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Embrigadements sectaires

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Terrorisme. Les responsabilités internationales dans l’essor du djihadisme radical. Questions internationales n°75 Dans un ordre grossièrement chronologique, les États-Unis s’appuyant sur les « combattants de la liberté » afghans. L’Iran khomeyniste avec son « exportation de la révolution » dans les années 80. Israël avec le Hamas à la fin des années 80 (pour affaiblir l’OLP). Le Pakistan avec les talibans afghans à partir de 1996. L’Afghanistan des talibans, bien sûr (1996-2011). L’Arabie Séoudite avec la diffusion du wahhabisme au Moyen-Orient et en Asie centrale. Des combattants de l'Etat Islamique conduisent des chrétiens éthiopiens sur le lieu de leur exécution filmée, quelque part sur la plage libyenne de Wilayat Barqa © REUTERS / Social Media Website via Reuters TV Jean-Charles Brisard, grand spécialiste du terrorisme et de son financement, explique l’évolution du terrorisme à l’échelle internationale, mais aussi ses conséquences sur le territoire des pays européens.

Au sein de l’IFRI, Denis Bauchard est conseiller spécial pour le Moyen-Orient. Mourad Benchellali, le djihad pour ennemi. Depuis sa libération, personne ne voulait entendre le témoignage de Mourad Benchellali. Mais la multiplication des candidats au djihad et les attentats de janvier ont changé la donne. Sa boîte e-mail est saturée d’appels à l’aide. La mère d’un jeune parti en Syrie le supplie de convaincre par Skype son fils de rentrer ; un professeur lui demande de venir discuter avec des collégiens séduits par les théories complotistes ; un gardien de prison s’inquiète des propos radicaux de certains détenus ; un imam de province ne sait plus quoi dire aux jeunes qui rêvent de djihad… Ce retournement de situation, Mourad Benchellali ne l’espérait plus. « On a longtemps refusé d’entendre ce que j’avais à raconter, confie-t-il.

Pourtant, j’ai toujours pensé que je pouvais être utile. » Il a fallu attendre près de dix ans pour que la France, dépassée par le phénomène de ses jeunes candidats au djihad, se décide à l’écouter. Mourad Benchellali vous regarde rarement dans les yeux. David Vallat, ex-djihadiste, raconte « l’engrenage » de la radicalisation. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Richard Schittly (Lyon, correspondant) Mohamed Merah, Saïd et Chérif Kouachi, Amedy Coulibaly : ces profils de jeunes terroristes l’ont renvoyé à son propre passé.

Les attentats de Paris et Montrouge, les 7, 8 et 9 janvier, l’ont poussé à s’exprimer ouvertement, pour la première fois. « Je dois parler, je suis devenu un républicain acharné » : David Vallat, 43 ans, est décidé à décrire les rouages de l’islamisme radical. Il les a bien connus pour avoir participé au réseau dit de Chasse-sur-Rhône, près de Lyon, en lien avec les attentats sanglants de 1995. En 1997, le tribunal correctionnel de Paris l’a condamné à dix ans d’emprisonnement, pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. La mécanique de l’embrigadement, David Vallat l’a vue à l’œuvre, lorsque passaient sous le manteau les premières cassettes VHS décrivant le monde en mode binaire.

Latifa Ibn Ziaten, au secours des « copains » de Mohamed Merah, tueur de son fils. Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Elvire Camus (Toulouse, envoyée spéciale) Lorsque Latifa Ibn Ziaten nous reçoit ce samedi matin dans l'hôtel toulousain où elle séjourne depuis 48 heures, une longue semaine est sur le point de s'achever. Après quelques interviews, elle doit s'envoler pour Rouen retrouver sa famille. « Ce soir, je rentre chez moi Inch Allah », nous dit-elle de sa petite voix douce, qui tranche avec la force et la détermination dont cette femme de 55 ans fait preuve. Depuis la mort de son fils Imad, le soldat français qui fut la première victime de Mohamed Merah, le 11 mars 2012, Latifa Ibn Ziaten consacre presque tout son temps aux autres. Elle va au contact de la jeunesse isolée, des parents désœuvrés, « pour qu'il n'existe plus d'autres Merah ».

Cette semaine, elle a rencontré une jeune fille de 15 ans qui a renoncé à partir en Syrie le jour de son départ. Son travail au sein de l'association passe principalement par l'échange. Sa démarche a cependant des limites. Farid Abdelkrim. Par la barbichette.