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Burkini, hijab de sport etc

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Le voile et la défaite de la pensée. Vade retro, hijab. Une polémique hystérique s’est développée hier sur le sujet du «hijab de running», en français «le hijab de course», qui dépasse en importance, chacun en conviendra, les questions secondaires du chômage, du pouvoir d’achat, de l’orientation de l’Europe ou de la réponse qu’il convient d’apporter aux revendications des gilets jaunes. Cette polémique a atteint, il faut bien le dire, les limites du grotesque. Certaines femmes musulmanes souhaitent courir, dans la ville ou sur les stades, tout en conservant leur foulard islamique. Rappelons qu’en vertu de nos lois – laïques comme on sait –, elles en ont parfaitement le droit.

La législation en vigueur proscrit les signes religieux ostensibles dans les salles de classe et dans les administrations publiques (pour les fonctionnaires) et non ailleurs. Les femmes peuvent donc porter des foulards sur la voie publique, à condition que leur visage reste visible (ceci pour des raisons de sécurité). Franceinfo - Decathlon rapporte que ses équipes font face... Ni racisme, ni sexisme. Erratum: lire "tous" en birkini. Vamos a la playa. Baignade non mixte à la plage de Trieste. La Lanterna, en Italie, fait l’objet d’un documentaire, « L’Ultima Spiaggia », en salles le 23 novembre.

Loin des querelles françaises sur le burkini, les femmes de toutes origines viennent s’y reposer du regard des hommes. M le magazine du Monde | • Mis à jour le | Par Pierre Sorgue Elles sont toutes venues et la plage est bondée. C’est le dernier dimanche de baignade. Dans quelques jours, fin septembre, les maîtres-nageurs en tee-shirt rouge auront disparu après avoir retiré les bouées et fermé les volets bleus du petit poste de secours. Mais l’été s’attarde sur Trieste, le soleil est encore chaud et la mer aussi paisible qu’une piscine. Alors, les dames se bousculent sur les galets gris. Les bikinis – très peu d’entre elles portent un maillot une pièce – ne sont pas tous de la dernière mode. La plage municipale La Lanterna, que tout Trieste connaît sous le sobriquet « il Pedocin », est la seule...

Le burkini ouvre une nouvelle ligne de fracture chez les féministes. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Gaëlle Dupont Les clivages, les féministes connaissent. Plusieurs visions s’opposent de longue date à propos de la pénalisation des clients de prostituées, de la gestation pour autrui ou du port du voile. Mais l’épisode des arrêtés anti-« burkini », qui s’est poursuivi le 6 septembre avec la validation par le tribunal administratif de Bastia de celui pris à Sisco (Haute-Corse), provoque une fracture plus profonde que jamais. En outre, les lignes bougent. L’opposition aux arrêtés, et plus largement à de nouvelles restrictions concernant le port de signes religieux dans l’espace public gagne du terrain, en particulier chez les plus jeunes. En témoigne le positionnement, à première vue surprenant, d’organisations ou de personnalités féministes connues pour leur attachement à la laïcité.

Le « burkini » crée des remous jusqu’au sein du gouvernement. La polémique née ces dernières semaines autour du « burkini » ne cesse de provoquer des déflagrations politiques, et jusqu’au sein du gouvernement. Jeudi 25 août, plusieurs ministres ont exprimé publiquement leurs réserves par rapport à la position dictée par Manuel Valls. Dans un entretien accordé à La Provence, le 17 août, le premier ministre avait dit « comprendre » et « soutenir » les maires – pour la plupart membres du parti Les Républicains (LR) – de plusieurs villes balnéaires, dont Cannes (Alpes-Maritimes), Le Touquet (Pas-de-Calais) et La Ciotat (Bouches-du-Rhône), qui ont pris des arrêtés demandant l’interdiction du port de cette tenue de bain par certaines femmes musulmanes. « La prolifération [de ces décisions municipales] n’est pas la bienvenue », a estimé, jeudi matin, sur Europe 1 la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem.

Valls recadre Vallaud-Belkacem. Petite histoire du « burkini », des origines aux polémiques. La création de cette tenue de bain est attribuée à une Australienne d’origine libanaise en 2004, dans une démarche à la fois utilitaire et commerciale. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Adrien Sénécat Le « burkini » est au cœur de plusieurs controverses estivales en France. Près de Marseille, un événement privé organisé dans un parc aquatique – les femmes y étaient invitées à porter cette tenue de plage couvrant le corps et la tête – a été annulé, le 9 août, face aux critiques.

