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P.I.R et Républicanisme

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Gérard Darmon : "Il y a un antisémitisme très vif en France" Vers l’émancipation, contre la calomnie. En soutien à Houria Bouteldja et à l’antiracisme politique. Dans le supplément « Idées » daté samedi 10 juin, Jean Birnbaum consacre un article au « malaise croissant dans le mouvement social » face à « l’usage militant des notions comme la “race” ou l’“islamophobie” ». Il y rapporte des propos tenus ici ou là sur les Indigènes de la République et, au-delà, sur l’antiracisme décolonial et politique. Dans ces allusions, une nouvelle fois, Houria Bouteldja est la cible privilégiée des accusations les plus insensées, qui sont autant de calomnies : racisme, antisémitisme, homophobie… Il semble décidément que ses contempteurs n’aient pas lu son livre Les Blancs, les Juifs et nous [La Fabrique, 2016], se soient arrêtés à son titre sans le comprendre ou à quelques extraits cités à contre-emploi.

La quantité de mélanine présente dans nos peaux, toute dérisoire et arbitraire qu’elle soit, nos origines, cultures, religions ou non, la longue histoire de la colonisation, créent des privilèges et des dominations, conscientes ou non. Pour Houria Bouteldja, lettre ouverte à Serge Halimi | LES VREGENS. A propos de votre critique (parue dans le dernier numéro du Diplo, et réservée aux abonnés) du livre de Houria Bouteldja Les blancs, les juifs et nous. Vers une politique de l’amour révolutionnaire. Tout d’abord, parler du « petit monde intellectuel et médiatique » au sujet de Houria Bouteldja et de son livre, paru aux éditions La Fabrique (au passage, merci à Eric Hazan pour son ouverture d’esprit) m’a juste fait sourire. Parce qu’à mon sens, Houria Bouteldja est loin de faire partie de ce monde-là (Eric Hazan non plus) elle y est même plutôt persona non grata.

C’est vade retro satanas pour la plupart des gens, même et surtout pour ceux qui ne se sont pas donné la peine de la lire. En parlant du petit monde intellectuel et médiatique, peut-être évoquiez-vous, outre Pascal Bruckner, tous les autres éditocrates qui, comme la plupart des intellectuels (« de gauche » ou non) auraient pu avoir une (saine?) Vous m’avez habituée à autre chose, et je trouve ça dommage. Là aussi, vous abrégez. L'ombre d'un doute: confessions d'un universaliste en cours de décolonisation. Le débat s’envenime tous les jours entre « laïcards » et « islamo-gauchistes », deux insultes si mal définies qu’elles peuvent frapper n'importe qui. Tel que vous me voyez, j’ai ainsi été qualifié de « raciste qui prend la défense des privilèges des mâles blancs de l’Assemblée nationale » mais aussi accusé de « justifier la dialectique indigéniste ». Ces accusations sont d’autant plus étonnantes que mes positions politiques sont parfaitement claires : ce sont celles qui sont exposées dans le programme de la France Insoumise, L’Avenir en commun, et les livrets Laïcité et Antiracisme qui le complètent.

Mais si les débats sont aujourd’hui si virulents, c’est qu’ils mettent en jeu bien davantage que des positions programmatiques – ils engagent des sentiments viscéraux ou, pour employer un mot si galvaudé qu’il est totalement démonétisé, des « valeurs ». Il y a des mots qui semblent révéler des idées dont il est insupportable qu’elles soient dans les têtes. 1. Charlie en Angleterre 2. 3. Pourquoi le  P.I.R. et Mme Houria Bouteldja ne sont pas fréquentables. Houria Bouteldja est une des trois porte-parole du Parti des Indigènes de la République (PIR). Nous vous proposons une lecture commentée de son livre Les Blancs, les Juifs et nous (La Fabrique Editions) sur la base de citations.

Enfin les catégories que j’utilise : « Blancs », « Juifs », « Femmes indigènes » et « indigènes » sont sociales et politiques. Elles sont des produits de l’histoire moderne au même titre qu’ « ouvriers » ou « femmes ». Elles n’informent aucunement sur la subjectivité ou un quelconque déterminisme biologique des individus mais sur leur condition et leur statut. p.13 Dès le départ, H. Fusillez Sartre ! Ce mot d’ordre d’anciens combattants sur les Champs Elysées le 3 octobre 1960 caractérise les pp. 15 à 28. Après avoir reconnu qu’en matière de colonialisme et de racisme, fidèle à sa conscience d’adolescent, il ne se trompera presque jamais.

Mais aujourd’hui, H. Quel crime Sartre a-t-il commis ? Morceaux choisis Je suis dans la strate la plus basse des profiteurs. Droit de réponse d’Houria Bouteldja refusé par le journal Le Monde. J’oscille entre amusement et sidération. Que de vénérables universitaires, toute honte bue, osent apposer leur signature au bas d’une tribune mal ficelée où le grotesque le dispute à la mauvaise foi, me laisse pantoise. Oui, je suis amusée de la panique morale que la simple évocation de mon nom provoque chez le bon démocrate empli de bonne conscience. Il aura suffi d’un mot — « camarade » — prononcé par une députée de la France Insoumise pour déclencher contre moi une campagne médiatique d’une violence inouïe à laquelle cette triste tribune participe. Ce qui me consterne ce n’est pas tant le débat politique que j’appelle de mes vœux, ni même l’opposition aux thèses du PIR, mais le déploiement sans vergogne de tout un arsenal fait d’accusations mensongères et de calomnies.

À coup de citations tronquées et sorties de leur contexte, nos signataires s’imaginent faire la démonstration implacable, nette et sans appel de ma nocivité radioactive. Le soutien au Hamas ? « Sionistes au goulag » ? La bonne conscience des intellectuels français. Des juifs comme nous se retrouvent aujourd’hui dans une situation difficile mais intéressante. D’un côté, nous craignons le retour d’un antisémitisme déclaré, comme celui que l’on a pu observer à Charlottesville, en Virginie, quand une foule de suprématistes blancs a défilé en brandissant des flambeaux et en scandant : « Les Juifs ne nous remplaceront pas ». D’un autre côté, c’est précisément ce qui menace notre sécurité en tant que juifs – la tradition chrétienne et blanche de la haine des Juifs – qui est utilisé contre nous lorsque nous soutenons que l’occupant colonial, Israël, ne nous représente pas.

De la France, où l’appel au boycott, au désinvestissement ou aux sanctions contre Israël est érigé en délit, jusqu’aux États-Unis, où nos collègues sont chassés des universités pour avoir osé parler des crimes associés au colonialisme israélien, les juifs antisionistes sont menacés. Il y a toujours eu une bonne et une mauvaise façon d’être juif en diaspora.