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Polanyi, le marché et la société

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La société contre le marché. Recensé : Karl Polanyi, , Paris, Flammarion, « Bibliothèque des Savoirs », traduit et présenté par Bernard Chavance, 2011, XIX + 420 p., 26 €. Avec la publication de ses il y a quelques années, le lecteur français dispose désormais d’un honnête panorama de l’œuvre de Karl Polanyi. Il était temps : si accusait un retard à la traduction de près de quarante ans, on peut en compter plus de trente pour ( ), ouvrage inachevé et publié à titre posthume en 1977 par son collègue Harry Pearson. On doit donc rendre hommage à l’économiste Bernard Chavance d’avoir pris le soin de traduire et présenter cet ouvrage important d’une des figures les plus marquantes des sciences sociales au XXe siècle.

Une certaine sécheresse de style, qui contraste avec la vigueur de , ne contrarie guère une ambition rare, grevée cependant par le caractère décousu d’un texte composé à partir de diverses contributions. Vers une économie générale, contre le « sophisme économiste » Capitalisme antique, capitalisme moderne. Karl Polanyi et la construction du Marché : leçons pour l’histoire globale. Avec son livre devenu un classique, La Grande transformation. Aux origines politiques et économiques de notre temps (1944, trad. fr. Gallimard, 1983), Karl Polanyi est sans doute l’un des auteurs les plus cités lorsqu’il s’agit d’analyser les modalités de construction, en Europe ou ailleurs, de l’économie de marché. Pour lui les sociétés traditionnelles s’opposeraient résolument au Marché dans la mesure où l’économie n’y constituerait pas une sphère autonome, distinguable de l’ensemble des autres activités sociales. Cet « encastrement » dans le social des activités que nous considérons comme spécifiquement économiques se réaliserait par trois principes à peu près universels (réciprocité, redistribution, administration domestique) que l’autorité politique ou religieuse maintiendrait contre toute perturbation venant d’une sphère commerciale, notamment extérieure aux sociétés concernées.

Le troisième temps de la construction du Marché s’en déduit logiquement. La subsistance de l’homme : l’économie selon Karl Polanyi. Je remercie particulièrement Agnès Labrousse, mais aussi Richard Sobel, Jérôme Maucourant et Bernard Chavance, pour leurs relectures attentives et leurs conseils. 1 Naturalisme : construction intellectuelle qui transforme des phénomènes sociaux en lois naturelles. (...) 2 Le sens vulgaire de transfert est retenu dans ce texte. Transfert ne fait pas l’objet d’un travail (...) 1Harry Pearson publie en 1977 un travail inachevé de son ancien collègue Karl Polanyi décédé en 1964. Cet ouvrage majeur est enfin disponible en français dans une traduction de Bernard Chavance qui en signe également la préface. 2Cette œuvre posthume de Polanyi est fondamentale. 3La dimension théorique de la première partie, « La place de l’économie dans la société », constitue l’essence de l’ouvrage. 1. 1. 3 Bernard Chavance (le traducteur) n’a pas repris le néologisme qui faisait autorité jusqu’à présent. (...) 4Le sophisme économiste. 6Le solipsisme explique le sophisme. 1. 2. 1. 3. 14Le commerce.

Karl Polanyi, le marché et le socialisme - La vie des idées. Recensé : Karl Polanyi, Essais, Paris, Seuil, 2008, 589 p., 29 €. Édités par Michèle Cangiani et Jérôme Maucourant, traduits par Françoise Laroche et Laurence Collaud, avec une postface d’Alain Caillé et Jean-Louis Laville. On prend aujourd’hui la mesure de la postérité intellectuelle de Karl Polanyi, dans des domaines aussi divers que l’anthropologie (Marshall Sahlins, Louis Dumont), l’histoire de la Grèce antique (Moses Finley) ou la sociologie économique (Mark Granovetter).

Un courant de sciences sociales comme le MAUSS (Mouvement anti-utilitariste en sciences sociales, auquel appartiennent Alain Caillé et Jean-Louis Laville, auteurs de la postface) revendique son influence. Il n’en reste pas moins que la réception française a longtemps souffert des retards et de la rareté des traductions de l’œuvre prolifique du grand penseur hongrois. Ce gros volume, annoncé il y a quelques années par Jérôme Maucourant dans une lumineuse petite monographie intitulée Avez-vous lu Polanyi ? Polanyi et Perroux: le socialisme démocratique en question. Galbraith's Farewell to Poverty. Le marché et la société : de la pertinence de la pensée de Pola. Le marché autorégulateur et les marchandises fictives. Fernand Braudel, Les jeux de l'échange - Catallaxia-net.

L’« institution » selon Karl Polanyi. Fondements et mise en perspective contemporaine. Des DOI sont automatiquement ajoutés aux références par Bilbo, l'outil d'annotation bibliographique d'OpenEdition.Les utilisateurs des institutions qui sont abonnées à un des programmes freemium d'OpenEdition peuvent télécharger les références bibliographiques pour lequelles Bilbo a trouvé un DOI. Le service d'export bibliographique est disponible aux institutions qui ont souscrit à un des programmes freemium d'OpenEdition.Si vous souhaitez que votre institution souscrive à l'un des programmes freemium d'OpenEdition et bénéficie de ses services, écrivez à : contact@openedition.org Baroin Catherine, 2003, « Une société sans marché : les Toubou du Sahara central », Actes du colloque « Karl Polanyi et le marché », Nanterre, MSH René-Ginouvès.

