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La société du risque

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Comprendre que l’homme n’a jamais été aussi vulnérable et en même temps aussi bien protégé qu’aujourd’hui. Comprendre les facteurs de prolifération des risques dans notre société. Source : extrait du livre « santé et environnement », écrit par William Dab, collection « Que sais-je » Il faut prendre conscience du fait que jamais l’homme n’a eu une capacité aussi importante de produire autant de nouveaux facteurs pouvant potentiellement altérer la santé.

Comprendre les facteurs de prolifération des risques dans notre société

En particulier, la possibilité de fabriquer de nouvelles substances chimiques (plusieurs milliers chaque année) n’a jamais été aussi grande. La charge chimique atmosphérique, hydrique ou alimentaire est croissante. Certes, la pollution atmosphérique urbaine, contrairement à une idée largement répandue, a diminué depuis les années 1950. Mais si cela est vrai pour les polluants classiquement surveillés (SO2, NO2, fumées noires, plomb), le nombre de composés organiques volatils, comme le benzène, issus notamment des carburants automobiles, augmente. La ressource en eau est menacée par l’utilisation extensive des engrais azotés et des pesticides.

Connaître les conséquences de notre société moderne. Source : extrait du livre « santé et environnement », écrit par William Dab, collection « Que sais-je » Nouveaux dangers, nouvelles conditions d’exposition et nouveaux facteurs de risque : ces trois éléments conjugués suffiraient à eux seuls à justifier une mobilisation de grande ampleur.

Connaître les conséquences de notre société moderne

Mais il y a de surcroît des phénomènes globaux qui menacent l’ensemble de la planète. Ainsi, l’urbanisation est désormais quasi-totale avec des concentrations humaines considérables, ce qui signifie, en termes épidémiologiques, un accroissement du nombre de personnes potentiellement exposées aux agents de l’environnement. Comprendre que les fondements même de l’organisation de la société sont menacés par les nouveaux dangers.

Source : extrait du livre « santé et environnement », écrit par William Dab, collection « Que sais-je »

Comprendre que les fondements même de l’organisation de la société sont menacés par les nouveaux dangers

Comprendre que les nouveaux dangers ne suivent plus une stratification sociale claire dans la société moderne. Comprendre que le monde est devenu une terre d’échange et que les frontières ne sont plus efficaces pour contrôler la propagation des maladies. Comprendre que les enjeux de santé environnementale mobilisent la population et provoque un dynamisme de changement. Comprendre que la société du risque est une société du doute et de la perte de confiance. Comprendre les conséquences de l’individualisation des individus. Comprendre que la société engendre ses propres risques. Source : extrait du texte de Arlette Bouzon, « Ulrich Beck, La société du risque.

Comprendre que la société engendre ses propres risques

Sur la voie d’une autre modernité, trad. de l’allemand par L. Bernardi », Questions de communication [En ligne], 2 | 2002. Lien : Comprendre le rôle d’un pouvoir central. Comprendre que l’homme moderne éprouve la crainte le l’homme traqué par l’homme. Comprendre que le pouvoir est une drogue. Comprendre que la modernité est à la fois menace et promesse de suppression de la menace qu'elle crée elle-même. Comprendre que les personnes sont esclaves de différentes puissances. Comprendre la santé publique du 21ème siècle. Photo de la planète Terre (source: Desktop wallpapers) La société du risque Nous sommes à notre époque entrés dans une société du risque.

Comprendre la santé publique du 21ème siècle

Les effets induits par les nouvelles techniques que les sociétés ont mis en place se retournent contre elles à plus long terme. Ces risques touchent toute la population mondiale en raison de leur caractère international. Les victimes potentielles ne sont plus ni socialement, ni temporellement, ni géographiquement localisées. L'accident nucléaire de Fukushima est "un désastre créé par l'homme" Source: France 24 (lien: L'accident nucléaire de Fukushima a été "un désastre créé par l'homme" et non pas simplement provoqué par le séisme et le tsunami géant survenus le 11 mars 2011 dans le nord-est du Japon, a conclu une commission d'enquête mandatée par le Parlement japonais.

