background preloader

Controverses

Facebook Twitter

Le diktat de l’innovation. Du latin "innovare" , de "novus", neuf, l’innovation se définit littéralement comme l’action d’innover, l’action d’introduire du nouveau. Toutefois, l’innovation comporte dans les faits de nombreuses définitions, qui tiennent, en partie, aux influences de celles et ceux qui les formulent (économistes ou non), même si elles convergent souvent autour d’une même idée de potentiel économique décuplé grâce à l’innovation, considérée comme l’action de renouveler l’économie. Et si le sens de l’innovation diverge aussi ; d’aucuns y voient une démarche, certains un processus, d’autres un résultat ; personne ne semble contester sa prédominance dans la pensée économique et, plus prosaïquement, dans les entreprises aujourd’hui. C’est un fait, l’innovation est devenue un absolu pour les entreprises et les économies, le gage ultime de la réussite, la condition sine qua non de la pérennité et de la compétitivité.

La vague déferlante de l’innovation De quelle innovation parle-t-on ? Vers une stagnation de l’innovation. Et si, loin de vivre une explosion d’innovations, nous nous trouvions plutôt dans une phase de blocage ? Car s’il est vrai que nous assistons aujourd’hui à une multiplication des usages, ainsi qu’à un raffinement et une simplification de technologies déjà existantes (smartphones, web 2, etc.) les véritables innovations de rupture tardent finalement à se manifester. Nous avons déjà abordé le sujet à propos de Neal Stephenson. Pour lui, nous nous trouvons face à un déficit de l’imagination, dont les auteurs de science-fiction sont en partie responsables. Richard Jones, lui, envisage la question sous un angle plus économique et politique.

La technologie futuriste, Richard Jones, il connait. Bref, Jones possède à la fois l’esprit critique et audacieux qui lui donne la compétence de discuter du sujet. Le « modèle Wired », une fausse vision de l’évolution technologique ? Jones oppose deux objections à ce raisonnement. Vers une panne de l’innovation « de rupture » Rémi Sussan. D'innover à faire comprendre. Pas facile de comprendre ce qu’est l’innovation dans un monde mouvant et complexe.

C’était pourtant l’un des défis de la session introductive de l’édition 2011 de la conférence Lift qui se tenait la semaine dernière à Genève. « Jusqu’à présent, les révolutions avaient toujours une structure, une organisation, des figures intellectuelles à leurs têtes… L’Egypte ou la Tunisie nous montrent un autre type de révolution, les “WikiRévolutions” », explique le célèbre Don Tapscott, professeur de management à l’université de Toronto, président du think tank Moxie Insight et surtout auteur (avec Anthony D. Williams) du bestseller mondial Wikinomics et de sa suite, Macrowikinomics qui vient de paraître. Grâce aux médias sociaux, le coût de transaction de la collaboration a changé et ces médias ont bouleversé la façon dont les gens collaborent. En Tunisie, les gens par exemple prenaient des photos des snippers pour les dénoncer à l’armée qui les soutenait… Cette transformation semble positive. Pourquoi ne savons-nous pas résoudre les grands problèmes.

Par Hubert Guillaud le 13/11/12 | 6 commentaires | 4,626 lectures | Impression Jason Pontin (@jason_pontin), rédacteur en chef de la Technology Review (@techreview) nous interroge dans son dernier édito : “Pourquoi ne savons-nous pas résoudre les grands problèmes ?”. Dans les années 60, la conquête de la Lune a été la dernière grande frontière que l’Amérique a su dépasser. Cela a nécessité une mobilisation sans précédent des financements et de la recherche publics, privés et militaires. Le programme Apollo, à son apogée au milieu des années 60, représentait 4 % du budget fédéral. La Nasa a dépensé 24 milliards de dollars (soit 180 milliards de dollars d’aujourd’hui), pour un programme qui employait 400 000 personnes et a exigé la collaboration de 20 000 entreprises, universités et organismes gouvernementaux.

Le programme n’a pas servi seulement à rapporter 841 kilos de roches lunaires…, mais a montré “la puissance transcendante de la technologie”. Qu’est-il arrivé à l’innovation ? L’innovation est morte, vive la transformation ! « InternetActu. Le designer et éditorialiste Bruce Nussbaum, dans Business Week, se fait l’avocat de la transformation, un concept appelé à remplacer selon lui celui d’innovation. “L’innovation est morte en 2008, tuée par la surexploitation, l’utilisation abusive, l’étroitesse d’esprit, l’instrumentalisation et l’incapacité à évoluer”, explique le designer. “Ce crime a été commis par les chefs d’entreprises, les consultants, les commerçants, les annonceurs et les journalistes qui ont dégradé et dévalué l’idée d’innovation en la confondant avec le changement, l’évolution technologique, la conception, la mondialisation, la prospective et tout ce qui semble “nouveau”.” La transformation comme réponse aux évolutions de la société La mort de l’innovation est liée à notre obsession de la mesure et à une demande sans cesse croissante de prévisions dans un monde imprévisible, estime Bruce Nussbaum.

Or l’innovation ne sait pas nous guider face à un avenir incertain et tourmenté. . “1. Ces profils qui tuent l'innovation.