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Récits de lieux (1) : Le labyrinthe

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Le Procès d'Orson Welles 8/9. Récits de lieux labyrinthe docx. Cartographier les interstices de la ville - Mathias Poisson. Parcourir la ville, la saisir en mouvement, et la restituer ensuite à travers une carte.

Cartographier les interstices de la ville - Mathias Poisson

Telle est la démarche de Mathias Poisson. Diplômé de l’École Nationale Supérieure de Création Industrielle (ENSCI/Les Ateliers), parallèlement à son travail de scénographe et interprète pour le théâtre et la danse, Mathias Poisson déploie un intérêt particulier pour la promenade et l’expérience subjective des lieux à travers plusieurs supports tels la carte, la visite guidée ou la performance. Mathias Poisson, Quartier de peines, Marseille, 2003. Ses dessins, que l’on pourrait croire échappés d’une bande dessinée, n’ont rien de banal. Objets insolites, ils renversent l’idée habituelle que l’on se fait d’une carte et éveillent notre curiosité. Mathias Poisson, Entre les dalles, cartographie du quartier Colombier à Rennes, 2009. Le centre de la ville de Rennes est partagé par la Vilaine.

Départ. Se faufiler entre les interstices. La carte est avant tout un outil de reconstruction du réel. Mathias Poisson, "Marcher à vitesse d'homme", in Nectart n°4, 2017. Mathias Poisson, Graphies du déplacement, Plage de Bab El Oued Alger 2010, 25 x 32 cm. Labyrinthe digital (cathédrale de Lucques)

« Hic quem Creticus edit Daedalus est labyrinthus de quo nullus vadere quivit qui fuit intus ni Theseus gratis Ariane stamine jutus » (Ceci est un labyrinthe que bâtit le Crétois Dédale, duquel personne, y ayant pénétré, ne put sortir sauf Thésée, grâce au fil d'Ariane) – sdumaire

George Frederic Watts, Le minotaure (1885) Le Minotaure de Watts est une peinture d’une laideur terrifiante.

George Frederic Watts, Le minotaure (1885)

Tout dans le tableau – l’angle de vue, son cadrage, la palette, la pose du sujet – s’exprime dans la langue brute du monstre lui-même. Le tableau et le monstre semblent tous les deux comme avortés, insuffisants, faux. Pour moi, un spectateur ancré dans le présent, loin de l’intelligibilité symbolique du contexte historique de la peinture, le présage allégorique et la répugnance qu’elle évoque sont supplantés par une pesanteur matérielle indéniable. Ce que je veux dire par là, c’est qu’elle fait appel à une ingénuité contemporaine qui conçoit la peinture comme un type particulier de performance.

Au-delà de l’épaule du Minotaure, on saisit quelque chose de sa masse, de son ignorance et de son impassibilité animale. Ed Atkins (né en 1982) vit à Londres. Labyrinthe de la cathédrale d'Amiens. Notre mot labyrinthe n’est qu’un mot grec francisé.

Labyrinthe de la cathédrale d'Amiens

Quelle est à son tour l’origine du mot grec ? Ici les avis sont partagés. Les uns y trouvent la même racine qu’un autre terme grec signifiant un passage étroit et souterrain. D’autres, peut-être avec plus de raison, en font une transformation du mot égyptien Lope-rohunt, temple à l’entrée du lac, indiquant le fameux labyrinthe que le roi Amenemhat III, quelque deux mille ans avant notre ère, avait fait construire non loin du lac Mœris, sans doute pour servir de sépulture à sa dynastie. Hérodote, Diodore de Sicile, Pline, ont décrit ce labyrinthe avec admiration. « Les pyramides, écrit Hérodote, étaient déjà des monuments supérieurs à leur réputation ; chacune d’elles pouvait être comparée à tout ce que la Grèce a de magnifique ; mais le labyrinthe l’emporte encore sur les pyramides.

. « Six de ces cours sont exposées au Nord, et six au Midi ; elles sont contiguës et enfermées dans une même muraille extérieure. Plan de Venise. Armelle Caron, Paris rangé (2011) Gustave Doré, illustration du Petit Poucet. Tous les ans, à l’approche d’Halloween, nous vous proposons un article en lien avec un sujet propre à la littérature de l’étrange, qu’il soit fantastique, horrifique, d’épouvante ou tout simplement symbolique.

« …en marchant, il avait laissé tomber le long du chemin les petits cailloux blancs qu’il avait dans ses poches. » – sdumaire

Après nos romans les plus effrayants, nos meilleurs fantômes, psychopathes et cauchemars de la littérature, place à un motif qui nous tient particulièrement à cœur : le labyrinthe.

Gustave Doré, illustration du Petit Poucet

Les tous premiers labyrinthes… Le labyrinthe remonte, comme disait l’autre, à la plus haute Antiquité, puisque sa plus ancienne représentation connue a été gravée sur de l’ivoire de mammouth quelque part en Sibérie, durant le paléolithique… Depuis, ses circonvolutions ont été utilisées un peu partout, mais c’est en Égypte que cette construction si particulière s’est chargée de valeurs symboliques qui perdurent encore aujourd’hui et qui nous fascinent toujours autant. La fuite est peut-être entravée par la terre et l’eau Mais l’air et le ciel sont libres.La Bibliothèque d’Apollodore le Mythographe. Le limier, Joseph L. Mankiewicz (1972) Prisons imaginaires de Piranese (1750) Le nom de la rose, Jean-Jacques Annaud (1986) La maison des feuilles, Mark Z. Danielewski (2000) Sou Fujimoto, le Pavillon Serpentine (2013)