background preloader

Film

Facebook Twitter

007

Berri. Dany+Boon. Cinema. Relief. Chronique des dragons, des fauteuils rouges et des yeux grands c. Samedi soir, entre minuit et minuit 30. Sammy et Chérie de Sammy (qui est trop pudique pour accepter de voir son nom divulgué sur internet, et puis c'est joli, Chérie de Sammy non ?) Rentrent du cinéma. Mais vous pouvez aussi dire Blanc d'oeuf et petit jaune d'oeuf, c'est joli aussi. Place Saint Bernard, nous sommes abordés par un quidam en phase d'alcoolisation avancée, désireux de connaitre le chemin le plus court pour se rendre au bar "Le Broque" où ses amis l'attendent pour d'autres libations ; après une courte délibération, nous lui indiquons le chemin avec grand volontiers, comme dirait Melle Bille. Ce charmant jeune homme -on peut être pété comme un serre joint et rester poli, je ne pense pas que ce soit génétique, c'est plutôt une question d'éducation- nous quitta en nous gratifiant d'un "bonne soirée les amoureux" qui nous fit nous envoler à quelques centimètres du trottoir.

Je ne sais pas si il s'en aperçut. Samedi soir, entre minuit et minuit 30. Don Almodovar de la Mancha. Dans la Mancha, les patios sont frais, les façades blanches, les rues pavées et on ne se bat plus contre les moulins à vent depuis longtemps. Ils ont d'ailleurs cédé la place aux éoliennes. Non, dans la Mancha d'Almodovar, on se bat contre les fantômes du passé et leurs conséquences dans le présent. Car les fantômes reviennent parfois, sous la forme de souvenirs, voire de façon plus tangible, et on retrouve alors une mère disparue, qui revient pour régler certaines choses une bonne fois pour toutes. Volver est une histoire de femmes, une histoire d'amour entre mère et fille, entre soeurs ; les deux personnages masculins du film n'ont pas le beau rôle, et d'ailleurs ils sont morts, soit au début de l'histoire, soit bien avant, dans ce passé enfoui que l'on veut oublier mais qui revient.

Car l'histoire, comme souvent chez Almodovar, commence avec un cadavre fort encombrant. Qu'en faire ? Et que dire aux voisines ? Mais ce n'est pas là que réside la force de ce film. Rendons à César... La langue de Molière, chronique de l'inspiration. Le précédent étant mort au champ d'honneur, tombé glorieusement la pointe en avant, je projetais depuis un moment de faire l'acquisition d'un stylo plume. J'ai bien tenté de m'accoutumer aux divers erstaz que les papetiers mettent à notre disposition, mais rien à faire, ça ne va pas. Celui-ci écrit trop gros, celui là trop bleu -c'est rédhibitoire- un tel trop lentement et tel autre a su surtout faire preuve de sa capacité à fuir. J'ai donc fait cette importante acquisition un soir à C*rrefour. Pour tout dire, j'en ai acheté deux, ne pouvant me résigner à choisir entre ces exemplaires au semblable mérite. Celui qui voyage est en plastique bleu et transparent.

La plume maison, au corps métallique et froid, sert au griffonnage, brouillonage et autres listes de choses à faire. C'est plus ou moins avec cette scène que le film du même nom débute vraiment. Ce serait de ces instants décisifs que Molière aurait tiré la matière de toute son oeuvre future. « Psychose », la douche froide. En 1960, à la sortie du film Psychose, d’Alfred Hitchcock, on découvrait une scène qui allait rester parmi les plus mythiques de l’histoire du cinéma : la scène de la douche. Le personnage de Marion Crane, jouée par l’actrice Janet Leigh, meurt de plusieurs coups de couteau rageurs. Plus de 70 plans qui s’enchaînent en quarante-cinq secondes sous les terrifiants cris des violons de Bernard Hermann. Une scène légendaire, dans laquelle Hitchcock a créé l’illusion parfaite. Il montre finalement peu de choses, aucune image ne prouve la pénétration du couteau dans le corps de Marion, et pourtant la scène est d’une rare violence.

Leurre. Cette scène est aussi un beau mensonge : elle fait croire que le corps que l’on voit est bien celui de l’actrice Janet Leigh. Un leurre éventé depuis belle lurette, malgré les dénégations des principaux protagonistes : Alfred Hitchcock et Janet Leigh ont catégoriquement affirmé à de multiples reprises qu’il n’y avait pas eu de doublure. Obsession. La Fondation d’Asimov bientôt au cinéma - Suivez le geek. C’est un projet titanesque que viennent d’annoncer Bob Shaye et Michael Lynne, les deux fondateurs des studios New Line. La structure a été absorbée il y a six mois par la Warner, qui a taillé dans les effectifs et mis à la porte les deux hommes.

