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Des trajectoires locales à l'interdépendance globale

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Marseille, premier port d'Europe, Idées & Débats. Christian Grataloup : "Il faut désormais penser l’histoire à l’échelle de l’humanité, dans un « nous » global", Interview. Depuis quand les hommes voyagent-ils, comment les routes ont-elles été tracées, quel impact ont-elles sur l'économie et la société ? Réponses de Christian Grataloup, spécialiste de géohistoire et l'un des promoteurs de l'histoire globale, professeur à l'université Paris VII-Denis-Diderot et à Sciences Po... Retrouvez aussi tous les articles du « spécial histoire » d'Enjeux-Les Echos, « Les routes qui ont changé le monde », parution le 5 juillet 2013.(...) Cet article est exclusivement réservé aux abonnés, pour en profiter abonnez-vous.

Romain Bertrand tente une nouvelle histoire du monde, qui n’oublie pas «55% de l’humanité» Pour l’histoire connectée. Recensé : Romain Bertrand, L’Histoire à parts égales, Paris, Seuil, 2011, 670 p., 28,40 euros Le 22 juin 1596, quatre vaisseaux hollandais commandés par Cornelis de Houtman jettent l’ancre en rade du port de Banten, à Java. Ils sont venus chercher les précieuses épices, le poivre en particulier, dont l’accès leur est devenu bien difficile en Europe depuis que leur adversaire acharné, le roi d’Espagne Philippe II, est devenu aussi roi du Portugal.

À Banten, Houtman et ses hommes découvrent une cité de 40 000 habitants, un kaléidoscope linguistique déroutant (on y parle javanais, malais, soundanais…), des marchands persans, gujaratis et chinois aux réseaux bien installés, et une société complexe en proie à d’intenses conflits politiques. Le paradoxe est que le tout premier contact passe alors par l’intermédiaire d’émissaires portugais envoyés par les autorités locales ! Comment les Hollandais seront-ils reçus, et que peuvent-ils comprendre de cet univers inconnu ? Penser la rencontre. France Culture - (ré)écouter - Jeudi 10 Novembre 19:29:07. Pour une “histoire à parts égales” | Re/Lire les sciences sociales. La prochaine séance du séminaire “re/lire les sciences sociales”, qui aura lieu le lundi 6 février prochain, sera consacrée au récent, L’histoire à parts égales [1]. La discussion réunira Romain Bertrand, Patrick Boucheron (université Paris-I) et Dorothée Rihal (IAO), et sera animée par Igor Moullier (maître de conférences à l’ENS de Lyon), Alexandre Jubelin et Noémie Recous (Elèves à l’ENS de Lyon).

En préparation de cette séance, Noémie Recous vous propose ici une présentation détaillée de l’ouvrage… Le 22 juin 1596, quatre navires hollandais mouillent dans la rade de Banten, ville portuaire située au nord-ouest de l’île de Java. C’est ce que l’historiographie traditionnelle nomme la « Première Navigation », le premier contact entre les Hollandais envoyés sous la protection de Maurice de Nassau et les populations javanaises. Leur objectif est de concurrencer les réseaux commerciaux portugais et espagnols et de se fournir en précieuses épices, notamment en poivre. Noémie Recous [13] R. L'histoire et l'anthropologie à parts égales - entretien avec Romain Bertrand. Comprendre une rencontre entre des mondes - entretien avec Romain Bertrand (1/3) * Ce texte constitue la première partie d'un long entretien avec Romain Bertrand : les deux parties suivantes seront publiées les mardi 28 août et 4 septembre.

Nonfiction.fr - Votre livre L'Histoire à parts égales rappelle la démarche de certains auteurs de langue anglaise, dont Jack Goody, que vous citez pour Le Vol de l'Histoire. J'aimerais commencer cet entretien en évoquant l'influence de l'anthropologie sur votre réflexion, et donc sur la recherche qui a conduit à L'Histoire à parts égales. Romain Bertrand - Pour répondre à votre question, il faut repartir de l'interrogation qui a présidé à cette recherche.

C'est à partir du moment où l’on bâtit une interrogation portant sur un domaine d'objets spécifiques qu'on en vient à se laisser influencer par des lectures théoriques, lesquelles ont pu être faites bien avant que le projet lui-même ne prenne corps. Alors, de quoi est-il question ? Il y a là un redoutable problème de "cadrage" de l’enquête. Désordre occidental. Histoire globale, mondialisations et capitalism.