Blanchard Olivier, Dornbusch Rudiger, Krugman Paul, Layard Richard et Summers Lawrence H., 1991, Reforms in Eastern Europe, Cambridge, MIT Press. Brousseau Éric et Glachant Jean-Michel éd., 2008, New Institutional Economics. . — 2006, Un autre monde. Le marché, une institution entre économie. Figures du néomodernisme1 - le « marché » est-il u. Le marché organisateur de la société ou institution de celle-ci? La RSE : nouvelle forme de dé-marchandisation du monde ? Des DOI sont automatiquement ajoutés aux références par Bilbo, l'outil d'annotation bibliographique d'OpenEdition.Les utilisateurs des institutions qui sont abonnées à un des programmes freemium d'OpenEdition peuvent télécharger les références bibliographiques pour lequelles Bilbo a trouvé un DOI.

Le service d'export bibliographique est disponible aux institutions qui ont souscrit à un des programmes freemium d'OpenEdition.Si vous souhaitez que votre institution souscrive à l'un des programmes freemium d'OpenEdition et bénéficie de ses services, écrivez à : contact@openedition.org Aglietta M., (1997, 1976), Crise et régulation du capitalisme, Odile Jacob, Paris Aglietta M., Orléan A., (1982), La violence de la monnaie, Presses Universitaires de France, 1998 Aglietta M., Brender A., (1984), Les métamorphoses de la société salariale, Calmann-Lévy, Paris Aglietta M., Reberioux A., (2004), Dérives du capitalisme financier, Paris, Albin Michel Arrow K.

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Boidin B., N. Boltanski, L. et Chiapello, E., (1999), Le nouvel esprit du capitalisme. Bonnafous-Boucher M. et Y. Carroll A. Donaldson T. et L. La marchandisation du travail dans la société anglaise de la fin du 17ème siècle au début du 19ème. Hétérodoxie et institution. Notes On pense par exemple au fameux théorème d’Hugo Sonnenschein [1972], ou encore au plus ancien théorème d’Arrow [1951]. Nous devons la formulation claire de cette conviction à Marc Lavoie [2005].

Comme lui, nous rangerons dans l'hétérodoxie les approches marxistes, néoricardiennes, postkeynésiennes et institutionnalistes (au sens large, et plus particulièrement les approches régulationnistes et conventionnalistes pour ce qui est du cas français) Il pointe quatre éléments qui définissent selon lui des points d’accord entre hétérodoxes : réalisme contre instrumentalisme, organicisme contre individualisme méthodologique, production contre échange, rationalité procédurale contre rationalité absolue.

Il oppose ainsi une ontologie « sociale » propre à l'hétérodoxie et l'ontologie « individualiste et atomistique » qui caractériserait l'orthodoxie néoclassique. On pense en particulier au célèbre texte sur la gravitation des prix de marché qui signe véritablement la force informative du marché. Réciprocité et échange. La conception institutionnaliste du marché con. L’économie institutionnelle, La Découverte, Re. L'économie institutionnelle entre orthodoxie et hétérodoxie.

La figure du « tournant » est fréquemment mobilisée dans les débats récents sur l’évolution des sciences sociales. À côté du tournant interprétatif, du tournant cognitiviste et de nombreux autres, on trouve le « tournant institutionnaliste » en économie. Le terme même d’institutionnalisme, auparavant plutôt péjoratif, a été réhabilité au point que, si l’on avait pu attribuer à Milton Friedman la formule « we are all keynesians now » dans les années 1960 [1] Ironiquement, M.

La thématique institutionnelle en économie a traversé un cycle singulier au XXe siècle [Chavance, 2007a]. Fort influente lors du premier tiers du siècle à travers la (jeune) école historique allemande, puis à travers l’institutionnalisme américain, elle a connu à partir des années 1940 une longue éclipse, de près de cinquante ans, liée à l’hégémonie du courant néoclassique. Ce renouveau passe par deux voies principales.

Ce virage théorique se révèle équivoque par certains côtés. Néo-institutionnalisme sociologique et nouvelle sociologie économique : quelles relations ? 1Après une première phase de diffusion et de légitimation de l’approche néo-institutionnaliste —période de l’adolescence selon Scott (1987)— il est aujourd’hui possible de faire un panorama des courants qui se réclament explicitement de cet horizon (Campbell, Perdersen, 2001) extrêmement enrichi mais bien plus confus, tant au plan théorique qu’au plan épistémologique et méthodologique. Nous assistons à une pluralisation des approches néo-institutionnalistes qui bien souvent ne partagent pas les mêmes concepts et qui traversent les traditions culturelles de chaque discipline. 2Avant d’examiner les éléments qui séparent les différentes approches institutionnalistes, il convient de mettre en lumière les aspects sur lesquels elles concordent (Peters, 1999).

