background preloader

Bataille des retraites 2010

Facebook Twitter

La retraite bat son plein. Mon père ce cynique, m'a toujours dit : " -Fils, la retraite était l'acquis social le plus juste. Il a été crée au plus juste pour que les ouvriers puissent au mieux en profiter un à deux ans avant de crever. " Rien ne bougeait ou presque depuis 30 ans. Il fallait un réajustement... pour la prochaine fournée de retraités. Le subtil Brice Hortefeux prépare donc psychologiquement les masses au rehaussement à 67 ans de l’âge du départ à la retraite (+12%, on aimerait une hausse des salaires du même tonneau.)La fenêtre de tir à polémiques est parfaite : - Débaudruchage de la mobilisation syndicale.- Vague porteuse avec un résultat de 12% aux élections européennes (oui mis à plat par rapport aux nombres d'inscrits, c’est tout de suite moins glorieux).- Proximité des vacances (même si rappelons-le la moitié des Français feront semblant d'en prendre soit qu'ils n'ont pas de travail, pas d'argent ou alors un travail mais quand même pas d'argent.)

Le monarque est bien conscient que : Les retraites, la peur et l'abandon. Selon la rhétorique du moment, nous serions les victimes d'"un épineux problème", un « tabou », une « exception française » qu’il faudrait que toi, feignant et infantile travailleur pas assez productif, tu te « résignes » enfin à regarder en face. Essayons de relativiser ce concert d’inquiétudes qui depuis 15 ans (30 si j’en crois les anciens) est censé ronger la société : « La question des retraites » Cette interrogation crispée repose sur trois postulats rabâchés de chaînes en chaînes, dans les éditoriaux des magazines, sans parler des interventions des sbires de l’UMP passant d'un plateau à l'autre pour nous expliquer comment on a tout faux et comment ils ont tout bon : - L’espérance de vie a augmenté et il y aura moins d’actifs que d’inactifs en 2050. - La richesse de La France n’augmenterait pas dans les cinquante prochaines années. - On ne peut plus augmenter les cotisations sociales[1] trop coûteuses pour le travailleur. 1 / « L’espérance de vie augmente » Oui mais pourquoi ?

Pas de retraite dans ta tête. « Réforme des retraites, cette fois c’est parti (mais en douceur). » Le monarque, magnanime, ne "passera pas en force" et reporte à la rentrée un débat déjà tranché sur "l'épineuse question" des retraites. A 39% de popularité et quatre semaines de régionales, "l'urgence" peut attendre six mois. Pour l'occasion, lundi soir sur les plateaux des JT fut encore joué le concert télévisé du "bon sens" réduisant à une seule les modalités de l'inévitable sauvetage : L'allongement de la durée de cotisation. - Oh tu nous saoules avec tes histoires de retraite ! Nous on y aura pas de droit de toutes les façons ! Me lance Yolanda sur un smash hargneux à la Monica Seles. Dans le salon bonbonnière, nous attendons notre copain commun, Thibaut dit Cochonou, besognant à 2 heures de RER de là.

"- Tu crois que les gens vont accepter sans rien faire ? " "- Son problème à lui c'est la pyramide des âges. "- Et quelle est-elle ? " Les catégories (telles que mises en concurrence par le marché) les voici quand même : Ami, entends-tu le son du COR au fond des lois ? Banale promotion d'un blockbuster, la campagne médiatique sur la "concertation avec les syndicats en vue de la présentation d'un projet de loi en septembre" devant répondre au "déficit désastreux des caisses de retraite" a démarré en début de semaine avec la technique habituelle consistant à noyer le chaland dans la panique en tapissant de terrifiantes statistiques son humeur résignée. Nous en avions déjà parlé ici et ici.

Un rapport alarmiste du COR (conseil d'orientation des Retraites) est comme par hasard venu étayer de ses lourdes prévisions la bordélitude calculée de l'argumentaire d'Eric Woerth, ce dernier comparant les revenus de l'impôt 2010 avec les pronostics des caisses de retraites en 2050 (pas mal pour un ministre probablement pas foutu de savoir où en sera la Grèce dans 3 semaines.) L'arnaque à la discussion peut donc commencer. Au cas où tu n'aurais pas compris la finalité du message à sens unique : Tu vas devoir travailler deux ou trois ans de plus.