Epilogue: Capitalisme et mondialisation. De lautonomie des trajectoires locales à linterdépendance systémique globale. Xénocentrisme. Philippe Norel, L’Histoire économique globale, Seuil, 2009, 264 p. Il faut bien faire attention à l’article du titre, il ne s’agit pas d’un livre intitulé Histoire économique globale, mais bien L’histoire économique globale. Ainsi, si une première impression pourrait faire penser qu’à côté de la somme de Braudel sur la période XVe-XVIIIe siècle, ou plus récemment du livre de Findlay et O’Rourke faisant l’histoire du commerce mondial sur le dernier millénaire en un gros volume (2007), Philippe Norel a à son tour tenté la gageure de faire l’histoire économique du monde sur les deux derniers millénaires en quelque 235 pages, on ferait une erreur.

Il s’agit en réalité d’un livre sur cette nouvelle branche de l’histoire, l’histoire économique globale, et non un livre d’histoire économique globale. Un essai sur la discipline, et pas un manuel d’histoire économique. En fait, l’Europe est l’héritière des grandes civilisations du Croissant fertile, puis de la Grèce et de Rome. Repenser la mondialisation – entretien avec Saskia Sassen. On a tort de croire que la mondialisation se nourrit de l’affaiblissement de l’État. S’il est vrai que le pouvoir législatif perd du terrain – et avec lui la démocratie –, l’exécutif se porte à merveille, consacrant sa puissance à la construction du nouvel âge global. Votre livre porte sur le processus contemporain de mondialisation.

Vous avez pourtant décidé de commencer votre enquête par le Moyen Age et l’émergence de l’Etat. Que nous permet de comprendre ce détour ? Mon point de départ est le suivant : les notions telles que le global ou le national nous permettent-elles de comprendre la transformation fondamentale à laquelle nous assistons aujourd’hui ? Je suis retournée à l’époque médiévale pour deux raisons fondamentales. En second lieu, le passé importe parce que la nouveauté du présent ne sort pas d’un chapeau, pas plus qu’elle n’est le produit d’un changement radical de destruction créative. Deux positions s’affrontent dans l’analyse de la mondialisation. Oui. . (1) N. De la pertinence de Fernand Braudel en temps de crises | Mediapa. Cités médiévales et capitalisme : que nous enseigne l’histoire comparée ? La découverte de l’Amérique par les marins de Christophe Colomb, en 1492, peut être considérée comme le point de départ de l’expansion planétaire du capitalisme.

C’est en effet entre cette date et le 20e siècle que les entreprises commerciales et coloniales européennes ont progressivement intégré la quasi-intégralité des régions du globe à un système-monde régi par le capitalisme. L’histoire de ce dernier est cependant plus ancienne encore. Il trouve son origine dans le Moyen Âge européen, et plus précisément dans les bourgs, les villes et les cités-États du Vieux Continent. En accordant, comme ce ne fut le cas nulle part ailleurs, un régime privilégié de citoyenneté à ses bourgeois, les bourgs européens sont la véritable matrice du capitalisme. Dès le 11e siècle, partout en Europe, les villes acquirent un degré inédit d’autonomie politique et même dans certains cas d’indépendance.

Des marchands européens très protégés Les positions stratégiques des petits États européens. Le passage du sud-est, un noeud de l’histoire commerciale global. En 1511, le port de Malacca tombait entre les mains des conquérants portugais, ouvrant potentiellement à ce pays européen, jusqu’ici bien modeste, tout l’espace commercial malais, siamois, japonais et chinois.

Tomé Pires, chroniqueur de la conquête, écrivait alors : « cette partie du monde est plus riche et bien plus prisée encore que le monde des Indes, car c’est l’or qui se trouve y être le plus insignifiant des biens, le moins prisé, traité à Malacca comme une marchandise quelconque. Qui règne sur Malacca tient dans ses mains la gorge de Venise » [Chaudhuri, 1985, p.113]. En deux phrases l’essentiel était dit sur la richesse de l’Asie qui justifie les expéditions portugaises, plus tard néerlandaises et anglaises, comme sur la connexion fondamentale entre des économies totalement différentes et situées aux antipodes l’une de l’autre : en contrôlant le détroit de Malacca, le Portugal espérait bien priver Venise de son approvisionnement en épices. La société féodale, de l’Europe au monde. Y aurait-il un sens, pour un médiéviste français, à envisager l’histoire du Moyen Âge européen depuis le Mexique ?