En premier lieu, tous les institutionnalismes attribuent un rôle central aux institutions dans les sociétés modernes. 5Trois orientations principales se disputent le champ (Scott, 1998) peuvent être distinguées. Au-delà de la dichotomie marché-société: linstitutionnalisme de Douglass C. North. Les institutions sont, elles aussi, soumises au processus de destruction crétarice. Sur la constitution sociale des marchés. Misère de l’histoire universelle. Recensé : Douglass C. North, John Joseph Wallis, Barry R. Weingast, Violence et ordres sociaux, Paris, Gallimard, « Bibliothèque des sciences humaines », 2010, traduit de l’anglais par Myriam Dennehy (éd. originale : 2009). 460 p., 21 €. La traduction française [1] du dernier livre de Douglass C. North, John Joseph Wallis et Barry R. Weingast [2] a paru il y a quelques mois [3].

Les adeptes du big think seront servis : couvrant un spectre chronologique de 10 000 ans, l’ouvrage propose un cadre conceptuel pour penser l’intégralité de l’histoire de l’humanité. Tout commence par une idée-force : toutes les sociétés depuis les origines de l’humanité ont été confrontées à la difficile gestion de la violence en leur sein ; les diverses manières dont elles ont répondu à ce défi conditionnent les types d’interactions possibles entre individus et sont ainsi au fondement des ordres sociaux qui se sont succédé dans l’histoire.

Typologie des ordres sociaux et gestion de la violence. Le principe de réciprocité chez Karl Polanyi, contribution à une définition de l'économie solidaire. Notes Professeur d’économie, Institut universitaire d’étude du développement (IUED, Suisse). - Lettre à BÉ DE WAARD citée dans CLANCIER et al. (2005, p. 2). - Le titre de MAUCOURANT (2005), Avez-vous lu Polanyi ? , est tout à fait pertinent dans la mesure où, en consultant de nombreux travaux contemporains qui citent Karl POLANYI, il est possible de se demander si leurs auteurs ont lu et compris ses écrits ou s’ils s’en servent comme d’un prétexte. Voir par exemple la note 30. - À partir de la littérature anthropologique, SAHLINS (1972) a développé le concept de réciprocité en l’articulant fortement à la redistribution. - Une nouvelle vision du point de vue de l’anthropologie économique partant d’une relecture de La Grande Transformation a été ouverte par l’initiative de Chris HANN et Keith HART (2006). - Pour sa définition, nous renvoyons à celle donnée dans LAVILLE et CATTANI (2006) et à la conclusion de SERVET (2006). - C’est le cas à propos de l’histoire américaine elle-même.

Economie, monnaie et souveraineté. KARL POLANYI ET LES MONNAIES MODERNES: UN RÉEXAMEN. Le troc et la monnaie dans la pensée de K. Polanyi. L'institution monétaire de la société selon K. Po. Polanyi et le socialisme du possible. Maître de conférences à Université Jean Monnet de Saint-Etienne UMR 5206 Triangle (ENS-LSH, Lyon 2 et IEP de Lyon) Karl Polanyi et le socialisme du possible1 Durant les 1920 s'est développée une controverse décisive pour la théorie économique. Mises1, avec force, conteste la possibilité même du socialisme comme alternative concrète au capitalisme.

Dans un article de 1922, "Comptabilité socialiste" ("Sozialistische Rechnungslegung"), Karl Polanyi cherche, quant à lui, à montrer qu'il est possible de promouvoir une forme de calcul économique rationnel à l'intérieur d'un modèle "fédéral" de socialisme4. En premier lieu, nous présenterons certains aspects du modèle fédéral pour mettre en évidence le mécanisme de comptabilisation rationnelle des coûts. Ce modèle n'a pas suscité que des critiques libérales ou étatistes. . §1/ Le «socialisme confédéral» et la question de la comptabilité rationnelle A. 1. 2.

B. C. D. Crises de léconomie de marché et alternatives au c. K.Polanyi sur le processus institué de dé. Liberté, individu et société dans l'oeuvre de K. Développement territorial et innovation sociale : l’apport polanyien. 1Face à la reconfiguration de la question mondiale, nous ne pouvons compter uniquement, comme le laissent entendre Peter Schwartz, Peter Leyden et Joel Hyatt (2000), sur les innovations à finalité technologique ou économique pour répondre aux défis posés par les nouveaux enjeux planétaires. Il importe aussi et surtout de comprendre comment les dimensions sociale et politique de l’innovation jouent un rôle et ont une place centrale dans la construction, le développement et l’orientation normative du vivre et de l’être ensemble prenant place tant à l’échelle locale qu‘à l’échelle planétaire.

Bien comprendre la dynamique du processus d’institutionnalisation de l’innovation est crucial pour mieux orienter le sens et la portée solidariste, « altériste »1 ou écologiste à donner aux nouvelles technologies et modalités organisationnelles, qu’elles soient économiques, sociales, politiques ou culturelles. 3Cet article vise donc plusieurs objectifs. 31Cet exemple révèle une chose importante.