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Repenser le marché

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L'idée de marché dans la pensée économique. Cette contribution propose à la discussion quelques éléments de réflexion sur l’idée de marché. Non sur le marché en tant que concept, mais sur l’idée ou les idées que les théories économiques ont contribué à forger, et qui inspirent ou légitiment les politiques économiques. Commençons par décomposer l’idée de marché que nous avons. Si on vous demande de définir le marché, vous pensez, comme moi, à l’échange, à des biens et des services, à des prix, à la monnaie, à un lieu localisable ou non dans l’espace, à des réglementations, etc.

Voici donc un premier inventaire. La première remarque que l’on peut faire c’est que l’Etat est dans le marché, comme composante du marché.Si l’on poursuit cette mise à plat et que l’on se demande quelle idée est associée communément au marché, on trouve l’idée de concurrence, d’efficacité, auxquelles est généralement couplée la dimension nationale et internationale du marché.Nous sommes censés vivre, nous, dans une économie de marché. L ‘individualisme.

La place du marché. Le marché, forme de la vie sociale. Penser l’institution et le marché avec Karl Polanyi. Des DOI sont automatiquement ajoutés aux références par Bilbo, l'outil d'annotation bibliographique d'OpenEdition.Les utilisateurs des institutions qui sont abonnées à un des programmes freemium d'OpenEdition peuvent télécharger les références bibliographiques pour lequelles Bilbo a trouvé un DOI. Le service d'export bibliographique est disponible aux institutions qui ont souscrit à un des programmes freemium d'OpenEdition.Si vous souhaitez que votre institution souscrive à l'un des programmes freemium d'OpenEdition et bénéficie de ses services, écrivez à : contact@openedition.org Barber, Bernard, 1977, “Absolutization of the Market,” in Gerald Dworkin, Gordon Bermant and Peter G. Brown, eds., Markets and Morals. Washington, DC, Hemisphere Publishing, p. 15-31. Barber, Bernard, 1995, “All economies are ‘embedded’: the career of a concept and beyond,” Social Research, vol.62, n° 2, p. 387-413.

Beckert, Jens, 1996, “What is Sociological about Economic Sociology? Stanfield, J. Le crédit des pauvres. Recensé : Laurence Fontaine, L’Économie morale. Pauvreté, crédit et confiance dans l’Europe préindustrielle, Paris, Gallimard, coll. « NRF essais », 437 p., 20 €. En un temps où partout semble s’imposer un « économicisme » sommaire érigé en dogme, quand la soumission à de supposées « lois » de l’économie tient trop souvent lieu de politique, la somme que Laurence Fontaine consacre à l’économie préindustrielle constitue une mise en perspective historique éminemment utile. Mieux que son titre, c’est le sous-titre qui indique l’objet et l’ambition du livre : à travers les pratiques concrètes, éclairer le fonctionnement ordinaire des économies d’Ancien Régime, avant les bouleversements de la révolution industrielle et du libéralisme triomphant.

Au point de départ, la pauvreté, et le besoin impérieux pour les pauvres de recourir au crédit pour survivre. Pauvreté et capabilité Logiques de la dette Qu’en est-il du côté des débiteurs ? Réhabiliter le marché ? Karl Polanyi, Viviana Zelizer et la relation marchés-société. Quelle place occupe Polanyi dans la sociologie économique contemporaine ? On propose ici de fournir une première réponse en effectuant un comptage des références à son œuvre dans huit ouvrages ayant contribué à constituer cette sous-discipline académique [1] Les huit ouvrages retenus sont ceux de Frank Dobbin... [1] .

Le comptage vise à marquer la place que son œuvre occupe comparativement à celle de quelques grands noms de la sociologie économique comme ceux de Durkheim, Marx, Pareto, Parsons, Schumpeter, Simmel, Veblen et Weber. Les résultats sont résumés dans le tableau ci-contre qui mesure, en pourcentage du total des références faites à ces neuf auteurs, la position des différents auteurs dans les références de l’ouvrage. Le résultat est sans ambiguïté.

Le premier rang (marqué en italique) revient, à une exception près, à Weber ; sa prééminence dans la sociologie économique contemporaine est sans conteste. . - Les auteurs classiques dans la sociologie économique contemporaine (en %) Repenser le marché. Viviana Zelizer, « l'argent social » En novembre 2005, le séminaire « Familles, patrimoines, migrations » a invité Viviana Zelizer sur le site Jourdan de l’École normale supérieure (Paris), à l’occasion de la parution en français de son livre, La signification sociale de l’argent (2005 a), pour une conférence discutée par André Orléan. Ce séminaire, organisé par Luc Arrondel, Jérôme Bourdieu, Agnès Gramain, Cyril Grange et moi-même, réunit des économistes, des historiens, des sociologues et des anthropologues. Le campus Jourdan, où sont regroupés plusieurs structures de recherche en économie et en sociologie ainsi que le département de sciences sociales de l’ENS et l’association de préfiguration de l’école d’économie de Paris, est devenu depuis quelques années un haut lieu de la discussion entre économistes, sociologues, anthropologues et historiens.