On pourrait en douter. Le travail d’analyse n’est-il pas censé prendre place sur le lieu des événements ? Pourtant, fait observer Jérôme Baschet, on peut rencontrer au Chiapas des situations issues d’un passé autre, aux réminiscences féodales. Ainsi du lien qui unit possession de la terre et domination des hommes qui la travaillent, de la perception linéaire du temps, des pratiques religieuses d’un christianisme aux formes parfois déconcertantes ou de la couleur des porcs. Là-bas, « les cochons sont gris, de ce gris que les groins européens ont perdu depuis des siècles, et dont Michel Pastoureau a dû faire teindre leurs descendants, engagés comme figurants dans Le Nom de la rose. » Si les vestiges médiévaux sont absents des Amériques, un regard d’ethnologue discerne le Moyen Âge au milieu des antennes paraboliques. 1492 est-elle l’année qui vit mourir le Moyen Âge ? Chine et Pays-Bas : une interaction mutuellement profitable au 17e siècle. En ce 17e siècle, l’Asie joue bien un rôle crucial dans la structuration de l’économie hollandaise, permettant à celle-ci de monopoliser en Europe la revente de produits exotiques de plus en plus recherchés, contribuant ainsi à un excédent commercial néerlandais, par ailleurs entretenu par des exportations textiles dans toute l’Europe.

Et cet excédent serait précieux, renforçant la confiance des marchands européens dans la place financière d’Amsterdam et y assurant, de ce fait des entrées de capitaux à court terme, elles-mêmes garantes d’une capacité à investir à long terme sur toutes les mers du monde. Au-delà des qualités propres aux acteurs économiques néerlandais, ne serait-ce pas finalement la captation d’une partie du commerce millénaire d’un continent asiatique particulièrement actif qui constituerait le facteur décisif de la réussite d’Amsterdam ? ELVIN M. [1973], The Pattern of the Chinese Past, Stanford, Stanford University Press. FRANK A. MARKS R. Traverser les frontières:: du transculturel a. Du tage au Gange au XVIès: une conjoncture millénariste à l'échelle eurasiatique. La Chine et l’Europe, quelle histoire globale ? Lors de la table-ronde organisée par Sciences Humaines lors des Journées de l’histoire à Blois ‒ rare occasion de rencontrer nos lecteurs ‒, une question fut posée sur l’européocentrisme, sur le décentrement et sur le piège d’un éventuel enfermement dialectique Europe(Occident)/Chine.

Le temps manquait pour une réponse précise et j’évoquai rapidement l’historien Joseph Ferrari, qui, en 1867, publia un ouvrage sur La Chine et l’Europe. Ce billet lui est donc consacré [1]. La Chine n’a pas été une découverte du 19e siècle. Loin s’en faut ; les interactions entre extrême Occident et extrême Orient de l’Eufrasie remontent au moins au début du Ier millénaire.

Mais la Chine est l’Empire inconquis [Gruzinski, 2011] et le regard européen demeure jusqu’au 18e siècle très ambivalent, oscillant entre admiration (Voltaire) et rejet (Montesquieu) . « La formidable muraille qui abritait les soupçons et l’ignorance de l’Empire du Milieu n’existe plus. Et Ferrari de s’interroger : Bibliographie Notes. Le carrefour impérial. À propos de : STANZIANI Alessandro (2012], Bâtisseurs d’empires. Russie, Chine et Inde à la croisée des mondes, 15e-19e siècle, Paris, Raisons d’agir. En 1690, un candide extraterrestre qui aurait visité notre planète aurait-il su quel en serait le destin ? Aurait-il deviné l’ascension à venir de l’Europe ? Évidemment que non, répond Alessandro Stanziani dans le premier chapitre de ce bref ouvrage, un magnifique texte qui condense nombre des interrogations de l’histoire globale. Évidemment que non, car les grandes puissances en expansion terrestre de l’époque n’étaient pas européennes – si l’on fait abstraction de l’Empire ottoman.

