimes d'euro en ajoutant avec une pointe de cynisme : "Un peu de respect s'il te plait, je suis plus riche que toi !

" Aussi variées furent ces situations financières, soumises à toutes les évaluations possibles des agences de notation, Faucheman n’a donc jamais été "à découvert". Ceci expliquant peut-être cela : Il n’a jamais contracté de sa vie le moindre crédit. Ces dix dernières années, Faucheman est devenu le pire client de banque, appliquant une règle d'or : Jamais positif très longtemps mais jamais négatif. La gestion de ce compte fut gratuite de 1990 à 2001. Avril 2010. Seulement voilà. Faucheman a joué avec le feu. A bon débiteur. Bouclier fiscal j’écris ton chiffre. Publication Lagardienne du jour : Pour la première année fiscale du mandat Sarkozy, le nombre de foyers payant l’ISF augmente de 7.2% alors que dans le même temps les collectes totales de l’impôt diminuent de 660 millions soit - 5.5%.

Il y a donc plus de riches mais ils payent moins. Voyez Français que le rendement de cet impôt de solidarité sur la fortune, discriminant et coûteux, à force de dégrèvements et de boucliers fiscaux, se réduit comme peau de chagrin et qu’il faudra songer à le supprimer. D’un autre côté, malgré la baisse des prix dont ceux qui payent leurs courses, de Pointe-à-Pitre jusqu'au Shopi de la Rue Pierre Nemours, s’accordent à râler qu’ils augmentent, la consommation rebondit de 1.8% en janvier. Et les recettes de TVA de gonfler d’autant. Il y a donc toujours autant de pauvres mais ils payent mieux. Merci Monsieur Sofinco. Martyrs. Ta tête est moins connue que l'entreprise tentaculaire dont tu es le grand patron. Tu as beau faire parti des plus belles fortunes du monde, tu ne parades qu'au milieu de tes semblables, en clubs discrets, dans des zones résidentielles fortifiées ou dans des conventions pompeuses ultra sécurisées.

On connaît mal ton nom ou on ne le connaît que trop tard, quand tu as liquidé la filiale, que le scandale est révélé ou après avoir touché ton parachute doré. Où habites-tu ? On ne sait pas trop. Tu tiens à ton anonymat auprès des petites gens. "Où vais-je délocaliser pour libérer mon développement ? " Méchants, aigris et jaloux de ton argent sont les petites gens aux médiocres réalités et aux risibles ambitions. Tes amis, les autres grands patrons, eux te comprennent et ne te jugent pas. Tu veux juste qu'ils t'envient.

La belle montre à 100 smic ? Tu bénéficies de la bienveillance de gouvernements que toi, tes amis, vos aïeux, infiltrèrent. Au fond, tu es pour la paix sociale. Sauf pour toi.