Puis un arrêté pris à Cannes (Alpes-Maritimes) interdisant le port de vêtements religieux sur les plages a dans la foulée déclenché une bataille juridique entre le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) et la municipalité. Enfin le 15 août, le maire de Sisco (Haute-Corse) a pris une décision similaire, deux jours après une rixe survenue sur une plage de la commune.

Comment et quand ce vêtement est-il apparu dans les piscines et les plages du monde entier ? Comment est-il perçu dans le reste du monde ? Arrêté « anti-burkini » : le Conseil d’Etat se prononcera vendredi sur le pouvoir des maires. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Gaëlle Dupont C’est une audience importante, suivie d’une décision qui fera date. Jeudi 25 août, le Conseil d’Etat a examiné les appels formés par la Ligue des droits de l’homme (LDH) et le Comité contre l’islamophobie en France (CCIF) contre l’ordonnance rendue par le tribunal administratif de Nice le 22 août. Celle-ci validait l’arrêté « anti-burkini » pris par le maire (Les Républicains, LR) de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes), Lionnel Luca, au début du mois. La plus haute juridiction administrative française décidera, vendredi 26 août à 15 heures, si, comme l’affirme le tribunal administratif de Nice, l’élu a respecté la loi en interdisant l’accès à la baignade « à toute personne ne disposant pas d’une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et du principe de laïcité, et respectant les règles d’hygiène et de sécurité des baignades adaptées au domaine public maritime ».

Lire aussi : Le « burkini », cheval de Troie de l’interdiction du voile ? « Burkini » : le trouble à l’ordre public en débat devant le Conseil d’Etat. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Gaëlle Dupont Le seul fait d’arborer une tenue islamique sur la voie publique peut-il susciter dans la population une tension telle que le maire soit contraint d’en interdire le port ? Etait-ce le cas sur les plages de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes) avant la publication, le 5 août, d’un arrêté anti-« burkini » par le maire (Les Républicains) Lionnel Luca ? Ces questions ont été au centre des débats, jeudi 25 août, devant le Conseil d’Etat. Un collège de trois juges examinait les requêtes déposées par la Ligue des droits de l’homme (LDH) et le Comité contre l’islamophobie en France (CCIF) contre une ordonnance en référé rendue le 22 août par des juges du tribunal administratif de Nice.

Elle validait l’arrêté de la municipalité, donnant tort aux deux associations qui réclamaient son annulation en urgence. Lire aussi : Le « burkini », cheval de Troie de l’interdiction du voile ? Le pouvoir de police du maire est en jeu « Un climat particulier » Manuel Valls « soutient » les maires ayant interdit le « burkini » Dans un entretien à paraître mercredi 17 août dans le quotidien La Provence, Manuel Valls a annoncé « comprendre » et « soutenir » les maires ayant pris des arrêtés pour interdire le port du « burkini », « pas compatible avec les valeurs de la France et de la République ». Le premier ministre a toutefois déclaré qu’il se refusait à légiférer en la matière. « Je comprends les maires qui, dans ce moment de tension, ont le réflexe de chercher des solutions, d’éviter des troubles à l’ordre public », a-t-il indiqué.

Et d’insister : « Je soutiens donc ceux qui ont pris des arrêtés, s’ils sont motivés par la volonté d’encourager le vivre ensemble, sans arrière-pensée politique. » Lire aussi : Leucate et Le Touquet interdisent à leur tour le « burkini » Cette mise au point intervient en pleine polémique, alors que quelques municipalités, de la Corse jusqu’au Pas-de-Calais, ont pris des arrêtés pour interdire ce type de tenue de plage couvrant le corps et la tête des femmes.

. « Contre-société » Burkinis interdits à Cannes : « Ils veulent qu’on soit invisibles » LE MONDE | • Mis à jour le | Par Raphaëlle Bacqué (Cannes, Nice, envoyée spéciale) Les Saoudiennes. A-t-on seulement vu les Saoudiennes ? Celles qui sortent des limousines pour s’engouffrer dans les palaces de la Croisette et ne ressortent que pour plonger dans les boutiques de luxe qui longent la baie de Cannes (Alpes-Maritimes) ? Celles-là ont tous les droits, Aïcha et Bouchra en sont certaines. Elles peuvent « manger halal dans les restaurants du Carlton, propriété des Qataris ». Se promener en niqab sur le bord de mer. Les deux jeunes femmes sont attablées au New York-New York, une belle brasserie derrière le Palais des festivals. C’est leur amie Saliha Thiriet qui les a conviées « pour discuter ». Signes religieux : le Conseil d’Etat fixe les limites du pouvoir des maires.

