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Égalité des chances

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Du haut vers le bas : le déclassement. L’envie de travailler sur le déclassement m’est venue en 2003, à un moment où je naviguais entre deux univers très différents.

du haut vers le bas : le déclassement

D’un côté, je suivais un cours de Louis Chauvel sur les inégalités entre les générations, et de l’autre, j’avais entrepris la lecture des romans d’Annie Ernaux. Le décalage entre les deux périodes, entre les deux univers, m’est apparu dans toute son ampleur. À partir de son expérience personnelle, Annie Ernaux décrit les « pathologies de la promotion sociale », pour reprendre une expression qu’emploie Luc Boltanski dans Les Cadres quand Louis Chauvel laisse entrevoir le désespoir, la colère d’une génération sacrifiée sur l’autel de la réussite de celle qui l’a précédée [1]. Ma recherche s’inscrit en quelque sorte dans l’espace laissé vacant entre ces deux œuvres. J’avais le sentiment que la société française était caractérisée par un ensemble de pathologies du déclassement, phénomène exactement inverse de celui de l’ascension sociale décrit par Annie Ernaux.

Le déclassement n'est-il qu'une lubie de " catastrophistes " ? Le déclassement n′est-il qu′un sentiment, et non une réalité largement subie, comme le sous-entend le dernier livre d′Eric Maurin ?

Le déclassement n'est-il qu'une lubie de " catastrophistes " ?

Le sociologue Camille Peugny conteste cette approche et revient sur les formes très diverses, entre les générations ou à l′échelle individuelle, que peut prendre le déclassement*. Les sociétés malades de leur école ? Recensé : François Dubet, Marie Duru-Bellat et Antoine Vérétout, Les sociétés et leur école.

Les sociétés malades de leur école ?

Emprise du diplôme et cohésion sociale, Paris, Le Seuil, 2010. Après Christian Baudelot et Roger Establet [1], c’est au tour de deux autres grands noms de la sociologie française contemporaine, François Dubet et Marie Duru-Bellat, assistés ici d’Antoine Vérétout, de se livrer à une mise en perspective internationale du système éducatif français et de ses performances, dans un ouvrage qui dépasse toutefois le cadre de l’analyse comparée des systèmes éducatifs. Comme le suggère son titre, le livre se donne en effet pour ambition d’analyser les liens entre les caractéristiques des sociétés et celles de leurs écoles. Penser la démocratisation scolaire. À la croisée de la réflexion sociologique et de la proposition militante, la démocratisation scolaire est passée au crible de la réflexion critique dans le dernier numéro de la revue La pensée. Un état des lieux des divergences sur l’établissement d’une bonne distance entre l’institution scolaire et la société. , « Penser et faire l’école », n° 357, janvier-mars 2009 Le dernier numéro de est consacré à la question politique de la démocratisation de l’Ecole en France, présente depuis la fin du XIXème siècle.

Méritocratie

Egalité des chances : défense et illustration de la « méthode Essec » Sur les politiques d’égalité des chances dans les grandes écoles, il existe aujourd’hui deux religions.

Egalité des chances : défense et illustration de la « méthode Essec »

L’une a pour maître Richard Descoings, créateur des « conventions ZEP » (2001). Son credo : la diversification des voies d’accès pour s’adapter aux publics moins favorisés. Parmi ses apôtres, figurent les actions de l'ESCP Europe , ou encore le dispositif Passerelle Ascenseur Social pour six ESC. L’autre religion est née en 2002 dans le giron de l’Essec. Elle vise au contraire à aider des jeunes défavorisés à mieux se préparer aux études supérieures, tandis que les concours restent les mêmes pour tous.

Du tutorat labellisé « une grande école pourquoi pas moi » Passerelle ascenseur social : un bon plan pour intégrer une école de commerce - Letudiant. La prépa créée par l’ENA pour des étudiants boursiers fait un flop. Inaugurée en octobre 2009 avec tambours et trompettes par Eric Woerth, alors ministre de la fonction publique, la classe préparatoire à l’ENA réservée aux boursiers a fait chou blanc.

La prépa créée par l’ENA pour des étudiants boursiers fait un flop

Au terme de sa première année d’existence, aucun des quinze poulains n’a obtenu son ticket pour l’école strasbourgeoise. Seul un étudiant a franchi le cap des épreuves écrites – mais il était déjà arrivé à cette étape l’année précédente, sans l’aide de la prépa. L’ENA, qui espérait ainsi diversifier les origines sociales de ses admis, avait pourtant bien fait les choses. Ces étudiants boursiers, issus de masters universitaires (droit, économie, gestion…) ou d’IEP avaient été durement sélectionnés : 15 dossiers retenus sur 150, sur critères académiques.

Le programme (21 heures hebdomadaires), dispensé dans les locaux parisiens de l’école, a été pensé sur le modèle de la prép’ENA de Sciences Po , avec des interrogations écrites et orales. Des étudiants reçus ailleurs. Choukri Ben Ayed : "Pour une vraie égalité des chances commençons par offrir à tous les élèves des conditions de scolarisation dignes et acceptables". Par François Jarraud Ecole ségrégative, école reproductive, les Actes de la recherche en sciences sociales publient un numéro sur la ségrégation scolaire. Un thème déjà bien travaillé. Mais les auteurs réunis par Choukri Ben Ayed apportent des éclairages nouveaux. Les Actes de la recherche en sciences sociales publient sous votre direction un numéro consacré à l'école ségrégative et reproductive. Vous déclarez dans le propos introductif que cette thématique entend donner une « nouvelle vigueur » à la théorie de la reproduction, pouvez vous indiquer en quoi ?

En général la thématique des ségrégations et celle de la reproduction sont plutôt traitées séparément. On a pourtant l'impression que les sources permettant d'étudier la sociologie de l'Education sont en train de se tarir. Bien heureusement jusqu’à présent la sociologie ne se contentait pas de reprendre les études ministérielles en tant que telles !