L'accident nucléaire de Fukushima est "un désastre créé par l'homme"

Le rapport indique que "l'accident (...) est le résultat d'une collusion entre le gouvernement, les agences de régulation et l'opérateur Tepco, et d'un manque de gouvernance de ces mêmes instances". "Ils ont trahi le droit de la nation à être protégée des accidents nucléaires. C'est pourquoi nous sommes parvenus à la conclusion que l'accident a été clairement +créé par l'homme+". "Nous pensons que les causes fondamentales sont les systèmes d'organisation et de régulation qui se sont basés sur des logiques erronées dans leurs décisions et leurs actions, et non pas un problème de compétence d'un individu en particulier. " La société du risque, vue à travers l'accident nucléaire de Fukushima. Pour le 25ème anniversaire de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, nous assistons à une nouvelle catastrophe nucléaire qui ne touche pas cette fois un pays anciennement soviétique avec des installations qui laissent à désirer mais un pays riche à la pointe de la technique et de l'innovation.

La société du risque, vue à travers l'accident nucléaire de Fukushima

Si à l'époque, les menaces venaient des autres et surtout de ceux qui n'ont pas adopté l'idéologie capitaliste, de modernisation et de consommation croissante, la réalité nous rappelle que nos sociétés ressemblent plus au « Titanic », surnommé à l’époque par les ingénieurs et les décideurs « l'insubmersible ». Ces constats trouvent échos dans la pensée du sociologue Ulrich Beck, à travers son livre « la société du risque » écrit en 1986, année de l'explosion de Tchernobyl.

La catastrophe nucléaire de Fukushima Daichi a été classée en alerte 7, niveau aussi grave que la catastrophe de Tchernobyl en 1986, 25 ans plutôt. Comprendre que nos sociétés modernes sont devenues des manufactures du risque. Extraits du livre “la société du risque”, de Ulrich Beck, 1985 La société du risque La société moderne s’est muée d’une société de classes à une société du risque lors de l’émergence d’une conscience globale, de la place qu’à pris la science comme vérité absolue dans la société et d’une scientifisation de la politique.

Comprendre que nos sociétés modernes sont devenues des manufactures du risque

La valeur régulatrice de la société est donc passée de l’argent aux nombres d’année de vie par habitant. La société est dans une course continuelle de réponses aux attentes d’une société de plus en plus critique et intransigeante face aux dangers invisibles qui l’entourent. La société moderne ne s'appuie plus sur le passé mais sur l’avenir. L'obsolescence des travailleurs dans le monde moderne L’impossibilité pour les travailleurs de la constitution spontanée d’une culture technique adaptée aux nouveaux systèmes en évolution rapide, entraîne une déqualification. Connaître les 4 hypothèses de la société du risque de Ulrich Beck. Source: extraits du livre "La société du risque", de Ulrich Beck, 1986 1ère hypothèse A l’origine, dans le projet de la société industrielle, le rapport entre mutation sociale et gestion politique est pensée en fonction d’un modèle de l’homme divisé en deux : citoyen et bourgeois.

Connaître les 4 hypothèses de la société du risque de Ulrich Beck

En tant que citoyen, il prend conscience de ses droits démocratiques dans tous les lieux de formation de la volonté politique ; en tant que bourgeois, il poursuit ses intérêts privés dans les domaines du travail et de l’économie. On obtient donc d’une part un système politico-administratif, d’autre part un système technico-économique. Réaliser que la société moderne joue la posture du "comme si" Source: extraits du livre " la société du risque ", de Ulrich Beck, 1986 La posture du « comme si » domine la scène depuis le XIXème jusqu’à aujourd’hui.

Réaliser que la société moderne joue la posture du "comme si"

Les scientifiques font comme s’ils étaient détenteurs de la vérité, et doivent le prétendre quand ils s’adressent à l’extérieur, parce que leur position en dépend. Les hommes politiques – en particulier en période électorale – sont contraints de faire semblant de posséder un pouvoir décisionnel dont ils savent pertinemment qu’il s’agit d’une légende propre au système, qui risque de leur retomber dessus à la prochaine occasion. Comprendre que le mythe du progrès et de la sécurité sont en train de s'effondrer. Source: Le monde Texte écrit par Ulrich Beck suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima « Parler de "société du risque mondialisé", c'est parler d'une époque au sein de laquelle la face obscure du progrès détermine de plus en plus les controverses sociales. Que les plus grands dangers viennent de nous n'a d'abord été une évidence pour personne, et on l'a contesté ; or c'est un fait qui est en train de devenir la force motrice de la politique.