L’arrêt rendu vendredi 26 août par le Conseil d’Etat sur le « burkini » est clair et net. En interdisant l’accès aux plages aux femmes portant ce type de vêtement, le maire (Les Républicains, LR) de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes), Lionnel Luca, a porté « une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d’aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle », notamment celle de s’habiller à sa guise. L’arrêté municipal du 5 août est donc suspendu. L’ordonnance du tribunal administratif de Nice du 22 août, qui le validait, est annulée. La Ligue des droits de l’homme (LDH), à l’origine de ce recours, demande désormais à la trentaine d’élus qui ont pris des mesures similaires de les retirer. Si les municipalités concernées s’y refusaient, comme plusieurs maires l’ont déjà annoncé, leur arrêté serait alors attaqué devant les tribunaux et aussitôt suspendu, la décision du Conseil d’Etat faisant jurisprudence.

L’apaisement, une chimère dans le débat politique sur le « burkini » Comment « apaiser » tout en continuant à alimenter soi-même le débat ? Vendredi 26 août, quelques heures après la décision du Conseil d’Etat de suspendre l’arrêté anti-burkini de la commune de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes), le gouvernement a appelé à l’accalmie. « Il appartient désormais à chacun de rechercher dans la responsabilité l’apaisement, qui seul est de nature à éviter les troubles à l’ordre public et à conforter le vivre-ensemble », a exhorté par communiqué le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, prenant « acte » de la décision de la haute autorité juridique. Mais, dans la soirée, alors que l’Elysée s’est bien gardé de réagir, le premier ministre, Manuel Valls, a fait savoir, par une tribune publiée sur sa page Facebook, que l’ordonnance du Conseil d’Etat « n’épuise pas le débat ».

Au risque de relancer la polémique qui a saisi le monde politique français depuis le cœur de l’été. Lire aussi : Comment le « burkini » est devenu la polémique du mois d’août. L’ordonnance du 26 août sur le burkini ne règle rien. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Serge Sur (Professeur émérite en droit public à l'université Paris-II Panthéon-Assas) Par Serge Sur, professeur émérite en droit public à l’université Paris-II Panthéon-Assas Saisi en appel d’un référé liberté, le Conseil d’Etat a désavoué le maire de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes), qui avait pris un arrêté contre le burkini, et le tribunal administratif de Nice qui ne l’avait pas suspendu.

Il l’a fait dans des termes simples et clairs, allant directement au but avec l’économie de moyens dont il est coutumier. Son ordonnance est incontestable lorsqu’il mentionne la Constitution en premier dans les visas, là où le tribunal administratif de Nice évoquait d’abord la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH). Le débat est-il tranché pour autant, comme le clament les partisans du burkini, les tenants d’une conception absolutiste des droits de l’homme, et les médias ? Une mesure provisoire.

Burkini : au nom de quoi peut-on limiter la liberté vestimentaire des femmes ? La question n’est pas la légitimité du port du burkini, mais la légitimité de sa prohibition. Le Monde | • Mis à jour le | Par Anne Chemin La décision du Conseil d’Etat n’a visiblement pas suffi à tempérer les ardeurs des ennemis du « burkini » : certains d’entre eux rêvent que la loi interdise un jour ce costume de bain que Manuel Valls assimile à un « projet politique de contre-société fondé sur l’asservissement de la femme ». Leur tâche, cependant, ne sera pas aisée : si le burkini choque nombre de citoyens, s’il heurte la sensibilité de tous ceux qui redoutent la progression de l’islam, s’il paraît renouer avec un conservatisme des mœurs qui rappelle la France de l’entre-deux-guerres, son interdiction de principe, sur l’ensemble du territoire, à tout moment et en l’absence de troubles à l’ordre public, est une autre affaire.

Dans cette querelle française, la question, en effet, n’est pas la légitimité du port du burkini, mais la légitimité de sa prohibition.