Les retra?tres. Au petit bonheur le bulldozer. Tel est le rythme du gouvernement pour faire rentrer dans la tête du client à bulletin de vote que les jours heureux de la grosse glande socialo-bolchévique sont finis et qu'il n'y a pas d'autres options que de bosser bien au delà des 60 ans. Christophe sur Peuples.net [1] dit 70. Veinard va. Allons plus loin.

Jour après jour, l'Union des Marteaux Pilon réitère ses assauts même désordonnés de sa rhétorique sans retour avec atomisation d’alternative par soupir incorporé, histoire de bien modeler entre deux épisodes des experts le fatalisme des "classes moyennes" de 30 à 55 ans (dont la docile soumission - voire l'active collaboration - est le véritable enjeu de l'histoire). Le vrai débat à avoir n'est pas sur les retraites de demain mais sur le travail d'aujourd'hui : sa disparition, la dégradation de ses conditions internes, la précarisation devenant son corollaire. "Le problème des retraites" n'est pas une question d'argent : "Il y en a". De beaux marronniers. Ce ne sera que timidement avoué sur les ondes. Sachez-le : c'était ensoleillé, massif, hétéroclite et revigorant. Hier. Alors qu'à l'appel des syndicats, les cortèges de salariés du public, du privé, retraités, intermittents, familles se rassemblaient partout en France, la belle journée débutait sur une double farce mediapolitique : - L'annonce de la réception d'un footballeur à la main baladeuse à l'Élysée par un Monarque, visant rien de moins que le Grenelle du foot, n'hésitant pas à annuler pour l'occasion ses rendez-vous de longue date avec des ONG. - Un sommet du journalisme d'investigation à la française sur une chaine d'information continue : une interminable course poursuite derrière la berline du capitaine de l'équipe de France (éliminée) depuis la sortie de son avion, avec motos, satellite et commentaires à l'avenant : "On vient de passer le Stade de France, mais je suis pas sur", "C'est quel tunnel ?

Porte de Clignancourt ? " Je n'ai qu'un un seul mot : Merci. La guerre des retraites : la revanche du sept. Ritournelle standard: il parait qu'il y aura 20.000 centenaires dans vingt ans. 1 / je demande à voir (mince faut attendre 20 ans). Vu la malbouffe ambiante et le stress au taf, je crains que les chiffres ne soient très prochainement revus à la baisse. 2 / Une seule statistique compte: l’espérance vie en bonne santé.

Elle est de 63 ans pour les hommes et de 64 ans pour les femmes, pour un ouvrier du bâtiment cette espérance de vie en bonne santé tombe à 59 ans (source INSEE). La santé est donc liée à la nature du travail et à sa durée. A partir d'un certain âge, tranche 55-65, le travail (attention, pas le job qui consiste à pondre des propositions de réforme pour culpabiliser les autres de ne pas travailler plus à gagner moins) influe méchamment sur l'organisme. Rappelons-ici que le principe initial de la retraite par répartition n'est pas d'être une épargne personnelle mais une entraide inter-générationnelle en temps réel. Ceux qui travaillent payent pour les aînés à la retraite. [video] Deux mondes. 7 septembre 2010. 13h45. Temps chargé sur Paris. Ça sent la pluie. Rendez-vous est pris avec quelques amis blogueurs, place de la République, pour un suivi de la manifestation contre le projet de réforme des retraites.

Sur le chemin, je passe voir deux amies qui travaillent en boutique à proximité du défilé. HÉLÈNE les yeux ronds" - Tu vas faire grève ? " Il s'agit là d'un outrage à la raison. LISE me voyant avec une caméra" - Pff... mais non enfin, c'est pour son travail. " Du Curriculum vitae au soupir devant les grévistes, les mantras de Menthon ont ici conquis l'esprit du moindre CDD.