Qui ont rebondi en fondant au début du mois une nouvelle structure nommée Unique Features. Et leur première production est un coup de tonnerre. Fondation d’Isaac Asimov, pas moins (voir l'article du Hollywood Reporter qui l'annonce). Pour ceux qui ne l’auraient pas lu, disons qu’il s’agit de LA vache sacrée de la science-fiction, qui décrit la décadence et la renaissance d’une civilisation galactique grâce à une nouvelle science de prédiction de l’histoire, à mi-chemin entre la sociologie, l’économie, les statistiques et la psychologie.

Les fans doivent-ils avoir peur d’un tel projet ? Ensuite, en matière de bouquin totalement inadaptable, Fondation (réédité dans une nouvelle traduction chez Denoël/Lunes d'Encre) se pose là. Eloge de la beaufitude et des autres plaisirs simples. Il n'est rien de plus beau qu'un envol de caravanes aux premières lueurs de l'aube. Sanglés dans leurs automobiles, les aoûtiens partent de Melun, de Dijon et que sais-je ? Peut-être certains viennent-ils de Clermont-Ferrand. Ils morigènent les enfants, débranchent les poissons et se passent les nerfs sur leur femme, démarrent enfin après un check-up digne d'une navette spatiale, et se retrouvent quelques heures après, les tongs en batterie et le sourire aux lèvres, au camping des flots bleus. Comme tous les ans à la même date. A mi-chemin entre les Bronzés et les Bidochon en vacances, Camping offre 1h30 de caricature pas si grossière que ça à la gloire des épopées caravanesques et des problèmes existentiels des estivants franchouillards.

Quoi de pire en-effet que de faire 9h10 de route pour s'apercevoir que la place 17, celle que l'on réserve depuis 30 ans, a été attribuée à des hollandais ? La liberté c'est de pouvoir manger ses carottes rapées dans l'emballage. Gainsbourg, le film : Joann Sfar dynamite le biopic. Avec « Gainsbourg (vie héroïque) », son premier film qui sort ce mercredi, Joann Sfar oublie l’académisme et signe une fiction libre, impertinente, à l’image de son modèle.

Une bonne nouvelle pour le cinéma français. Après Piaf, Sagan, Coluche, Mesrine et en attendant Romy Schneider, Montand et les autres (Carla Bruni ?) , voici qu’un autre « monument » national renaît sur nos écrans. Son nom : Serge Gainsbourg, un homme dont la vie et l’œuvre interdisent a priori sa panthéonisation en images. Mais depuis le succès de « La Môme », le biopic made in France est devenu un genre à part entière. Pour la plus grande joie des producteurs (la biographie filmée se vend bien chez les argentiers des chaînes de télévision), des décorateurs, excités à la perspective de réinventer une époque, et bien sûr des comédiens. Ces derniers n’ignorent pas que les métamorphoses spectaculaires sont souvent un gage pour glaner des nominations aux Césars, voire pour triompher à l’international. Adieu académisme. Ce que le Coppola nouveau doit au théâtre et à la littérature - Mais qu'ont-ils tous à se réclamer de Tennessee Williams ?

A croire qu'un anniversaire n'y est pas étranger, ce qui est le cas vérification faite, et même un double anniversaire puisqu'il est né il y aura bientôt cent ans et qu'il est mort il a un peu plus d'un quart de siècle. Mais pour Francis Ford Coppola, c'est déjà une vieille complicité. On sait que depuis quelques temps, il a entamé sa seconde carrière ; il s'offre le luxe de réaliser ses rêves de jeunesse en réalisant les films qu'il avait écrits autrefois sans avoir les moyens de les tourner faute de notoriété. Ainsi après L'Homme sans âge adapté d'une nouvelle de Mircea Eliade, voici Tetro, deux heures d'un noir et blanc envoûtant.

A l'origine de ce film, un traumatisme personnel : à 14 ans, Coppola a vu soudainement disparaître son frère aîné, son idole, qui lui avait fait découvrir les livres et les films. De la littérature. Cette entrée a été publiée dans Cinéma, Théâtre. L'EMPREINTE DE L'ANGE. Davincible ennui. Il est minuit, c'est l'heure du crime, je vais donc assassiner le film Da Vinci Code. C'est un juste retour des choses, dans la mesure ou ce (très) long métrage a tenté de me faire mourir d'ennui. C'est long. Très long. Et on se fait chier. Oh oui. Et pourtant je ne partais pas avec un préjugé défavorable.

Je ne me laisse plus influencer par les critiques fielleuses des journaux branchés depuis longtemps. Sur un plan purement scénaristique, l'histoire colle au roman, pas la moindre sortie de route, c'est une adaptation honnête. Par contre, à partir du moment où le casse-tête vincinien est résolu et le méchant démasqué, je m'attendais à une fin plus rapide... et c'est là qu'il faut lutter contre le sommeil et/ou l'envie de partir... Voili voilou... ni le livre, ni le film ne justifiaient de faire tout ce pataquès médiatico-religieux ; c'est juste un bon thriller, original, avec une histoire bien inventée sur un thème historico-mystique qui marche à tous les coups. P.S.