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Homme augmenté

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La programmation du monde : où nous mène la convergence technologique. Vers une une informatique contemplative. Par Rémi Sussan le 15/07/11 | 6 commentaires | 5,465 lectures | Impression Alex Soojung-Kim Pang, du Peace Innovation Lab à Stanford et du Groupe d’étude des systèmes sociaux numériques de Microsoft Labs, a débuté son intervention à la conférence Lift en nous suggérant une petite activité : “consultez vos e-mails” a-t-il demandé, “vous allez le faire de toute façon”. Mais il nous a demandé d’observer notre comportement à ce moment : il semble en effet qu’en majorité, les internautes retiennent leur respiration au moment de cette consultation. Ce qui a pour conséquence d’augmenter notre CO² dans le sang et donc notre sensation d’anxiété. Voilà pour lui un exemple de la manière dont les technologies modernes provoquent des stress.

Image : Alex Soojung-Kim Pang sur la scène de Lift, photographié par Swannyyy. “On dit souvent que nous sommes dans l’âge de l’information, a-t-il continué, alors qu’on a plutôt l’impression d’être dans l’âge de la distraction”. Du suicide «orgasmiquement assisté» au cauchemar génétique. - A Manille en février 2011. REUTERS/Cheryl Ravelo - Les organes génitaux –chacun l’apprend à des âges variables— sont indispensables à l’obtention de l’orgasme. Mais depuis plus d’une décennie, les spécialistes des neurosciences ont progressivement découvert et démontré que le cerveau l’est au moins autant.

Pour faire simple la stimulation – réussie— des zones érogènes a pour conséquence réflexe de faire entrer en action les circuits cérébraux de «récompense» ce qui conduit à la perception consciente de sensations de plaisirs dont l’intensité ne cesse de croître avant l’acmé. Et point n’est besoin d’ajouter que la quête partagée de l’orgasme est, dans la très grande majorité des cas, très largement éloignée de la reproduction. Questions: l’orgasme aura-t-il, demain, de nouvelles fonctions? Assistera-t-on bientôt à la mise au point d’un suicide «orgasmiquement assisté»?

Publicité «Allongement du temps de jeunesse» Miroslav Radman a aujourd’hui 66 ans. Plaisir à la demande Jean-Yves Nau. Transhumanistes sans gêne. L’homme percera-t-il un jour le secret de son cerveau ? Dans vingt ans, cinquante ans, un siècle ? Les spéculations les plus aléatoires circulent. Cette quête apparaît comme la prochaine frontière de l’homme, celle qui lui permettra de se dépasser, prétend le mouvement transhumaniste.

Les efforts de la recherche tendraient à les conforter. C’est l’incroyable défi du Human Brain Project , initié par le neurobiologiste Henry Markram, associant treize centres de recherche en Europe et réclamant un milliard d’euros sur dix ans. «Matrix» et «Avatar» Une vieille lune qu’on pensait cantonnée à la littérature de science-fiction. Le transhumanisme, frange extrême de la cyberculture californienne, professe que l’humanité se trouverait au seuil de la plus grande transformation de son histoire. Ce courant de pensée radical se développe dans la Silicon Valley, en pleine révolution numérique retrace R émi Sussan dans Les utopies post humaines . Défiance de la chair Sculpter le corps et l’esprit.

Google, au delà de l’humain. Google a pour devise : «Don’t be evil». Encore faut-il savoir ce que l’entreprise entend par là. La Singularity University créée en 2007 permet de s’en faire une idée. Elle a pour but de réunir des scientifiques de divers domaines pour faire avancer la convergence des technologies NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives). Son fondateur, Ray Kurzweil, est un gourou du transhumanisme, courant de pensée pour qui l’homme disposera bientôt, grâce à cette convergence, de la faculté d’améliorer ses performances physiques et mentales, en utilisant ces technologies directement dans le corps humain, par l’insertion de prothèses, connexions, nanorobots etc. Bref, de donner corps au cyborg. On peut voir sur le Net Ray Kurzweil expliquer qu’il espère accéder à l’immortalité ou qu’il pourra bientôt connecter son cerveau à un ordinateur pour sauvegarder son savoir et sa personnalité ou charger directement des données dans son cerveau.

Et Google ? Didier G. « Un homme presque parfait », cyborg m’était conté. Créer une horde de mutants humanoïdes aux forces décuplées ? Un scénario de science-fiction que la technologie n’est pas loin de permettre aujourd’hui. Avec beaucoup de justesse, Un homme presque parfait , le documentaire de Cécile Denjean nous plonge progressivement dans le trash électronique du futur, ou comment améliorer les performances du corps humain par le biais des machines, sauf que le futur, c’est -- presque -- déjà maintenant. Premier exemple : Aimee Mullins. Sans jambes depuis son enfance, c’est grâce à ses prothèses ultraperfectionnées que cette Américaine a percé comme athlète handisport, actrice et mannequin. Le scientifique américain Kevin Warwick en est un des plus fervents représentants, l’image même du physicien fou. Un homme presque parfait explore aussi la procréation assistée jusque dans ses dérives. Et là, on n’est pas dans la science-fiction mais dans la science au service du business.

Paru dans Libération du 9 juin 2011 Un homme presque parfait Gwendal Fossois. L'Homme "augmenté" selon Google...vers une transhumanité diminuée ? "Ce que nous essayons de faire c'est de construire une humanité augmentée, nous construisons des machines pour aider les gens à faire mieux les choses qu'ils n'arrivent pas à faire bien"...On ne pourra pas dire que nous n'avons pas été prévenus.

Mais, étrangement, cette déclaration programmatique d'Eric Schmidt est pratiquement passée inaperçue en dehors des cercles technophiles concernés. Vous ne pourrez plus vous passer de Google, sauf à être un homme "diminué". C'est en tout cas le projet assumé des dirigeants de "La" Firme. Sergei Brin, le fondateur de Google, a récemment dit qu’il voulait faire de sa création «le troisième hémisphère de notre cerveau ». Eric Schmidt a multiplié les déclarations provocatrices en ce sens à l’IFA, la grand messe païenne de l'électronique qui s'est tenue début septembre à Berlin : « Nous pouvons vous suggérer quoi faire après, ce qui vous intéresse.

Achtung encore un qui a trop lu Orwell...Souvenez-vous "1984": "Big Brother vous regarde. Quelle sorte de cyborg voulez-vous être? Qui, de l’homme ou de la machine, est le plus intelligent? Cette question fondamentale mérite d'être reformulée, en prenant en compte le fait que c'est la collaboration entre les deux qui s'avère le plus efficace. Xavier de la Porte, producteur et animateur de l’émission Place de la Toile sur France Culture, effectue chaque semaine une lecture d’article dans le cadre de son émission. Cet article a été publié le 6 avril sur InternetActu. La lecture de la semaine, encore une fois, sera une chronique de Clive Thompson dans le dernier numéro du magazine américain Wired, car, encore une fois, cette chronique est tout à fait passionnante.

Clive Thompson commence par poser une question obsédante et désormais classique: Qui, de l’homme ou de la machine, est le plus intelligent? En 1997, rappelle Thompson, Deep Blue, le superordinateur d’IBM, a fait nettement pencher la balance en faveur des robots en battant Garry Kasparov aux échecs. Le grand-maître Ponomariov en 2005 face à la machine par erral.