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Littérature

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L'énigme des blancs manteaux, chronique de l'assassinat en dentelles. J'ai lu il y a peu L'énigme des blancs manteaux. C'est un bon roman policier à la sauce historique, avec des carrosses, des dentelles et des perruques poudrées. Aussi vais-je vous conseiller de le lire séance tenante. J'ai vraiment aimé ce livre. D'abord parce que c'est un livre que l'on m'a prêté. On me l'a mis dans les mains en me disant "tu devrais lire ça". Ensuite -revenons à nos perruques- parce que l'histoire nous transporte dans le Paris de la fin du règne de Louis XV, où le héros côtoie toutes les couches de la société : noblesse, clergé, catins, juges, docteurs, bourreau, mouches et coupes-jarrets, les péripéties de l'enquête l'entrainant du bouge le plus sordide jusqu'au palais du roi, en passant par le sinistre Châtelet et l'imprenable Bastille (c'est en tout cas ce que l'on croyait à l'époque).

C'est un roman policier, mais ce n'est pas que cela. Le grand Alexandre l'a dit : on peut violer l'Histoire à condition de lui faire de beaux enfants. La littérature hors les murs. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Nancy Huston Les romanciers reçoivent toutes sortes d'invitations et, comme il se doit, chacun accepte celles qui font vibrer le mieux ses papilles ou les fibres de son âme. Pour ma part, ces dernières années, je suis frappée de constater qu'en règle générale, plus loin je pénètre dans les colloques et facultés, études et symposiums spécifiquement "littéraires", plus je m'éloigne de la littérature. En revanche, chaque fois que je suis invitée à intervenir dans une prison - ou lorsque, comme la semaine dernière, on me propose de parler au Salon Nomade, groupe littéraire auquel participent une trentaine de femmes d'une banlieue populaire d'une ville du Nord, je sais que je m'y trouverai confrontée de la manière la plus intense et authentique.

Ce n'est pas du snobisme à l'envers ; dans ces derniers contextes, plus que dans les premiers, la littérature prend réellement tout son sens. Ah oui l'école. O littérature !

Roman

Traduction. Écriture. Murakami est trop “cool” - La république des livres - Blog LeMon. "Rien n'est triste comme un best-seller qui ne se vend pas".La formule est de l'éditeur Robert Laffont. D'un mot, fondé sur un paradoxe, elle énonce l'essentiel de la question. Inutile d'aller plus loin.

On en a la confirmation en lisant le hors-série que le magazine Books (97 pages, 7,50 euros) vient de consacrer à un "Tour du monde des best-sellers". Selon un principe qui a fait ses preuves avec Courrier international, elle a été chercher partout ailleurs les raisons d'un phénomène mondial. On ne sera pas étonné d'apprendre que l'analyse et la réflexion (historiques, sociologiques) sur le sujet y sont nettement moins intéressantes que les explications cas par cas. Sans oublier Tanizaki, ne fût-ce que pour son chef d'oeuvre Eloge de l'ombre, pour se souvenir de ce qu'ils ont apporté à la littérature contemporaine.

Books reproduit un article édifiant de Reiichi Miura, paru dans la Electronic book review, qui permet vraiment d'y voir plus clair. Musique américaine. (Photos D.R.) Céline ? “De quel désastre obscur…” - La république des livres - Il serait temps de s’aviser qu’un écrivain est un bloc. Rien à jeter. Ses lettres font œuvre comme le reste. Céline n’y échappe pas. L’épistolier en lui n’est pas seulement abondant : il est nombreux, multiple. Faisons d’une littérature pour notre temps, tant d’autres qui sont la négation même du lien que la création littéraire cherche à établir entre les hommes ? Écrivain-là ne fut jamais essayiste. Partir de 1932, c’est Céline qui signe mais c’est Bardamu qui tient la plume, avec ce qu’il faut de désabusé dans le ton. De l’épistolier est-elle en parfaite harmonie avec celle du romancier. Prendra certainement la forme d’un volume de la Pléiade dans laquelle les textes maudits, qu’on peut facilement lire sur la Toile en toute liberté, paraîtront enchâssés parmi des textes moins inflammables, précédés d’un avertissement contextualisant la chose et suivis d’un appareil de notes conséquent.

Signaler ce contenu comme inapproprié. Vercors une fois encore - La république des livres - Blog LeMond. Au fond, du tout début à la toute fin, Jean Bruller dit Vercors (1902-1991) n'aura jamais quitté la mer. Il s'était fait connaître sous l'Occupation avec Le silence de la mer qui deviendra le livre emblématique de l'esprit de résistance ; il acheva son parcours sur terre juste après avoir tracé le point final à son tout dernier récit Le Commandant du Prométhée (85 pages, 14,50 euros, Portaparole). "Tracé" et non écrit car un crayon à la main, il ne cessait jamais d'être le dessinateur-graveur qu'il serait resté si la guerre n'avait bouleversé son destin.

Curieux cheminement que celui de cet homme qui a publié des dizaines de livres relevant de tous les genres car il ne s'interdisait rien n'étant pas du sérail des Lettres ; on le lui fit assez sentir car le succès mondial du Silence de la mer après la Libération, et la notoriété qui s'en suivit, exacerbèrent les jalousies. La mer, donc. (Ces deux dessins sont de Jean Bruller : le premier est tiré de son livreLe mariage de M. Gracq, le fantôme de M. Poirier en rit encore - La république de. Le 27 juillet prochain, un habitant de Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire) aurait eu 100 ans. S’il s’était appelé Louis Poirier comme tout le monde, on n’en parlerait pas. Mais il s’appelait Julien Gracq comme personne et on n’a pas fini d’en parler.

La compagnie des gracquologues, gracquophiles, gracquomanes et graquolâtres peut s’inquiéter à juste titre au seuil de cette année de commémoration. Non pour les rencontres prévues, qui s’annoncent sous les meilleurs auspices, au Lycée Henri IV (il y fit son hypokhâgne) où l’on inaugurera en avril une salle au nom du plus littéraire des professeurs de géographie, et les colloques à Paris, Toulouse, La Haye… Ni pour les projets farfelus, vite refoulés par les détenteurs du droit moral, comme ce « Prix Julien Gracq » qui eut fait rire l’auteur de La Littérature à l’estomac.

De Jean de Malestroit qui m’a poussé à écrire. Pour réparer. Toute façon ». N'y a pas de vie privée". La faconde d’un conteur arabe. Kafka, la philosophie dans le foutoir - La république des livres. C’est un jardin extra-or-dinaire… - La république des livres - B. C'était inévitable : à force de courir autour du Jardin des Plantes chaque jour dans la foulée de quelques autres forcenés du petit matin blême, Philippe Dufay a fini par tomber dedans.

Il en a écrit la biographie comme on le ferait d'un grand vivant alors que la chose a tout de même quelques siècles. Il faut dire qu'on l'entend vraiment respirer dans Le Roman du Jardin du Roy (213 pages, 19,90 euros, éditions du Rocher). Il n'est guère de Parisien qui ne s'y soit livré une fois au moins à une promenade bucolique. Dufay a fait mieux puisqu'il l'a visité à plusieurs reprises avec le plus merveilleux des guides sous le bras, un illustre voisin qu'il était allé quérir dans son repaire, Jacques Perret, auteur du Jardin des plantes (1984), justement. Avec une telle vigie en incipit, on ne s'étonne pas de trouver un mot d'Antoine Blondin en épigraphe ("Un peu plus aventureux, je me serais fait jardinier"). Saint-Hilaire et Buffon. Voyage comme nulle part ailleurs à Paris.