Le département de sciences sociales de l’ENS avait déjà accueilli V. Commençons par remettre le livre en contexte. F. V. F. V. La bataille était perdue d’avance. F. V. F. V. Un dollar n'est pas toujours un dollar - Nicolas Journet, article Sociologie. L'argent est-il destiné à transformer l'amitié en marché et la famille en groupement d'intérêt ?

Non, répond Viviana Zelizer : même s'il est dans sa nature de favoriser l'anonymat et l'indépendance des individus, ses usagers se chargent eux-mêmes de contraindre sa circulation et de lui donner un sens. A défaut d'odeur, l'argent peut avoir une couleur : il lui arrive d'être assez « sale » pour que l'on éprouve le besoin de le « blanchir ». Au Japon, il est coutumier d'offrir des billets de banque en toutes sortes d'occasions : fête des Mères, étrennes, mariages, félicitations diverses. Mais on prend soin de les retirer neufs à la banque et de les disposer joliment dans un paquet cadeau. Dans le cas contraire, cela pourrait apparaître comme une forme d'achat ou de tentative de corruption. Avant d'en aborder la démonstration, revenons à une précision : il y a plus de vingt ans que V. V. L'argent domestique, explique V. La leçon que tire V. Penser le « don » d’organes. Recensé : Philippe Steiner, La transplantation d’organes.

Un commerce nouveau entre les êtres humains, Gallimard, « Bibliothèque des sciences humaines », 2010, 342 p. 24, 90 €. Les transplantations ou greffes d’organes se sont imposées depuis les années 1970 comme le meilleur traitement médical d’un certain nombre de pathologies affectant le cœur, le foie, les poumons, le pancréas et surtout le rein. La France et les États-Unis ont joué un rôle pionnier dans cette aventure médicale semée d’embûches, tant sur le plan chirurgical et médical que sur le plan moral et humain. Il a fallu comprendre et bloquer les mécanismes de rejet, mais aussi conjurer les dérives éthiques découlant du caractère transgressif de cette médecine qui oblige à violer des tabous. Du seul fait qu’elle introduit un tiers dans la relation entre le médecin et le malade, sous la forme d’un mort ou d’un vivant, la transplantation instaure entre les êtres humains de nouvelles formes de relations. L’ultime frontière. Le travail, marchandise fictive ? 100 ans de marchandisation de la main d’œuvre mexicaine aux États-Unis.

1La « société de marché » est impossible, c’est une utopie dangereuse : tel est le verdict prononcé par Karl Polanyi en 1944, dans La grande transformation. En principe, explique-t-il, dans une société de ce type, la satisfaction des besoins matériels de ses membres est assurée par des marchés autorégulateurs. Autrement dit, la production et la distribution des biens et des services sont commandées par les prix qui émergent de la confrontation entre offres et demandes concernant ces biens et services. Aucun autre principe, aucune autre règle que celles du « marché libre » n’entrent en ligne de compte dans le « procès économique ».

Une pré-condition essentielle toutefois : que chacun s’efforce de poursuivre son intérêt individuel (Polanyi, 1983 : 102). 2Mais, un tel système n’est envisageable qu’à la condition qu’il y ait des marchés pour tous « les éléments de l’industrie ». 9Pourtant, cette séparation entre la force de travail et celui qui la porte s’avère praticable. Introduction. Marché et démocratie. Le débat sur démocratie et marché a été longtemps structuré selon une opposition classique :- pour la théorie libérale, il n’y a pas de démocratie sans marché, sans autonomie de la sphère marchande (et de la société dite civile) face a l’Etat.- pour la théorie marxiste, la démocratie dite bourgeoise est purement formelle, elle ne correspond à rien dans une économie de marché capitaliste. Cette opposition a évolué d’abord :- sous l’effet de l’évolution des pays du socialisme réel : la démocratie dite bourgeoise n’avait pas que des défauts...- Sous l’effet de l’évolution des sociétés développées et du tiers monde, à économie de marché : le rôle régulateur de l’Etat est indispensable pour limiter les effets pervers du marché.

Il n’y a pas de démocratie possible sans un minimum de cohésion sociale et de mécanismes correcteurs des inégalités... Depuis lors, d’autres évolutions sont venues nourrir la réflexion, et notamment les transformations des pays socialistes. Le marché est-il naturel ? Les organisateurs, clé de cette journée, m’ont demandé d’éclairer d’un point de vue anthropologique l’origine, la date de naissance du marché. Etait, je pense, contenue dans cette demande toute une serie d’autres questions implicites.

Le marché a-t-il toujours existé ? Le trouve-t-on partout ? Est-il donc éternel ? Naturel ? Je vous indique d’un mot l’hypothèse autour de laquelle je voudrais tourner: probablement, le marché a toujours existé en puissance, mais en s’actualisant de manières extraordinairement différentes, selon les cultures, les périodes et les sociétés. Le marché est-il narurel ? Première série de considérations: le marché n’est pas naturel, ni éternel. Le raisonnement renversé Premier point: les sociétés archaïques.