Les dangers nucléaires, le changement climatique, la crise financière, le 11-Septembre, etc. Tout cela s'est produit conformément au scénario que je décrivais il y a vingt-cinq ans, avant même la catastrophe de Tchernobyl. Bref : le système de réglementation qui doit assurer le contrôle "rationnel" de ces potentiels d'autodestruction en marche vaut ce que vaut un frein de bicyclette sur un jumbo-jet. » En savoir plus sur.

Comprendre que le progrès technique échappe à tout débat démocratique. Source: extraits du livre " La société du risque ", de Ulrich Beck, 1986 L’ancienne société industrielle était focalisée sur le progrès. En dépit de toutes les critiques, on n’a pourtant jamais remis en question cette croyance latente au progrès qui est devenue précaire aujourd’hui avec la progression des risques : la croyance en la méthode de l’essai et de l’erreur, la croyance en la possibilité de maîtrise systémique de la nature intérieure et extérieure qui finit peu à peu par s’imposer en dépit des revers et des problèmes. D’un autre côté, cette musique de fond de la critique civilisationnelle n’a pas ôté aux transformations sociales accomplies sous le signe du « progrès » un centième de leur puissance d’affirmation.

L’augmentation du risque a rendu caduc le principe d’équivalence entre progrès social et progrès technique. Comprendre que le pouvoir politique a perdu son pouvoir d'intervention dans la société moderne. Source: extraits du livre, "La société du risque", Ulrich Beck, 1986 Le débat scientifique sur la capacité de la politique à intervenir sur la mutation technico-économique est caractérisé par une singulière ambivalence. D’un côté, on ne cesse d’insister de manières variées sur les capacités d’intervention et de régulation limitées de l’Etat confronté aux acteurs de la modernisation dans l’industrie et la recherche. D’un autre côté, en dépit de toutes les critiques portant sur cette marge de manœuvre politique réduite, dont on estime tantôt qu’elle est inhérente au système, tantôt qu’elle est évitable, on continue à considérer le système politique comme le centre exclusif de la politique.

Au cours des deux ou trois dernières décennies, le débat politique, dans le milieu scientifique comme dans l’opinion publique, a été le cadre d’un renforcement de cette contradiction. Connaître les 7 conséquences du processus de modernisation. Le processus de modernisation a ébranlé le système interne de la société industrielle : sa conception de la science et de la technique ; les axes entre lesquels se joue l’existence humaine : la famille et le travail, la répartition et la séparation entre politique démocratiquement légitimée et subpolitique (au sens d’économie, de technique et de science).

Voici les 7 conséquences du processus de modernisation : - Dans tous les pays industrialisés au cours du processus de modernisation de l’Etat providence, a eu lieu une poussée sociale de l’individualisation d’une ampleur et d’une intensité sans précédent. Comprendre que les innovations sociales et technologiques accentuent le processus d'individualisation de la société moderne.

Source: extraits du livre " La société du risque ", de Ulrich Beck, 1986 D’un côté, les relations d’inégalité sociale sont restées très largement constantes. D’un autre côté, les conditions de vie de la population se sont radicalement transformées. L’évolution des structures sociales est marquée par l’effet d’ascenseur : la société de classe est intégralement transportée à l’étage supérieur.

On observe – en dépit de toutes les inégalités, anciennes ou nouvelles – une amélioration collective des revenus, de la formation, de la mobilité, du droit, de la science, de la consommation de masse. Ce phénomène a pour conséquence un amenuisement ou une diminution des identités de classe et des liens de classe subculturels. Les nouvelles insécurités causée par une société postmoderne provoquent perte et séparation : rapport entre les sexes, le couple, la famille, les situations de menaces civilisationnelles, le matériel (précarité économique).

