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Bibliographie

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Jazz, les échelles du plaisir. Histoire sociale du jazz en France. L'éloquence des images. Stewart Brand : de la contreculture à la cyberculture. Il faut, d'emblée, féliciter les éditions C&F de nous donner l'occasion de lire en français l'ouvrage majeur de Fred Turner, précédé d'une lumineuse préface de Dominique Cardon et agrémenté d'une solide bibliographie. Si l'histoire du numérique a fait l'objet de travaux sérieux - quand bien même la bibliographie en langue française resterait-elle encore relativement peu fournie - ce livre dépasse, et de loin, un récit savant, techniciste et internaliste.

De fait, le travail de Turner doit être lu comme un livre d'histoire culturelle. La recherche qu'il nous propose prend, à bras le corps, une période essentielle de l'histoire des États-Unis : de l'extrême fin des années 1940, jusqu'à l'orée du 21ème siècle. A travers une biographie qui n'en est pas tout à fait une, celle de Stewart Brand, Fred Turner retrace avec minutie, sur près de 500 pages, les liens entre ce que l'on a appelé la contreculture et la naissance, la diffusion puis la banalisation du numérique. Lire l'écran. Adapter la pensée à l’écran ainsi qu’aux caractéristiques du net, penser la diffusion des idées à l’ère du numérique, tel est le sujet de réflexion de Lire à l’écran, un petit livre au format paysage, publié en novembre dernier, aux belles Éditions B 42. Actes de la Journée d’étude organisée par l’ESAD Grenoble-Valence et sous-titré, "Contribution du design aux pratiques et aux apprentissages des savoirs dans la culture numérique" l’ouvrage aborde en réalité différents champs de la lecture à l’écran au travers du prisme d’auteurs de référence : la littérature numérique (Marin Dacos et Florian Cramer), les tentatives de bibliothèques numériques (Pierre Cubaud), les outils de lecture à l’écran (Yannick James) ou encore des magazines web collaboratifs (interview du studio stdin).

Avec son format intrigant, ce livre a le mérite de dresser un panorama des questions autour de la lecture à l’écran et, sans être exhaustives, les contributions des auteurs sont larges et clairvoyantes. Le mystère de l’identité juive, à Vienne autour de 1900. Reconnaissons le d’emblée, le titre peut paraître trompeur pour celui ou celle qui s’attendrait à un exposé complet qui relèverait de l’histoire sociale, portant sur les Juifs viennois autour de 1900. Dans ce livre, il est avant tout question de l’identité juive et des conditions historiques dans lesquelles celle-ci a pu évoluer et s’exprimer à travers les écrits des grandes figures de la modernité viennoise. Cette modernisation, qui est aussi européenne, est entendue comme "processus de rationalisation et de désenchantement du monde" .

Les Juifs viennois dont il est question ici ne sont pas tant les ouvriers des grandes fabriques, mais plutôt Victor Adler (1852-1918), le fondateur en 1888 du parti social-démocrate autrichien qui entendait les représenter. De même, on ne trouvera pas de témoignages des prostituées miséreuses venues de Galicie, mais plutôt de pertinents commentaires sur les écrits de Bertha Pappenheim (1859-1936) qui avait courageusement pris leur défense . L’institution des images. Démocratie des crédules ou arrogance des clercs ? Philosophie La démocratie des crédules Éditeur : Presses universitaires de France (PUF) Les deux premiers chapitres décrivent quelles ont été les révolutions successives dans le domaine de la fabrication et la diffusion de l'information, que l'auteur appelle la "révolution sur le marché cognitif", et les dangers possibles. On ne reviendra pas ici sur le premier point, bien décrit dans d'innombrables ouvrages consacrés à la "société de l'information", son histoire et ses enjeux .

Nous sommes tout d'abord sujets à ce que les psychologues appellent les "biais cognitifs" (p. 239), que l'auteur étaye au moyen de plusieurs exemples convaincants. L'auteur liste ensuite un certain nombre "d'effets". D'où diverses conclusions. Disons-le d'emblée : les problèmes pointés par l'auteur dans la formation des croyances sont réels. Cependant d'autres démonstrations sont plus critiquables. Quand l'Etat joue à des chiffres et des lettres. Co-écrit par Isabelle Bruno, maître de conférences à l’université Lille-II, et Emmanuel Didier, chargé de recherches au CNRS, l’ambition de l’ouvrage Benchmarking.

L'Etat sous pression statistique est de mesurer la portée et les conséquences de l’exportation des techniques managériales du secteur privé vers la sphère publique. On dispose désormais d’un recul en la matière sur ce mouvement de fond, initié depuis près de trente ans, qu’on appelle communément le "New Public Management" (NPM), même si celui-ci regroupe de façon protéiforme des réformes de l’Etat très variés conduites dans les pays de l’OCDE au cours des années 80-90 par des gouvernements désireux de réduire les dépenses publiques.

Parmi ces techniques issues du privé, il en est une, illustre, celle du benchmarking ("parangonnage" en français), qui consiste à comparer et étalonner les performances, en vue de repérer les meilleures pratiques et de s’améliorer. Naissance littéraire d’un fascisme à la française. Littérature Naissance littéraire du fascisme Éditeur : Seuil “Évitons d’abord tout malentendu : il n’y a pas eu qu’une seule naissance du fascisme, car il n’a pas existé qu’un seul fascisme.” Ainsi s’ouvre le livre d’Uri Eisenzweig, Naissance littéraire du fascisme, publié au Seuil dans la collection de Maurice Olender, qui se risque à donner “le marqueur de tout fascisme : une vision organique de la Nation” . Ce faisant, il met à profit les travaux de l’historien Zeev Sternhell qui voit dans le nationalisme organique de la France de l’affaire Dreyfus la naissance d’“un discours antisémite nouveau, à rebours de l’argumentation traditionnelle” .

Mais c’est pour refuser l’approche historiographique stricto sensu. Le troisième temps de l’étude mène la lecture au Journal d’une femme de chambre du dreyfusard Octave Mirbeau, publié en 1900 et en miroir de l’affaire.