Quelques conclusions Première série d’arguments. La «petite» et la «grande» démocratie En conclusion, sur le thème central de cette journée Marché et démocratie. Alain CailléEnseignant à l’université de Caen et directeur de la revue Mauss. Marche et démocratie, démocratie ou marché ? Que l’économie capitaliste de marché soit aujourd’hui la forme dominante, hégémonique, des rapports de production et d’échange dans le monde entier, c’est tout simplement l’évidence. Nous le savons tous. Nous le subissons chaque jour. Et ce n’est pas une nouveauté. Cette victoire par défaut, le capitalisme l’avait déjà remportée depuis longtemps, quand le mur de Berlin est tombé.

Les tentatives de «planification centrale» avaient échoué bien avant. Ce que les évènements des dernières années ont balayé par la suite n’était déjà plus que débris d’un grand rêve. Mais les contradictions du capitalisme lui-même n’ont pas disparu pour autant. Pour les partis et pour les Etats qui se disent socialistes - quelle que fût par ailleurs leur réalité sociale - les résultats catastrophiques accumulés, les crimes commis étaient la négation de leurs principes, la réfutation de leur discours officiel et des espoirs qu’il avait soulevés.

Le marché comme volonté et comme représentation. Marché et démocratie, quel projet ? Marché et démocratie ,et organisation contractuelle. Je voudrais axer mon intervention sur les problèmes concrets que rencontre la conduite de la politique économique, en relation, d’une part, avec les nécessaires progrès de la démocratie, et d’autre part, avec les besoins, réels ou supposés, du développement de la régulation par les mécanismes de marché. Il est nécessaire, à priori, de ne pas perdre de vue que le débat, l’analyse et l’action ne sont pas neutres politiquement. Ils sont déterminés par le projet de société que l’on entend voir se réaliser, sous son aspect politique, et à travers les objectifs sociaux poursuivis. Le pouvoir peut avoir pour souci de ne pas mettre en place un système et des institutions démocratiques ; la question qui se pose à lui est alors relativement simple: le marché n’est considéré que comme un instrument de sa politique et de celle des intérêts qu’il défend.

Accords et contrats Caractéristiques de la démocratie - fondamentalement, - au niveau de l’instrumentation Caractéristiques ou marché Ghazi Hidouci. Espace du marché et espace de la démocratie. L’effondrement des appareils d’état de l’Est européen, associant planification centralisée de l’économie et autoritarisme politique, a relancé la réflexion sur l’existence de liens entre économie de marché et démocratie. Ainsi, un intéressant numéro spécial de la revue «World development», daté d’août 1993, s’intitulait «Economic liberalization and democratization : exploration of the linkages». De l’impossibité constatée de la survie de la démocratie, fut-elle proclamée ouvrière ou populaire, dans une économie planifiée, on a parfois conclu hâtivement à une relation nécessaire entre marché et démocratie. De plus, la coexistence entre marché et démocratie constitue une référence pour la plupart des dirigeants du tiers monde et de l’Est européen, car elle caractérise les pays aujourd’hui considérés comme modèles de développement.

Le marché n’a pas besoin de la démocratie L’extension du marché et le dépérissement de la démocratie L’urgence d’une reconquête Gérard Larose. Marché national ou marché international ? Les systèmes économiques fondés sur une planification centralisée se sont effondrés de l’intérieur, minés par le népotisme, la corruption et en définitive l’inefficacité. Le système capitaliste a connu ainsi une victoire éclatante, tout à fait inattendue. Sur le plan théorique, il est devenu difficile d’opposer quelque chose aux tenants du libéralisme à tout va : ainsi leur thèse tend-elle à devenir parfaitement hégémonique.

Tout au plus ira-t’on chipoter sur quelques considérations sociales : en fait, on en est revenu, à peu près, aux discours du XIXème siècle sur les pauvres et la nécessaire charité, qu’elle soit chrétienne ou pas, à vocation nationale ou internationale.C’est quand même aller un peu vite en besogne ! Car loin d’être résolus par le libéralisme en vigueur, les problèmes de développement tendent à s’aggraver : en France pour 3 millions de chômeurs, 300 000 sans abris ; en Afrique, dans le tiers monde ; ils concernent en fait les 3/4 de 1’humanité . Le marché international. La connaissance, une marchandise fictive. Dans le cadre de l’analyse économique, l’économie de la connaissance est comprise comme construction conjointe d’un champ particulier d’activité économique, ici la production et l’échange de connaissances dans un cadre réglementaire, et d’un discours théorique qui prend place au sein de l’analyse économique.

Dans cette perspective, la connaissance est analysée essentiellement sous l’angle de sa capacité à engendrer des innovations et à améliorer la productivité, et le terme « économie de l’information » est souvent employé comme synonyme d’économie de la connaissance, soulignant par là l’importance accordée aux technologies de l’information et de la communication. Les études portent alors notamment sur la modification de la norme salariale engendrée par l’augmentation du travail immatériel qui a la particularité de demeurer et de ne pas s’éteindre après son incorporation au processus de production. Karl Polanyi et les « marchandises fictives » Devons-nous mériter notre salaire ? « Les formes non marchandes d’économie doivent nourrir notre réflexion »