Dans le magasin de sapes, ça vend peu. Je poursuis ma route, et entre dans le périmètre de circulation coupée, la ZRUT: Zone réglementée d'utopie temporaire. Des gamines jouent à entre les camions de sons, un type tape sur des bidons, un bataillon de pompiers en grève est applaudi par les passants, la police regarde l'agitation amusée, le ciel gris se dissipe, je déboule sur la place. 18h00. 18h30. [video] 997.000 c'est mon dernier prix (à + ou - 2.000.000) Donc, il parait que nous n'étions que 997.000 à manifester dans le pays contre la réforme des retraites.

Les témoignages du terrain démontrent que nous étions au moins aussi nombreux dans les grandes villes et surtout bien plus nombreux en province que lors de la mobilisation du 7 septembre : donc 3 millions. Même si j'entends à ma droite, répété jusqu'à la nausée sur des médias plus que conciliants, "bande de preneurs d'otage" et, parfois, à ma gauche des "booaarrrfff... tant que c'est pas la révolution, pas la peine de bouger", tout en subissant en continue les tristes et démoralisantes boucles mensongères, télévisuelles et radiophoniques des spadassins du TINA, ce 23 septembre je suis fier d'en avoir été.

Pourquoi lâcher l'affaire ? Je me pose tant de questions, mais surement pas celle-là. J'ai donc battu le pavé, accompagné de quelques blogueurs (selon mes renseignements nous étions au moins le double de la dernière fois). ... jusqu'à Denfert. [video] Retraites : faire de la surdité, une cause nationale. [video] 12 octobre, le point de non-retour. Ce blog [video] 12 octobre, le point de non-retour Publié par seb musseton mardi 12 octobre 2010 Libellés : manifestations, retraités, video ...mais, par une prompte réforme de Monarque autiste, nous nous vîmes 3,5 millions, de tous les âges, dans la rue ce 12 octobre.To be continued. 11 commentaires: nico a dit… Je me trompe ou tu te promènes toujours dans le cortège cfdt? 13 octobre 2010 01:24:00 UTC+2 seb musset a dit… @nico aucune préméditation. 13 octobre 2010 01:30:00 UTC+2 Anonyme a dit… Juste une remarque : j'ai pas un grand passé de manifestant (la précédente vague, pour moi, c'était les 35 h).Par contre, j'ai fait toutes celles pour la défense de la retraite et j'ai une grosse surprise (à Lyon) : absence totale de policiers (sous forme visible). 13 octobre 2010 09:52:00 UTC+2 @anonyme > Sur Paris, il y en avait (CRS) mais stationnés à 4 pâtés de maison. 13 octobre 2010 10:00:00 UTC+2 BA a dit… SuperAlamas a dit… Nom.

[video] 16 octobre, no comment. Colère et détermination. Ils sont toujours là à braver le froid et la pluie pour faire du bruit. Vidéo sans commentaires (autres que musicaux) de la journée de mobilisation du samedi 16 octobre 2010 contre la réforme des retraites à Paris. Vous noterez une légère interruption du film entre Bastille et Nation pour cause de ravitaillement et débat en bistrot avec quelques camarades blogueurs où il fut question de la tournure des évènements : - La réduction du débat médiatique ces derniers jours à la seule personne du Monarque sous l'angle du "cédera-t-il ou non ?

" avec son complément immédiat "bien sûr que non il ne cédera pas". - Le mutisme d'un gouvernement[1] pourtant si prompt à l'ouvrir à tort et à travers au moindre sujet. - L'énorme pas en avant accompli en six mois dans la connaissance de la problématique des retraites par l'ensemble des français, y compris les plus jeunes.[2] [1] Enfin je veux dire à part la septième compagnie des Yade, Lancar et Morano... [video] 19 octobre : "Jusqu'au bout !" Ce qui paraissait inimaginable il y a à peine un an devient aujourd'hui, grâce au Monarque, une presque routine.