Une critique salutaire À partir de ces questions, Stanziani entreprend une critique salutaire des thèses qui ont précédé la sienne. Dans ces conditions, le comparatisme peut se passer de l’aune européenne, défend l’auteur, et se limiter au triumvirat Russie-Inde-Chine. Guerre aux poncifs. Océan Indien: le grand carrefour. Le carrefour javanais.

Le carrefour javanais de Denys Lombard. Le carrefour javanais: essai d'histoire globale. Denys Lombard : « le carrefour javanais » comme modèle d’histoire globale. Denys Lombard (1938-1998) est l’un de ceux qui ont incarné, à la suite de Fernand Braudel, la politique scientifique dite des « aires culturelles » sur le modèle des area studies que l’on connaît dans les universités du monde anglophone. À la Maison des sciences de l’homme et à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) avaient été ainsi créés des centres de recherches dédiées à la Chine, l’Inde, l’Afrique, la Russie, etc. Ils devaient réunir les différentes disciplines des sciences sociales de façon transversale autour d’un objet commun, une civilisation.

Mais loin de concevoir ces « aires culturelles » comme des ensembles clos, Lombard y voyait des tremplins pour un large comparatisme. Il était marqué par le souci d’en scruter les recouvrements, les routes et les zones de contact, en opérant ce qu’il appelait une « triangulation des regards ». Une approche « géologique » Pour une histoire des dynamiques LOMBARD Denys [1990, rééd. 2004], Le Carrefour javanais.

Un seul ststème-monde avant le XVIè s? L'Océan indien au coeur de l'intégration de l'hémisphère afro-eurasien. Comment naissent les empires. Entre 2500 ans avant l’ère commune et 1800 après, l’histoire a vu défiler plus de 60 « méga-empires » : des mastodontes politiques qui ont contrôlé des territoires de plus de un million de km carrés (soit deux fois la France). Les premiers empires apparurent en Égypte (peut-être vers – 2700 avant l’ère commune) et en Mésopotamie (autour de – 2300). Le Moyen-Orient vit ensuite défiler une quinzaine de structures impériales [1].

Un autre grand bassin de formation d’empires se situe en Asie : en Inde, en Chine, et dans les steppes d’Eurasie où fut constitué le plus grand empire de tous les temps : celui de Gengis Khan. Il y eut aussi des empires en Amérique (Maya, Aztèque, Inca), en Europe comme en Afrique. Quelles sont donc les forces mystérieuses qui poussent à la formation des empires ? Voilà une des grandes questions de l’histoire globale. Peter Turchin pense avoir trouvé la réponse. Le chercheur part tout d’abord d’un constat.

Pasteurs nomades contre agriculteurs. Comment naissent les empires (suite) Peter Turchin défend l’idée que la naissance des empires relève historiquement d’une opposition militaire récurrente entre populations nomades et sédentaires : c’est en tout cas ce que révèlerait l’analyse statistique qu’il a menée dans ses différents ouvrages (voir le papier de Jean-François Dortier, sur ce blog, la semaine dernière). Évidemment empruntée à Ibn Khaldoun [1997, chapitre 4], cette thèse souffre cependant de plusieurs défauts graves. Les données historiques, archéologiques et climatologiques infirment en effet, bien souvent, les positions de l’auteur. C’est en particulier le cas de la Chine.

Un spécialiste incontournable des Empires chinois, des sociétés « nomades » et de leurs rapports est Nicola di Cosmo [1999, 2002]. Une des thèses les plus intéressantes de Di Cosmo est celle d’une militarisation des sociétés des steppes, spécifiquement dans les moments de crise. Qu’en est-il de l’influence inverse, des sociétés de la steppe vers la construction des empires chinois ? Permanence des empires - La vie des idées. Empire et dépendances. Par-delà l'incommensurabilité : pour une histoire connectée des empires aux temps modernes. L’amertume du goût sucré de la mondialisation. Le prix du sucre. Le thé, une « plante globale » entre Chine, Grande-Bretagne et A.

Le café, du soufisme yéménite à l’esclavagisme américain « Histo. Les routes de la porcelaine : le versant oriental de l’Eufrasie* à l’aube de la modernité européocentrée. Une histoire mondiale de la diaspora africaine - La vie des idées. Afrique : un continent au centre de l’histoire mondiale. Un témoin de la culture globale des élites, dans l’espace musulman, au 14e siècle.