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Belgique

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International : En Belgique, un accord pour en finir avec le chaos. Huit partis ont accepté le compromis mis sur pied par le socialiste Elio Di Rupo.

International : En Belgique, un accord pour en finir avec le chaos

La menace du chaos a payé. Après 459 jours de crise, les interminables négociations politiques ouvertes en Belgique se sont soudain débloquées mercredi soir, avec un premier accord sur un sujet lourd de crispations communautaires. Tout n'est pas réglé pour autant. Mais l'espoir renaît de voir un gouvernement prochainement formé. «Miracle», «historique», «jalon dans l'histoire communautaire belge» : la presse rivalisait de superlatifs jeudi pour qualifier l'accord arraché au forceps par le socialiste francophone Elio Di Rupo.

Quinze mois après les élections, les huit partis autour de la table ont en effet trouvé un compromis inespéré pour scinder l'arrondissement électoral et judiciaire de BHV (Bruxelles-Hal-Vilvoorde), à cheval sur la capitale et la région flamande. Si le compromis est un signal fort, «le travail est loin d'être terminé», ont averti les huit partis dans un communiqué. Les socialistes wallons proposent des réformes structurelles pour mettre fin à la crise politique. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Jean-Pierre Stroobants La Belgique devrait savoir avant de franchir - le 17 juillet - le cap des quatre cents jours de crise politique si elle a encore une chance de voir un gouvernement fédéral se mettre en place.

Les socialistes wallons proposent des réformes structurelles pour mettre fin à la crise politique

Elio Di Rupo, président du PS francophone et "formateur" désigné par le roi Albert II, a donné 72 heures, à compter du lundi 4 juillet, à ses partenaires potentiels pour accepter ou non le principe d'une négociation sur la base d'un ambitieux programme politique, économique et institutionnel. Ce "projet d'avenir", présenté lundi, comporte "des réformes structurelles conçues pour sortir (le) pays de la crise", a-t-il expliqué, sautant habilement du néerlandais au français, et vice versa, pour insister sur les priorités de l'une et l'autre des deux grandes communautés nationales.

Aux partis néerlandophones, et singulièrement à l'Alliance néoflamande (NVA), de l'indépendantiste Bart De Wever, M. Vaste programme de rigueur. “Une démocratie à repenser” Un an à la peine, perspectives nulles. Bruxelles, ciment et facteur de division du pays. Philippe Ebels, journaliste indépendant*, s’apprête à publier dans le quotidien néerlandais De Groene un long article sur la crise belge.

Bruxelles, ciment et facteur de division du pays

Il en livre ici l’essentiel. Pour une séparation de velours. En 1992, la Tchécoslovaquie s’est divisée de façon pacifique, et aujourd’hui, Tchèques et Slovaques ne regrettent pas ce choix.

Pour une séparation de velours

Pourquoi dès lors ne pas appliquer le même procédé à la Belgique ? , propose le correspondant du Volkskrant en Europe centrale et orientale. Le 13 juin 2011, la Belgique fêtait le premier anniversaire de ses dernières élections législatives, comme on nous l’a suffisamment fait remarquer. Pour la énième fois, on nous a rappelé que les Belges n’ont toujours pas de gouvernement, qu’aucun autre pays n’est resté aussi longtemps sans exécutif et, pire encore, que cette situation va se prolonger pendant un certain temps.

Un aspect a cependant été oublié dans cette avalanche de mauvaises nouvelles : la question de savoir s’il n’est pas temps de procéder à une séparation des biens. La frontière linguistique est devenue un mur Dans les relations internationales, cependant, on applique d’autres critères qu’entre les personnes. La Belgique est morte, achevons-la. "La fin de la Belgique ?

La Belgique est morte, achevons-la

Ce à quoi nous sommes confrontés est en réalité une profonde crise du régime belge. Le plus grand parti de Flandre et le plus grand parti de Wallonie ne peuvent plus se mettre d'accord après plus d'un an de négociation. Ils ont des points de vue diamétralement opposés tant sur les réformes institutionnelles que sur des sujets économiques ou sociétaux. On ne voit pas comment on pourra changer quoi que ce soit avec ou sans élections. D'où la question ultime à poser : combien de temps pouvons-nous encore maintenir cette situation ? Du côté francophone, l'éditorialiste du Soir, Béatrice Delvaux, ne cache pas sa colère vis-à-vis du président de la N-VA : "Ceci n'est plus un pays.

"Voulons-nous encore savoir si c'est possible de faire pire ? " "Former une coalition sans les deux plus grands partis flamands au Parlement est particulièrement difficile", confirme Bart Haeck, éditorialiste au quotidien économique De Tijd. La mort à petit feu. De sa plongée en Belgique, l’essayiste Ian Buruma est revenu avec le sentiment d’un inévitable divorce.

La mort à petit feu

Et une question vive : qui, des Flamands ou des Wallons, aura la garde de Bruxelles ? Bart De Wever, chef du principal parti politique de Flandre, la région néerlandophone de la Belgique, est un cas unique parmi les leaders populistes européens de droite. Il n’est ni hostile à l’Union européenne, ni inquiet de la prétendue menace que ferait peser l’islam sur la civilisation occidentale. En fait, il ne s’intéresse qu’à la mort possible de la Belgique. “Je pense que la Belgique va s’éteindre peu à peu, me confiait-il en octobre dernier. Nous nous étions donné rendez-vous au siège de son parti, le Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA, Nouvelle Alliance flamande), situé à Bruxelles, capitale officieuse de l’Union européenne. L’éventualité de la mort de la Belgique ne désole pas De Wever.

Sous certains aspects, ce souhait s’est réalisé.