Comprendre que le processus de démocratisation entraîne un déplacement de l'activité politique et la disparition progressive de la "monarchie" démocratique. Comprendre que la société moderne est une communauté de jouissance, basée sur une économie du psychisme, dépendante de l’économie de marché. “Nous constatons les difficultés des sujets d’aujourd’hui à disposer de balises, tant pour éclairer la prise de décisions que pour analyser les situations auxquelles ils sont confrontés. Est-ce étonnant dans un monde caractérisé par la violence, aussi bien à l’école que dans la Cité, une nouvelle attitude devant la mort (euthanasie, affaiblissement des rites…), la demande transsexuel, les aléas des droits de l’enfant, les contraintes voire les diktats de l’économique, les addictions de tous ordres, l’émergence de symptômes inédits (anorexie masculine, enfants hyperactifs…), la tyrannie du consensus, la croyance aux solutions autoritaires, la transparence à tout prix, le poids du médiatique, l’inflation de l’image, l’adresse permanente au droit et à la justice comme « bonnes à tout faire » de la vie en société, les revendications des victimes de tout genre, l’aliénation dans le virtuel (jeux video, internet…), l’exigence du risque zéro, etc.

Connaître les cyndiniques. Source : extraits du livre « la société du risque » de Patrick Peretti-Watel Les cindyniques se présentent comme la science des risques et revendiquent une approche transdisciplinaire, incluant toutes les sciences humaines et celle de l'ingénieur, prétendant s'appliquer à une très large gamme de risques: catastrophes naturelles, risques technologiques, délinquance, accidents de la route... Connaître les perspectives de la médecine moderne. Comprendre les enjeux de la médecine prédictive. Comprendre que la prise en compte de la qualité de vie devient essentielle dans le traitement des maladies. Comprendre que la société n’est pas prête à payer à n’importe quel prix les innovations scientifiques.

Comprendre que les crises sont révélateur des décalages entre les exigences et les réponses qu’on leur apporte. Connaître les logiques de cette multiplication de crises sanitaires. Source : Extraits du livre “Ces peurs qui nous gouvernent - Sécurité sanitaire : faut-il craindre la transparence ?” De Martin Hirsh La succession de crises ne serait pas une anarchie des crises et des peurs, mais la contrepartie obligée de changements profonds de l'organisation des sociétés contemporaines.

En d'autres termes, les crises ne seraient pas un symptôme d'un archaïsme, mais le signe d'une modernité. Pour prolonger cette interprétation, on peut hésiter entre deux directions diamétralement opposées. Comprendre que la multiplication des conduites à risque découle de la multifactorialité des risques sanitaires.

Comprendre la persistance du déni des risques sanitaires causés par les nouvelles technologies. Source : extraits du texte « le coût du progrès, le déni des politiques », de Corinne Lepage Lien : Comprendre que notre société est incapable de dégager une ligne directrice entre des incertitudes multiples et d’exprimer un système de valeurs dans un monde en mutation. Source: extraits du livre “On ne peut rien faire Madame le ministre...” de Corinne Lepage, édition: Albin Michel. Comprendre que le système mondialisé d’économie de marché est incapable d’exprimer des valeurs et qu’une nouvelle conception des droits et des devoirs se formule en dehors de l’Etat par la société civile.

Source: extraits du livre “On ne peut rien faire Madame le ministre...” de Corinne Lepage, édition: Albin Michel Comment définir un projet collectif alors que les modèles sociaux sur lesquels nous vivons sont totalement dépassés, que l’individualisme ne cesse de s’accroître, et que l’on assiste à une dissociation croissante entre l’économie et culture, l’univers instrumental et l’univers symbolique? Personne ne s’y trouve plus, en cette période de basse modernité où l’on assiste à une extrême séparation entre une économie globalisée, désocialisée et entre des identités culturelles individuelles ou collectives.

Le système mondialisé d’économie de marché est incapable d’exprimer des valeurs ou des préférences. Comprendre que la nature tend à devenir une norme morale. Comprendre que le passage rapide de la technologie à la technique permet l'anticipation. Comprendre qu'en état d'équilibre la pression psychologique est une arme plus efficace que la pression physique. Comprendre que l’homme moderne est bien plus déterminé qu’il ne détermine. Comprendre que les adaptations doivent se faire dans un contexte d’amélioration et non de révolution. Comprendre que moins les réponses apportées par les autorités aux inquiétudes sont pertinentes, plus la méfiance grandit et le seuil de déclenchement des crises est bas. Comprendre que les nouveaux risques sanitaires induisent des changements majeurs et rapides de la société.

Comprendre que l’incertitude est devenue le dénominateur commun de ces nouvelles questions de risques sanitaires. Connaître les vices des artistes et des hommes politiques.