Deux fois par semaine, nous sommes désormais 3,5 Millions dans la rue. Les sens s'agitent, le gouverne ment, les Français s'inquiètent.Une majorité de lycéens nous entoure dans cette partie de défilé. De la corne de brume, des mégaphones, de la bonne humeur colorant l'angoisse : l'autre monde[1] n'est pas fait pour le jeune homme. Le matin, une pluie fine et ambiance électrique de Nanterre à République faisait craindre l'incendie. Finalement, le ciel s'est dégagé et, hormis une intrusion violente dans un cortège de lycéens (immobilisé pour cause de bouchon de caméras au niveau du camion du PS), les casseurs de l'inutile n'ont pas fait le jeu du Monarque à Paris. A notre arrivée aux Invalides, une délégation ministérielle nous attendait...

"Et maintenant, jusqu'où allons-nous ? " 18h00. . [1] "je rêvais d'un autre monde", Jean-Louis Aubert, Téléphone. La réunion du 28. Vous le savez, notre pays traverse des moments compliqués mettant en péril les finances de la compagnie, déjà hautement aléatoires. Comme vous avez pu le constater, nous avons du réduire les effectifs de 30% dans les entrepôts. Malgré la hausse de notre chiffre d'affaires, nous avons préféré être prévoyant car la crise ne nous a pas épargné. Mais ne nous laissons pas abattre! La réunion réseau de nos managers France est d'ailleurs là pour ça ! Nous y ferons le point sur vos mauvais résultats et les optimisations de postes.

Si les "perturbations" persistent jusqu'à la veille et que votre ville est reliée à Paris, par une fréquence TGV importante, vous prendrez le 1° train du 27 matin. Le trajet pouvant durer de 3 à 12 heures, vous en profiterez pour réviser les nouvelles modifications du règlement intérieur de l'entreprise. Pour les autres managers, vous pouvez monter dans le train que vous voulez quel que soit l’horaire indiqué sur votre billet, les contrôleurs sont très conciliants. [video] 28 octobre, ne pas baisser la tête. A 300 mètres devant le cortège, un type se défait de tout ce qui peut le faire ressembler... à un policier. Ayant aperçu son relooking, une dame rejoignant la manifestation l'interpelle en souriant: LA MANIFESTANTE"- Allez y mollo cette fois... ouais bon, je sais que c'est pas vous.

Vous êtes des policiers bien vous... " 14h00. Malgré la désinformation, l'intoxication, les cargaisons de centenaires hyperactifs qui nous sont promis pour 2030, les raffineries ouvertes mais fermées et, malgré les vacances et la loi sur la réforme des retraites votée par nos "représentants": vous êtes toujours là.

Là où ailleurs, ça ne veut pas faiblir. A Paris, ne disposant que d'une poignée d'heures, ce coup-ci, je me joins à la CGT en tête de la manifestation, de République à St-Augustin. Après avoir traversé le quartier des banques, Place St-Augustin, deux syndiqués CGT d'une cinquantaine d'années discutent. LE SYNDIQUE"- Ça dépend des salariés du privé maintenant. LE SYNDIQUE"- 2012. [video] 6 novembre, un jour gris. Malgré les trombes d’eaux, malgré une matinée à courir après un bus de la RATP qui n’est jamais arrivé, j'y suis retourné. A 14h30, je remonte le boulevard Beaumarchais.

La manifestation est censée avoir commencer. Hormis la sono hurlante, résonnant deux fois plus faute de corps pour amortir le bruit, c’est tragiquement calme. Au point que la circulation des voitures n’est pas encore coupée. Fidèle à son gouvernement, et profondément solidaire avec les travailleurs, un chauffeur de taxi passe en force avec sa berline climatisée au travers d’un groupe de quelques syndicalistes à leur point de ralliement. UNE DAMEVa lui péter la gueule, Raymond ! Il est déjà loin. Il pleut de plus moche. Avec sa désastreuse météo de droite, sa visibilité à trois mètres, sa procession de parapluie (que je prends systématiquement dans la tronche) et malgré l'entrainante prestation d'HK et les saltimbanks, la mobilisation ressemble à un requiem pour les retraites.

La stratégie syndicale laisse perplexe. Nous, le peuple.